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3,87

sur 313 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un roman très fort, qui montre comment la prostitution, considérée comme essentielle aux hommes, est un « service » dont la honte est mise intégralement sur les épaules des femmes.
Il montre l'hypocrisie des hommes, des politiques, des religions.
Il montre comment certains se voilent la face et justifient leurs actes pour valider leur crime, leur bassesse, leur cruauté…
Il montre la dangerosité de l'asservissement d'une population, d'un groupe.
Il montre la douleur de ces personnes mises au ban de la société, mais aussi leurs forces alors même qu'absolument tout peut leur être retiré sans qu'ils puissent y faire grand-chose si ce n'est faire face et espérer.
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Un livre finement écrit qui nous plonge dans la bassesse et la violence d'une société indienne qui repose sur une hiérarchie des individus et des croyances qui permettent les pires atrocités et avilissements. Heureusement l'amour sincère d'une mère peut se révéler plus fort et sauver la vie d'une petite fille qui ne se perçoit que comme une insignifiante fourmi.
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5 etoiles pour un roman engagé, vivant, dur et plein d'espoir à la fois.
Le dénouement est long, et nous n'avons aucune indication sur comment cela se passera à la fin. C'est dur, mais toujours moins que la violence de la misère et de la pauvreté, et de ce quelles entrainent comme rejets et incompréhension.
En face : la volonté, la ténacité, la pulsion de vie des pauvres et des affligés.
A lire absolument pour mieux comprendre les dérives de l'Homme, et des religions quel qu'elles soient.
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Dans « le rire des déesses », Ananda Devi, nous transporte dans les bas-fonds de cet immense pays très patriarcal qu'est l'Inde pour nous faire découvrir la misère, la détresse, la pauvreté, la malnutrition dans lesquelles vivent ces femmes rejetées de la société et, qui, pour pouvoir manger et donner à manger à leur enfant, sont obligées de se prostituer. Elles vivent dans des quartiers insalubres sous l'autorité d'une mère maquerelle. L'une des prostituées, Veena, a une fille de dix ans , Chinti, qu'elle délaisse jusqu'au jour où l'un des clients, un homme d'église corrompu, tombe amoureuse de sa fille ; il veut la faire déesse et l'emmène à Bénarès pour la consacrer.
Mais, sera-t-il assez fort pour résister au courage et à la force des prostituées du quartier ?…
Dans un pays très conservateur et à la religion très présente, l'auteur nous invite à réfléchir sur la place des femmes dans cette société, le rôle puissant des hommes et des religieux. Un roman qui fait écho dans nos sociétés occidentales où certains combats sont loin d'être terminés, même s'il faut rester optimiste et croire sur l'intelligence de tous !
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D'une plume révoltée emprunte de poésie, Ananda Devi dépeint un monde, celui de l'Inde du XXIe siècle, ses ors mais surtout sa boue, l'épice des encens et les miasmes de la misère humaine.
Hurlant, étincelant, terrifiant et superbe à la fois.
Plongé dans le quotidien de vies en marge, celles des prostituées de la Ruelle et des hijras, femmes nées hommes qui s'organisent en communauté pour se soutenir face à la peur et la haine de la société, le lecteur n'a pas davantage de répit qu'elles ; c'est un milieu rude, tissé de souffrance, fondé sur des siècles d'un patriarcat intransigeant.
Malgré tout, un rayon de soleil vient réchauffer la prostration de ces femmes. Son nom : Chinti, la petite fourmi aux traits de déesse…
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L'histoire se déroule en Inde, tous les commentaires commencent par là. L'histoire se déroule en Inde ? L'histoire concrète, certes. Mais elle a une valeur universelle pour dénoncer le sort général des femmes, filles ou fillettes, laminées par la toute-puissance masculine – qu'elles soient prostituées ou épouses-objets jolies embijoutées, faire-valoir de leur partenaire, ainsi que l'omnipotence hypocrite de toutes les religions où le masculin est maître, et les femmes glorifiées à balayer, fleurir les édifices religieux et chanter des cantiques.
Lectrices et lecteurs occidentaux, réveillez-vous ! Si cette histoire se déroule en Inde, où les castes supérieures peuvent éventuellement piétiner sans vergogne les parias, elle se passe aussi, sous d'autres formes, bien dissimulée sous le manteau, à votre porte.
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Ananda Devi, d'origine indienne, ayant une formation d'anthropologue, nous emmène parcourir les ruelles des bas-fonds d'une ville indienne. On y découvre les conditions de vie atroces des prostituées et celles non moins épouvantables des hijras, transsexuelles souvent violentées par la société. Plus tard, l'auteure nous fera suivre le pèlerinage à Bénarès sur les pas de Shiynath, homme pieux dépravé. L'écriture est très imagée. Féminisme, transsexualité, pédophilie sont les sujets forts de cet ouvrage dans l'Inde actuelle où les anciennes croyances sont toujours vives.
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Être née dans la fange nous condamne-t-il à y rester toute notre vie ? Malgré sa rage contre le monde entier et son peu d'espoir pour sa propre destinée, Veena veut croire qu'un avenir meilleur attend sa fille, Chinti, la petite « fourmi ». Lorsqu'un prêtre véreux la lui enlève pour la faire soi-disant diviniser dans son sanctuaire, le sang de Veena ne fait qu'un tour : réunissant les femmes de la Ruelle, prostituées et hijras, toutes plus attachées les unes que les autres à la petite, elle se lance à ses trousses pour la récupérer.

Véritable plongée dans les bas-fonds de la société indienne, le rire des déesses explore la vie de ceux que la société a rejeté, dont l'existence se limite à une rue, d'un côté celles qui vendent leur corps pour survivre, de l'autre celles qui ont renoncé à une partie de leur corps pour devenir ce qu'elles sont, incomprises et pourtant mystiques. Comment grandir là-dedans, une fente dans le mur pour tout horizon, les cris des coïts pour toute bande-son, les fleurs des marchands ambulants comme seule joie ? Et pourtant, de ce contexte délétère émerge une jolie petite fille, innocente malgré tout, ramenant le sourire dans les coeurs de celles qui n'y ont pas le droit.

C'est un roman incroyablement sensible et poétique que celui-ci, un roman sur l'amour filial et des différentes formes, un roman sur l'espoir qui subsiste même quand tout semble perdu, un roman sur les femmes et leurs différents visages, leur force et leur résilience face à l'adversité. Ananda Devi nous ouvre une porte sur une Inde méconnue, où la crédulité des hommes permet l'impunité de quelques uns – au détriment de celles qui sont ici nos héroïnes, les femmes et les hijras.
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Ce roman est une claque. Tant par son, voire ses sujets : la prostitution, la pédophilie, la transsexualité, la condition féminine, les castes, la religion ; que par les mots utilisés et l'écriture. Tout est fluide. On dévore les phrases, on frémit, le ventre se serre, la nausée monte, le sourire afflue, parfois.
On sort vraiment marqué par cette histoire.
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J'ai découvert cette auteure lors d'un festival littéraire à Genève. je l''avais écoutée parler de ce roman lors d'une table ronde et je savais la thématique forte. La place de la femme en Inde, ce pays surpeuplé, fonctionnant sur le système archaïque des castes.

Cette lecture n'est pas tendre. Ananda Devi s'intéresse à l'étage inférieur au système social de l'Inde. Elle nous présente deux groupes de femmes : les prostituées de la Ruelle ainsi que les Hijras, des transexuelles qui vivent en communauté, rejetées et en même temps mystifiées, invitées à danser dans les mariages par exemple pour porter chance.
Veena est l'une de ces prostituées. Elle a une fille qu'elle élève à peine, qu'elle cache derrière une paroi pendant qu'elle travaille, à laquelle elle ne peut s'attacher et à qui elle n'a jamais donné de prénom. La petite s'est elle-même nommée Chinti, la fourmi. Cette enfant est solaire, elle attire la sympathie des autres femmes de la Ruelle ainsi que des Hijras qui habitent en face. Seulement un jour, Shivnath, un "saint homme" qui visite les prostituées tombe amoureux de Chinti, la kidnappe et veut en faire sa déesse.

Une plongée dans les bas fonds de l'Inde, dans la boue du Gange, dans des croyances aux milles dieux, dans la vénération des hommes, dans le triste destin des femmes. Ce roman est à la fois terrible et passionnant !
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3 lecteurs ont répondu
Thème : Le rire des déesses de Ananda Devi NirsimlooCréer un quiz sur ce livre

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