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3,78

sur 212 notes
Abandon définitif page 29 : je ne me suis pas du tout faite au style (familier, djeune, verlan... : l'aurais-je lu en VO que je n'aurais vraiment rien compris). Et dire je me régalais à l'idée de lire un roman sur la République dominicaine...Certes, on peut parler d'invention littéraire pour ce livre ovni, mais vraiment pas mon registre...
Et pourtant il s'agirait d'après le Monde d'une "fresque extraordinaire"...

Pour ceux qui veulent quand même une mise en bouche, le roman débute ainsi :
"Notre héros, c'était pas un de ces lascars dominicains dont tout le monde tchatche - c'était pas un as de la batte ou un bachatero choucard, ni un bogosse avec un milliard de bombax scotchées au slibard.Et à part une brève période au début de sa vie, il a jamais trop eu la cote avec les meufs, le mec (ce qui était particulièrement peu dominicain de sa part). Il avait sept ans alors." (p.7)
"(Il) n'avait aucun des Supers Pouvoirs du mâle dominicain de base, aurait été incapable de pécho une meuf, même si sa vie en avait dépendu. Infoutu de faire du sport ou de jouer aux dominos, moins coordonné tu meurs, lançait la balle comme une gonzesse. Pigeait rien à la ziq, au biz, à la danse, pas de bagout, pas de tchatche, pas de leust. Et pire que tout : pas bogosse." (p.28)
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Voilà un livre qui me restera gravé dans ma mémoire pendant longtemps. Un réel coup de coeur pour ce roman de Junot Diaz, que j'ai découvert grâce à mon cours de littérature américaine contemporaine. Je remercie mon professeur de l'avoir mis sur la liste !

La Brève et Merveilleuse Vie d'Oscar Wao, c'est une succession d'émotions comme je n'en avais pas eu depuis longtemps ; depuis Boys Don't Cry de Malorie Blackman à vrai dire. Ce sont plusieurs histoires qui s'entremêlent, d'une famille que la vie n'a pas gâtée. le narrateur, Yunior, ami d'Oscar et amant de Lola, sa soeur, nous raconte ce qu'il a appris sur la vie de ce jeune homme renfermé, que personne ne veut approcher. Il nous raconte quels malheur le "fukú", la malédiction en laquelle croit certains membres de la famille de León (celle d'Oscar, donc), ont dévasté ces pauvres gens.

Tous les personnages que l'on rencontre au long du livre sont vraiment intéressants, voire fascinants. On s'attache très vite à tout le monde, La Inca, Belí, Oscar, Lola, Yunior, Ybón et même des personnes secondaires telles que Ana... Je dis les personnes, puisque finalement, bien que ce soit des personnages fictifs, l'ensemble est si réaliste qu'il ne serait pas impossible de croire à une histoire vraie...

J'ai été très touchée par les épreuves que chacun d'eux a eu à traverser au cours de leur vie. Junot Diaz a replacé l'intrigue dans un contexte historique, dans une République Dominicaine soumise à la dictature des Trujillo, où la censure est reine. Nombreux sont les individus à avoir dû fuir vers les États-Unis, en avaient-ils la chance. Ces retours sur L Histoire sont poignants, d'autant plus qu'ils sont complétés par une trame plus personnelle, à savoir les récits des membres de la famille de León et Cabral. Pour ceux qui seraient réticents à l'idée de recevoir un cours sur la République Dominicaine et Trujillo, croyez-moi vous ne vous ennuirez à aucun moment.

On ressent également la critique du Rêve Américain de Junot Diaz, à travers le narrateur et certains personnages. Bien qu'il n'y ait que quelques villes américaines mentionnées, l'auteur souligne qu'il est difficile pour les nationalités et les gens différents de s'intégrer et de trouver un semblant de bonheur ; le fossé entre les Noirs et les Blancs est abordé, mais les problèmes de fond principaux restent à mon avis les préjugés et les moqueries envers les personnes qui refusent de changer pour ressembler et plaire à la majorité.

Énormément de problèmes sont évoqués dans ce livre, que ce soit en rapport avec l'adolescence, l'amour, les disparités et la violence entre les hommes et les femmes, le sexe, la tyrannie, la famille...
Quand je vous dis que c'est un livre des plus poignants...

Lire certaines choses m'ont fait de nouveau prendre conscience à quel point il faut se réjouir, pour la plupart d'entre nous, de la chance que l'on a. Ce roman, c'est à mon avis bien plus que la vie malheureuse de tous ces personnages. C'est aussi un message d'espoir, une façon de dire qu'il ne faut rien oublier mais qu'il faut prendre en compte ce passé, avancer et ne pas refaire les mêmes erreurs. C'est un moyen de faire prendre conscience à toute une population que les choix que l'on fait déterminent ce que l'on est, et la vie que l'on mènera.

L'écriture de Junot Diaz est extrêmement étonnante et m'a beaucoup surprise ; aucun tabou, aucune limite, aucune honte. Dire les choses comme elles sont, c'est la règle d'ordre de cet auteur exceptionnel. Sa façon de raconter les choses est également surprenante, dans le sens où malgré toutes ces atrocités, le ton est souvent léger et désinvolte. Cela accentue le contraste entre les malheurs vécus et cette notion d'espoir. de plus, Junot Diaz m'a fait réviser mon espagnol, puisqu'une multitude de mots, d'expressions et de phrases sont écrites dans cette langue. Encore une fois, les choses sont dites comme elles le devraient.

De plus, pour les geeks fans de Doctor Who, Tolkien et le Seigneur des Anneaux en particulier, Star Wars, les Super-Héros, les mangas, etc, vous trouverez certains détails/éléments et certaines mentions/comparaisons parfaits et très appropriés.

Vous avez pu remarquer que je ne me suis pas trop étendue sur les personnages, particulièrement Oscar. C'est intentionnel, tout simplement parce que ce sont des personnages que vous devez découvrir ; vous devez vous plonger dans l'histoire de chacun d'eux pour comprendre, pour vivre cette lecture. Ce serait comme vous dévoiler un secret qui ne m'appartenait pas, comme vous raconter un évènement inexplicable, qui vous a coupé le souffle et vous a réduit au silence.

Je vous invite donc à aller acheter ce livre d'urgence et de le lire.
Lien : http://fairyneverland.canalb..
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Ignatius Reilly en République Dominicaine

Ceux qui ont lu la Conjuration des Imbéciles me comprendront... Oscar Wao est l'anti-héros absolu, mais le style trucculent de Junot Diaz et son évidente affection pour ses personnages font de ce roman (excellemment bien traduit dans sa version française...chapeau au traducteur!) un délice!
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Après avoir fini La Route j'ai eu pour mission de me trouver un nouveau livre de métro/transilien pour passer le temps de manière efficace. Je l'avais déjà vu sur le site internet de 10/18 et il m'a fait de l'oeil en magasin. Alors du haut de ses 347 pages je l'ai attrapé et je ne l'ai plus lâché !

Au début, j'étais perplexe. Des notes de bas de pages à foison et une entrée en matière très historique. J'avais peur, il faut bien le dire, de me retrouver dans un de ses bouquins chiant dont le seul attrait est la 4ème de couverture. Puis, finalement, après une ou deux notes de bas de page tintées d'un humour non dissimulé et après avoir passer la courte leçon d'Histoire de la République Dominicaine on se laisse complètement happer par la vie d'Oscar.

Oscar, c'est un de ses personnages qu'on aime même s'il est totalement en dehors de la réalité. Oscar m'a un peu fait penser à Ignatius Reilly (La conjuration des imbéciles) : à la fois détestable et héroïque à sa façon. Ce roman est truffé de références à la culture geek et SF (de Tolkien à Akira en passant par Doctor Who et bien d'autres) et je suis sûre d'en avoir loupé pas mal… Oscar et moi, on est pas de la même époque et pourtant on a des référence commune.

C'est donc avec plaisir que l'on se trimballe au coeur de l'arbre généalogique d'Oscar pour comprendre quel fukú (malédiction) a touché toutes les générations de sa famille. On se ballade dans l'Histoire qui – racontée par Oscar – prend une dimension bien différente des livres d'école.

J'ai aimé, un peu, beaucoup, mais pas passionnément. Il ne m'a pas émerveillé mais pourtant je l'ai dévoré. Un petit plaisir qui se lit tout seul.
Lien : http://www.cappuccino-time.f..
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Peu importe en quoi vous croyez, le fukû, lui, croit en vous.
" le fukû, c'est la malédiction qui frappe la famille d'Oscar, une très ancienne légende dominicaine. Oscar, rêve de mondes fantastiques, s'imagine en Casanova ou Tolkien, tombeur des îles et génie des lettres... au lieu de quoi il grandit et grossit au fond de sa classe et de son New Jersey, binoclard fou de SF, souffre-douleur obèse et solitaire. Et ses seuls superpouvoirs sont ses voyages dans le temps et L Histoire : celui de sa mère, Beli, fuyant Saint-Domingue et la dictature de Trujillo, la fugue de sa s?ur Lola et son retour au pays à lui.
Ses pas ramenés inexorablement par le fukû, le destin, le désir, ou l'amour, à ses origines et à sa fin. Fantaisiste en diable, passe-muraille de langues et de mondes, La Brève et Merveilleuse Vie d'Oscar Wao pourrait n'être que la saga tragicomique d'une famille dominicaine aux Etats-Unis, si elle n'était pas surtout une explosion romanesque, une source intarissable et jouissive d'invention littéraire.
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The Brief Wondrous Life of Oscar Wao, c'est pas tout à fait la biographie d'Oscar Wao. C'est plutôt l'histoire d'un narrateur qui décide de raconter la vie d'Oscar, qui se perd un peu en chemin & qui finit par parler d'Oscar, oui, mais aussi de sa soeur & de sa mère & de ses grands-parents &, par extension, de la République Dominicaine sous Trujillo. & de la République Dominicaine aujourd'hui, & de l'exil, & du New Jersey, & de l'envie tenace & irrépressible de partir, l'envie de toujours être ailleurs.

Il y a dans ce livre beaucoup de choses que beaucoup de gens n'aimeront pas, je pense, alors c'est pas un roman que je recommanderais à tout le monde.

Mais.

Moi j'ai aimé toutes les éclaboussures que les bouts de phrases en espagnol font dans le texte anglais, j'ai aimé cette façon longue & détournée de raconter l'histoire d'une famille & d'un pays & d'une époque, j'ai aimé que l'identité du narrateur ne soit éclaircie qu'à la moitié du livre, j'ai aimé entendre parler d'Oscar & de toutes ses geek-eries (même si j'avais jamais entendu parler de, je sais pas, soixante-quinze pour cent des choses auxquelles le narrateur faisait référence), j'ai aimé les longues notes de bas de page, irrévérencieuses & faussement académiques -- & j'ai été bouleversée par le ton désinvolte de la narration, l'efficacité de cet humour qui passe du facile à l'incisif au grinçant pour parler d'horreurs de plus en plus horribles, & de tristesses de plus en plus tristes.

C'est un livre qui a quelque chose d'insolent & de vulgaire & de doux & d'attendrissant, de déchirant mais jamais de mélodramatique -- comme un mélange parfait d'effronterie & d'émotion, je pense.
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Oscar est un adolescent américain d'origine dominicaine. Il est fou de science fiction et de fantasy, et rêve de devenir un grand écrivain dans le genre. Cependant, Oscar est malheureux. Il est énorme, n'a pas de succès avec la gente féminine avec laquelle il ne sait pas tisser des liens au-delà de l'amitié. Oscar vit avec sa mère Beli et sa soeur Lola au New Jersey aux États-Unis.

L'histoire se déroule en alternance entre les États-Unis et la République Dominicaine. Ces voyages dans l'espace sont accompagnés par d'autres voyages dans le temps qui nous éclairent sur la vie de Beli, la mère d'Oscar et de Lola qui a fui la RD du dictateur Trujillo. La terreur imposée par cet autocrate sanguinaire et égocentrique est telle que les gens croient aux pouvoirs surnaturels de celui-ci.

Le roman de Junot Díaz est une belle découverte même si la fin et quelques passages m'ont paru un peu décousus. Il a valu à son auteur le National Book Award et le Prix Pullitzer 2008. Si je devais choisir une seule caractéristique du livre qui justifierait ce prix, ce serait la langue utilisée. La voix dans cet ouvrage fait son unicité.

Pour une critique plus détaillée et des citations, suivez le lien!
Lien : http://www.litteratureworld...
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Différents narrateurs nous font avancer dans l'histoire de'Oscar. Dans un contexte politique terrible, les différents personnages de cette famille dominicaine nous promènent dans des aventures tristes ou tragiques mais où la dérision et l'humour sont toujours présents.
Une écriture déroutante au début mêlée d'argot espagnol, on se laisse vite embarquer par le rythme en devinant les mots inconnus par le contexte ce qui ne gêne donc absolument pas la compréhension.
L'ajout de notes historiques m'a permise de mieux connaître l'histoire tumultueuse de la Rep Dominicaine.
Un livre très très sympa
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J'avais entendu/lu beaucoup de louanges sur ce roman, mais ne serai pour ma part pas aussi élogieuse. Question de non-empathie avec les personnages, principalement. Et ce, malgré l'évocation de l'histoire de la République Dominicaine et la fenêtre ouverte par l'auteur sur les Dominicains, malheureusement difficiles à saisir pour les non hispanophones, tant le récit est émaillé de termes non-traduits.
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Il n'est pas évident de résumer ce livre sans faire dans le banal. Je serai bien incapable de faire dégager dans une simple description, tout l'intérêt du livre.

Oscar est obèse, il est fan de science fiction et vit dans son monde comme un reclu. Fasciné par les filles, il n'arrive pas à en approcher une, il ne plait pas. Cette solitude, ce manque d'intégration nourrira la malédiction qui le ramène en République Dominicaine, terre de ses ancêtres.

Sa mère, elle, était une beauté lorsqu'elle était jeune et qu'elle vivait en République Dominicaine sous le régime de Trujillo. Les hommes l'attiraient et son histoire avec l'un d'eux a alimenté la malédiction.

Lola sa soeur est également un beau brin de fille. Son apprentissage est difficile et l'entraine à fuir. Elle aussi fera un retour aux sources au pays.

Le destin de cette famille est lié au Fukû, malédiction qui frappe la famille d'Oscar depuis la génération de ses grand parents. Malgré l'exil de Belicia, sa mère vers les Etats-Unis, le Fukû n'a de cesse de les ramener vers la terre du commencement qui verra également la fin d'Oscar.
Le narrateur est un proche d'Oscar et de sa soeur Lola. Ils se sont connus à la Fac. La distance que la narration entraine par rapport à la famille m'a compliqué la lecture au début. Je ne m'attachais pas aux personnages, je ne comprenais pas qui ils étaient, où ils vivaient, à quelle époque. J'étais spectatrice d'un destin familiale qui m'était brouillé, emmêlé et inintéressant au premier abord. de plus, les nombreuses notes de bas de page ont été une torture au début. Qu'est ce qu'elles m'ont agacés et ne connaissant pas le narrateur, je ne comprenais pas qui il était et je ne me faisais pas à son style de narration très djeun, argot. C'était très fatiguant. L'espagnol très présent ajoute à la difficulté, je le comprends, je le parlote mais malgré tout ça demande un petit effort.

Et puis enfin, la magie opère. le puzzle se met en place. Je comprends davantage ce qui arrive à cette famille décomposée, détruite. Je me rapproche d'abord de la mère. Son histoire est bouleversante. Je n'aime pas la relation qu'elle a établie avec ses enfants mais je ne la vois pas dans le présent, je vois son passé et les épreuves qu'elle a traversée. Puis j'ai commencé à connaitre Lola qui est restée un personnage de second plan pour moi. Elle était capable de s'en sortir, d'être plus forte que le Fukû, elle en avait les moyens. Et enfin, j'ai connu Oscar. C'est peut être le personnage avec qui j'ai eu le plus de mal. Nous avons beaucoup de choses en commun mais contrairement à lui, je me suis facilitée la vie. Je me suis donnée les moyens de m'intégrer.

Sa fin ne m'a pas peinée, douloureuse elle l'était mais malheureuse, je n'en ai pas l'impression. Donc un personnage fascinant, intéressant mais que j'aurais préféré voir évoluer différemment mais l'intérêt du livre n'aurait plus existé.

En bref, une lecture difficile à démarrer, dans laquelle j'ai peiné à entrer mais qui est en fin de compte très riche, émouvante, intéressante. le livre est également très riche concernant l'Histoire de la période de la dictature de Trujillo en République Dominicaine. La vision donnée sur les hommes dominicains n'est pas toujours très tendre.
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