Il pris un disque – les sonates de Beethoven pour violoncelle et piano. Dire que tout cela serait effacé d'ici deux siècles ! La Bibliothèque de Vienne recevrait la partition originelle aux notes griffonnées et tourmentées, que Beethoven aurait copiées à grand-peine sur la dernière édition imprimée de la partition. Oui, songea-t-il, Beethoven revivra, lui aussi. Un jour, il poussera des appels angoissés au fond de son cercueil. Et pour quoi faire ? Pour détruire une à une certaines des œuvres musicales les plus admirables qui aient jamais été composées. Quelle tristesse !
Nous sommes en 1998 et le sens du temps s'est inversé. Les morts les plus récents ressuscitent en premier, les autres suivront. Le vieillard devient adulte, l'adulte accède à l'adolescence et le bébé réintègre le sein maternel.
C'est dans cet univers dément que l'Anarque Peak va revenir à la vie. L'Anarque qui en son temps, fut le chef religieux de millions de noirs Américains qu'il poussa à la révolte.
Pour Sébastien Hermes, directeur d'un Vitarium, entreprise qui s'occupe du retour à la vie des morts, la possession du corps de l'Anarque Peak devient bientôt le début d'un cauchemar sanglant...
(quatrième de couverture de l'édition parue chez "J'ai Lu" en 1968)
- Un corps est un corps, dit Bob Lindy sur un ton détaché. Un mort est un mort, qu'il soit Anarque ou pas, qu'il soit à cinq minutes ou à cinq siècles de la résurrection.