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4,14

sur 1179 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
"Marie-Aude Murail avait écrit un jour - inconsidérément, dit-elle - que, si les romanciers avaient une retraite, elle savait bien à quoi elle emploierait la sienne : à adapter Dickens pour le transmettre «en pensant non seulement à son jeune lecteur mais, d'une façon plus générale, au lecteur contemporain qui n'a plus le temps de s'ennuyer». Qui aurait pu mieux que cette amoureuse de Dickens avoir de son oeuvre une connaissance assez intime, un respect assez sûr pour accomplir ce travail ? Aucune réécriture dans son adaptation, aucun «morceau choisi», mais un allégement subtil : réduction à feu doux des descriptions pour conserver l'atmosphère, époussetage délicat des répétitions, des énumérations, pour que demeurent le style et l'humour. C'est à un travail au petit point que s'est livrée Marie-Aude Murail afin de ne laisser entre les mains du lecteur que l'histoire, les personnages, les émotions, et le plaisir de lire Dickens, amplifié par Philippe Dumas, le plus éblouissant, le plus dickensien des illustrateurs."

Marie-Aude Murail a réussi un tour de force. Rendre plus accessible à la jeunesse un des romans phares de Dickens sans le niveler par le bas. En tournant les pages, j'ai souvent eu la délicieuse sensation d'assister à une lecture à voix haute du célèbre auteur anglais (évènements publics décrits avec passion et enthousiasme dans l'admirable biographie que Murail a consacré à Dickens).

J'ai découvert de grandes espérances à l'adolescence. J'en garde le souvenir d'un très beau roman encombré de longues descriptions. Je me suis régalée avec cette relecture dépoussiérée. Imaginez une chanson chère à votre coeur dont l'arrangement traverse le temps avec difficulté. Une reprise est délicate et demande un savant mélange de respect, de goût, d'humilité et de justesse.

Murail réunit tous ses éléments et bien d'autres encore. Passionnée – son fils se prénomme Charles, elle offre à l'auteur le plus beau des hommages, l'opportunité d'être lu encore et encore par les prochaines générations. Tant qu'à Philippe Dumas, il nous permet de vivre l'expérience ô combien dickensienne du roman feuilleton, ça n'a tout simplement pas de prix.

Alors oui, on peut se poser la question en tant que professionnels du livre, en tant qu'enseignants ou parents. Dans une époque où l'on constate amèrement que l'offre destinée au jeune lectorat est disproportionnelle à une demande toujours en baisse, cette adaptation a-t-elle du sens ? Je réponds plus que jamais !

Seul, sur une étagère, ce roman a très peu de chance d'être lu. A nous, adultes, de relever le défi et d'en promouvoir la puissante lecture ! Les raisons sont nombreuses mais la plus importante, à mon sens, est que Dickens fait partie des rares auteurs à saisir l'essence même de l'enfance.

Message personnel à Marie-Aude Murail : s'il vous plaît, encore ! :)
Lien : http://www.audouchoc.com/art..
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Peinture d'un destin

J'ai fini Les grandes espérances lu pour le Thornfield hall readers et le challenge BBC et ce fut un régal de lecture !

Pip est un petit garçon modeste, élevé « à la cuillère » (ou à la main en fonction des traductions) par une soeur tyrannique. Il est destiné à devenir forgeron, comme son beau-frère Joe. Lorsqu'il commet un vol sous la menace d'un forçat évadé, il ne sait pas qu'il s'agit de l'un des petits cailloux qui vont le mener vers un destin tout autre. Pip découvre qu'un bienfaiteur mystère a décidé de faire de lui un gentleman et de l'envoyer à Londres. Toutes ses grandes espérances deviendront-elles réalité ?

Dickens est un peintre. Il pose une époque, une société, des personnages et subitement tout prend vie. On les aime, on les déteste et pour certains un peu des deux. Pip est parfaitement imparfait et on s'attache à lui comme à un membre de notre famille ; quant à Joe, il restera longtemps dans mon coeur ce forgeron peu instruit mais tellement, tellement bon et sage.
Ces destins imbriqués les uns dans les autres m'ont emportée avec eux.

Je ne l'ai pas lu d'une traite, j'ai alterné avec d'autres livres, mais c'était un véritable plaisir de retrouver la plume de Dickens et ses belles valeurs.
Nul doute que l'auteur savait parler de la vie des plus humbles, de leurs difficultés mais en gardant toujours une petite lueur quelque part...

Un superbe classique, que je suis ravie d'avoir pu découvrir.
Lien : https://demoisellesdechatill..
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Pip est un orphelin qui a été recueilli par sa soeur (qui l'élève assez durement) et son mari Joe, personnage assez simple qui aime beaucoup Pip et fait ce qu'il peut pour le protéger. Il va devenir apprenti forgeron pour travailler avec Joe (et pourquoi pas lui succéder). Rencontrant par hasard une dame de la noblesse, Mlle Havisham et sa pupille Estella, Pip se met à avoir de grandes espérances...
Ce roman d'apprentissage, qui débute dans les marais anglais avec la rencontre d'un forçat évadé, puis se termine à Londres, suit Pip jusqu'à l'âge adulte et la "maturité".
Deuxième roman de Dickens que je lis (j'ai adoré Bleak House et son humour/ironie sur le monde juridique), Les Grandes Espérances m'a un peu ennuyée. J'y ai trouvé un peu moins de traces d'humour et surtout, je n'ai jamais apprécié Pip, qui est tellement montré comme un petit ingrat que je n'ai eu aucune empathie pour lui... ce qui rend la chose forcément difficile ! D'ailleurs, arrive-t-il vraiment à maturité ?! Je n'en suis pas sure !
Une lecture qui me laisse donc assez partagée.
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Il n'est pas facile de faire une critique d'un grand classique, comme celui-ci. On est dépaysé dans l'Angleterre des années 1850. Mais voilà, je n'ai pas vraiment accroché aux personnages ni à Pip ni à La Esterella . J'ai trouvé des longueurs à l'histoire, mais je reste content de l'avoir lu.
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C'est toujours un vrai plaisir que de se plonger dans ces romans du XIX° siècle. On a la certitude d'une qualité et d'un charme absolus.
Le jeune Pip, orphelin, élevé par sa soeur aînée un peu acariâtre, (celle-ci a épousé Joe, forgeron un peu simple, mais au coeur tendre, une vraie perle), va connaître au cours de son adolescence et de sa jeunesse des situations contraires: des inconnus lui voudront du bien et le couvriront de bienfaits, sans qu'il sache qui ils sont et pourquoi, et d'autres au contraire, notamment par jalousie, le prendront en grippe au point d'en vouloir à sa vie. Ce roman offrira au lecteur une succession d'aventures, - parmi lesquelles, bien entendu, celle de l'amour (contrarié) -, qui constitueront un ensemble remarquablement bien construit, et placeront le lecteur face à des mystères et un suspens de bon aloi. Non heureux en amour, Pip trouvera par contre, le plus souvent auprès des gens simples, les bonheurs de l'amitié, de la fidélité, qui l'aideront à surmonter ses contrariétés et ses épreuves.
Outre Pip, il y a plusieurs personnages forts et attachants, notamment Joe, l'indulgent beau-frère, et d'autres, pour certains ambigus (cette ambiguïté est un des ressorts du roman), ou d'autres encore, carrément nuisibles.
Le roman est long, mais le plaisir ne quitte pas le lecteur: tout cela est fluide, équilibré, et, du moins pour la première partie, extrêmement spirituel.
Quand on lit "Les grandes espérances", l'on se dit qu'il faut reprendre aussi la lecture des autres oeuvres du maître anglais: Oliver Twist et Copperfield en tête bien entendu.
Et il faut noter qu'il ne s'agit en rien de lectures enfantines: nous sommes dans la vraie littérature, celle qui séduit les jeunes, espérons-le, mais aussi celle qui emporte les adultes dans le monde du roman, celui de l'imaginaire réaliste de premier plan.
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Nul besoin de lire le nom de l'auteur: un orphelin élevé à la dure dans une campagne anglaise, une étrange vieille femme dans une maison abandonnée, des marais inquiétants sous le brouillard, des forçats évadés, un avocat flegmatique, et Londres, la Tamise, Newgate et ses gibets, des clubs de gentlemen pas si recommandables, des jeunes gens qui font des dettes...
Dickens nous donne un roman d'apprentissage édifiant à souhait, il alterne humour et émotion, mais surtout multiplie rebondissements et coïncidences à un rythme rapide. La morale victorienne est sauve: l'argent ne fait pas le bonheur, les bonnes actions sont récompensées et les méchants sont toujours punis! Il faut retrouver son enfance pour lire Dickens, et alors le plaisir arrive.
La relation entre Joe et Pip en particulier m'a touchée, plus que l'extravagance dans la détresse de Miss Havisham. J'aime beaucoup le froid M. Jaggers, la face cachée de M. Wemmick, la délicieuse Biddy. Et bien sûr, j'ai adoré détester Pumblechook, Orlick et Drummle!
Pour l'anecdote, un pub de la City s'appelle encore aujourd'hui The dirty Dick: la légende locale raconte que son premier propriétaire vit mourir sa fiancée la veille de son mariage. de désespoir, il cessa de se laver, et garda comme une relique le dîner et le gâteau de mariage, qui finirent dévorés par les rats... Ce pauvre Dick aurait inspiré Dickens pour Miss Havisham.
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De ce livre lu il y a une dizaine d'années, il ne me restait que deux impressions. La première était le souvenir de l'origine des espérances de Pip. La seconde provient d'un autre livre: Michael Curry, personnage d'Anne Rice et amateur de Dickens, croyant entendre dans un délire alcoolique Miss Havisham dire à Estella "Tu peux lui briser le coeur".

Après avoir beaucoup aimé David Copperfield, j'étais curieuse de savoir pourquoi de grandes espérances ne m'avait pas autant enthousiasmée. Cette fois-ci j'ai choisi une version audio, agréablement contée par Bernard Bollet.

Si le style littéraire est aussi agréable dans ce roman-ci, mon manque d'entrain a probablement été lié au caractère des personnages principaux.
Pip manque de reconnaissance envers les gens très simples mais généreux qui l'ont aimé. Il est égocentrique et dépense au dessus de ses moyens, entraînant en cela son ami plus modeste.
Miss Havisham est la fiancée de Schrodinger, à la fois vivante et morte depuis longtemps. C'est un personnage glaçant et glauque.
Et enfin Estella est comme une poupée cassée. Élèvée par Miss Havisham dans le but de prendre une revanche sur le monde et les hommes, elle semble incapable de ressentir la moindre émotion.

On trouve cependant des personnages secondaires très intéressants: Joe, simple et attachant; la famille Pocket, terriblement désordonnée ou encore Wemmick et son ingénieux château.

Je suis curieuse à présent de découvrir Oliver Twist et de voir s'il se rapproche plus de David ou de Pip.
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Je suis ravie d'avoir enfin pris le temps de lire ce roman et particulièrement Charles Dickens.
Dans un premier temps j'ai été agréablement surprise par le style pas désuet et la lecture rapide pour un classique datant du 19ème.
Quant à l'histoire, les personnages sont très bien décrits, ils ont tous une part mystérieuse presque surréaliste en eux, surtout Miss Havisham qui m'a particulièrement intriguée. Mais tout fini par s'éclaircir.
L'époque victorienne est bien décrite, on est dans l'ambiance du Londres boueux, au petit appartement éclairé à la bougie et aux forçats inquiétants.
De grandes espérances est un roman d'apprentissage dans lequel Pip se perd un peu pour suivre ses espérances mais fini par retrouver son vrai chemin de vie.
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Le jeune Pip, orphelin de père et de mère, est élevé à la dure par sa soeur, mariée à Joe, le forgeron du village qu'elle mène aussi à la baguette. Alors que Pip est allé voir la tombe de ses parents, il rencontre un forçat évadé qui lui demande de l'aider et le jeune garçon accepte par peur de représailles mais l'homme est retrouvé par la police quelques jours plus tard. La vie de Pip continue tranquillement, son seul espoir étant de devenir l'apprenti de Joe mais Miss Havisham, vieille fille fortunée de la région mais considérée comme excentrique, demande à ce que Pip vienne régulièrement chez elle lui tenir compagnie …

Cela faisait des années (au moins 25 ans) que je n'avais plus lu de romans de Dickens et j'étais très impatiente de retrouver cette atmosphère particulière à cet auteur. Je dois dire que de ce côté-là, je n'ai pas été déçue : les personnages sont tous hauts en couleur, même si un grand nombre d'entre eux sont très agaçants, les rebondissements émaillent l'histoire pour maintenir l'intérêt, les petites piques d'humour allègent l'ensemble qui est quand même assez noir et il y a même un léger soupçon de fantastique ! Mais, car il y a un mais, je n'ai pas trouvé Pip très attachant, surtout quand il devient indépendant. Ses grandes espérances me semblent surtout se limiter à attendre que tout lui tombe tout cuit dans le bec et je dois avouer que j'ai presque été contente de certains de ses malheurs que j'estimais bien mérités. Je l'ai trouvé très superficiel, très fade et je ne pouvais m'empêcher de le comparer à mes souvenirs de David Copperfield, que j'avais adoré par son côté décidé et optimiste. D'ailleurs, les deux romans se ressemblent par leur thème de "l'apprentissage de la vie" mais j'ai trouvé plus de noirceur et de passivité dans Les grandes espérances. En y réfléchissant bien, il m'est même difficile de trouver plus de quatre personnages majeurs qui me soient attachants et sympathiques et Pip n'en fait même pas partie ! Par conséquent, il m'était plus difficile de m'enthousiasmer pour les aventures d'un jeune homme qui m'agaçait par son comportement mais Dickens, par sa plume alerte, la description de son époque et son talent de conteur, a réussi malgré tout à m'entrainer sans trop de problème au fil des pages sans véritable baisse d'intérêt, sauf un petit essoufflement de ma part vers le milieu du roman, avant le second grand basculement dans la vie de Pip. Je ne suis pas sûre que c'est ce roman de Dickens que je conseillerai pour faire découvrir l'oeuvre de l'auteur mais il est sans nul doute un grand classique à lire !
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Lu au lycée, je n'avais pas beaucoup de souvenirs de ce roman, que d'ailleurs je n'avais pas vraiment apprécié. Sotte que j'étais!
Cette fois j'ai pu pleinement apprécier cette fresque colorée du XIXe siècle. Sachant que Dickens avait dû commencer à travailler dans une usine de cirage à l'âge de 12 ans, - il avait pu retourner à l'école un peu plus tard, mais il est essentiellement autodidacte - on comprend l'accent qu'il met sur l'éducation. (Merci Wikipédia)
Pip, le narrateur du livre est un garçon assez sympathique et naïf, issu d'un milieu ouvrier. Adolescent, une personne qui ne désire pas se faire connaître lui offre une éducation, il part pour Londres empli de grandes espérances, mais, certain qu'on lui offre une fortune, il ne fait pas d'efforts particuliers, et préfère dépenser plus d'argent qu'il n'en a, entraînant en cela même son meilleur ami. Heureusement qu'on comprend qu'au moment où il écrit il réprouve certains agissements, son ingratitude envers son beau-frère, un homme bon et très simple, mais qui a toujours fait preuve de beaucoup d'amour pour l'orphelin dont il a épousé la soeur. Pip qui vient tout juste d'apprendre à se tenir dans son nouveau milieu plus huppé a honte de s'y montrer en sa compagnie de Joe.
Sa candeur néanmoins l'aide à garder son bon coeur, ce qui permet au lecteur de continuer à lui rester attaché tout en suivant ce développement décevant.
J'ai bien aimé le dénouement de l'histoire, le futur destin de Pip, autant que certains mystères qui se sont résolus.
Les personnages autour du jeune homme sont pour la plupart assez particuliers, Dickens n'y va pas avec le dos de la cuiller, mais j'imagine qu'à l'époque il fallait bien cela pour susciter les émotions: des caractères et des desseins extraordinaires, et finalement j'ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture.
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