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4,14

sur 1175 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le jeune Pip a perdu toute sa famille : ses parents et ses cinq frères et soeurs.
Nous faisons connaissance avec lui au cimetière sur la tombe de tout ce petit monde.
Un forçat échappé d'une bateau prison des marais de la Tamise le force à lui apporter de la nourriture.
De retour chez sa soeur acariâtre chez qui il habite, il vole de la nourriture pour l' apporter à cet homme.
Joe Gargery, son beau-frère, exerce le métier de forgeron. C'est un homme bon pour Joe et pour tous. Plus tard, Pip deviendra forgeron lui aussi.
Pip se rend chez Miss Havisham pour jouer avec Estrella.
Un jour, on lui annonce qu'il a hérité. Il part habiter à Londres avec l'ordre de ne pas dilapider son argent.
D'où vient-il cet argent ? Je pense au forçat qui dès le départ m'évoquait Jean Valjean mais...mystère !
Il revient au village et se rend compte que cette Miss Havisham lui veut du mal, torture son coeur avec Estrella.
Heureusement que j'ai suivi le roman en feuilleton sur France Culture lors de mes tâches ménagères et en lecture en parallèle.
Je dois avouer que la lecture est plus agréable que l'audition qui est toujours réussie dans ces feuilletons mais cette fois, elle est un peu anarchique.
N'empêche, je n'aurais pas su lire le pavé entier en livre car il a été écrit d'une très belle plume mais avec la lenteur du siècle de Dickens, le 19ème, un peu éloigné du nôtre.
La préface donne des indications très intéressantes sur la vie de l'auteur et les notes en fin de livre apportent des suppléments bien nécessaires sur la vie à cette époque comme les bateaux-prisons par exemple.
Une lecture bien intéressante dont j'avais beaucoup entendu parler, complétée par la version audio bien nécessaire pour varier le plaisir de la découverte.
Une personnage bien humain que ce Pip.
Entre parenthèses, il m'a fallu le temps pour arriver au bout, je crois que je l'ai commencé à la fin du mois d'août.

Challenge pavés 2019
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Voilà une bien jolie leçon de vie que ces « Grandes espérances », ancrée dans de solides et revigorantes valeurs humaines, et nimbée d'une désuétude délicieuse, à des années lumière du cynisme ambiant qui tend à taxer de naïveté toute production faisant appel à de bons sentiments.
Point de mièvrerie pourtant dans cette trépidante histoire, dont la verve, l'humour et l'ironie toute en subtilité de Dickens permettent de faire de notions telles que la générosité, l'amitié et le bonheur simple l'alpha et l'omega d'un parcours initiatique plaisant pour l'âme, d'un caractère intemporel et riche d'enseignements.

Grâce à une galerie de personnages magnifiquement incarnés et dont chacun jouera pour le héros sa partition dans la symphonie des ambitions humaines, c'est en effet une boucle d'apprentissage que Dickens fait vivre au tout jeune Pip (un gamin auquel il presque impossible de ne pas s'attacher au début du roman tant il est craquant) en l'emmenant sur le chemin de ses « grandes espérances », celles où l'on place ses rêves d'amour comme d'élévation sociale. Cette boucle le ramènera des années plus tard, après moultes aventures et révélations dans le Londres du début du 19ème siècle dont l'auteur offre une peinture saisissante, à son point de départ, plus riche d'un capital humain qu'il aura malgré tout tâché tout au long de ses aventures de faire fructifier.

Je ne connaissais pas Dickens à qui je prêtai a priori des histoires très sociales, nécessairement miséreuses voire misérabilistes: j'en ai été pour mes frais et c'est tant mieux ! C'est beaucoup plus fin, beaucoup plus drôle, et le plaisir de découvrir une oeuvre qui se trouve au centre exact de mon champ de valeurs m'a mis d'humeur primesautière.


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C'est noir, c'est grand, c'est édifiant, c'est Dickens.

"De grandes espérances", c'est le récit de la rébellion d'un orgueil juvénile, celui du jeune Pip, qui aboutit à la vacuité des vanités adultes sur fond de richesse, d'amour partagé et de notoriété, soit l'ensemble de ce qui est ordinairement regroupé sous le terme "espérance", dans l'acception très XIXème siècle du mot.

Comme toujours chez Charles Dickens, conteur parmi les conteurs, tous les personnages sont forts, dans le sens où ils marquent durablement le lecteur. D'un roman de Dickens à un autre, elles nous deviennent familières, ces figures un peu archétypales mais jamais stéréotypées, toujours pleines de surprise voire de fantaisie, de l'orphelin, du gentilhomme déshérité, du commerçant grognant et intéressé, de l'homme de loi enfoui dans sa bulle, de la marâtre, du compagnon au coeur droit, de l'homme d'honneur, de l'opportuniste, de la veille lady, etc, etc.

J'ai beau reconnaître (et souvent blâmer) les longueurs qui caractérisent les romans de Dickens, je n'en apprécie pas moins leurs trames et je loue la créativité de l'auteur, ainsi que sa capacité, non seulement à mettre en scène autant de personnages, mais encore à donner à chacun une personnalité, une identité et pour finir une vraie place dans la narration.
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style excellent.
Histoire remarquable.
Pip va t-il réussir à vivre avec cette femme qu'il adore ?
va t-il se montrer reconnaissant envers Joe ?
Malgré les lettres minuscules illisibles du livre de poche,
et quelques longueurs,
Dickens nous entraîne avec son imagination débordante
et son talent
je ne raconte pas tout, c'est mieux
mais lisez le !

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Je vais être un peu plus mitigée que l'avis général.
Publiées en épisodes hebdomadaires dans le magazine « All the Year Round », les "Grandes espérances" sont imprégnées de l'époque victorienne.
Le roman est raconté à la première personne par le protagoniste Philip Pirrip, pour tout le monde Pip.
D'origine modeste, grâce à un héritage mystérieux, Pip tentera de s'élever socialement en reniant ses proches, dont le merveilleux Joe et les habitants de son village
Le roman alterne entre certitude et fantasme, entre mensonge et vérité, entre amour authentique et amour imaginaire, entre riches et pauvre...
C'est parfaitement écrit, les sujets sont toujours actuels mais parfois tout cela est trop farfelu et onirique pour moi.
Alors bien sûr, on s'attache à Joe, Herbert, le vieux monsieur, le forçat et Biddy mais il y a trop de longueurs et une morale un peu trop binaire pour m'avoir enthousiasmée.

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J'avais une grande espérance et ma ténacité a été récompensée malgré des périodes de doutes, des longueurs mais le fil narratif m'a retenue de l'abandonner, des personnages attachants ou mystérieux et bien m'en a pris car le dernier tiers du roman justifie la renommée de cet écrivain. Un roman de l'enfance sauvée du misérabilisme par une promesse d'avenir plus élevé pour ce jeune garçon sensible mais également un roman qui n'est pas sans faire penser aux Misérables à travers le personnage d'un galérien au grand coeur injustement condamné. Une écriture très riche en descriptions et analyses des comportements avec ce qu'il faut de fausses pistes, mystères et regards sur une époque. Mon personnage le plus touchant : Joe, l'homme simple au grand coeur.
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Dans ce beau recueil de récits véridiques américains réalisé par Paul Auster, Je pensais que mon père était Dieu, un couple raconte comment ils se sont rencontrés une première fois dans un métro newyorkais dans les années 60-70 alors qu'ils lisaient tous les deux de grandes espérances, puis une deuxième fois miraculeusement à Paris, avant de finir par se marier. Pip les avait réunis, pour le meilleur et pour le pire. J'étais curieuse, depuis, de rencontrer moi-même ce cher Pip, comme ils l'appelaient entre eux!
Après Oliver et David, c'est chose faite. Mon impression? Que ce roman est celui de la maturité, par rapport aux deux autres qui sont ceux de l'apprentissage. Pip, pour moi, est plus facilement traversé par les vices adultes, il perd très vite de sa naïveté et de son innocence. Les personnages rencontrés enfant l'y ont pour sûr beaucoup aidé, à part le bon Joe et la petite Biddy, les deux personnages entièrement purs de ce roman.
Pour cette raison, j'ai eu moins d'affection pour lui que j'en ai eu pour Oliver Twist et David Copperfield, que j'avais adorés. En revanche, le côté gothique qui caractérise Ms Wisham et sa demeure, ainsi que le côté roman noir de la deuxième partie avec l'apparition de "l'oncle" de Pip m'a beaucoup plu.
Comme c'est à la base un feuilleton, le récit est plein de rebondissements qui en rend la lecture toujours captivante et il confirme que j'aime vraiment les romans de Dickens, c'est clair!
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Ce livre est un roman d'apprentissage, celui qui raconte le parcours de « Pip », un petit orphelin. On est dans un univers de gens démunis, où Pip est pris en charge parr sa soeur, mais aussi bien malmené. Seul Joe, son beau-frère forgeron est compréhensif et lui apporte du réconfort.

Un matin, Pip rencontre dans un cimetière un prisonnier évadé du bateau des forçats amarré au port, et qui voit en ce petit garçon l'occasion de se libérer de ses chaînes. Il lui demande de lui apporter en cachette des vivres, ainsi qu'une lime. J'ai adoré la relation que l'adolescent entretient avec Joe, et leurs mêmes antécédents.

Ensuite, Pip est invité chez une dame riche, Ms. Havisham, un personnage très complexe, qui devient sa première bienfaitrice.
Il veut ensuite devenir un gentleman. Ce sont là ses « grandes espérances ».

On va connaître des univers sombres, fermés, muets, avec des personnages excentriques et la réelle bonté et lumière se trouve là où Pip ne la soupçonne pas. Il y a évidemment une morale derrière tout cela. le lecteur est actif. Pip, lui, ne semble pas apprendre grand-chose de ses propres déboires.

Certaines scènes facétieuses ont de la grâce. Je n'ai pas toujours trouvé très logique les événements. L'écriture était belle et m'a fait passer de bons moments drôles.
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Au terme de son existence, Pip raconte son histoire. Orphelin, il a été élevé par sa soeur, l'acariâtre et brutale épouse du forgeron du village, le brave Joe. « Je crois que ma soeur me considérait vaguement comme un jeune délinquant qu'un accoucheur de la police avait saisi le jour de ma naissance et délivré entre ses mains afin qu'elle me traitât selon la majesté outragée de la loi. » (p. 33) Mais l'enfant n'est pas malheureux : il accepte cette vie et ne forge pas de projets pour la quitter.

Le destin de Pip est scellé le soir où il rencontre un forçat évadé qui lui demande une lime et des vivres. le jeune garçon répond favorablement à cette demande, mais le fugitif est repris par les forces de l'ordre. Quelque temps plus tard, Pip est invité par Miss Havisham, une femme à moitié folle qui vit dans les lambeaux de sa robe de mariage, après des noces avortées. Dans le mausolée vivant qu'est Satis House, Pip rencontre Estella, une jeune fille recueillie et élevée par Miss Havisham. L'enfant tombe immédiatement amoureux d'elle et désormais, son morne destin d'apprenti forgeron lui fait horreur. Il sent grandir en lui des aspirations et des ambitions nouvelles. Il voudrait devenir un Monsieur pour s'élever à la hauteur de la fière et froide Estella.

Le sort se charge de répondre à ses attentes. Un jour, Pip apprend qu'un mystérieux donateur lui lègue une forte somme d'argent. le jeune garçon ne doit jamais essayer de découvrir l'identité de son bienfaiteur tant que celui-là ne se manifestera pas. Mais Pip en est convaincu : c'est Miss Havisham qui veille sur lui et qui met à sa disposition les moyens nécessaires à sa réussite sociale, afin qu'il devienne digne d'Estella. « Elle avait adopté Estella, elle m'avait presque adopté moi-même, elle ne pouvait donc manquer d'avoir l'intention de nous réunir. » (p. 248) Porté par de grandes espérances, Pip mène une vie dispendieuse à Londres, escortant Estella quand elle se rend dans la capitale et ne cessant de spéculer sur son bonheur futur avec l'élue de son coeur. Hélas, les rêves de Pip se briseront sur des desseins plus sombres : « Cette fille est dure, hautaine et capricieuse au dernier degré, et Miss Havisham l'a élevée pour tirer vengeance du sexe masculin tout entier. » (p. 190)

Je voulais lire ce roman depuis très longtemps, mais j'ai trouvé ma lecture bien longue. Je pense que cela tient essentiellement à la traduction qui date de 1935 : la lourdeur de certaines phrases est insupportable. Et j'ai aussi souffert de quelques longueurs dans le récit : Dickens se plaît à dépeindre dans les moindres détails les atermoiements de son héros, jusqu'à l'écoeurement. Mais ce roman reste très plaisant et la réflexion sociale qu'il développe est très intéressante. L'auteur pose le postulat qu'un haut statut social ne fait pas le bonheur de l'homme et ne le rend pas meilleur. En voulant s'élever au-dessus de sa condition et en rejetant les êtres de son modeste passé, Pip ne nourrit en fait que des espérances vaines et vaniteuses. le statut de forgeron, pour modeste qu'il soit, lui aurait apporté plus de sérénité et moins de souffrances. le roman est donc le tableau de la lutte constante entre le paraître et l'être. Quand tous les masques sont enfin tombés et que les sombres liens entre les hommes ont été révélés, Pip n'est pas plus heureux et il prend la mesure de ce qu'il a perdu.

Cette lecture reste donc une bonne expérience. Mais dans le style des destins contrariés et mystérieux, je préfère la plume de Thomas Hardy dans Tess d'Uberville ou de Wilkie Collins dans Secret absolu ou Armadale. Il y a longtemps, j'ai vu l'adaptation d'Alfonso Cuaron, avec Robert DeNiro, Ethan Hawke et Gwyneth Paltrow : le réalisateur a modernisé l'intrigue et la fin est bien différente de celle du roman. Il me reste à voir la récente minisérie produite par la BBC, chaîne qui s'y connaît pour adapter les classiques de la littérature anglaise.
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Philip Pirrip ! Pas évident à prononcer pour un enfant. Aussi, notre narrateur se rebaptise pour la vie Pip ! Lorsque son histoire débute, dans la campagne anglaise, c'est un jeune garçon miséreux. Orphelin, il a été élevé "à la main" (comprendre au biberon) par sa soeur ainée. Celle-ci a d'ailleurs plutôt la main lourde et ne manque pas une occasion de lui rappeler combien elle aurait préféré ne pas avoir à l'éduquer... Seule consolation, Joe, l'époux de sa soeur, forgeron, compagnon d'infortune, qui tente comme il peut d'adoucir les tourments de l'enfant. Les choses en resteraient là si Pip ne faisait pas deux rencontres extraordinaires... de quoi changer à jamais son destin !

Mieux vaut tard que jamais ! Il m'aura fallu attendre cette adaptation de Marie-Aude Murail pour découvrir ce grand classique de Dickens.

Cette histoire, malgré les 578 pages, se lit d'une traite. Il faut dire qu'elle démarre sur des chapeaux de roue avec la rencontre terrifiante entre le jeune Pip et le forçat évadé. Celle avec Miss Havisham, cette vieille dame immensément riche et fantasque qui n'a plus quitté sa chambre ni sa robe de mariée depuis le jour où son promis l'a abandonnée, est assez impressionnante également.

Par la suite, comment abandonner Pip et ses grandes espérances ? Surtout qu'il est plutôt attachant le bougre, tant par ses qualités que ses défauts d'ailleurs. On se doute qu'il se fourvoie dans son désir de s'élever socialement pour plaire à l'élue de son coeur et on se demande à quel moment il va ouvrir les yeux. le fait qu'il nous raconte son parcours à la première personne renforce encore l'intimité qui se crée entre lui et nous.

C'est vrai, l'histoire est somme toute assez classique : un orphelin pauvre, des amis pauvres qui l'aiment mais qui ne peuvent l'amener là où il le veut; un coup de foudre pour une jeune fille inaccessible; un bienfaiteur anonyme, des conditions à remplir, ... de grandes espérances, des désillusions, une rédemption ! Toutefois, elle nous est contée comme une grande aventure et on se surprend à tourner les pages pour découvrir la suite. La 3e partie nous réserve d'ailleurs quelques surprises de taille, notamment sur l'identité du fameux bienfaiteur et sur les liens qui unissent secrètement les personnages de cette grande saga.

Avouons cependant que des trois parties, celle du milieu, qui conte davantage son éducation de gentleman, m'a moins emballée. En effet, il y joue un rôle qui l'éloigne peu à peu de sa vraie personnalité et des gens qui l'aiment. Cette étape transitoire est toutefois nécessaire pour expliquer la chute...

Pip devra se perdre pour mieux se retrouver ! Tel est l'enseignement de ce livre.

Cette lecture est également portée par les très nombreuses aquarelles de Philippe Dumas. Celles-ci participent à l'envie d'aller toujours plus loin et de suivre sans s'arrêter les épisodes du feuilleton "Pip et ses grandes espérances".

Lien : http://lacoupeetleslevres.bl..
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