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4,14

sur 1176 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je n'avais rien lu de Dickens depuis 'À Christmas Carol' en cours d'anglais au collège. Je suis bien contente d'avoir remédié à cette grande lacune dans ma culture littéraire. Pour autant, le livre me laisse une impression mitigée.

En fait, l'histoire, aussi improbable et moralisatrice soit-elle, m'a complètement séduite. La vie de Pip est une aventure, et les petits événements qui la jalonnent sont tout aussi intéressants que les grands : ses rencontres avec Miss Havisham, les dîners dans le Château de Wemmick, la rivalité avec le maussade Drumble, l'amour pour Estrella, la rencontre avec les forçats, l'amitié avec Herbert le jeune gentleman...

J'ai beaucoup apprécié les petites touches d'humour, notamment le valet Vengeur ou le grotesque Pumblechook. J'ai trouvé Pip intelligent et lucide, y compris sur ses propres lâchetés et mesquineries. du coup, j'ai particulièrement apprécié la 2ème partie, plus pauvre en rebondissements que les 2 autres, mais intéressante comme un roman d'apprentissage à l'envers.

En revanche, j'ai eu beaucoup de mal avec le style. Je n'ai peut-être pas choisi la meilleure traduction (en lisant les citations d'autres babelionautes, j'ai vu qu'il y avait des différences importantes) mais j'ai trouvé ça assez haché, parfois abscons et souvent pénible. Je suis d'autant plus étonnée que je garde le souvenir d'une lecture très fluide pour 'A Christmas Carol'.

Bref, un bon livre à mes yeux, mais pas tout à fait à la hauteur des 'grandes espérances' que j'avais placées en lui.
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C'est mon deuxième Dickens, et je ne l'ai pas autant savouré que David Copperfield.
L'aspect un peu onirique que le château de Miss Havisham et ses habitants créé m'a troublée sans m'emporter.
Il y a par ailleurs quelque chose de la fable moralisatrice dans ce roman. Pip est un orphelin recueilli par sa soeur, qui l'élève “ à la main” quoi que veuille dire cette expression. Pour l'enfant elle semble dire d'une main lourde. Il est convoqué au château voisin pour distraire la dame du lieu, une originale qui a suspendu sa vie le jour de ses noces qui n'ont pas eu lieu. Aussi lorsque qu'un homme de loi lui annonce qu'il va être élevé à Londres en “monsieur” aux frais d'un bienfaiteur qui ne veut pas se faire connaître, ne doute t-il pas qu'il s'agisse de la châtelaine et que sa fille adoptive lui est de surcroît destinée.
Un peu chamboulé par ce tournant de sa vie, Pip se comporte de façon relativement irréfléchie et oublie son entourage premier. C'est cette partie qui m'a le moins captivée, peut être parce que je comprenais peu le comportement du héros. Malheureusement l'argent ne provient pas du château et il se retrouve humilié lorsqu'il apprend l'origine de ses grandes espérances.
Morale : mieux vaut rester auprès de ceux qui vous ont vu naître.

J'ai volontairement laissé de côté de nombreuses péripéties. Comme nous sommes dans un roman, ces divers éléments hétéroclites se rassemblent à la fin pour former un tout cohérent.

Il y a bien sûr de nombreux personnages. Je me suis interrogée sur certains. Ainsi le caractère du beau frère de Pip m'a semblé étrange. D'une part il traite l'enfant un peu comme un adulte et d'autre part il est d'une excessive humilité, qui finalement dessert tout le monde. Par contre les portraits de la soeur et de celui qui s'attribue le mérite de l'ascension du héros sont une réussite.

Donc pas une déception mais pas non plus un enthousiasme forcené.
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Alors je sais que je vais détonner avec l'enthousiasme apparent autour de ce livre, mais j'avoue ne pas avoir été plus emballé que cela, et ce en dépit du fait que Dickens traite une époque et des problématiques qui m'intéressent vivement.

A tout seigneur tout honneur, je vais donc en premier lieu dire un mot sur mon édition, puisque les éditions Tristram ont eu la gentillesse de m'offrir la nouvelle traduction de M. Jean-Jacques Greif qui paraît chez elles, à l'occasion de la dernière Masse critique. Cependant, je dois dire qu'en toute bonne foi, je ne saurais recommander cette traduction. Il y a beaucoup d'expressions qui sont clairement des traductions littérales de l'anglais, invraisemblables telles quelles en français, et je dois certainement à cette version de n'avoir sans doute pas apprécié l'oeuvre à sa juste valeur. J'en sors avec la conviction qu'il faudra que je la relise soit en anglais, soit dans une traduction qui fait plus consensus.

Sur l'histoire, pas mal de positif, quoique l'on finisse par se perdre dans une intrigue labyrinthique qui couvre plus de 10 ans. Les genres comiques et tragiques s'entremêlent et se supportent l'un l'autre, avec une démonstration très plaisante d'humour anglais qui trouve du comique dans les situations les plus terribles, entre ridicule et fausse naïveté. Les personnages sont extrêmement intéressants à observer sur le plan psychologique. On pense évidemment à l'entreprise mise en avant par les résumés du livre, celle de la manipulation mentale orchestrée par Miss Havisham qui lui échappe au bout d'un moment, alors que cet aspect du livre n'est pas plus dominant que les projets élaborés par Pip sur la prémonition puis au bénéfice de son mystérieux bienfaiteur. Mais je retiens surtout les chapitres où Pip rend visite au très schizophrène Wemmick dans son curieux Château, que j'ai trouvé juste excellents. Les gens dans le tram devaient se demander ce qui faisait aussi largement sourire d'attendrissement un lecteur d'habitude plutôt flegmatique (paraît-il). Que ce soit de l'antipathie pour la soeur de Pip ou de la confusion face à l'intimidant Mr Jaggers, on ne reste pas indifférent devant les personnages du livre, à l'exception notable du personnage principal, aspirant gentleman entretenu, vain et ingrat qui suscite assez peu d'empathie et auquel on ne réussit jamais vraiment à s'identifier.

En revanche, j'invite les lecteurs pressés à s'armer de patience car le rythme du livre est vraiment très lent. Il ne faut pas se laisser duper par le début qui part sur les chapeaux de roue : tout le ventre mou du livre se résume par "ma vie à Londres", où il ne se passe pour ainsi dire pas grand-chose, et où l'on découvre, sans alors mesurer leur importance, les quelques personnages apparemment insignifiants qui vont imprimer une légère accélération à l'intrigue dans le dernier tiers. Quelques rares scènes émouvantes et mouvementées, voire effrayantes, viennent bien pimenter cette fin, mais le livre est tellement épais qu'on a le temps d'amortir le choc d'une révélation le temps que la prochaine arrive.

Un ressenti assez mitigé, donc, car extrêmement partagé entre ce que j'ai adoré et ce qui m'a impatienté, mais une lecture au final pas du tout désagréable. Ne serait-ce qu'en tant que témoignage de l'Angleterre de l'époque, je continuerai à lire Dickens.
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Deuxième fois que je m'attaque à du Dickens.
Style toujours très fourni et agréable, beaucoup de descriptions qui permettent de bien comprendre les personnages.
POur autant, je n'ai pas trouvé le style aussi subtilement drôle. ET l'histoire m'a ennuyée.
Il se passe beaucoup de choses, on devrait ne pas s'ennuyer, mais le manque d'affection que j'ai ressenti envers Pip et ses acolytes ont freiné mon envie.

Bref, ravie d'avoir découvert ce monument de la littérature, mais contente d'avoir fini! Je ne suis pas sûre de le conseiller...
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Un jeune orphelin, élevé entre une soeur acariâtre et un beau-frère forgeron trop brave homme pour son propre bien, se retrouve attiré hors de sa modeste condition par deux événements successifs. D'abord, c'est Miss Havisham, vieille dame fortunée vivant en recluse dans une vieille maison délabrée qui le fait venir pour égayer un peu ses heures mornes, et lui fait cruellement miroiter les beaux yeux de la très belle, très froide et très fière Estelle, sa fille adoptive. le pauvre garçon ne tarde pas à comprendre combien, face à ces deux femmes, il est piètre, maladroit et grossier...
Ensuite, c'est un mystérieux bienfaiteur qui lui offre de grandes espérances - la perspective d'une belle fortune et l'éducation qui va avec. Voici donc notre jeune Pip parti de sa campagne à Londres pour devenir un gentleman - un gentleman digne peut-être d'épouser un jour la merveilleuse Estelle ?
Mais il lui faudra bien découvrir un jour combien le fossé peut être grand entre les apparences et la réalité, surtout lorsqu'on nourrit ses espérances de beaucoup de naïveté et d'imagination.

Il y a plusieurs années de cela, les aventures d'Oliver Twist m'avaient valu moult soupirs agacés, et je voulais depuis laisser une seconde chance à Dickens. Quoi de mieux que ce roman généralement considéré comme son chef d'oeuvre, pour cela ? Bon. C'est indéniablement moins agaçant - en partie sans doute parce que le gamin finit par devenir adulte et donne dès lors un peu (un tout petit peu) moins envie de lui coller des paires de claques. Devient aussi, surtout, un peu plus intéressant. Il y a dans l'affaire un certain suspense, assez de rebondissements pour tenir en haleine jusqu'au bout le lecteur, une atmosphère sombre, très gothique même parfois, qui n'est pas pour me déplaire. Il y a de la sagesse aussi, quelques réflexions fort justes sur l'ambition, la vanité, la vengeance, la reconnaissance, l'ingratitude, le masochisme de l'amour, la destinée... Une pointe de malice plutôt bienvenue dans cette ambiance généralement très sombre.
Et pourtant, j'ai eu du mal à accrocher vraiment à toute l'affaire. Certains personnages flirtent un peu trop avec la caricature, surtout au début de l'histoire. le narrateur, malgré ses contradictions, peine à sortir de l'insipide. L'étude des caractères reste un peu superficielle à mon goût. Et surtout, surtout, la morale reste désespérément sauve : les méchants seront punis, les gentils récompensés, les ambigus se repentiront et le héros n'aura même pas à convoiter la femme de son prochain. Ouf ! On était à deux doigts de verser dans la subversion.
Sage, donc, mais assez convenu. Je crois que Dickens, bien que tout sauf inintéressant, n'est pas vraiment ma tasse de thé.
Lien : https://ys-melmoth.livejourn..
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Les grands classiques parviennent à l'étonnant paradoxe d'avoir un charme suranné et d'être en même temps indémodables. La beauté Des Grandes Espérances a déjà maintes fois été évoquée mais elle demeure : à cause de son message universel et intemporel : avoir de bons amis, des ambitions modestes et réalistes, aimer l'âme soeur pour ses qualités humaines... toutes leçons de morales victoriennes qui sont encore de bons conseils aujourd'hui. La satire et la critique sont sous-jacentes aussi pour ce qui concerne le système judiciaire et carcéral de l'époque... il y a tellement de choses dans ce roman sur l'ingratitude des enfants, les rêves des parents qui font parfois le malheur de leur progéniture, les déceptions réciproques de la relation parent - enfant....Et pourtant le style feuilletonesque et l'humour présent de ci de là rendent ce roman absolument digeste et agréable à lire, captivant....
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Recueilli par sa soeur, le petit Pip est élevé durement. Son avenir semble déjà tout tracé : il reprendra la forge de Joe, son beau-frère. Les aspirations de notre héros changent brusquement lorsqu'il rencontre Miss Havisham, une noble dame qui semble le prendre sous son aile. Il est alors invité à plusieurs reprises à Satis House, afin de divertir son excentrique bienfaitrice. C'est là qu'il rencontre la jolie Estella, la fille adoptive de Miss Havisham. Dés lors, de profonds sentiments émergent chez le jeune garçon.
Seulement au moment décisif où Pip espère que l'on fasse son éducation (souhaitant ainsi s'élever davantage et plaire à Estella), Miss Havisham décide de payer son apprentissage de forgeron auprès de Joe. Pip n'a d'autre choix que de retourner à la forge, auprès des siens. Des années plus tard, un avocat londonien, Mr Jaggers, lui apprend cependant qu'une forte somme l'attend. Celle-ci aurait été léguée par un bienfaiteur anonyme. C'est la période des « grandes espérances ». Pip s'installe à Londres, devient un gentleman. Mais qui se cache derrière l'identité de son mystérieux donateur ? Certainement Miss Havisham, le jeune homme en est persuadé. Dés lors un avenir riche de promesses semble s'ouvrir devant lui.

Cette lecture marque ma première rencontre avec le grand Charles Dickens. J'avais été séduite par une version de la BBC reprenant l'intrigue imaginée par l'auteur. Aussi je n'avais qu'une hâte : me procurer le roman, me délecter de ma lecture. Charles Dickens semble avoir un don pour mettre en scène des personnages denses et fascinants. J'ai eu comme l'impression de les voir évoluer sous mes yeux tellement les descriptions de l'auteur se montrent fines et parlantes. Je crois avoir aimé de nombreux personnages (chose assez rare pour être soulignée). Pip. Joe, le forgeron illettré au grand coeur. Herbert, l'ami fidèle et plein de sagesse. Et que dire de Miss Havisham en éternelle fiancée fantomatique, ou encore de Magwitch, un terrible forçat qui se révèle finalement attachant au fil des pages. J'ai été marquée par toute cette galerie de personnages, je ne les oublierai pas de sitôt.

Maintenant que dire de la construction en elle-même. Je crois que j'ai moins accroché à cet aspect. « de grandes espérances » est un roman qui peut parfois paraître long, très long. Disons que cette lecture a été marquée par une alternance entre des passages que j'ai littéralement dévorés, par lesquels je me suis sentie captivée et d'autres… où je me suis ennuyée ferme. Surtout au niveau des passages mettant en scène Mr Jaggers, l'oncle Pumblechook ou encore Wemmick. J'ai cependant apprécié le principe même de ce roman d'apprentissage. En nous racontant son histoire depuis l'enfance, Pip nous livre les ressorts de ses décisions, les bonnes comme les mauvaises. Il tente lui-même de tirer des leçons de ses erreurs, parfois en vain… Mais finalement, chaque personnage possède ses travers. Les éléments de vie de chacun seront d'ailleurs hautement liés aux décisions, à la personnalité de chacun des protagonistes.

Pour résumer, j'ai adoré me plonger dans ce roman pour sa galerie de personnages, et bien sûr pour la plume enchanteresse de Charles Dickens. J'ai moins accroché à la longueur de certains passages (parfois interminables), ainsi qu'à sa tonalité mélancolique dont j'ai eu du mal à me défaire. Ce roman est pour autant incroyable par son intrigue, et par toute la réflexion qu'il est en mesure d'apporter sur l'identité, sur le destin. Malgré ses défauts, je trouve qu'il s'agit d'un roman extrêmement fort. Dans le sens où l'on ne peut en ressortir indemne et sans questionnements. le personnage fantasque, mais brisé, de Miss Havisham me restera longtemps en mémoire.

Si vous en avez l'occasion, je ne peux que vous conseiller de lire « de grandes espérances ». L'adaptation proposée par la BBC en 2011 est également réussie (je l'ai peut-être même préférée au roman…). Gillian Anderson y campe une Miss Havisham angoissante à souhait.
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Mon premier Dickens. Charmé par son écriture, quelques uns de ses personnages (Pip est délicieux au début) et une certaine ironie dans les 200 premières pages. Ensuite, je me suis lassé des coups de théâtre trop arrangés, j'ai trop senti la main de l'auteur dans l'histoire. Certains chapitres sont inutiles et si leur mécanisme général favorise la compréhension de l'histoire il se révèle par moments trop systématique. Evidemment j'ai pensé aux Misérables avec ces forçats, ces enfants misérables, etc. C'est la marque de l'époque et de sa morale, on peut imaginer que dans un siècle on jettera le même oeil sur notre littérature. J'ai apprécié de ressentir le Londres et l'Angleterre de l'époque. J'ai particulièrement aimé le personnage de Joe. Certains passages de ce roman sont étonnamment modernes.
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L'ascension sociale d'un jeune orphelin, Pip, hébergé par sa soeur aînée qui est mariée à Joe. Pip va commencer par recevoir une certaine éducation grâce à une dame âgée, étrange, recluse dans sa maison. Il fait la connaissance d'Estella une jeune fille adoptée par cette vieille femme.
Puis arrive le temps où un généreux donateur va lui permettre de s'extraire de son milieu familial pour aller à Londres, vivre sa vie de jeune homme au sein d'une société dont la classe sociale est bien supérieure à la sienne.
Qui est ce généreux donateur ? Qui est réellement Estella et d'où vient-elle ?

J'ai vraiment bien aimé ce roman de Dickens, auteur que je n'avais jamais lu.
Un beau sujet sur l'amitié, sur la reconnaissance, sur le respect de la famille, des engagements pris. Beaucoup de descrptions cependant (un peu trop à mon goût).
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Le jeune Pip est élevé durement par sa soeur et s'apprête à suivre la voie de son beau-frère, Joe, forgeron. Une noble dame excentrique, Miss Havisham, décide cependant de le prendre sous son aile et le fait venir régulièrement à Satis House, où il rencontre sa fille adoptive, Estella. Mais au moment décisif où Pip s'attend à ce que Miss Havisham fasse son éducation, celle-ci décide seulement de payer son apprentissage de forgeron auprès de Joe. Des années plus tard, alors que Pip, resté à la forge, est devenu un jeune homme, il est contacté par M. Jaggers, avocat londonien, qui lui annonce qu'il a désormais “de grandes espérances” : un généreux bienfaiteur, qui veut rester anonyme, souhaite élever Pip au rang de gentleman afin de lui léguer sa fortune. Pip arrive donc à Londres bien décidé à réussir, persuadé que derrière cet anonymat se cache Miss Havisham, qui prépare ainsi son héritier pour le marier à Estella. Mais sur beaucoup de sujets, Pip découvrira petit à petit que la vérité est bien loin de ce qu'il avait imaginé.

Ce grand roman de Dickens est écrit à la première personne, du point de vue de Pip, et Dickens réussit bien à adapter son style d'écriture et ses cheminements de pensée à l'âge de son héros, bien que ce “je” m'ait un peu lassée à la longue. Toute la première partie se passe en effet lorsque Pip n'est encore qu'un enfant et nous voyons donc le monde par ses yeux. Par ce biais, Dickens fait de ce roman un réel roman d'apprentissage : en racontant son histoire, en nous livrant tous les ressorts de ses décisions, les mauvaises comme les bonnes, Pip se livre lui-même à une auto-critique en règle et tente de tirer les leçons de ses erreurs, en vain. Tout en introspection, le rythme du roman est assez lent, sauf dans la dernière partie où tous les morceaux du puzzle se rejoignent dans un grand souffle romanesque.

Ce ne sont donc pas tant les rebondissements qui font l'intérêt de ce roman que l'incroyable galerie de personnages que nous offre l'auteur : Joe, le forgeron, illettré au grand coeur qui sera pendant des années le seul véritable ami de Pip, jusqu'à ce que ce dernier lui tourne le dos à cause de ses allures campagnardes ; Mr. Pumblechook, grotesque bourgeois du village de Pip, dont toute l'existence repose sur une réécriture de l'histoire à son avantage ; Miss Havisham, aux allures d'éternelle fiancée fantomatique dans sa robe de dentelle déchirée, qui entretient au fond de son coeur une haine farouche envers les hommes ; Estella, sa protégée, élevée dans cette haine mortelle, insensible aux sentiments que lui porte Pip ; Jaggers, l'avocat implacable et froid, que toute canaille de Londres vient réclamer comme défenseur ; Wemmick, son assistant, tout aussi implacable que son maître, sauf dans son foyer, où il se révèle le plus agréable des amis ; Herbert, l'ami dévoué et fidèle de Pip ; Magwitch enfin, le forçat que Pip aida un jour à s'enfuir et qui réapparaîtra sur sa route pour changer à jamais son destin…

En dehors du piquant de Dickens pour le choix de ses personnages, j'ai été plutôt déçue du peu de choses qui se passent, notamment entre Pip et Estella, ou bien à propos de Miss Havisham. Je pense avoir eu, comme Pip, “de grandes espérances” qui ne se sont pas réalisées. Pip lui-même m'a semblé très désagréable et je n'ai pas réussi à éprouver de la compassion pour lui, ou même de l'intérêt. L'ensemble du roman m'a paru dominé par une tonalité assez triste et mélancolique dont je n'ai pu me défaire…
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