Effectivement, ce n'est pas le meilleur opus de
Joël DICKER (sera-t-il capable d'égaler de nouveau, un jour, le niveau de "
la vérité sur l'affaire Harry Quebert" ?).
Je comprends les nombreuses critiques des babelionautes, gênés par les incessants allers-retours temporels qui finissent par perdre le lecteur. Bien qu'il s'agisse d'une des caractéristiques d'écriture de cet auteur, il est vrai que cette technique, poussée à son paroxysme à travers l'histoire de Lev, Macaire et Anastasia, finit par lasser.
Toutefois, JD reste très talentueux à manipuler ses lecteurs grâce à l'imbrication d'un scénario envisagé tour à tour à travers les yeux des différents personnages et ce, jusque dans les dernières lignes du livre.
Lorsque l'on pense avoir découvert le coupable, un nouveau rebondissement / tout de passe-passe fait repartir l'énigme.
J'ai trouvé intéressant le choix de ne dévoiler l'identité de la personne qui a été assassinée que dans la dernière partie de l'histoire car toutes les hypothèses restent permises, et on est tout aussi curieux de découvrir qui a tué, de qui a été tué..
De nombreuses clés sont données dès le début du roman pour nous aiguiller dans cette enquête, encore faut-il y prêter attention ;)
En revanche, je n'ai pas du tout compris l'intérêt de l'auteur de se mettre en scène dans le rôle du séducteur-enquêteur que tout le monde connaît, et devant lequel tout le monde se pâme d'admiration (combien de fois peut-on lire : "c'est vous l'Ecrivain ?" au cours des 500 pages du livre ???).
Tout comme la volonté de JD de rendre hommage à son éditeur, monsieur de Fallois ?
Certes, cela peut se comprendre au regard de l'affection qui existait entre les 2 hommes, et de l'admiration que JD portait à ce père spirituel; mais pourquoi le faire de cette manière ?
Et que dire de la morale de cette histoire?
Celui qui a manipulé, trompé et utilisé son entourage finit par retrouver celle qu'il aime et vivre avec elle et leurs 2 enfants dans le somptueux palace dont il a hérité; alors que celui qui a été manipulé, trompé et utilisé...finit seul, en plus d'avoir été dépeint comme un benêt pendant les 500 pages du livre.
Au final une lecture pas désagréable, mais qui reste mitigée.