Quel roman ! Quelles histoires les unes dans les autres, et les unes en cachant d'autres !
J'adore ce page turner construit tout en embuscade.
C'est un pur plaisir à chaque partie du roman et la mise en abîme est réussie.
Tous ces secrets c'est fascinant.
Cela démontre à quel point dans la vie réelle également nous sommes multiples, nous portons tous des masques . . .
Au cours de ce roman le lecteur explore différentes pistes en résolution de l'énigme.
Sans rien vous révéler de cette énigme assez dingue je vous en dit juste un peu plus pour vous donner envie de vous plonger dans l'enquête :
Au dessus de l'énigme il y a ce triangle amoureux et infernal entre
Macaire, Anastasia et Lev.
Anastasia aime et veut Lev, mais Macaire veut aussi Anastasia.
La mère d'Anastasia préfère Macaire.
Macaire est potentiellement très riche, il est le fils du dirigeant d'une des plus grandes banques en Suisse, et c'est aussi quelqu'un de bien . . .
Lev est un acteur ?
Macaire aime Anastasia.
Lev est mystérieux et aime plutôt Anastasia lui aussi.
Mais tout n'est pas aussi simple et ces informations que vous prenez pour définitives ne le sont pas . . .
Bref à chaque fois que je crois, et vous aussi, en une solution pour l'histoire il ne se passe pas ce que j'avais prévu.
Il y a de multiples rebondissements et retournements de situations.
Avec cette énigme je retrouve le romantisme et l' ambiance saga feutrée plein de luxueux décors et palaces que j'avais quitté.
Il y a aussi cette injonction de la mère d'Anastasia, choisir entre l'amour le vrai, et une situation bourgeoise installée avec un homme riche.
Tout cela appartient à une autre époque que
Joël Dicker décrit à la perfection.
Tous les personnages sont piégés dans leur situation respectives.
Anastasia pour le choix entre deux hommes, Macaire ou Lev.
Lev est coincé entre l'ascension pro à laquelle il aspire et le fait de déplaire à son père. Il choisit ce métier, de banquier, pour plaire à Anastasia et gagner beaucoup d'argent alors que ce n'est pas forcément ce qu'elle veut, elle, Anastasia.
En tant que lecteur on éprouve de l'empathie pour eux et de l'agacement face à leurs aveuglements.
Macaire est coincé entre sa double vie, d'agent, la succession à la tête de la banque, le fait que son père Abel préfère Lev . . .
Les secrets, les mensonges jouent un rôle.
La mise en abîme :
Roman dans le roman, il y a l'histoire principale et l'auteur qui écrit l'histoire et se met lui même en scène lui même et qui mène l'enquête sur ce meurtre dans cette chambre 622, quinze ans après.
Au départ et au fur et à mesure de la lecture de ce roman je le compare à un noeud coulant qui s'ouvre puis se referme et s'ouvre à nouveau sur la personne de Macaire Ebezner dernier en titre à la succession de président de la banque du même nom.
Je me suis attaché aux personnages principaux, je les comprends, je les envies, je les plains aussi.
Leurs situations sont follement romantiques.
A partir de la cent cinquantième page le suspens commence vraiment.
Le roman devient un superbe page turner vu tous les pics que reçoit Macaire, une vie dans le secret, une femme infidèle, des complications avec son père qui à sa mort ne lui facilite pas les choses.
Tout le petit manège des trois femmes la mère Olga et ses deux filles Irina et Anastasia, ruinées, du à la mauvaise alliance de la mère et ayant fuit Vienne pour Genève, mentant sur leur véritable origines et cherchant un fils bien né pour son argent.
J'éprouve de la tendresse pour ce genre de personnes perdues.
L'auteur pour une scène parvient à montrer comment un auteur rentre et sort de son histoire et de son absorption dans son histoire au moment où il l'écrit.
Je pose une note de quatre sur cinq parce ce que l'ensemble est un chouia trop long.
Sachez que vous passerez un excellent moment avec cette énigme haletante très bien construite.
J'en garde déjà un souvenir très agréable.