AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,62

sur 69 notes
5
0 avis
4
5 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
J'adore le théâtre, surtout les comédiens et les comédiennes que j'admire en tant que spectatrice.
Alors la lecture du texte de Denis Diderot intitulé "Le paradoxe du comédien" s'est imposée naturellement.
Il s'agit d'un essai rédigé sous forme de dialogue écrit à la fin du XVIIIe siècle. Ce texte court montre que Diderot a laissé son empreinte dans l'histoire de tous les genres littéraires auxquels il s'est essayé. Ici il développe une véritable réflexion sur l'art du comédien au théâtre.
Même si le dialogue est dissymétrique les deux interlocuteurs semble défendre des thèses différentes voir opposées. Cet échange est un prétexte pour développer l'idée que, paradoxalement, c'est au moment où l'acteur joue la plus grande effusion émotionnelle qu'il fait le plus preuve d'art, de technique, de métier. Ce qui revient à dire que le naturel, au théâtre, est le comble de l'artifice.
Ce que j'ai aimé avant tout c'est la reconnaissance du travail des acteurs et des actrices, qui ne se limite pas seulement aux exercices de mémoire. On sent d'ailleurs l'admiration de Diderot pour certaines grandes artistes de l'époque comme La Clairon, sans oublier les auteurs leur offrant de grands rôles, Molière en première ligne ou plutôt au-devant de la scène.

Commenter  J’apprécie          100
Ici l'ouvrage se présente comme un dialogue entre l'auteur et un correspondant virtuel sur des sujets variés et le charme de cet ouvrage tient dans la variété des sujets abordés et le style de l'auteur toujours aussi excellent !
Commenter  J’apprécie          40
Etant moi-même une - très modeste - comédienne amateur, j'ai beaucoup apprécié ce dialogue assez plaisant : ce n'est pas un sec exposé philosophique, mais un entretien lui-même assez rythmé et spirituel qu'on pourrait imaginer lui aussi sur scène. J'ai d'ailleurs trouvé qu'on peut adopter l'un ou l'autre des points de vue des deux interlocuteurs, la discussion n'est pas fermée ou dogmatique - même si finalement, à la fin, aucun n'a vraiment changé d'avis. Il y a de l'humour lorsqu'un des personnages explique bien que l'intérêt pour les actrices est aussi - d'abord ? - un désir physique que ne renieraient pas les personnages de Nana qui fréquentent les loges...
Je ne suis ainsi, personnellement, pas tout à fait d'accord avec Diderot lorsqu'il critique l'alexandrin classique, le trouvant trop noble et trop héroïque dans les pièces de Corneille - peut-être parce que j'apprécie justement que "le ton de la muse tragique soit brouillé avec le langage de la muse épique".
Surtout, ce qu'il montre, c'est que le bon comédien n'est pas un être sensible, mais que c'est un travailleur. Il faut répéter son rôle et bien étudié les hommes pour bien jouer. L'acteur n'est qu'une interprétation de la réalité, avec une personnalité différente lorsqu'il tombe le masque.
C'est aussi une réhabilitation d'une profession encore marginalisée et mal vue au XVIIIème siècle.
Je termine donc ma lecture en ayant envie de découvrir l'oeuvre théâtrale de Diderot que je ne connais que de nom.
Commenter  J’apprécie          30
Après ma période Voltaire (qui n'est pourtant pas complètement close), j'entame la période Diderot, par l'ouverture d'un très vieux livre poche "Paradoxe sur le comédien, précédé de "Entretiens sur le Fils naturel" qui a dû se balader de mains en mains, se poser de bibliothèques en bibliothèques avant de finir dans la mienne, croyant innocemment y vivre au calme. Mais il fut surpris quand je le sortis du rang, le préférant aux autres, les plus récents, les petits nouveaux, pour lire ou relire les oeuvres de ce grand philosophe des Lumières.
C'est probablement mon intérêt pour le théâtre qui a influé sur mon choix, pourtant Diderot n'a pas construit sa renommée sur ce genre, d'autant plus que les auteurs du XVIIIe siècle – on l'a vu avec Voltaire – souffriront (et souffrent encore) de l'écrasant prestige du théâtre de l'époque classique.
Sous la forme de longs dialogues, Diderot interroge le théâtre de son temps ainsi que la manière et les codes qui le régissent. L'intérêt de ces deux discussions fictives réside dans les propositions novatrices et originales du philosophe, cherchant à sortir des règles trop strictes du théâtre classique dérivé des préceptes d'Aristote. Il précède ainsi la volonté d'un Victor Hugo, en axant surtout sa réflexion sur l'art de l'acteur, ce dernier devant jouer sur ses techniques et sa réflexion pour bien interpréter un rôle, au lieu de chercher à atteindre le sentiment juste par une identification trop proche du personnage et de la situation, identification qui peut probablement émouvoir dans un instant, une représentation, mais certainement pas sur le long terme, sur plusieurs représentations.
Commenter  J’apprécie          20
Peut-être pas le plus évident à lire en matière d'essai et ce pseudo dialogue absolument dissymétrique, mais un bonheur et une vraie délectation une fois plongé dans la pensée intérieure de Diderot intellectuellement brillamment structuré, sans réelle surprise, et ces réflexions toujours plus méditantes sur la véritable essence du comédien et du théâtre , à travers un discours pertinent qui n'aura rarement autant été toujours d'actualité. Grande opera !
Commenter  J’apprécie          10
Une référence en matière de réflexion sur le théâtre
Lien : http://ogressedeparis.canalb..
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (258) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (5 - essais )

Roland Barthes : "Fragments d'un discours **** "

amoureux
positiviste
philosophique

20 questions
851 lecteurs ont répondu
Thèmes : essai , essai de société , essai philosophique , essai documentCréer un quiz sur ce livre

{* *}