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Diderot, qui se prénomme Denis comme moi, est un de mes philosophes favoris. Mais parfois il me déçoit. Là, non.
C'est « un dialogue dans le dialogue » qu'il nous présente, système un peu alambiqué, mais le résultat correspond à mes attentes : c'est un peu l'éloge du bon sauvage face à l'homme dit civilisé, on dirait peut-être du Rousseau.
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L'Otaïtien questionne Bougainville : « Quel droit as-tu sur nous ? »
C'est vrai, c'est comme si tous les "conquis-cht'adore" ne se posaient pas la question !
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Puis Diderot imagine un dialogue entre l'aumônier blanc du bateau et un des chefs Otaïtiens : Orou. Celui-ci apprend, de sa bouche, le mode de fonctionnement occidental, et lui dit :
Mais toi, tu as deux chefs qui s'opposent parfois à la Nature : le Grand Ouvrier (Dieu ) « représenté » par le prêtre, et le magistrat qui symbolise la loi. Tout cela forme une « justice arbitraire » ! Vous avez trois codes : la Nature, le code civil et le code religieux, qui doivent être en conflit, parfois, c'est compliqué !
Alors que nous n'avons qu'un chef : la Nature. le garçon porte une chaîne que son père lui enlève à l'adolescence, la fille un voile que sa mère soulève quand elle est nubile.
Et la fille choisit l'homme avec lequel elle veut aller.
Chez nous, la naissance d'un enfant est un bonheur, car ce seront des bras pour cultiver, des soldats pour nous défendre, une population pour combler le vide laissé par les épidémies, une « redevance en hommes » si nous perdons une guerre ;
Chez vous, cela semble être une soumission ! la fille-mère est honteuse, soumise à la vindicte, votre culture semble produire des méchants et des malheureux soumis à ces trois lois conflictuelles !
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Ce livre, pour moi, se rapproche du « Discours sur la servitude volontaire », d'Etienne de la Boétie.
L'analyse de l'opposition Nature / Culture est pertinente, et toujours d'actualité au XXIè siècle, et pour moi, l'Amérindien décimé par l'homme blanc est plus sage que ce dernier, qui, imité sans doute par l'homme d'extrême orient maintenant, produit, par exemple, « le septième continent ».
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Deux personnages, A et B, discutent du voyage de Bougainville et tout particulièrement de son séjour à Tahiti, qui avait dû heurter l'esprit des bon chrétiens puritains de l'époque. Les moeurs sexuelles libres de cette population les amènent à une réflexion sur l'aspect artificiel ou naturel des lois. C'est un éloge de la pensée naturaliste (au sens de Rousseau) qui privilégie les lois naturelles au dépend des lois religieuses et économiques. Les principaux points abordés sont la sexualité et le mariage, le système religieux chrétien en prend pour son grade. C'est superbement anticlérical, raconté avec légèreté, et 250 ans après, c'est encore un plaisir de lire ce petit dialogue qui met une bonne claque aux idées qui circulent dans la Manif pour Tous ou chez les Salafistes ou autres curiosités rétrogrades.
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Je crois ne pas encore avoir lu Diderot, et pour ce commentaire, je decouvre sa virulence contre un système aussi étroit d'esprit que la société du 18ème siècle... et très crûment exprimée dans une langue simple et fluide !
Il s'empare de la découverte des moeurs tahitiennes, pour nous servir une charge sur les contradictions de l'église et sur l'esprit de conquête et de domination occidentale ; c'est cru, direct et très finement pensé, autant qu'en avance sur son temps ! Il faut lire lentement pour en saisir tous les détails, chaque phrase du dialogue pouvant traiter un sujet différent !
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La critique de Jamik m'avait donné très envie de lire ce petit essai de Diderot. C'est chose faite en la compagnie de mon ami jeeves_wilt qui a gentiment accepté de partager cette lecture.

J'ai trouvé intéressante cette courte lecture qui m'a donné un aperçu de la philosophie de Diderot, moi qui ne connais pas trop, je l'avoue.
A travers une discussion entre deux personnages A et B, l'auteur reprend certains passages du voyage de Bougainville, relatant en particulier l'étape à Tahiti, et s'y appuie pour dénoncer les travers de la société occidentale du 18ème.

J'ai particulièrement bien aimé le second chapitre où le narrateur est un «vieillard» tahitien qui s'adresse à Bougainville. A travers ses paroles, Diderot dénonce tout le mal qu'a engendré la venue des européens, cette pensée soi-disant "éclairante" qu'ils veulent imposer aux otaïtiens, méprisant royalement leur culture et fonctionnement communautaire, sans prendre le temps de l'étudier.

Il compare ensuite les moeurs occidentales du 18ème à celles des tahitiens. le religieux en prend pour son grade et le statut des femmes est abordé. Je n'ai pas eu l'impression que Diderot cherchait absolument à nous convaincre du modèle tahitien, mais plutôt à montrer que l'on fait fausse route, que toutes les lois civiles et religieuses du 18ème ne sont pas forcément bonnes. Il invite à réfléchir à leur réforme pour évoluer vers un modèle plus simple et naturel qui conviendrait à notre société.

Bref, des réflexions qui n'ont pas forcément de réponses, mais qui alimentent le débat et font réfléchir.
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P - Ah ! quel bonheur de lire un texte philosophique sous forme de dialogue. Cela aiguise tellement la pensée, que de chercher l'auteur dans tel ou tel autre personnage... ça marque opportunément des pauses où cela est nécessaire, ça allège considérablement la prose...
A - Tu ne penses pas devoir au moins un mot de remerciement à Swann qui t'as fait connaître l'opus ?
P - Tu as raison. Qu'elle soit ici remerciée, car j'ai trouvé dans la lecture exactement tout ce qu'elle avait promis.
A - Et ton dithyrambe sur le genre dialogique, déjà fini ?
P - Allez ! J'y vais carrément dans l'emphase : " Ô écrivains d'aujourd'hui ! pourquoi ne pas rendre ses lettres de noblesse au genre qui permet d'exprimer le doute, le retour en arrière, la multiplicité des facettes du narrateur, une certaine éthique, pour tout dire, un regard sur le monde, surtout lorsqu'il est question de rencontre avec le "bon sauvage". Que vive le dialogue, le conte philosophique, et, tant qu'à faire, la fable animalière !..."
A - Tu n'iras pas dévoiler au premier venant que je suis l'Autruche et toi le Paon... Et puis, tu sais, le dialogue, aujourd'hui... dans cette époque si... hellénistique... de repli sur soi, de narration intérieure... le dialogue et ton obsession de l'Autre... coqueluche de savants et de présentateurs de télé...
P - Merci, tu l'as fait pour moi. Mais demandons donc au Cygne - pardon à Swann - si elle croît effectivement que l'ami Denis était au fond si libertaire voire libertin que...
A - Non, ne dis pas "que Orou le bon sauvage".
p - Pardon. J'allais dire "que B".
A - Et encore: fais attention à quand B devient légaliste : "[...] si les lois, bonnes ou mauvaises, ne sont point observées, la pire condition d'une société, il n'y a point de moeurs".
P - Ouais, et il y a aussi cette malencontreuse phrase de la fin sur la honte, le châtiment et l'ignominie, "les plus grands de tous les maux"... M'enfin, le ton est donné, surtout dans la virulence anticolonialiste du premier chapitre, Les adieux du vieillard.
A- Ah bon ? C'est ça qui te fait rebondir le plus ? Et pas le thème principal de l'essai, ce total bouleversement de l'éthique sexuelle, cette soustraction de ces "certaines actions physiques" de la sphère des "idées morales". Pourtant il y va loin, avec l'inceste et coetera... Et au nom des lois de la Nature... et en période de disette démographique, à l'évidence... et enfin, sans connaître la génétique, mais quand même...
A - Pour moi oui, carrément : d'ailleurs les fins des deux entretiens avec l'aumônier sont d'un humour accompli. Il est clair qu'il y a là de la provoc !
O - Allez, les ornithos au long cou : fini de jacasser ! La paix dans la basse-cour !
P - Qu'est-ce qu'elle est chiante, la Mère Oie !
O - Vous avez droit à une citation chacun, pour finir de caqueter.
A - ... Et conne, en plus, avec sa citation finale. Bon tu choisis laquelle, toi ?
P - Moi, ça sera tiré des paroles du Vieillard : "Nous avons respecté notre image en toi. Laisse-nous nos moeurs ; elles sont plus sages et plus honnêtes que les tiennes ;" J'affirme : 'achement moderne, le coup de "respecter notre image en toi" !
A - Moi, ça sera sur l'inactivité du Tahitien : "[...] assez indolent pour que son innocence, son repos et sa félicité n'eussent rien à redouter d'un progrès trop rapide des lumières."
O - Et moi, alors, moi à qui vous donnez des noms d'oiseaux, je vais faire rire la galerie : "Le bon aumônier raconte [...] que le soir, après souper, le père et la mère l'ayant supplié de coucher avec la seconde de leurs filles [...] et qu'il s'était écrié plusieurs fois pendant la nuit 'Mais ma religion ! mais mon état !' que la troisième nuit il avait été agité des mêmes remords avec Asto, l'aînée, et que la quatrième nuit il l'avait accordée par honnêteté à la femme de son hôte."
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C'est devenu un classique : les civilisés ne sont pas ceux qu'on croit. Diderot, comme Montaigne avant lui et comme Montesquieu, délègue au bon sauvage la mission de critiquer sans en avoir l'air la société européenne. Bien sûr, ce bon Otaïtien est un mythe, ses moeurs libres sont plus un rêve de Diderot qu'une réalité, mais la critique reste judicieuse. Pourquoi ne se marier qu'une seule fois et pour toujours? Pourquoi refuser de céder à la tentation naturelle? Pourquoi condamner des actes qui ne sont pas, si l'on y réfléchit à travers le point de vue innocent de l'étranger, si funestes que cela? Ce que met en avant Diderot, c'est la loi naturelle, qu'il oppose à la morale d'une société dominée par des fripons qui inventent des crimes pour mieux faire main basse sur ceux qu'ils ont à leur botte. Les institutions les plus sacrées, la religion, l'Etat, le mariage (qu'il soit pour tous ou pour quelques-uns), semblent soudain contre-nature. Les tabous tombent. Pourquoi interdire l'inceste et dénigrer l'adultère, si cela permet d'accroître la richesse des hommes et des femmes en leur donnant des enfants? La question reste scandaleuse. Ce n'est pas une raison pour ne pas risquer de la poser.
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Diderot nous embarque pour Tahiti grâce à un dialogue entre A et B, l'un qui a lu le "Voyage autour du monde" de Bougainville et l'autre non. Mais à travers ce récit de voyage, c'est surtout la critique de notre société qui transparaît, société qui "attache des valeurs morales à des actes qui n'en comportent pas".
Un dialogue philosophique fin et enlevé, où l'on ne s'ennuie pas malgré les références à un monde ancien, et qui nous montre le chemin parcouru en politique et en société depuis 250 ans.
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Bonsoir!
Je vois pas c'qui a à critiquer mais je vais quand même le faire à cause de mon vidéoproj qui a rendu l'âme punaise là.
Donc voilà, ce bouquin raconte l'histoire de deux personnes, appelées A et B là. Punaise là! Si je m'appelais comme ça, j'aurais pas eu de gosses là.
Ah mais de toute façon, j'en ai pas là.

Donc A et B restent coincés à cause d'un punaise là de brouillard. Mais attendez voir. le brouillard n'a jamais bloqué personne punaise! Et encore moins quand on est à pieds. Parce que quand on est en caisse, punaise! Je vous raconte pas. Et donc ils discutent du voyage d'un monsieur qui s'appelle Bougainville qui a relaté son voyage à Otaïti. Mais punaise là! C'est n'importe quoi! J'ai beau regarder sur toutes les cartes de tous les atlas de toutes les bibliothèques du monde, il n'est pas de lieu nommé "Otaïti"! Tout cela est un immonde mensonge! Vous nous mentez, monsieur de Bougainville. Je vois pas c'qu'il y a à raconter des salades punaises!

Alors votre serviteur dévoué (moi, ndlr) a enquêté. Et j'ai compris.
Sur la couverture présentée par ce cher monsieur de Babelio, on peut voir un triangle dans le bonnet du monsieur.
C'est prouvé punaise! Monsieur de Bougainville était un Illuminati, et le brouillard dans lequel il plonge ses personnage montre qu'il a entourloupé la société punaise de punaise!!! de même, voyez voir les prénoms. A et B, punaise! Ce sont des anonymes! Cela veut-il dire que les Illuminatis sont anonymes, ou que ces deux personnages sont en fait chacun d'entre nous, prisonniers de la toile tissée par cette punaise là de société secrète? Je pencherai pour cette seconde interprétation. "Dépechez vous d'arriver", là, semblent nous dire les Illuminatis alors qu'ils nous attirent dans leur piège punaise.

Mais je vois pas c'qu'y a à céder. Je combattrai jusqu'au bout punaise! Soouquez moi ces artibuses! Captain Sprau à l'abordage, sus aux Illuminatis punaise!
Bonne journée,
André
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La thèse du relativisme des cultures, de la critique du colonialisme est devenue banale mais elle l'était moins en 1772 lors de la parution de ce dialogue philosophique même si Montaigne et Montesquieu l'avaient déjà traitée.
A et B dialoguent. B montre que la société tahitienne est basée sur des lois naturelles alors que la société européenne régie par l'Etat, la religion ou des lois contradictoires et surtout contraires à la Nature. Ainsi l'amour physique, la maternité hors mariage, le libertinage et même l'inceste ne sont pas mal vus mais honorés et prescrits. On peut penser que l'auteur va parfois loin à dessein ( la femme que l'on offre aux voyageurs pour se délasser) quand il dépeint la supériorité des moeurs tahitiennes.
Le célèbre discours du vieillard reproche aux Européens d'avoir apporté sur l'île maladies physiques, honte de l'amour, remords, cupidité et d'avoir anéanti la liberté avec leur société trop policée.
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Diderot a rédigé ce texte comme une suite fictive au célèbre Voyage autour du monde que Bougainville a écrit après avoir réalisé le premier tour du monde français et avoir notamment exploré l'île de Tahiti. Supplément au voyage de Bougainville est un texte hybride comme seul Diderot sait les concocter, mi récit de voyage, mi conte philosophique, mi réel, mi fictif, et dans lequel, encore une fois, il use de cette forme quasi maïeutique — et très efficace — du dialogue.
Deux individus, A et B, lisent et discutent de cette suite qu'ils ont entre les mains (une suite qui comporte deux récits). Comme souvent Diderot joue avec les formes et les règles, il s'en affranchit, on ne sait pas vraiment ce qu'on a entre les mains, un espèce de bébé hybride, mais peu importe car cet affranchissement est souvent au service d'un contenu plus important.
Et ce dont il va s'agir ici ce sont des moeurs des Otaïtiens, de leurs moeurs non entachées —si l'on peut le dire ainsi —, par celles des autres civilisations, des moeurs restées quasi à l'état de nature. On lit leur absence de religion, leurs codes et leurs critères sexuels extrêmement souples voire totalement libérés, leur vie matériel simple, et en même temps que l'on découvre leurs us et coutumes on découvre les interrogations que cela soulève chez les deux individus, (qui forment en quelque sorte les deux faces d'une même réflexion). Puis ils liront les deux récits qu'ils ont en mains où on découvrira les échanges directes entre d'une part, un chef otaïtien et un aumônier français et d'autre part, un vieillard otaïtien qui livre un diatribe sanglante aux européens lorsqu'ils s'en vont de son île. Deux récits dans lesquels on pousse encore plus loin la réflexion amorcée dans le dialogue des deux amis, car à travers la voix des otaïtiens — quoique un peu européanisée (le subterfuge ne peut pas être parfait) — il s'agit d'une critique et d'une remise en question féroce du mode de vie occidental et même plus largement des peuples dit civilisés. Étriqué et tiraillé au milieu des “trois codes” ; moral, civil, et religieux que Diderot illustre.
État de nature vs état de culture, homme civilisé qui se confronte à l'homme “sauvage”, y en a t-il un supérieur à l'autre ?
C'est tout ce que renferment ces échanges aussi passionnants qu'instructifs dans lesquels toutes nos certitudes sont mises à mal. Car même pour le lecteur d'aujourd'hui — et c'est en ça que j'ai été très marquée —, il pousse à une intense réflexion durant la lecture, où l'on en vient à se demander ce que signifie finalement la liberté, si elle a même une définition, si elle est possible ou si l'homme est voué à perpétuellement s'auto emprisonner dans des carcans toujours plus absurdes crées de toutes pièces, mais pour autant une absence totale de règles est-elle vraiment préférable ?, et qu'elle est la part de règles naturelles et de règles artificielles ? Bref, je n'avais qu'une envie : m'immiscer dans la discussion et être l'interlocuteur C.
Diderot a choisi une forme extrêmement judicieuse, dans laquelle sans prendre parti, du moins sans que cela se voit, ni orienter le lecteur, il éveille et montre les contradictions flagrantes des mentalités de son temps, de l'hypocrisie sous jacente qui a parfois totalement englouti le sens tant de codes pourtant largement assimilés. Mais pas que, car à l'inverse, par exemple, il pointe du doigt l'épineuse et délicate question de l'inceste, qui si elle a le mérite d'être soulevé, nous incite à penser que tout ne serait pas nécessairement enviable à un état de nature total. En somme ce n'est pas tant une critique gratuite qu'une remise en cause profonde et ouverte que l'auteur livre ici, car rien n'y est binaire et encore moins démagogique.
Moi qui avait eu un quasi coup de coeur pour Jacques le fataliste, beaucoup aimé La religieuse et apprécié le neveu de Rameau, j'avais assez hâte de découvrir ce célèbre Supplément au voyage de Bougainville. Et quelle lecture. Rarement une fiction aura suscité en moi autant de réflexion. Et si le pari ou le but de Diderot était d'ouvrir des perspectives ou d'élargir les horizons, c'est pleinement réussi.
Bref, lisez ce livre !
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