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Ce texte de Diderot est à lire à la suite des deux nouvelles contemporaines « Ceci n'est pas un conte « et « Madame de la Carlière » qui en sont l'illustration romanesque . Diderot s'accapare avec sa verve habituelle de la relation de voyage pour ,au fil d'un dialogue imaginaire, broder une utopie décomplexée (Ô combien pour l'époque et encore maintenant) sur la société « naturelle » . Prétexte à dauber sur les moeurs des sociétés civilisées et les morales religieuses ou sexuelles , c'est un texte brillant ,caustique et provocateur . Je ne suis pas certain que , de nos jours, il serait accepté ( voir un passage que Messieurs Duhamel et Finkielkraut approuveraient sans doute
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Sélectionnant certains passages du Voyage autour du Monde de Bougainville, Diderot met en avant plusieurs raisonnements philosophiques. Monogamie, procréation, colonialisme… La rencontre de nouvelles cultures entraîne systématiquement un choc engendré par la différence qui jaillit devant nos yeux d'ignorants. Découvrir une nouvelle culture c'est se heurter à de nouvelles moeurs, se rendre compte que ce que l'on considérait jusqu'alors comme acquis ne constitue pas pour autant une norme universelle. Diderot rend compte de ce choc culturel dans ce court dialogue. Que l'on soit adepte ou non des opinions de l'auteur, ce récit nous pousse à la réflexion.
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j'ai adoré la discussion entre les deux protagonistes, le coté très philosophique et l'opposition entre deux coutumes. Cependant, le thème me parait, selon moi, moins intéressant : ce n'est pas l'un de mes thèmes privilégiés. Mais livre que je recommande malgré tout pour les amoureux de la réflexion.
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Mouais, bon, disons qu'il faut l'avoir lu une fois dans sa vie. Dans ce court dialogue, Diderot imagine deux locuteurs qui racontent leurs impressions sur ce qu'ils ont entendu du séjour de Bougainville à Tahiti. On est en plein mythe du bon sauvage, gnan gnan et à la limite du libertinage. En effet, les 2/3 du bouquin sont consacrés à l'amour libre. C'est moyennement intéressant et l'humour De Voltaire manque cruellement
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Résumé :
Les premiers mots que Diderot nous fait lire, résument bien son récit : « Dialogue entre A et B sur l'inconvénient d'attacher des idées morales à certaines actions physiques qui n'en comportent pas. »
Supplément au voyage de Bougainville est en effet le dialogue entre deux personnages simplement nommés A et B par l'auteur. Discutions qui a pour objet le carnet de voyage du navigateur Louis-Antoine de Bougainville, et au cours de cette échange de propos entre les deux protagonistes, B va soumettre à A un partie du récit de Bougainville peu connu, un « supplément » à son voyage en somme. Ce supplément sur lequel A et B philosophent, raconte l'arrivée d'un aumônier à Tahiti et son séjour au milieu des tahitiens. Cette aumônier va être confronter aux moeurs tahitiens et va par conséquent devoir remettre en question les principes moraux régis par les codes moraux de son dogme.
Le thème du récit.
Le supplément au voyage de Bougainville est avant tout un livre de dialogue, que ce soit le dialogue entre A et B qui permet à Diderot de souligner les raisonnements philosophiques avancées par le récit sur l'aumônier, ou les dialogues entre l'homme de foi et Orou le chef de famille tahitienne, l'auteur se sert de joutes verbales entre ses personnages afin de développer ses idées.
Une pléthore de sujet à raisonner est proposée par Diderot. Les premiers, ceux qui sautent aux yeux et ne nécessite pas de relecture entre les lignes, sont des réflexions sur la monogamie, sur le rapport de l'homme du vieux continent vis-à-vis du couple et de la procréation. L'auteur se sert des moeurs et traditions tahitiens pour critiquer les notions de morales imposées par le pouvoir ecclésiastique à propos de l'acte de procréation. IL défend l'idée selon laquelle il est contre nature de consumer l'acte d'amour avec une seule personne, et par la voie d'Orou, qualifie la société européennes de son temps comme hypocrite car elle serait sujet au même pratiques de fornication adultérinenne, mais dans le secret et l'illégalité.
Au-delà de sa critique morale sur la société de son époque on peut tirer du supplément au voyage de Bougainville la vertu offerte par le voyage. En confrontant le message de deux émetteurs et receveurs que les coutumes, moeurs, traditions et quotidiens opposent, Diderot nous démontre à qu'elle point l'on peut prendre du recul sur soi-même en se regardant d'un oeil extérieure. En voyageant dans des lieux ou les autochtones ont des modes de vie et de pensées totalement différentes des nôtres on peut prendre conscience de ce qui est naturellement attrait à l'homme et ce qui découlent de son environnement. Quand l'aumônier se raconte lui et son monde à Ourou, le tahitien déstabilise l'homme d'église et ébranle ses convictions en lui faisant part de sa vision extérieur sur les codes moraux du vieux continent. Voyager serait donc changer sa vision de soi, et de son environnement, en empruntant un regard qui reste certes subjectif, mais totalement externe à soi et donc en partie objectif quant à la remise en question qui peut en découler. Ou plus simplement aller à la rencontre de l'inconnue peut nous faire voir le connue différemment.
Le supplément au voyage de Bougainville n'est pas le genre de livre que l'on aime ou pas, le style littéraire tourne autour du dialogue, donc la substance de l'oeuvre réside dans les questions auxquelles le lecteur est confronté. On peut être en désaccord avec la vision de l'auteur mais pas ne pas méditer après lecture. Ce qui est le but du récit. On peut donc dire que c'est une réussite littéraire puisque l'oeuvre atteint son but. Diderot s'est servie d'un dialogue fictif entre deux personnages autours d'un récit semi fictif pour critiquer son époque et pousser son auditoire à se poser des questions. Objectif atteint.
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Par un côté, surtout si l'on est sous l'influence des morceaux choisis scolaires, on verra dans ce Supplément de Diderot une satire de l'Europe et de sa civilisation, du point de vue des Tahitiens à peine découverts par Bougainville. Mais encore une fois, Diderot est plus futé que les professeurs du secondaire, et quand on lit sans oeillères l'oeuvre complète, on se rend compte que cette satire de l'Europe est l'aspect le plus convenu, le moins intéressant (pour l'auteur) de tout l'ouvrage. La preuve en est qu'après chaque noble discours indigné contre les méchants Blancs, A ou B (qui sont les personnages du dialogue) ajoutent une remarque en passant qui fiche tout par terre. le vrai sujet du Supplément n'est pas le colonialisme, mais la morale, et en particulier la morale sexuelle. On y apprend, de la bouche des Tahitiens, que la vraie richesse d'une nation, ce sont ses enfants productifs, et que pour l'acquérir, il faut promouvoir un natalisme de choc et interdire toute stérilité volontaire (non à la chasteté chrétienne), et toute restriction dans le choix des partenaires (non au mariage monogame). Un eugénisme doit être mis en place : ainsi les Tahitiens, ayant vu que les Européens étaient plus intelligents qu'eux, décident de croiser leurs femmes avec eux, afin de joindre leurs qualités et celles des Blancs, sans oublier d'éliminer le déchet qui pourrait résulter de ces métissages. Tout ceci est dans le texte, à condition qu'on le lise. Diderot échappe décidément aux simplifications de l'école.
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Petit bouquin sympathique! c'est Nadou38 qui me l'a proposé en lecture commune, à raison!
Excellent bouquin pour les ados afin qu'ils se positionnent philosophiquement. Bonne entrée en matière, bref, simple et un peu sulfureux, tout pour créer une discussion ouverte. 3 étoiles car le sujet a déjà été traité par M. Montaigne dans les essais(voir Des Cannibales).
Excellent livre scolaire...
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Étrange entrevue que celle relatée dans ce livre. Sans proposer aucune réponse, Diderot se sert de la rencontre d'un tahitien et d'un prêtre pour poser beaucoup de questions. Les réflexions sur la société vont très loin et parfois même, sont poussées jusqu'à l'absurde. Il y a plein de chose à retirer de ce livre, même si quelquefois, certains points de vues sont très ancrés dans leur époque. Une lecture intéressante.
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Voilà une critique de la religion parfaitement bien menée, avec une histoire très agréable à suivre.
Un pur chef-d'oeuvre... du grand Diderot.

Clair et concis
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Relecture.

A. et B., deux intellectuels des Lumières, se rencontrent. L'un d'eux est en train de lire le Voyage autour du monde de Bougainville et ils en discutent ; il s'agit de la découverte de Tahiti, une sorte de monde libéral et anarchique. En réalité, certains passages ne se trouvent pas dans le compte-rendu de Bougainville, et pour cause, le discours du vieil Otaïtien est une diatribe anticoloniale et anti-occidentale percutante, qui met en lumière le comportement ingrat et violent des "explorateurs" qui préparent la venue des conquérants ultérieurs.

A. et B. conviennent que Tahiti avait tout intérêt à rester inconnue : les habitants vivaient heureux, dans une communion avec la nature et la satisfaction des besoins naturels et des sens, la sexualité servant non-strictement à la reproduction, laquelle n'est jamais honteuse, même hors mariage ; la société est une grande famille solidaire qui méconnaît la propriété. Ces deux points suppriment la plupart des délits (vols, immoralité, adultères, incestes, etc.).

Ces dialogues sont brefs, intéressants, nous parlent et nous interrogent encore ; le mythe du bon sauvage et l'utopie anarchiste jouent à plein, même si Diderot feint de modérer son propos en nous proposant de continuant à vivre comme avant, et de réserver à ces lieux ce mode de vie.
Lien : http://aufildesimages.canalb..
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