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Olivier Sibony (Autre)
EAN : 9782364052253
216 pages
FYP éditions (20/01/2023)
3.75/5   2 notes
Résumé :
" Le grand mérite de ce livre est qu'en nous indiquant les limites de notre liberté, il nous en rappelle aussi la valeur."

Chaque matin, lorsque nous empoignons nos smartphones, nous renouvelons le pacte faustien qui nous lie aux réseaux sociaux. Nous tombons dans une servitude dont nous mesurons mal les conséquences, au nom d’une sacro-sainte simplicité et d’un amusement omniprésent, comme si notre vie privée, nos données personnelles, notre attentio... >Voir plus
Que lire après Liker sa servitude : Pourquoi acceptons-nous de nous soumettre au numérique ?Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Je l'ai écouté à la radio. Ni technophobe, ni technophile, il est éthicien de la technique et consultant en stratégie. Un philosophe jeune nous parle de liberté, d'autonomie, de responsabilité à exercer, à recouvrer, afin d'échapper aux rets de la servitude volontaire, tramés par les géants de l'industrie numérique.
Je n'insiste pas sur le connu : capitalisme de surveillance, manipulations subtiles conduisant l'économie de l'attention vers une économie de l'addiction, collecte permanente de data (données), transformées et vendues à des annonceurs ou à des intermédiaires (data brokers).
L'objectif consiste à nous river aux écrans, à nous gaver d'applications, afin de connaître finement les comportements de chaque individu et ainsi de pouvoir personnaliser la publicité dont il est la cible ensuite. L'étape suivante est de prédire nos envies, nos désirs, nos choix. Qu'adviendra-t-il de notre libre-arbitre ? La technologie influence notre façon de penser, d'agir, de réagir.
Bref, cela a été déjà été pointé, mais Louis de Diesbach décrit précisément les stratégies déployées pour nous rendre dépendants et pire.
Même s'il ne répond pas à la question de notre tacite acceptation à l'emprise numérique - que nous décrions volontiers -, il explique nos contradictions par les besoin de certitude, de valorisation et de reconnaissance de soi.
L'auteur nous invite donc à prendre nos responsabilités, à résister aux GAFAM, à réfléchir au coût de la gratuité en ligne, à penser les usages de ces nouveaux outils techniques, à ce que nous sommes prêts à accepter en échange de confort gracieux en apparence. Il s'agit de trouver un juste milieu.

"Savoir dire non, c'est assumer sa liberté; c'est admettre qu'il y a quelque chose à changer, c'est embrasser l'incertitude, assumer notre vulnérabilité."

N'attendons rien de l'industrie. Son seul souci, c'est la maximisation des profits. Interpellons le politique, l'éducation nationale, le régulateur.... Demandons-leur de définir, avec notre apport de citoyen, les lignes conductrices des découvertes et des usages à venir.
En deux mots : Réveillons-nous ! Notre liberté est menacée.
La réflexion de ce connecté avisé convoque des notions éthiques à un moment où le "progrès" paraît salvateur, que rien ni personne ne freine.
Ne laissons pas la nébuleuse algorithmique nous embrumer l'esprit. Louis de Diesbach aide grandement à nous convaincre de la perte réelle d'humanité à laisser le dernier mot aux machines, insensibles à la subjectivité, la créativité et la poésie.

Préservons notre droit à l'errance et à l'incertitude.
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Les plateformes numériques vont actionner des leviers qui relèvent des instincts primaires de chaque individu : gratification ("likes"), conflit ("tweet clashes"), compétition (nombre de followers ou de likes), le tout générant une activité plus que profitable pour les plateformes.
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Internet nous a en effet permis de rentrer dans une nouvelle ère, celle de la démultiplication : plus de produits, plus de rapidité, plus d'argent et - apogée de la pensée capitaliste - plus de croissance !
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Car enfin, c'est bien nous qui passons chaque jour des heures rivées à nos écrans, laissant les apps prendre en otage notre attention, abandonnant délibérément aux plateformes nos données personnelles. Ce marché de dupes avec les Facebook, Google et autres Twitter, c'est bien nous qui l'avons conclu.
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Détenir beaucoup de données sur les gens amène les entreprises à (très) bien les connaître, et donc à vendre mieux, pour plus de profit. Le modèle économique repose dès lors sur la surveillance des individus afin de leur proposer la meilleure publicité, au meilleur moment, dans la meilleure émotion.
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quand nous empoignons chaque matin nos smartphones, nous renouvelons le pacte faustien qui nous lie aux réseaux sociaux. Et en adoptant joyeusement chaque innovation que ceux-ci nous proposent, nous ne cessons d'étendre et d'approfondir notre dépendance.
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