Le ventre de l'Atlantique

Lu en mai 2006 - Et j'avais écrit alors :
𝘛𝘳𝘦̀𝘴 𝘫𝘰𝘭𝘪𝘦 𝘥𝘦́𝘤𝘰𝘶𝘷𝘦𝘳𝘵𝘦 𝘢𝘶 𝘨𝘳𝘦́ 𝘥𝘦 𝘮𝘦𝘴 𝘧𝘭𝘢̂𝘯𝘦𝘳𝘪𝘦𝘴 𝘥𝘢𝘯𝘴 𝘭𝘢 𝘣𝘪𝘣𝘭𝘪𝘰𝘵𝘩𝘦̀𝘲𝘶𝘦 𝘮𝘶𝘯𝘪𝘤𝘪𝘱𝘢𝘭𝘦.
𝘉𝘦𝘢𝘶𝘤𝘰𝘶𝘱 𝘥𝘦 𝘧𝘳𝘢𝘪̂𝘤𝘩𝘦𝘶𝘳 𝘦𝘵 𝘥𝘦 𝘷𝘪𝘷𝘢𝘤𝘪𝘵𝘦́. 𝘋𝘦 𝘭𝘢 𝘱𝘢𝘴𝘴𝘪𝘰𝘯 𝘦𝘵 𝘥𝘦 𝘭'𝘪𝘯𝘵𝘦𝘭𝘭𝘪𝘨𝘦𝘯𝘤𝘦.
𝘜𝘯 𝘳𝘰𝘮𝘢𝘯 𝘲𝘶𝘪 𝘣𝘰𝘶𝘴𝘤𝘶𝘭𝘦 𝘦𝘵 𝘪𝘯𝘵𝘦𝘳𝘱𝘦𝘭𝘭𝘦, 𝘴𝘢𝘯𝘴 𝘤𝘰𝘯𝘤𝘦𝘴𝘴𝘪𝘰𝘯, 𝘰𝘶̀ 𝘭'𝘩𝘶𝘮𝘰𝘶𝘳 𝘳𝘪𝘮𝘦 𝘢𝘷𝘦𝘤 𝘢𝘮𝘰𝘶𝘳.
𝘈̀ 𝘵𝘳𝘢𝘷𝘦𝘳𝘴 𝘤𝘦𝘴 𝘭𝘪𝘨𝘯𝘦𝘴, 𝘭'𝘰𝘯 𝘯𝘦 𝘱𝘦𝘶𝘵 𝘲𝘶𝘦 𝘴𝘦 𝘴𝘦𝘯𝘵𝘪𝘳 𝘤𝘰𝘯𝘤𝘦𝘳𝘯𝘦́ 𝘱𝘢𝘳 𝘭𝘢 𝘷𝘪𝘦 𝘥𝘦𝘴 𝘈𝘧𝘳𝘪𝘤𝘢𝘪𝘯𝘴, 𝘭𝘦𝘶𝘳 𝘲𝘶𝘰𝘵𝘪𝘥𝘪𝘦𝘯 𝘤𝘩𝘦𝘻 𝘦𝘶𝘹 𝘰𝘶̀ 𝘵𝘰𝘶𝘵 𝘮𝘢𝘯𝘲𝘶𝘦, 𝘦𝘵 𝘦𝘯 𝘍𝘳𝘢𝘯𝘤𝘦, 𝘰𝘶̀ 𝘵𝘰𝘶𝘵 𝘮𝘢𝘯𝘲𝘶𝘦 𝘦́𝘨𝘢𝘭𝘦𝘮𝘦𝘯𝘵, 𝘢̀ 𝘤𝘰𝘮𝘮𝘦𝘯𝘤𝘦𝘳 𝘱𝘢𝘳 𝘭𝘢 𝘤𝘩𝘢𝘭𝘦𝘶𝘳 𝘩𝘶𝘮𝘢𝘪𝘯𝘦...
𝘛𝘳𝘦̀𝘴 𝘷𝘳𝘢𝘪, 𝘵𝘳𝘦̀𝘴 𝘫𝘶𝘴𝘵𝘦, 𝘵𝘳𝘦̀𝘴 𝘱𝘳𝘰𝘧𝘰𝘯𝘥.

D'habitude, j'ai vraiment du mal avec l'écriture africaine. Mais voici un roman qu'on a plaisir à lire pour la beauté des mots. Grâce à des auteurs comme Fatou Diome, je me dis que je vais peut-être devoir réviser mon jugement sur la littérature qui nous vient d'Afrique. Ce livre est un très beau récit de vies entrecroisées, de destins, de Sénégalais et de Sénégalaises qui aspirent à une vie meilleure et qui font ce qu'ils peuvent pour vivre leur destinée. J'ai lu avec un grand plaisir ce livre qui croise la vie de Sally, la grande soeur qui vit à Strasbourg, en France et celle de son frère resté au village dans ce petit îlot battu par les vagues de l'Atlantique, au Sénégal, frère qui rêve d'immigrer en France et d'aller voir son champion de football en Italie si proche de la France...
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Comme d'habitude avec Fatou Diome, ce roman est un voyage. Un voyage au coeur des mots d'abord, parce que sa plume est envoûtante, et un voyage au coeur des civilisations ensuite.
La narratrice est Sénégalaise et elle vit à Strasbourg. Son frère est resté au pays, avec une seule passion: le football, et en particulier l'équipe d'Italie, et surtout, surtout! Paolo Maldini. A chaque match, elle doit appeler son frère, lui raconter les coups francs, les bancs de touche, les penaltys et les occasions manquées... de son côté, il rêve de jouer en pro, et de traverser l'Atlantique pour venir compléter les rangs d'une équipe européenne.
Sa soeur essaie de l'en dissuader. Tiraillée entre son pays d'accueil dans lequel elle se sent une étrangère, et son pays d'origine qui ne la reconnaît plus vraiment comme une des siennes, elle sait cependant qu'il ne sert à rien d'expliquer le racisme, les contrôles d'identité, et le reste. La seule chose qui compte, c'est l'espoir.

A travers ce récit qui sert de fil d'Ariane, le lecteur rencontre de nombreux personnages, avec des expériences très diverses de l'immigration. Toutes ces histoires sont infiniment touchantes, dans donner de leçons. Jamais dans la plainte, l'autrice sait mettre le doigt où ça fait mal, en nous faisant vibrer avec ses mots d'une grande justesse, et des expressions pleines d'humour.

A l'instar de @Papou64 , j'ai apprécié le style poétique de l'auteur (que je ne connaissais que dans les médias) - énormément de métaphores qui demandent cependant à être parfois relues pour être comprises. Je suppose que Fatou Diome a encore fait des progrès depuis 2003 (année de publication de ce Ventre de l'Atlantique) et j'ai donc bien l'intention de suivre cette écrivaine.
A propos de l'histoire, je ne rajouterai rien à ce qui a été écrit dans les autres commentaires. Notons simplement que ce roman est bien connu et apprécié de beaucoup de jeunes Sénégalais (parmi mes collègues par exemple) . le sujet du livre peut - grosso modo - s'appliquer à de nombreux pays africains.
Un beau récit dans lequel se plonger; c'est déjà un classique.

La narratrice est originaire d'une ile au Sénégal, et vit en France. Son frère est au pays, et rêve de venir en France.
Il n'y a pas vraiment d'intrigue. Mais elle raconte l'histoire d'une certaine Afrique, avec ses rêves, ses misères et ses richesses.
Et, surtout, le style, très poétique, est magnifique !

La dure réalité de l'immigration de l'Afrique vers l'Europe et ses consequences sociales et économiques. L'inégalité entre les anciennes colonies et les pays colonisateurs s'analyse sur un terrain de foot.
L'immensité du roman est dans la justesses des proverbes qui sont un attribut de l'art oratoire de l'Afrique.
Fatou Diome dévoile le tout avec humour, autodérision et franchise. Fortement recommandé...

Dans ce livre sur l'exil, l'auteur explore la construction du mythe de l'eldorado dans l'imaginaire des jeunes Sénégalais et examine son propre rapport avec sa condition d'exilée. Étrangère en France, elle l'est aussi aux yeux de ceux qu'elle retourne voir sur son île de Niodior. Là-bas, les jeunes rêvent de rejoindre les grandes équipes de football et voient en elle l'incarnation de la réussite par sa seule présence en France. Étrangère partout, c'est l'écriture qui permet une certaine réconciliation en autorisant la reconstruction d'une identité, une renaissance après le "suicide géographique". Revendiquant la soif de liberté, l'auteur met en garde contre les mirages de l'eldorado dans une écriture réaliste, sans concessions. Elle raconte l'effondrement des rêves de réussite et de gloire pour les clandestins en Europe, l'éternelle condition d'étranger pour ceux qui seront naturalisés et dénonce les mensonges de ceux qui refusent de dire cette réalité. Regrettant l'obscurantisme qui contribue au sous-développement des pays du tiers-monde, elle rêve d'une Afrique ambitieuse qui croit en ses talents, et qui pourra enfin affronter les plus grands sur leur terrain du progrès.

Je viens de terminer « Le ventre de l'Atlantique », très beau roman d'inspiration autobiographique de Fatou Diome. le style est tout à fait remarquable, rempli de poésie, de trouvailles lexicales pleines d'humour ou parfaites pour la critique. En effet, l'oeuvre aborde le thème de l'émigration, de jeunes Sénégalais rêvant de venir en France, convaincus qu'ils sont d'y trouver une vie meilleure, attirés par le miroir déformant que représente le football. L'une des leurs vit à Strasbourg - le personnage représentant l'auteur- et connait les réalités du déracinement qui fait que l'on n'est chez soi nulle part, que l'on peut se trouver confronté au racisme, aux difficultés administratives, économiques. Ce qui l'a contrainte à partir, c'est sa situation familiale, et la place des femmes dans la société sénégalaise est un autre thème important de ce roman. Une oeuvre militante pour dire la réalité de l'émigration, révéler les discours mensongers de ceux qui sont partis et ne veulent pas dire qu'ils connaissent la misère, pour dénoncer aussi le comportement des Français qui exploitent les Sénégalais avec hypocrisie, et dire combien il est nécessaire de donner des moyens à la jeunesse pour une réalisation économique digne, lui permettant de rester dans son pays et d'y construire sa dignité.

Sous le charme de ce roman aussi solaire que mélancolique, c'est un périple au coeur du Sénégal qui vous attend à l'approche de ce magnifique livre.

L'auteure y relate dans une écriture incandescente les désillusions pour les immigrés à vouloir rejoindre la France, Terre de toutes les promesses. de chez elle à Strasbourg, elle est parvenue à échapper à la pauvreté de son pays ayant un don certain pour l'écriture. Elle se débat entre les rêves déchus de ses proches, la réalité ombragée de la France, la nostalgie qui peuple son coeur au souvenir de son pays.

Ce livre est une pépite qui ravira les amateurs d'histoires et légendes africaines. L'auteure nous raconte les secrets de sa Terre, les marabouts, les coutumes ancestrales, la surnatalité, les croyances dépassées. le tout s'articulant autour du football, coupe d'Europe, coupe du monde, une passion pour son frère et beaucoup de jeunes qui pensent être la prochaine star du ballon rond. Mais seules les noix de coco fracassent les têtes, la réalité est amère, un monde sépare l'Afrique et la France qui n'ont pas toutes deux les mêmes préoccupations.

La plume de Fatou Diorme est habillée d'une élégance folle, il y a comme de l'envoûtement dans ses mots tant toutes ses descriptions sont à fleur de peau. On pourrait souligner tout le livre tant il résonne au son du tam tam africain ou des rêves qui se fracassent par terre.

Un magnifique livre ode à l'espoir, la liberté sous un ciel qui est pourtant et au final, le même pour tous.

Salie est écrivain, elle est sénégalaise et vit en France à Strasbourg. Son frère, idole de Maldini, footballeur italien, est resté au Sénégal. Son rêve est de rejoindre sa soeur en France afin d'intégrer une équipe de foot.
Ce roman va donc porter sur la vision que les africains peuvent avoir de la France, vision bien éloignée de la réalité déclaration vie des Sénégalais vivant en France.
Il y est aussi question de l'importance des traditions, des coutumes et donc de ce que l'on peut dire quand on a eu la chance de pouvoir s'exiler en Europe.
Ce roman traitera aussi du positionnement de ces immigrés : plus vraiment chez eux dans leur pays d'origine et pas non plus vraiment dans le pays d'accueil.. alors quid de l'intégration surtout dans un époque rongée par un mal être ambiant.
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