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3,28

sur 378 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Une bibliothécaire d'une cinquantaine d'années désabusée par la vie se plaint de son invisibilité. Elle déplore dans un monologue de plus de soixante pages sa situation dans un sous-sol d'où sa détestation des architectes.
Elle rend hommage aux livres qui méritent une place de choix mais s'insurge contre cette cote 400 de la classification Dewey qui reçoit les ouvrages rebuts non significatifs.
Elle décrit l'historique des bibliothèques municipales qui ont permis l'accès à la culture aux classes les moins aisées.
Mais tout au long du roman l'amertume est présente.
Des déceptions sentimentales dues à une mièvrerie pour séduire aux déceptions professionnelles, le lecteur regarde une vie ordinaire peu créative.
Mais Sophie Divry refuse de laisser dans l'ombre une "vie minuscule". Elle décortique une profession fantôme dans un récit introspectif.
Si j'ai adhéré à beaucoup de considérations de la bibliothécaire, je ne pense pas que l'autrice a pour autant dépoussiérer cette profession qu'elle a mise en dérision.
Mais Divry a pourtant le mérite de mettre en lumière une passeuse de culture et je m'en réjouis.
J'affirme que les bibliothécaires peuvent avoir une vie épanouie et une profession créative.
Au diable l'odeur du ranci.
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Avis à tous les bibliothécaires mais aussi aux lecteurs qui fréquentent les bibliothèques : il faut lire "La cote 400" de Sophie Divry. Bon, je dis ça mais certains l'ont déjà fait et ils ont eu raison à une condition, il faut avoir le sens de l'humour.
Pour moi, Sophie Divry fait l'éloge de la profession grâce au monologue ininterrompu d'une bibliothécaire. Il est bien évident que le portrait dressé ici d'une quinquagénaire acariâtre coincée dans son sous-sol n'est pas du tout représentatif. C'est pour rire !
Le matin, avant l'ouverture au public, elle trouve un lecteur qui a passé la nuit dans le rayon Géographie, le sien. Pour une fois qu'elle a quelqu'un à qui parler elle ne va pas se priver et je suis restée suspendue à ses lèvres.
Je me suis régalée de ses délires sur le métier notamment avec le système de classification Melvil Dewey. J'ai trouvé ça drôle, moi qui adore ranger et classer... et sa haine des architectes qui la cantonnent au sous-sol et les combats homériques entre livres et lecteurs où le bibliothécaire est l'arbitre... il y a bien de quoi rire.
Mais le plus émouvant c'est sa référence à Eugène Morel sur l'accueil en bibliothèque pour réparer les esseulés parce que ce petit livre est fait pour les adeptes des grands sentiments et les amoureux de la lecture.


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Il fallait oser ! Écrire à propos de la classification décimale des livres mise au point par Melvil Dewey, Sophie Divry l'a réussi superbement avec un humour qui fait du bien.
Les amateurs de lecture qui fréquentent les bibliothèques n'y font pas forcément attention mais tous les documents sont cotés et le système adopté est valable partout : « Parce que, théoriquement, que vous alliez à Paris, à Marseille, à Cahors, à Mazamet ou à Dompierre-sur-Besbre, vous devez trouver toujours le même livre au même endroit… À tous les coups ça marche. »
L'auteure, par l'intermédiaire de sa narratrice, détaille ce qui a permis de classer «méthodiquement l'ensemble du savoir humain. » Tout cela est agrémenté de phrases très fortes sur les livres : « Eux, ils m'élèvent. » Les confidences se poursuivent avec sincérité et justesse, sans concession pour les lecteurs qu'elle surveille de près : « Ils déclassent, ils volent, ils écornent, ils dérangent. Il y en a même qui arrachent des pages »… sans oublier ceux qui ne se gênent pas pour surligner, pour annoter…
Au passage, notre bibliothécaire livre ses sentiments sur la Révolution et cite les trois événements qui, pour elle, ont façonné notre histoire : la Révolution, les massacres de la guerre de 14 et la pilule. Napoléon en prend pour son grade, qualifié de fossoyeur de la lecture : « Faire lire le peuple, ce n'était pas son truc, il préférait trucider la jeunesse en marchant dans la neige. Saviez-vous que les guerres napoléoniennes ont tué plus de petits Français que la Première guerre mondiale ?... Quand je vois tous les bouquins qui sortent chaque année sur ce nabot mal élevé, je ne comprends pas cette fascination…»
La vie au jour le jour, au milieu des livres, peut réserver des surprises, comme ce Martin qui revient régulièrement et dont elle ne comprend pas l'indifférence. Elle peste contre ceux qui n'empruntent que des « dévédés », explique que, pendant l'hiver, le chauffage attire les plus démunis mais ajoute aussi : « C'est fou le nombre de chômeurs, retraités, Cotorep, érémistes qu'on croise ici, l'été. » Ce qui l'amène à déplorer : « Quand je pense que certains maires osent fermer les bibliothèques au mois d'août ! »
"La cote 400" est donc un petit trésor de réflexions bien senties comme cet encouragement pour la lecture qu'il faut citer encore : « Empruntez, car autant l'accumulation matérielle appauvrit l'âme, autant l'abondance culturelle l'enrichit. » Voilà une petite sucrerie bien délicieuse qui apporte plaisir, réflexion et sourire… ingrédients fort précieux.
Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Quel plaisir jouissif que de plonger dans la prose déjantée de Sophie Divry !

Ce court roman n'est que le long monologue d'une bibliothécaire tatillonne, férue d'ordre et de culture. Mordante, cynique, un brin condescendante ; impétueuse, sans ambages, parfois excessive, souvent contradictoire mais toujours spontanée, c'est une véritable tempête mentale qu'elle nous fait partager. Page après page son armure se fendille, laissant entrevoir derrière la silhouette discrète de la responsable du rayon urbanisme et géographie, une femme incomprise, blessée par la vie.

De la classification décimale de Dewey à la Révolution française, en passant par l'histoire d'Eugène Morel, l'initiateur des bibliothèques modernes, Maupassant et Flaubert, les nuques ou encore l'appauvrissement culturel actuel, l'éventail des sujets abordés est sacrément hétéroclite ! Mais sous des dehors badins, l'analyse est éloquente et très juste. C'est spirituel, c'est cultivé, c'est brillant ; 95 pages de pur délice !

Oh bon sang, qu'est-ce que j'aime les délires de Sophie Divry !
Lien : http://www.labiblidekoko.clu..
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Premier roman de Sophie Divry, La cote 400 est une petite merveille de drôlerie ! Je l'ai lu d'une traite, séduite tant par le sujet qui m'est proche que par le style incisif et mordant à souhait de cette jeune auteure.
L'originalité même de la forme de ce roman - un monologue sans transition ni hésitation aucune - m'a donné l'impression d'être en apnée tout au long de ma lecture, subissant moi aussi la logorrhée de ce personnage esseulé.
Ses réflexions sur la célèbre classification Dewey, la hiérarchie des sciences au sein même de la bibliothèque et plus généralement de la société, la solitude qui la pèse, perdue au sous-sol de géographie où rares sont les lecteurs qui s'y aventurent, l'absurdité de la côte 400, initialement destinée aux langues, mais délaissée dans la structure dans laquelle elle travaille, etc. m'ont fait rire autant qu'elles m'ont fait réfléchir.
Bref, une grande bouffée d'air frais avec cette profusion de réflexions, un humour féroce, un personnage unique et désabusé qui occupe tout l'espace et monopolise la conversation... Merci Sophie Divry pour ce roman qui ne cesse de m'étonner par sa richesse !
Lien : http://bouquinbourg.canalblo..
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Un pavé dans la mare, mais un tout petit pavé...et pourquoi pas...ne sommes nous pas tous des dévoreurs de livres, d'utilisateur de bibliothèque ou d'échappés de librairies ou bouquinistes heureux d'avoir peut être déniché le saint Graal...
Sophie DIVRY nous propose une interrogation très caustique du classement d'une bibliothèque hiérarchisée avec une forme de rigueur extrême.
Au delà de l'énonciation voulu lourdingue du style de classement utilisé (Dewey), le plus plaisant reste les portraits au vitriol dressés qu'elle fait des différents utilisateurs (étudiants, vieux, ..) et ce moment où elle replace le livre dans le vie du lecteur.
Un regard qui peut changer sur sa bibliothécaire !!? et nous......
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Un matin, une bibliothécaire trouve un lecteur qui s'est laissé enfermer dans les locaux. Après quelques instants de stupéfaction, elle décide de le garder auprès d'elle jusqu'à l'ouverture au public. C'est presque une prise d'otage, car le jeune homme va devoir écouter les confessions de cette employée dépressive qui va lui raconter sa triste vie de bibliothécaire frustrée ! Tout y passe, les collègues, les architectes, les lecteurs, les écrivains, les éditeurs, les livres, le système de classement, la rentrée littéraire......

Alors d'abord ce métier : comment le choisit-on ? Comment devient-on bibliothécaire ? Et bien pour elle, c'est par défaut !!

J'aime mon métier. Bon je l'avoue, quand j'ai commencé mes études, je voulais être professeur mais j'a raté le concours. Maintenant, je suis là, ouvrière spécialisée, rangeuse de livres, petite main bip bip.....Je ne suis rien, rien du tout. (extrait de la page 18)

Cette bibliothécaire aime passionnément l'histoire mais sa grande frustration c'est d'être responsable du rayon géographie ! Elle ne peut donc s'empêcher tout en critiquant ses collègues du rayon histoire, de rappeler à son visiteur, l'histoire des bibliothèques, leur création et leur évolution. La révolution française qui a eu l'ambition de faire des bibliothèques publiques. Napoléon qui n'a jamais eu l'intention d'éduquer le peuple. La guerre de 14-18 qui a retardé le projet. Il a fallu attendre la fin de la guerre de 39-45 et la venue des américains pour se rendre compte de notre retard dans la construction des bibliothèques.

Une bibliothécaire frustrée, aigrie et isolée dans son sous-sol à un regard forcément très négatif sur son métier mais je suis quand même d'accord avec beaucoup d'analyses comme celle-ci :

(...) le pire, ce sont les livres-express, les livres d'actualité : sitôt commandés, sitôt écrits, sitôt imprimés, sitôt télévisés, sitôt achetés, sitôt retirés, sitôt pilonnés. les éditeurs devraient inscrire à côté la date de péremption, puisque ce sont des produits de consommation. (extrait de la page 39p.



Mon avis : Je travaille dans une bibliothécaire alors forcément ce roman m'a interpellée, du coup je l'ai lu deux fois ! Je suis assez d'accord avec les analyses faites dans ce roman, les réflexions, l'évolution de ce métier qui sont très justes, mais dans cette histoire, la bibliothécaire est un peu névrosée, du coup elle ne voit que les aspects négatifs alors qu'il y a aussi beaucoup de positif dans ce métier et heureusement !
Ce roman parle des bibliothécaires mais tous les métiers ont leur revers de la médaille, avec dans chaque entreprise son petit lot d' employés aigris, négatifs, dépressifs, frustrés.....
J'ai beaucoup aimé le style incisif et l'humour de ce roman qui offre aussi un regard intéressant sur notre consommation de produits culturels.
Ce livre est le premier roman de l'auteur, un roman très prometteur, une écrivaine à suivre.
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Voici la complainte d'une bibliothécaire aux petits relents de poussière qui après 25 ans de service en a ras le bol d'être la gardienne de la réserve géographie, elle qui rêvait de littérature. Cette bibliothécaire d'un autre temps (car mon dieu j'espère qu'on en fait plus des comme ça !), trouve dans ses rayons un lecteur endormi là. La névrosée le prend à témoin et lui balance tout son fiel, quand aux mauvais lecteurs, quand à ces insupportables collègues, quand à la politique culturelle des bibliothèques actuelles, quand au classement de Dewey l'inventeur de la classification universelle des bibliothèques. Et puis au fil de son monologue cette vieille bique se radoucit en révélant sa passion pour l'histoire de France, pour Guy de Maupassant et pour un certain Martin, un étudiant, un lecteur bien élevé qui semble très intelligent et dont la nuque l'a fait chavirer ! Malgré sa névrose cette bibliothécaire m'a bien fait sourire, sans compter que sa clairvoyance aux sujets du classement et de la politique d'acquisition des bibliothèques rejoint mes pensées, donc autant dire qu'avec moi elle a eu la cote...
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Un monologue drôle, original et quelques fois instructif, où le métier de bibliothécaire est mis au centre dans les lamentations de cette responsable du rayon géographie. J'ai beaucoup aimé le côté dépouillé, incisif des phrases, sans fioriture et en même temps avec quelque chose qui génère de l'émotion. Même si quelques clichés sur mon métier sont véhiculés (la femme seule et aigrie qui ne travaille quasiment qu'aux heures d'ouverture), je le conseille à toute personne fréquentant régulièrement les bibliothèques.
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La nuque de Martin a bouleversé une bibliothécaire aigrie de ne pas être professeur. Elle se confie et la bibliothèque vit pour les lecteurs
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