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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Comment peut-on être français ?
Difficile en effet quand on débarque à paris à 25 ans, seule, sans parler la langue.
D'abord c'est l'éblouissement, arpenter Paris de long en large, s'émerveiller des lieux, de la liberté des gens, de la profusion des marchandises dans les magasins…….
Puis des phases d'abattement devant les difficultés de la langue, devant la galère à trouver un emploi, devant la solitude.
Mais Roxane est courageuse, volontaire, obstinée.
Avec acharnement, elle apprivoise la grammaire, se plonge dans les dictionnaires.
Avec la série des Lagarde et Michard, elle explore la littérature française et découvre entre autre Montesquieu avec qui elle va entretenir une correspondance posthume.
Ne disait-il pas dans les Lettres persanes : « Comment être persan ? »
Son héroïne ne se nommait-elle pas Roxane aussi ?
Elle lui parle de son amour pour la littérature française, de religion, de son enfance, de sa vie en Iran, l'absence totale de liberté, l'attente d'un ailleurs, ce « là-bas » qu'elle imagine depuis l'enfance.
‘C'est aussi passionnant quand elle parle de Paris que de l'Iran, que de littérature
Et son amitié avec Montesquieu au-delà des siècles est tellement évidente.
Vraiment, j'ai adoré Roxane dans laquelle entre certainement une grande partie de la vie de l'auteur.
Cette Roxane enthousiaste, persévérante, sensible, lucide, forte mais fragile à la fois.
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Très beau roman, autobiographique en partie, sans prétention, drôle et pertinent.
J'ai surtout été touchée par :

- Cette ôde à la langue française. Cette jeune iranienne qui débarque à Paris sans connaître un mot de français s'obstine à l'apprendre à travers les grands auteurs classiques. Proust ne se lit qu'au jardin du Luxembourg, elle écrit des lettres à Montesquieu parce qu'elle s'appelle Roxane comme dans les Lettres persanes...

- L'objectivité dans la description de la société iranienne et plus généralement de la société musulmane. J'apprécie moyennement ces auteurs étrangers venus expliquer aux lecteurs occidentaux la difficulté de vivre dans leur pays : on force les traits, on tombe vite dans le cliché, on essaye de choquer sans relativiser. Là c'est très subtile et au lieu de se perdre dans les descriptions larmoyantes de la dureté des mollahs, l'auteur tente plutot d'analyser cette société en la comparant à la société française, l'obscurentisme contre les Lumières. J'ai rarement lu des analyses aussi pertinentes.
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Fin des années 1990, une jeune iranienne de 25 ans arrive à Paris, . Elle fuit l'Iran de l'ayatollah Khomeini et de ses mollahs. Au début elle exprime son enthousiasme de se retrouver dans la ville des Lumières et puis plus longuement elle aborde son difficile apprentissage de la langue, elle nous décrit ses difficultés et sa solitude.
Solitude choisie puisqu'elle pourrait se rapprocher d'iraniens vivant à Paris mais non, Roxane ne veut plus avoir à faire avec ce pays honni. Petit à petit, elle trouve un demi-travail (McDo) puis un autre (baby-sitter)
Un jour en cours de français, elle découvre les lettres persanes de Montesquieu et décide d'écrire son ressenti à celui ci. Elle lui envoie donc des lettres à des adresses parisiennes qu'elle invente, lettres lui reviennent NPAI on le comprend (ou comment recevoir une lettre la fait se sentir moins seule)
Tout m'a plu dans ce livre : la sensibilité de cette jeune femme, son humour par exemple quand elle explique ces difficultés avec les articles : (un rue ou une rue ?) , ses jeux de mots (des homme persans,des homme perçants) , sa vision sans concession de l'Iran, de la terrifiante condition des femmes dans ce pays, de là difficulté de s'intégrer dans un pays étranger.
Elle est libre maintenant mais n'arrive pas à se débarrasser du poids de son passé (que le lecteur connaîtra à la toute fin), de son enfance dans une famille où les enfants sont traités comme un troupeau. Ce n'est pas tant du français qu'elle souhaite s'imprégner c'est aussi oublier tout ce qui a précédé son arrivée en France.
La seule chose qui m'a un tout petit peu gênée est le prénom de la jeune femme : Roxane qui me semblait très français comme prénom (un petit tour sur wiki et les prénoms persans me dit que Roxana est un prénom persan et signifie « beauté lumineuse »
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Merci à Bookcrossing d'avoir mis ce roman sur ma route ! Je ne connaissais pas Chahdortt Djavann.
Ce roman, avec certainement une part autobiographique, est très touchant. C'est une ode à la langue française, mais c'est aussi éclairage dur et saisissant sur l'Iran, et plus précisément sur l'islam en Iran. C'est un livre sur la difficile condition des femmes, l'identité française, le pouvoir de la langue.
Ce livre m'a bouleversée.
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Un livre "crescendo en 3 temps" sur un sujet bouleversant.

Le temps de la découverte : Roxane, une jeune femme iranienne s'exile en France, un pays dont elle a toujours rêvé, elle s'enivre de liberté : elle détache ses cheveux et fait du vélo dans Paris.

Le temps de la solitude : l'apprentissage de français est difficile et la narration s'en ressent. L'adaptation dans le pays des Lumières est laborieux ; alors elle décide d'écrire à Montesquieu en se référant à son livre « Lettres persanes ». Dans cette correspondance (la poste lui renvoyant systématiquement le courrier) elle lui fait part de ses tiraillements et de ses difficultés d'intégration parmi les français.

Le temps du drame : tout d'un coup le passé surgit brutalement et on apprend le parcours semé d'embuches de cette jeune femme, qui n'est pas sans rapport avec la condition de la femme dans la Perse islamique et le régime des Mollahs.
L'auteur se déchaîne et n'accepte pas le sacrifice de la moitié de la population cad les femmes. Roxane n'a alors plus qu'un seul exutoire : une longue correspondance épistolaire avec Montesquieu à qui elle demande : "comment peut on être français ?"

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Dialogue entre une Iranienne en exil en France et Montesquieu. Au travers des lettres qu𠆞lle adresse à l’écrivain, Roxane nous livre son ressenti sur l𠆞xil, la solitude des émigrés, la difficulté à s’intégrer. Cette fuite dans une ville rêvée n𠆞mpêche pas la solitude. Ce sont les lettres d’une persane qui compare un pays qu𠆞lle voudrait oublier et un pays d�ueil qu𠆞lle voudrait intégrer. Roxane met en avant, les différences entre un pays archaïque et un pays qui a évolué, la place de l𠆞nfant et surtout celle des femmes. Texte intéressant qui mêle douceur et légèreté d’une promenade dans Paris et dureté de la réalité de la vie d’une exilé avec le fardeau de son histoire.
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Une écriture rafraîchissante, dynamique pour raconter l'apprivoisement de la langue française par une jeune réfugiée iranienne amoureuse de la littérature du siècle des Lumières et des classiques - et qui tout en apprenant, se redécouvre, apprend à devenir cette autre: une iranienne à Paris... et peu à peu... une parisienne?
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Une iranienne à Paris ayant fui le régime des mollahs nous donne une leçon de langue française en écrivant à Montesquieu des lettres dans lesquelles elle expose ses découvertes et ses difficultés avec justesse et humour, son quotidien de réfugiée et surtout son amour de notre langue qu'elle désire apprendre à tout prix.
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Comment peut-on être français ?
Comment peut-on vivre à Paris ?
Comment peut-on être aussi libre ?
C'est l'état d'esprit de Roxane lorsqu'elle arrive à Paris, iranienne expatriée.
On mettra longtemps à comprendre les motivations particulières qui ont poussé Roxane à quitter l'Iran, même si les raisons générales se devinent aisément : le régime iranien, les mollahs...

Elle qui en avait tant rêvé se retrouve dans la plus belle ville du monde, mais avec à peine d'argent pur tenir quelques mois, sans parler un mot de français, sans amis. La solitude, l'isolement lui pèsent, l'apprentissage du français est plus ardu qu'elle ne l'avait imaginé, les emplois ne se trouvent pas si facilement...
Comme Ifemelu dans Americanah, qui ne s'était jamais sentie Noire avant d'arriver aux États-Unis, Roxane n'est iranienne qu'en arrivant à Paris ; avant cela, elle était juste Roxane.

Alors, Roxane lit de la littérature française, se découvre dans Les lettres persanes de Montesquieu (une persane des Lettres Persanes s'appelle comme elle). Et décide d'écrire à son "créateur". Ainsi, elle pratique son français et donne libre cours à ses réflexions sur la littérature, la liberté, tout ce qui lui vient à l'esprit.

Cette partie épistolaire à sens unique, en réponse aux Lettres Persanes, est celle, malgré son intérêt évident, qui m'a donné le plus de mal, n'étant pas familière avec les oeuvres dont parle Roxane ou avec les concepts philosophiques évoqués. Mais elle m'a donné très envie de découvrir Montesquieu, sur lequel j'ai fait l'impasse jusqu'à ce jour.

Le titre, Comment peut-on être français ?, fait écho à l'étonnement des bourgeois Parisiens face au héros des Lettres Persanes, Rica, à qui ils demandaient ingénument : "Ah! ah! monsieur est Persan? C'est une chose bien extraordinaire! Comment peut-on être Persan?"
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