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3,45

sur 725 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Oh... oh zut, mes retrouvailles avec Djian sont un peu mitigées !
Nous nous sommes beaucoup aimés, avant, au temps de '37,2 le matin', de 'Sotos' ou de 'Lent Dehors', un peu comme Michèle et Richard dans 'Oh'. Puis, toujours comme Michèle et Richard dans 'Oh', nous nous sommes quittés, pour une sombre histoire de 'Doggy bag' qui ne passait pas. J'espérais donc que nous allions nous retrouver dans un grand 'Oh' de plaisir littéraire... mais en fait non, pas vraiment, dommage.

Le livre raconte l'histoire de Michèle avec ses hommes : son (pas tout à fait) ex-mari Richard, toujours là pour l'aider ou l'engueuler, son amant Robert qui ne la fait vraiment plus rêver, son fils Vincent qui la fait carrément flipper, son gentil voisin Patrick qui la fait vaguement fantasmer, son violeur qui l'a salement cabossée et son père qui l'a encore plus profondément traumatisée... Il y a quelques femmes aussi, mais leur rôle est moindre, elles semblent être là juste pour enfanter, mourir ou réconforter...

Aussi bizarre et déjantée soit-elle, l'histoire ne m'a pas dérangée, bien au contraire, et j'ai trouvé plutôt belles les relations avec Richard et Anna. En revanche, j'ai cherché en vain les tripes, le sang, le coeur qui font pour moi la force de Djian. Alors oui, il y a ses ingrédients habituels, du sexe à l'état brut, quelques personnages bien allumés et des situations compliquées, mais la magie n'opère pas, ça reste assez tiède... 

J'ai lu sans avoir le coeur retourné, les joues en feu ou envie de crier, bref sans les émotions et sensations fortes que j'attendais. Alors, même si ça reste efficace et agréable à lire, mon 'oh' est un peu déçu...
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Oh… une femme vient de se faire violer, et continue de coucher avec son violeur dans des jeux sadiques à la limite de la bestialité bien pensante. Une affaire de pulsions, dirai-je et les pulsions, ça ne se commande pas, ça se vit. Et ça se pratique, viens ici, ma belle, que je te viole. Et après on fera peut-être l'amour. Mais ce n'est pas tout. Elle a aussi une liaison avec le mari de sa meilleure amie. Elle a un fils qui kidnappe le fils de sa petite amie, un ex-mari scénariste incompris, une mère qui a des amants trois fois plus jeunes qu'elle et un père en taule depuis trente ans pour avoir massacré une soixantaine de gamins dans un club Mickey. Voilà, je crois que je n'ai rien oublié du portrait de cette femme à la famille bien déjanté et à l'humour presque grinçant. « Elle » est un peu particulière dans son genre.

Ma première pénétration dans l'univers de Philippe Djian, que je n'avais fait qu'effleurer aux travers des textes musicaux de Stephan Eicher. 37°2 le matin, pas lu, et même pas sûr d'avoir vu le film, c'est que Béatrice Dalle m'a toujours indifféré, même pour sa scène de baise anthologique, il y a d'autres brunes nettement plus incendiaire et appétissante pour construire d'autres scènes de baise d'anthologie. Mais passons, bien, pas bien, tu te fous de ma réponse, tu veux juste savoir les détails de ces viols à répétition, de la froideur avec laquelle « Elle » prend les jeux de l'amour.

Je tourne les pages mais ne sais pas quoi penser d' « Elle ». Acide, cynique, folle, baisable, froide, glaciale, mais surtout une femme forte et indépendante. Même si je n'ai pas vu le film, encore, Michelle a, au fil des pages, les traits d'Isabelle Huppert. Je n'y peux rien, c'est mon inconscient qui lui a donné son double cinématographique. Et je crois que le duo s'adapte bien à ce roman, Isabelle est « Elle », « Elle » est Michelle. Et moi je me demande quand tu m'autoriseras à te violer, une nouvelle fois, plusieurs fois…
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Oh oh oh! (Je fais echo au titre). Oh oh oh (je fais à present echo à la fin du livre). Oh oh oh (là, je peine). Oh oh oh donc. Oh oh oh dis-je.
Oh! Tout ça pour ça?
Il n'est pas du tout déplaisant ce dernier Djian puisque je l'ai lu en une journée, sans me rendre compte qu'il ne présentait pas de chapitres. Ceci expliquant peut-être cela. Allez savoir. Pas déplaisant mais pas particulièrement plaisant. Nanouxy, ma copine Babelio, me suggèrerait de dire: "je ne suis ni pour ni contre, au contraire!"

C'est un roman et il s'agit d'une histoire même si Philippe Djian raconte à l'envi qu'il ne raconte pas d'histoire. Une histoire qui grince entre moult personnages tragi-comiques. Une histoire avec chute. Mais une histoire peu crédible.

Michèle, bientôt quinquagénaire, a la parole. Séparée de Richard, mère d'un adolescent attardé de vingt-quatre printemps, elle se fait violer à son domicile. Notez bien qu'elle n'a pas été violée. Malgré la culpabilité que semble recouvrir la formule active et pronominale, Michèle ne juge pas l'évènement d'importance. Elle prend un bain, achète quelque bombe lacrymogène, commande un système d'alarme lorsque le violeur se re-manifeste mais ne se met pas davantage martel en tête. Elle poursuit sa collaboration professionnelle avec son amie Anna, persiste à la cocufier avec un Robert peu appétissant. Elle n'en finit pas de s'agacer sur le fiston qui reconnaît le bébé d'une grosse vache et d'un trafiquant de drogue arrêté quelque part. Elle s'énerve aussi contre sa septuagénaire de mère affublée de jupes courtes en cuir et d'un fiancé trentenaire. Elle s'entête à snober son vieux père qui moisit en prison pour avoir assassiné soixante-dix enfants dans un club Mickey. Accepte mal la nouvelle relation de son ex. Enfin, elle engage une danse mortifère avec le voisin banquier charmant et athlétique en qui elle reconnaît…

Au bout de cette histoire qui cumule les invraisemblances, perce pourtant quelque chose de nos malaises contemporains. Ce qui sauve le livre. Peut-être.
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C'est la première fois que je lis un roman de P. DJIAN, et je reste médusée. « oh shocking » je dirais…
Il nous décrit 30 jours de l'existence de Michèle, la cinquantaine, au caractère bien trempé, c'est le moins qu'on puisse dire… c'est une femme libre qui a réussi dans son métier (elle lit des scénarios ou des livres et décide ou non de les publier et elle a sa propre société codirigée avec Anna sa meilleure amie.
En quelques minutes, tout va basculer. Elle se fait violer dans son appartement, mais curieusement, elle va se laver dans sa salle de bains méthodiquement et non seulement ne porte pas plainte mais décide de n'en parler à personne, et s'achète bombes lacrymogènes et autres pour se défendre d'une prochaine agression.
Dans sa vie, tout est étrange, assez malsain : son père est en train de mourir d'un cancer en prison après avoir commis un crime épouvantable, en tuant une soixantaine d'enfants dans un club Mickey.
Sa mère se promène en mini jupe et se comporte en couguar, affichant un fiancé qui a pratiquement 40 ans de moins qu'elle, et qu'elle veut lui imposer à tout prix comme elle exige qu'elle aille voir son père en prison avant qu'il meure.
Elle a divorcé de son mari Richard car ils ne s'entendaient plus et il a fini par lever la main sur elle ce qu'elle ne lui pardonnera jamais : il a commis l'irréparable !!! leurs relations sont à peu près normales jusqu'à ce qu'il rencontre Hélène une femme trentenaire…
Elle l'a trompé avec Robert (personnage peu sympathique) le mari de son amie Anne qui est la personne la plus sympathique du roman…
Enfin, elle a un fils de 24 ans complètement immature, amoureux d'une femme autoritaire, enceinte d'un autre homme qui est en prison… et il veut reconnaître cet enfant.
Enfin, arrive son voisin un être bizarre qui déclare avoir vu un homme s'enfuir et prétend le chercher. Avec lui va se nouer une relation violente, déconcertante pleine de non dits, que je laisse découvrir…
Ce roman raconté à la première personne par l'auteur qui s'identifie à Michèle donc, me semble malsain, plein de perversité, perversion, violence, la victime se comportant de façon étrange et laissant supposer que ce viol est légitimé. On a l'impression que tout peut dégénérer d'un claquement de doigts comme si la violence du père de Michèle pouvait être inscrite dans les gênes.
Je vais tenter de lire un autre roman de P. DJIAN car celui-ci me laisse vraiment perplexe et désorientée. Néanmoins il cadre bien avec la violence gratuite actuelle.
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Je souhaitais depuis longtemps découvrir la plume de ce célèbre auteur français, aux succès littéraires manifestes, également connu pour être le parolier du célèbre chanteur suisse Stephan Eicher. C'est maintenant chose faite avec « Oh… », lauréat du Prix Interallié 2012, que j'ai lu dans une magnifique version éditée par Folio, contenant un sublime coffret en dur renfermant le livre à l'intérieur.



Tout l'intérêt de « Oh… » se trouve dans la psychologie des personnages plutôt que dans l'intrigue en elle-même.Philippe Djian est un homme de lettres, qui aime manier les mots et jouer avec eux pour emmener le lecteur dans des univers insoupçonnées. Dans son récit, il narre trente jours de la vie d'une femme. Cette femme peut, pour certains, avoir une existence banale : elle a une cinquantaine d'années, elle est divorcée, mais en bons termes avec Richard, le père de son fils unique, Vincent. Celui-ci est en couple avec Josie, qui attend un enfant d'un autre homme, aujourd'hui en prison. Vincent est immature, naïf, un peu égoïste, tête en l'air et simplet, ce qui n'empêche pas sa mère de l'aimer et de l'aider (financièrement, surtout !). Les parents de cette dernière sont également séparés : sa mère Irène fait une cure de jouvence, enchaînant les jeunes conquêtes, au grand dam de sa fille. Quant à son père, il exécute une peine de prison pour avoir assassiné des dizaines d'enfants. Une famille loin d'être ordinaire, donc.

En parallèle, notre narratrice est l'heureuse co-directrice d'une agence de production qu'elle a bâtie avec Anna, sa meilleure amie depuis près de vingt ans. Mais comme la vie de notre héroïne n'est pas ordinaire, cette dernière couche depuis plusieurs années, sans aucune honte, avec le mari d'Anna, sans que cette dernière ne soit au courant. La vie sentimentale de notre narratrice n'est pas de tout repos, puisqu'il semblerait qu'elle entretienne un lien étrange avec son voisin d'en face, pourtant marié.

Dans « Oh… », c'est l'émotion et le style littéraire qui prime, plutôt que l'action et l'histoire. Philippe Djian veut faire ressentir des choses aux lecteurs, à travers une stylistique originale et un style épuré, qui m'ont un peu déstabilisés au début. Point de chapitre venant morceler son récit, mais un texte continu, où le temps passe sans vraiment qu'on s'en aperçoive. Les moments de vie et les péripéties s'enchaînent avec fluidité, l'auteur sachant manier les mots avec dextérité et élégance.

J'ai vraiment adoré la plume de l'auteur, mais je dois vous avouer que certaines scènes sont quand même surréalistes, trop exagérées et m'ont quelque peu choquées. C'est le cas du père de notre protagoniste, responsable de la mort de dizaines d'enfants d'un club Mickey, qu'il a sauvagement assassiné sans aucune raison. Je n'ai pas vraiment compris où souhaitait en venir l'auteur en intégrant une telle anecdote. Il en est de même concernant les viols subit par notre narratrice : peut-être Philippe Djian voulait-il mettre en avant l'incongru, le choquant, l'horreur, qui, dans notre monde du XXIème siècle, nous semble maintenant faire partie du quotidien ? C'est une hypothèse tout à fait plausible.

Je suis quand même bien embêtée pour écrire cette chronique, puisque je ne sais pas vraiment ce que j'ai pensé de « Oh… ». C'est un texte déstabilisant dans ce qu'il a d'original, de transgressant, d'atypique. L'auteur a réalisé une prouesse stylistique que je salue, mais sa mission n'est qu'à demi-remplie, puisque je n'ai pas ressenti énormément d'émotions en lisant ses mots. Peut-être un peu de dégoût à certains moments, quelques frayeurs ou haussement de sourcils sceptiques. Mais c'est tout.

Philippe Djian nous raconte trente jours de la vie d'une femme. Un roman déstabilisant, qui transgresse les règles d'écriture pour former un tableau surréaliste et percutant sur des horreurs du quotidien devenus banalités.
Lien : https://analire.wordpress.co..
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Philippe Djian est un romancier français né le 3 juin 1949 à Paris. Il est parfois présenté comme un héritier de la Beat Generation en France. Il est notamment l'auteur de 37°2 le matin qui lui apporta la popularité mais depuis son style et son inspiration ont beaucoup évolué.
Comme toujours dans les romans de Djian, ses héros vivent des histoires compliquées au possible, enchevêtrées, difficilement crédibles si on les examine dans le détail, mais l'auteur s'en fiche car il le répète à chaque interview, l'histoire n'a aucune importance, si on veut lire des histoires il suffit d'ouvrir le journal.
C'est à nouveau le cas avec ce nouveau roman. Michèle vient de se faire violer chez elle par un inconnu mais elle le garde pour elle et ne porte pas plainte. Elle vit séparée de Richard son mari depuis trois ans et leur fils Vincent vient de se mettre en ménage avec Josie, enceinte d'un dealer en prison. Sa mère Irène, soixante-quinze ans, va se fiancer avec un jeune gigolo et son père est en prison depuis trente ans après avoir massacré des enfants dans un club Mickey ! Michèle a une liaison avec Robert, le mari d'Anna sa meilleure amie avec laquelle elle a monté une boîte de production de films. Richard lui, se console dans les bras d'Hélène une standardiste qui pourrait être sa fille. Et puis il y a Patrick, un voisin de Michèle, bien entreprenant. le roman se déroule durant la période de Noël. Voici en gros, les personnages du roman et leur situation.
Le bouquin se présente sous la forme d'un texte tout d'un bloc, sans chapitres, et Philippe Djian s'est glissé dans la peau de Michèle pour l'écrire à la première personne du singulier. Ce qui n'apporte rien de particulier, ni en bien ni mal, mais je ne vois pas une vraie femme écrire ce roman comme l'a fait l'auteur. Je pense en particulier à tout ce qui a trait au viol qui me semble relever des fantasmes masculins sur le sujet.
Ce qui frappe à la lecture, c'est la manière dont l'auteur révèle les évènements. Très lentement, par allusions puis au détour d'une phrase par l'énonciation du fait. le viol et les crimes du père par exemple, ne sont clairement indiqués aux lecteurs qu'après de longues pages et par petites touches successives.
J'ai aussi été exaspéré par l'attitude des personnages, leurs réactions face aux évènements qui les touchent et qui ne peuvent que faire envenimer les choses, « Mais comment fais-tu pour te mettre dans de telles situations ? me demande-t-elle. Je suis sidérée ». Quant au personnage de Michèle, pauvre victime des premières pages du roman j'ai eu du mal à la suivre dans son évolution psychologique et sexuelle après qu'elle se retrouve à nouveau face à son violeur (ce que je vous laisse découvrir), mais je sais aussi que tout est possible, il suffit de lire les journaux comme dit Djian. En fait dans ce roman, peu de personnages sont sympathiques (aucuns ?). Tous se collettent avec la vie et font avec, chacun utilisant ses armes pour s'en sortir de son mieux mais jamais sans casse. Ce qui abonderait dans mon sens de voir la vie, à savoir qu'on n'a que ce qu'on mérite.
Alors pour conclure, paradoxalement après tout ce que je viens d'écrire, je pense que c'est l'un des meilleurs romans de l'auteur depuis bien longtemps. Même si l'histoire est outrée, mais elle n'est qu'un concentré de possibilités, et que Djian n'y attache pas d'importance, elle tient mieux la route que ses dernières productions. Mais ce qui est l'atout majeur du livre, c'est le style et l'écriture. Une écriture légère presque aérienne – surtout au vu du sujet – de laquelle se dégage un sentiment d'apaisement puissant. Quand le fond m'agaçait profondément, la forme me calmait aussi fortement. Un roman salé/sucré. Un (très) bon roman de Philippe Djian. Enfin.
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Je n'avais jamais lu Oh.. ni même de livre de Philippe Dijan.
C'était donc une première pour moi...

Oh... se lit facilement, l'histoire un brin thriller, un brin sentimental, le tout dans l'esprit famille nous emmène et nous emporte.

Un bon moment passé avec ce livre.
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Oh !
Philippe Djian
7,5/10
Le jeu n'a pas de finalité bien définie au départ alors …
Nous sommes dans sa tête, nous sommes dans la tête d'une femme violée. Elle se défend à sa façon non conventionnelle. Elle ne prévient pas le premier képi qui passe par là si vous préférez. Elle a sa façon bien à elle de riposter. Elle calcule et transforme l'agresseur en agressé. Il devient son obligé. Elle est la proie qui devient l'appât qui se retourne en piège. le jeu s'enroule autour de son plan à elle. Il perd son secret, il perd son seul arme d'être un homme, il avoue son malaise.
Elle aime ça le Patrick, le violeur, il devient presque une chose qui la viole. Il perd doucement ce qui le rend dangereux. Elle le cherche, elle le trouve. Ils jouent le terrible jeu de l'amour violent non conventionnel. le jeu de l'amour ou la case séduction s'absente. le jeu du fuck me please. Cet amour à l'avantage de se renouveler toujours. le but n'est plus l'amour pour s'aimer de plaisir. Mais éprouver le plaisir de souffrir et de faire souffrir l'autre et d'en jouir, d'attendre ce moment de souffrance comme la récompense.
Elle, a aussi une vie, un père au passé plus que trouble, une mère instable, un fils otage d'une situation dont il ne discerne pas tous les contours et contraintes avec une copine bonne mais chiante, une amie trahie, un amant kleenex, un ex-mari tendre et attentionné, un nouveau né qui demande peut-être à retourner d'où il vient. Rien que tout ça. Patrick empiète trop. Patrick devient insistant, il est envahissant et parfois elle ne dirige plus, il reprend le dessus qu'elle avait acquis. Il prend trop de place sur son quotidien constructif de sa vie. Enfin elle essaie que sa vie avance comme elle le veut. Patrick lui sert un peu d'exutoire, elle ne construit rien avec lui, elle détruit même, elle se défoule dangereusement. Un malentendu le surprendra, les séparera. « Oh » est riche de la vie trouble de son héroïne violenté et de son ascendance trouble et de son entourage hétérogène en proie avec les difficultés quotidiennes financières et autres questionnement existentiels. Elle, A-t-elle une double personnalité ? Comme beaucoup d'entre nous ? A vous d'apprécier.
Philippe Djian sait surprendre. « Oh » est un petit bijou brillant les nuits de pleines lunes quand il est porté par Lucifer. Sinon il reste au fond d'un tiroir pour être patiemment oublié. Jouissez de cette histoire courte intense, pas inoubliable. Un orgasme banal, un soulagement.
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Prix interallié 2012, Oh...! est un roman hors du commun de part son sujet mais aussi par le style reconnaissable de Philippe Djian. Dérangeant, il évoque le viol de façon tout à fait inattendu. Sans chapitres, il se lit le souffle coupé, effaré, tendu et fasciné. Oui tout ça à la fois! Partagé entre effroi et dégoût, Philippe Djian nous confère un sentiment de malaise, un tourbillon d'émotions contradictoires nous submerge pour nous laisser interdit.

Par un après-midi de décembre, Michèle, productrice de film d'une cinquantaine d"années est victime d'un viol. Son agresseur cagoulé, elle n'a pu voir son visage alors que Marty, son chat, témoin de la scène incarne un spectateur inerte. Mais Michèle avant de considérer le traumatisme en fait un non événement, un objet de réflexion et de curiosité. Elle continue de mener sa vie et sa routine quotidienne: travailler, se disputer avec son fils adulte, subir les échecs professionnels de son ex-mari, se confier à son associée et meilleure amie tout en couchant avec son mari. Oui, elle mène une vie débordante, fatigante après avoir vécu une adolescence mouvementée. le traumatisme d'un événement passé pèse toujours sur son quotidien et influence son état d'esprit.

D'un regard lucide et froid de la situation, Michèle est confrontée au menace de son agresseur par un texto équivoque et est sûr d'une chose, son agresseur la côtoie et recommencera. Commence alors un jeu de chat et de la souris où tous sont suspectés, scrutés, en parallèle des complications de la vie. Sans s'y attendre, elle découvre l'identité de son violeur et débute une relation pour le moins étrange avec lui. C'est à ce moment précis que le roman dévoile une autre dimension puisque l'identité est relayé au second plan pour laissé place à une psychologie ambivalente.

Philippe Djian dresse le portrait d'une femme forte, indépendante, maîtrisant une sexualité ambigue. Ce personnage contemporain est un reflet des déviances de notre société, où les barrières sont transgressées, deviennent floues, où rien de ce qui répond à la morale que l'on connaît n'est fixe. A travers une écriture méthodique, l'auteur met en scène une sexualité brutale qui frôle la mort, ceci dans un quotidien et en devient alors étrange. Fascinante et repoussante cette histoire ne laisse pas indifférent et donne très envie de découvrir l'adaptation cinématographique de Paul Verhoeven avec Isabelle Huppert dans le rôle principal. Pour compléter votre lecture, rien de tel qu'un thé vert, neutre, et d'une tarte au citron sans meringue pour garder l'acidité du roman.
Lien : http://bookncook.over-blog.c..
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Quand on lit ce livre on a l'impression de lire le journal intime d'une femme de 50 ans. Comme si après s'être fait violée, elle avait décidé d'écrire sur ce viol sur sa vie sur sa famille. Livre intéressant mais qui peut mettre mal à l'aise suite à la relation entre cette femme et son violeur.
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