Enfances

Il était une fois une petite fille qui s'appelait Françoise… et qui devint une célèbre psychanalyste. Interrogée par sa fille Catherine, Françoise Dolto raconte ses premières années.

Peu de psychanalyse dans cet ouvrage : c'est de souvenirs, de l'histoire d'une éducation, d'une jeunesse qu'il est question ici. Enfances est un très beau témoignage sur l'enfance d'une femme éprise de liberté au début du vingtième siècle. Il nous fait découvrir une petite fille pleine de vie qui a beaucoup de mal avec les règles que lui impose sa famille très « comme il faut ». Assez complet, il aborde des thèmes variés, de la vision du monde d'un enfant que les adultes ne comprennent pas à la découverte de la psychanalyse, en passant par la Première Guerre mondiale et ses conséquences, la difficulté pour une femme de faire des études à cette époque… Impossible de s'ennuyer ou de rester indifférent : le texte est bourré d'anecdotes drôles, émouvantes, et les questions de Catherine Dolto-Tolitch relancent régulièrement le discours de sa mère, qui reste frais et spontané tout au long de ses cent vingt-quatre pages.

Un texte autobiographique intéressant pour découvrir les premières années d'une femme exceptionnelle.

Tout connaitre sur Françoise Dolto, dite Vava dans sa petite enfance, tout savoir sur ses tenants et ses aboutissants, voici ce que nous permet de découvrir ce petit recueil de 120 pages (illustré de photos souvenirs) qui retranscrit les questions posées par sa fille Catherine et ses réponses à elle simples,éclairantes et lumineuses sur ce qui fut sa vie et son parcours de 'grande dame'.
C'est émouvant de regarder vivre cette petite fille curieuse des choses et des êtres qui s'interroge avant l'heure sur la vie et la mort et s'étonnent que les adultes aient peur de ce qu'il y a après car ils ne le maitrisent pas, alors qu'ils savent la mort qu'il y a avant puisque pour elle voir la lumière équivaut à la mort du foetus pour que naisse l'enfant. Et ça la tarabuste, et ça la laisse prostrée durant trois jours...à trois ans à peine!
Mort traumatique qui touche sa famille, d'abord son oncle Pierre (sur le front) dont elle se croit la fiancée de guerre, puis celle de sa soeur. Elle a douze ans et sa mère lui en veut, à elle qui n'a pas bien prié, à elle qui lui ressemble et est toujours en vie. Mais la vie est toujours là qui sourd et la naissance d'un petit Jacques viendra quelque peu enrayer la dépression maternelle.
Fillette toujours en éveil, étonnée et étonnante, qui a peur de la question piège:"A quoi penses tu?" car on lui réponds toujours:"Tu en as des idées!" Etonnante et bizarre. N'écrit elle pas son nom sur ses bras et ses jambes,se tatouant avant l'heure? Ce dont 'Mademoiselle', l'institutrice qui éduque cette grande famille à domicile, s'offusque bien sûr!
Originale et intelligente, voici deux autres adjectifs qui la dépeindraient bien. Sur le 'Petit filiste', elle a capté le mode d'emploi pour réaliser un poste sans fil.Qu'à celà ne tienne, à dix ans elle en fabrique un!
Attachante et très attachée à son père, elle se cultive. Ne l'autorise t il pas à tout lire:de Bazin à Cocteau, sans oublier Loti,Benoit, et Gide, sauf Zola 'ce pot de chambre'.
Empreinte de culpabilité envers sa mère qui la bride et l'autorise tout juste à passer à 25 ans un diplome d'infirmière, elle entreprendra une psychanalyse, deviendra médecin,rencontrera Boris Dolto,s'occupera d'enfants puis connaitra le parcours et la carrière fulgurante qu'on lui connait.
Un superbe portrait de femme, tout en finesse et pudeur aiguillé par les questoins pointues d'une fille admirative.

Ils sont précieux les souvenirs d'enfance de Françoise Dolto. C'est une femme qui a marqué le XXe siècle. Elle a souffert de l'éducation qui bridait les premières décennies de sa vie. Devenue médecin, elle a su théoriser et mettre en pratique des préceptes indispensables pour écouter et respecter les enfants. Elle a fait preuve de qualités remarquables : intelligence, curiosité, bienveillance et une volonté hors du commun.
Ce tout petit livre témoigne du chemin parcouru par une femme qui était en avance sur son temps.

Quand on lit le récit de l'enfance de Françoise Dolto, on se dit qu'elle n'est pas passée loin de la psychose et que c'est un miracle qu'elle soit devenue pédiatre et psychanalyste, "médecin d'éducation" comme elle disait. La famille bourgeoise où elle naît l'étouffe littéralement, tout est fait pour valoriser les garçons, elle a à peine le droit de passer le Bac, et elle ne peut commencer ses études de médecine qu'à 25 ans. D'ailleurs jusque-là elle n'avait jamais pris un repas en dehors de chez ses parents ou de chez sa grand-mère.

L'épisode le plus connu et le plus terrible est celui-ci : sa soeur aînée étant très malade, sa mère lui demande de prier pour sa guérison. Son seul espoir est qu'une âme pure puisse réaliser un miracle. Françoise, qui fait alors sa Communion, prie mais sa soeur meurt quelques jours après. Sa mère devient presque folle et en veut à Françoise de ne pas avoir assez prié, et d'être là alors que sa soeur est morte ! Terrible poids à porter pour une enfant !

Malgré cela, et c'est ce qui rend le livre vraiment agréable à lire, Françoise était une enfant gaie, à l'esprit vif, et elle avait déjà cette naïveté touchante et cette approche positive des gens, qu'elle gardera toute sa vie. La suite dans "Autobiographie d'une psychanalyste".

Magnifique petit livre, vite lu qui décrit bien l'atmosphère de l'enfance de Françoise DOLTO. Il aide à comprendre son enfance, le milieu dans lequel elle a grandi, l'éducation des enfants à son époque (certains passages sont même hilarants) et ce qu'elle est devenue. Livre qui m'a donné envie de m'intéressée à son oeuvre Lorsque l'enfant paraît.

C'est parce qu'il s'agit d'un livre très court que je suis allée au bout de ma lecture, mais sans cela je pense que je l'aurais abandonnée en cours de route. On trouve dans ce livre une "interview" de Françoise Dolto par sa fille. Il nous permet de comprendre le cheminement de celle-ci et la route qui l'a menée à réaliser la carrière que l'on connait. J'ai été beaucoup dérangée dans ma lecture par le sentiment de passer fréquemment du coq à l'âne. le discours est très spontané, mais peut-être trop, ce qui m'a perdu par moment, car je n'ai pas senti que l'on me parlait à moi, lectrice, mais que j'assistais à un échange au sein duquel je n'avais pas vraiment ma place.

A lire ! Autobiographie écrite par Françoise à la demande de sa fille Catherine.