Enceinte de mon second enfant, je me suis dit qu'il fallait que je me lance dans la lecture de Dolto dont je n'avais jusqu'alors lu aucun ouvrage. J'avais peur de m'ennuyer et en fait pas du tout. Organisé par thématique, sous forme de questions / réponses, le livre est facile à lire et son contenu plutôt intéressant. J'ai notamment retenu la façon de parler aux enfants de la mort, car mon fils me posait beaucoup de questions à ce sujet à ce moment là. Je vais certainement me pencher prochainement sur le tome 2.
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Cette petite émission radio sous forme de questions réponses étaient vraiment très intéressante. On découvre madame dolto très ouverte à la critique , au contradiction de ses conseils . Elle nous apprend à chercher par nous même en nous donnant des bases . Il y a des moments qui ont été très intéressants. D'autres qui m'ont moins touches mais c'est le but de ce moment entre parents et professionnel . Une interview de 1976 qui a du bousculer certaines vieilles habitudes ! Françoise dolto était déjà très moderne dans tout ce qu'elle affirme . Une lecture très intéressante
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Simple. Accessible. Instructif. Donne à réfléchir.
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Je crois que ce qui peut intéresser l'enfant, c'est de parler de ses dessins.
S'il ne les montre pas, il ne faut pas en faire grand cas. Mais si l'enfant vient montrer à sa mère ses dessins, qu'elle ne dise pas béatement "Il est très beau" sans plus.
Elle doit lui parler de ce qui est représenté de l'histoire qu'il y aurait là-dedans : "Et encore?... Et là? ... Par exemple là? Et là? Qu'est ce que c'est? Ah, oui! Eh bien, tu vois, je n'aurais pas vu que c'était ça."
Qu'on parle autour de ces dessins. C'est cela qui est intéressant pour l'enfant, et non pas qu'il soit admiré. L'enfant dont on admire les dessins peut être porté à se répéter pour intéresser les adultes.
Quand la fille ou le garçon, par exemple, sont odieux ou impertinents avec leur mère, le père étant présent, c'est au père de leur dire : "Je ne permettrai à personne dans ma maison d'être odieux et irrespectueux avec ma femme."
La mère doit faire de même, quand le fils dit devant elle des choses critiques et désobligeantes sur le père.
C'est important que les parents sachent ainsi parler : ne serait-ce que pour que l'enfant sente qu'ils se respectent l'un l'autre et ne se surveillent pas mutuellement.
Mais il faut savoir aussi qu'un enfant peut chercher à parler à son père ou à sa mère seuls, sous le couvert de parler de l'autre; après une réponse comme celle que je viens de dire, cela peut s'arranger très bien.
"Tiens nous n'avons pas si souvent l'occasion de parler tous les deux, si tu me parlais de toi?", etc. Ou souvent, les enfants ne savent pas comment engager la conversation et croient que c'est en se plaignant de l'un qu'ils seront écoutés de l'autre. Quand ils recherchent, en fait, un colloque singulier.
Il faut savoir que c'est un signe de faiblesse de la part des parents, de faiblesse de leur self-control. C'est donc un mauvais exemple que donne l'adulte. Un adulte qui parle avec brusquerie et agressivité, qui agit avec violence et s'abandonne à des explosions caractérielles vis-à-vis de son enfant, ne doit pas s'étonner, quelques mois ou années après, de voir cet enfant parler et agir de même avec de plus faibles que lui. Je le répète, pour tout enfant jeune, ce que l'adulte fait est vu comme "bien", aveuglément si j'ose dire : et l'enfant l'imitera tôt ou tard, tant à l'égard de l'adulte même qu'à l'égard des autres enfants.
Je crois qu'il faut dire aux enfants ce qui va se passer, sans leur faire peur, mais en leur montrant qu'on est avec eux : "Je penserai à toi." Les enfants en ont besoin. Ou bien : "Tiens, je t'ai apporté une image, ou un ticket de métro. Quand tu t'ennuieras à l'école, tu l'auras dans ta poche. C'est papa qui t'a donné ce ticket de métro. Tu auras déjà plus confiance." Des choses comme celles-là.
Ils ont besoin de la présence des parents. Ce milieu est insolite.
S'ils n'aiment pas leur maîtresse, la question à poser aux enfants, c'est : Est-ce qu'elle explique bien?" Très souvent, ils disent : "j'aime pas la maîtresse, mais oui elle explique très bien." "Eh bien, c'est le principal. Une maîtresse est là pour expliquer. Pour le reste, c'est la maman qui est là."
Car, il faut savoir qu'un enfant doit abîmer, il le doit.
Et cela, parce que le jeu de l'enfant, jusqu'à quatre ou cinq ans, abîme. Et cela, parce que le jeu de l'enfant n'est pas le respect des choses. Si on lui enseigne trop tôt à respecter ce qui a été acheté cher, les meubles, le papier du mur, cela va l'empêcher d'être "vivant" : un enfant bien portant s'il est gai et si les parents ne sont pas constamment en alerte : "Qu'est ce qu'il va faire encore?".
Les enfances, y compris la sienne, sont au coeur de l'oeuvre si ample de Françoise Dolto.
Née en 1908 dans une famille de la grande bourgeoisie parisienne, la petite « Vava » semble avoir un destin tout tracé. On la voudrait rangée, elle dérange. Personne pour répondre à ses questions pressantes.
À huit ans, elle déclare : « Je serai médecin d'éducation. » Bientôt la violence de la guerre, les deuils, la mort de sa soeur aînée ravagent l'équilibre familial. Rejetée par sa mère, Françoise réussit néanmoins à imposer son choix et s'engage dans des études de médecine.
En deuxième année, elle s'effondre. Une psychanalyse scellera son destin.
En 1939, elle soutient sa thèse, "Psychanalyse et pédiatrie", seize cas minutieusement observés et accompagnés de dessins, qui contient déjà en germe son oeuvre future.
Pour elle, tout est langage, et ce depuis la vie prénatale.
Jacques Lacan est impressionné par son aptitude à approcher la névrose et la psychose infantiles.
Théorie et pratique, chez Françoise Dolto, vont de pair, l'une nourrissant l'autre : "Le Cas Dominique" en est la parfaite illustration. Elle ne cessera jamais de partager ses découvertes inaugurales avec son public favori : pédiatres, psychiatres, psychologues, parents et professionnels de l'éducation. Ses écrits répondent à une nécessité personnelle qui lui permet d'élaborer ses concepts fondamentaux, dont l'image inconsciente du corps sera le point d'orgue.
Parallèlement, toujours poussée par un souci de prévention, elle accepte une émission de radio grand public. Son « parler vrai », le grain de sa voix, le charme unique de ses mots font merveille. Elle est ce médecin d'éducation qu'elle rêvait d'être. Elle a changé à jamais le regard que l'on portait sur l'enfance.
Dans cette édition sont réunis les textes d'une pensée toujours vivante, en prise avec l'actualité la plus brûlante. Martine Bacherich, psychanalyste et auteure, en offre un éclairage sensible et inspiré.
"Françoise Dolto. Les voix de l'enfance", dans la collection Quarto : https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Quarto/Les-Voix-de-l-enfance
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