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Kette Amoruso (Traducteur)
EAN : 9782203009912
960 pages
Casterman (15/11/2007)
4.64/5   11 notes
Résumé :
Histoire couleur terre se singularise par une poésie lancinante et douce, un romantisme tendre et touchant, une sensualité dans le jeté du trait et un humour ironique et léger à l'égard des choses de la vie. Ici, l'auteur invente quelque chose d'intermédiaire entre l'Asie et l'Europe : une histoire universelle qui parle à tous de l'amour
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Ce coffret contient les 3 tomes d'un très beau manwha qui relate principalement la vie à la campagne d'une mère et sa fille coréenne dans années 1950, l'histoire se déroule sur une longue période de la vie des deux femmes dont on peut voir l'évolution du premier au troisième volet.

La mère et la fille vivant dans l'isolement sont très fusionnelles et s'aiment profondément, leur relation est montrée de manière très poétiques par les belles images qui parcourent les livres ; images des corps fusionnels, les paroles sont tout en tendresse, la relation est très équilibrée, ce qui permet à la mère de donner une belle éducation à sa fille ; la douceur, le dialogue et la communication, l'incitation sont préférées à l'autoritarisme.
En cela, les manwhas sont initiatiques, la mère prend en charge toute l'éducation de sa fille y compris son éducation amoureuse et sexuelle.
L'auteure nous montre là un beau parcours de vie.

La mère d'abord puis la fille, en fin d'histoire vont aussi rencontrer l'amour et l'amitié, de belles scènes d'amour sensuelles sont relatées sans toutefois froisser la pudeur. Tout est en délicatesse dans les dessins, les deux femmes en discutent librement et de manière ouverte.

L'aspect bucolique et poétique des paysages est révélé au lecteur qui s'en délecte. La nature coréenne est montrée dans toute sa splendeur par de simples planches en noir et blanc ; de grands arbres magnifiques, des champs, les fleurs parcourent les planches, nul besoin de parole.

Ce sont des manwhas tout en poésie, en légèreté malgré les difficultés parfois évoquées.

Je me suis délectée tant de l'histoire que des visuels. Ce coffret apporte des éléments sur les mentalités et la culture coréenne des années 1950.

Je le recommande vivement, c'est un atout pour celles et ceux qui veulent lire quelque chose de différent, découvrir une autre culture, une oeuvre qui pousse à la contemplation, la rêverie, la méditation.

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J'ai bien aimé ce sunjung (manhwa destiné à un public féminin) .
Il nous promène dans la Corée paysanne du XXe siècle en nous faisant suivre deux personnages féminins très attachants qui sont une jeune mère veuve et sa fille qui a 7 ans dans le premier tome et en aura 17 dans le dernier.
Dans le tome 1 nous découvrons une femme qui regarde sa fille grandir avec tendresse, patience et un brin d'émerveillement.
En même temps commence pour elle une nouvelle histoire d'amour qu'elle ne cache pas à la compagne de ses jours.
Leur relation s'émaille de confidences intimes qui ne manquent pas de poésie, et nous font voir des échanges secrets et sincères dans lesquels se déploie un amour mère/fille généreux et ouvert.
La nature, la pluie et les fleurs les aident à trouver des images pour communiquer sur la sexualité naissante de l'une, et renaissante de l'autre.
De très belles images accompagnent ces dialogues simples mais justes.
Dans le Tome 2, la petite fille devient pré-adolescente puis adolescente.
Le mariage est son seul espoir d'accomplissement. Sa mère l'éduque à sa future vie de femme.
Entre soins du corps, travaux d'aiguille et travaux domestiques, elle tente de mettre en garde sa fille contre les coups du sort et de la vie, de l'initier à la méfiance et à la résistance vis à vis des moeurs de la société coréenne qui ne sont pas tendres envers les femmes.
Au centre de ce gros volume, nous découvrons un conte initiatique pour les filles qui se marient et vont vivre dans leur belle famille. Il ne se termine pas par "et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants"
Cette mère courage qui vit seule et arrive à savourer sa liberté gagnée par le travail malgré les quolibets et les médisances, donne à sa fille une éducation pétrie de contes, de symboles et de métaphores champêtres qui distillent une sagesse traditionnelle.
Le coeur serré, elle la prépare à partir pour suivre un futur époux.
La jeune fille rencontrera son cher et tendre, s'initiera aux secrets que son corps recèle, connaîtra le désir amoureux, et deviendra papillon de feu.
Dans le tome 3, l'adolescente attend le retour de son bien aimé et partage ainsi avec sa mère les tourments de celles qui pensent à l'absent.
Tout le volume est centré autour de cette posture de vie, l'attente, décrite ici comme un destin féminin
Cette série aigre douce se termine par un mariage et l'épanouissement de l'héroïne dans ce dernier évènement qui l'éloigne de sa mère et la fait entrer dans sa vie d'adulte.
Nous avons l'occasion de découvrir un mariage traditionnel coréen, où rien n'est laissé au hasard et où les symboles et les rites ponctuent la journée de part en part.
Le jour du mariage de sa fille, la jeune veuve aura la joie de vivre le retour de l'amant qui décide de s'installer définitivement avec elle... Tout est bien qui fini bien :))
La lecture de cette bande dessinée est plaisante.
Certaines planches sont magnifiques, et le récit se construit avec finesse et poésie sur un scénario très simple. L'auteur peint et fait vivre ses personnages féminins avec beaucoup de tendresse et de compassion. Il s'en dégage douceur et sérénité.
des images et des liens sur mon blog :
http://sylvie-lectures.blogspot.com/2008/06/histoire-couleur-terre-kim-dong-hwa.html
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HISTOIRE COULEUR TERRE est un vibrant hommage fait aux femmes, jeunes, vieilles, belles, moches… Un hymne à la gloire du sexe dit faible bien plus parlant que l'ignoble journée de la jupe censée défendre notre cause. Franchement réduire la femme à un fichu bout de tissu, combien de cerveaux avait-on réuni ces jours-là pour pondre un truc aussi con, limite méprisant? Pourquoi pas le porte-jarretelles tant qu'on y était?

HISTOIRE COULEUR TERRE raconte à travers l'histoire de deux femmes les difficultés qu'elles rencontrent dans un univers particulièrement machiste soumis au poids des traditions en pleine campagne coréenne. Parallèlement à cela, Kim Dong-Hwa, évoque avec beaucoup de poésie le passage délicat de l'enfance à l'âge adulte. Il y aborde les transformations physiques, émotionnelles, philosophiques à travers Ihwa, sept ans, élevée par sa mère, une jeune veuve tenant une auberge. Aimée,protégée, guidée par une maman qui ose assumer seule le rôle de chef de famille, elle découvre la vie à travers la nature, ses amis, ses voisins. Son histoire s'étale sur dix ans durant lesquelles on partage avec une émotion certaine sa métamorphose. L'apparition de la poitrine, ses premières menstrues, ses premiers émois, sa sexualité.

Appartiennent à son monde,
- Bong-sun, une petite camarade délurée, un tantinet vicieuse, pressée de grandir et d'entrer dans le royaume mystérieux des adultes.
- Chung-myoung, un jeune moine venu s'établir au temple du village, tiraillé entre son idéal et les urgences de son corps.
- l'écrivain public, vagabond qui parcourt les marchés, un lettré capable d'interpréter l'avenir grâce à l'étude des idéogrammes et le mouvement des astres. La douceur de son caractère, sa bonté, son ouverture d'esprit en font le pendant parfait face aux paysans, clients réguliers de l'auberge. Des êtres qui oublient le temps d'un repas parsemé de histoires graveleuses, de propositions obscènes oublient les pénibles situations de la condition paysanne.
- Dong-chul, un camarade à l'esprit particulièrement grivois, heureux de découvrir toutes les sources de joie et bonheur que lui procure son corps et la fréquentation des filles.
- Deok-sam, un jeune valet, fort, dur à la tâche qui aura se battre contre la fourberie de son maître, viel homme décati amoureux de Ihwa.
- Namwon, sa mère, femme courageuse, indépendante, attentionnée. Elle ne ménagera jamais sa peine, encouragera, guidera sa fille avec un amour et intelligence indéfectibles.
- enfin, la nature omniprésente, source de joie, d'espoir, de renouveau, de chagrin. Fleurs, arbres, insectes, la pluie, les saisons intègrent, rythment la vie de tous. Les fleurs rappellent l'être aimé; la pluie balaie chagrin, doute, solitude et détient la promesse d'un jour meilleur; arbres et insectes expriment surtout les différents aspects de la sexualité.

On est loin des manhwa que l'on trouve habituellement avec ces personnages aux yeux de veaux, ces bouches cul de poule siliconées, ces membres démesurés, ces corps androgynes. Ici, le dessin ressemble aux estampes d'où ce côté un peu rétro/vieillot char, les personnages sont finement dessinés, les paysages ciselés, détaillés, riches. le traitement du plein et du vide laisse une part irritante à l'imagination. Un magnifique sunjung sur la transmission des valeurs sociales, morales, humaines.
Lien : http://www.immobiletrips.com..
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Cette bande dessinée est le récit simple et attachant des émois amoureux de deux femmes vivant dans un village rural de la Corée profonde. La pré-adolescence de la jeune tout d'abord avec les prémices des premiers émois sentimentaux. L'adolescence ensuite avec les premières rencontres amoureuses et la découverte de la sexualité; Et enfin la vie de jeune femme et la rencontre avec le futur mari. Ce qui est très beau c'est , parallèlement à cette histoire, la vie de femme de la mère qui est veuve et qui ne cache pas à sa fille les difficultés de sa solitude.

Les dessins sont magnifiques et l'histoire, toute de subtilité, de fraîcheur et de douceur, ne cache pas non plus la trivialité de la vie quotidienne et le concret de la vie sexuelle. Vraiment un très beau manhwa (BD coréenne) de cet auteur dont j'avais déjà apprécié "La bicyclette rouge" !
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[...]

La petite Ihwa (fleur de poirier) porte bien son nom. Nous faisons sa connaissance alors qu'elle n'a encore que 7 ans. Et si nous la quittons pour son mariage 10 printemps plus tard, c'est l'émancipation d'une jolie fleur et l'envol d'un papillon que nous vivons (avec un brin de voyeurisme aussi parfois – les hommes et les femmes ne vivent pas la même adolescence).

[...]

Cette déambulation empreinte de poésie nous la devons au talent de conteur de Kim Dong-Hwa qui nous engonce dans un récit plein de tendresse. Chacun de ses textes est travaillé dans un carcan de soie, le rythme est lent, les paysages qu'il décrit son contemplatifs. Et s'il use de beaucoup de l'aspect métaphorique – proverbes coréens et un éloquent langage des fleurs notamment – on découvre avec lui tout un pan d'une culture orientale qui nous avait jusque là échappé.

Le trait fin et élégant de l'auteur n'est pas pour rien dans notre immersion. Je l'avais déjà découvert sur un autre de ces titres, Les nourritures de l'âme, mais ici le dessin tout de noir et de blanc nous invite à la rêverie. Les gestes sont maîtrisés, les décors sont sublimes, les visages reflètent la bonté et l'innocence, les cadrages sont parfaits… tout est mis au service du raffinement, si bien qu'il est difficile pour moi de sortir de la lecture en se disant que c'est déjà fini…

J'aurais bien volontiers partagé un peu plus longtemps la vie à deux dans la taverne de Namwon, une vie complice entre une mère et sa fille, une vie qui touchera assurément tous les parents du monde !


Article complet à lire sur Bedea Jacta Est !
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
La vie d'une femme est une longue succession d'attentes. Enfants, nous guettons le moment où notre mère nous prendra dans ses bras. Devenues adultes, nous attendons le retour de notre époux et parvenues à la vieillesse, nous espérons la visite de nos enfants...
Cesserons nous d'attendre lorsque nous serons mortes et enterrées
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Voici pour vous la bile, chère belle sœur. vous qui êtes sujet à la jalousie.
Voici pour vous les pattes, mon cher époux, vous qui n'êtes jamais là
Quand on a besoin de vous. Et je garde pour moi le cœur.
Car un trop plein de chagrin a fini par briser le mien.
Il n'existe pas de pire épreuve que le vie de la femme mariée.
Mes larmes ont fini par déteindre sur les dix pans de ma jupe.
Mes larmes ont fini par chiffonner les manches de mon beau corsage."
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Sais-tu qu'il n'y a rien de plus douloureux que l'attente ? C'est une souffrance de tous les instants qui nous ronge de l'intérieur. Le moindre bruissement des feuilles mortes nous fait trembler de l'espoir le plus fou. Crois-moi, ce n'est pas une vie !
-Tant pis, j'en prends le risque."
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"Jeunes ou vieilles, les femmes sont des créatures bien étranges. A Chaque pluie de printemps, leur curiosité devient un peu plus grande"
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Ici, chaque papillon se fait le messager d’une histoire aux couleurs tendres comme ses ailes.
Il se dégage de chaque fleur un doux parfum de souvenir.
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Video de Kim Dong-Hwa (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Kim Dong-Hwa
Trailer du coffret des quatre volume de "La bicyclette rouge"
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