Jean Léon Donnadieu, ancien du Lycée, dans
L'antichambre, Salvator, 2005, part de la banale salle d'attente du médecin à celle de l'ultime qui nous attend. Elle lui permet à la fois d'évoquer tous ses amis qui l'y ont précédé et l'aventure métaphysique : « sans la possibilité du mal, Dieu n'existerait pas » écrit-il. Dans cette période qui saisit sa jeunesse, I'Histoire décidera de son sort : pilote de guerre en 1939 et refus du STO lors d'une année au séminaire. Avant de s'engager dans la Résistance, il demande conseil à l'abbé Journet le futur cardinal. Une rencontre décisive à chaque tournant de sa vie lui permet de dresser le portrait des personnages croisés. Ces portraits sont à peine esquisses d'une plume alerte, sous l'apparence d'une rédaction anecdotique, et pourtant avec une très grande profondeur d'analyse. Après son père le juge Donnadieu, un prénom identifie, la plupart de ces amis comme un jésuite au Puy, ou en Indochine, dans l'entreprise sauf
Pierre Jean Jouve le poète et écrivain et son épouse Blanche Reverchon psychanalyste et amie de
Lacan.
L'entreprise. c'est Antoine [Riboud] et la volonté de l'auteur de restituer l'homme dans son travail. Je conclus en le citant : « l'idée humaine de réciprocité dans l'amour ne peut entrer dans l'entendement de Dieu ».
Christian de Seauve