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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un bouquin qui se lit très vite, mais alors quelle claque et quelle intensité autant dans le verbe que dans les faits.
C'est merveilleusement écrit, tranchant, on ne tourne pas autour du pot et ce sans jamais tombé dans le cliché de la vulgarité.
À conseiller à tous le monde, un livre qui fait réfléchir mais qui peut aussi vous apporter des réponses si vous en cherchez.
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Les méduses ont-elle sommeil ? est l'histoire d'Hélène, 18 ans, arrivée à Paris. Elle est fraîchement majeure, loin des limites parentales, et entame sa vie parisienne avec une naïveté confondante. La cocaïne, puis la MDMA arrivent dans son quotidien comme un élément tout à fait naturel, Hélène s'emploie à le rappeler souvent, insiste sur le fait qu'elle ne se drogue pas, pas vraiment, pas totalement. Puis, sans qu'elle-même s'en rende compte, le lecteur sent le gouffre qui se profile sous ses pieds, le vertige d'Hélène et tous les symptômes de la toxicomanie avancée. Elle se disloque, devient méduse, n'a plus sommeil.

Le personnage d'Hélène est intéressant. Elle réunit toutes les failles susceptibles de la faire basculer : un furieux besoin d'exister, d'être vue et admirée, une méconnaissance de la vie citadine, un Paris fantasmé, une inconscience certaine et une incapacité à se projeter dans le futur. Hélène vit au présent, Hélène suit les autres, Hélène se rêve et fantasme sa vie. Hélène, en somme, a dix-huit ans.

Le roman, plus proche de la novella en fait, se lit rapidement, d'un trait, en retenant son souffle. On oublie de lever les yeux de sa lecture et, si on s'y aventure, on est saisi de vertige. le malaise est profond qui accompagne le lecteur de bout en bout. C'est un roman de l'urgence, urgence de vivre pour le personnage, urgence de lire pour le lecteur.

Bien que le sujet ne soit guère nouveau, la plume est magnifique, vibrante de vérité. Si vous m'en croyez, Louisiane C. Dor est une auteur à suivre, et ses Méduses ne sont qu'une première étape. C'est une plume qui a encore beaucoup à dire. le ton de départ est nerveux, enjoué, candide. Il y a là une tonalité Sagan, proche de Bonjour tristesse. Puis, au fil des pages, l'écriture évolue tandis qu'Hélène se transforme en méduse. Elle apparaît progressivement plus perdue, mais aussi plus lucide. le lecteur côtoie les sombres rivages des paradis artificiels, qui ne sont pas sans rappeler ceux de Virginie Despentes et d'Ann Scott. Hélène et ses "amis" tendent à devenir des "poussières d'anges" à leur tour.

Jusqu'aux dernières lignes, violentes, définitives et salutaires.
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Un premier roman assez bluffant d'une jeune fille de 18 ans, qui raconte son addiction à la cocaïne. On glisse avec elle dans les soirées Parisiennes qui virent peu à peu au cauchemar. Les descriptions de l'auteure sont saisissantes ! Ce livre, qui sent le vécu, avait été auto publié par l'auteure directement sur le site d'Amazon. Apparemment Gallimard a fait retravailler un peu le texte de l'auteure. En tout cas quel talent. J'espère que cette jeune fille prendra le temps d'écrire autre chose car elle est très douée !
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Ce récit de « huit mois de vie branlante, qui ont paru des siècles » à l'auteur de ce désastre, se lit en une heure. Impossible d'en perdre un mot. le lecteur est soulevé, conquis et révulsé à la fois par le résultat dont il redoute les effets. Hélène est le prénom de l'héroïne, qui préfère la cocaïne. À dix-huit ans, elle monte à Paris, « le rêve de tous ceux qui n'y habitent pas », pour la grandeur, être adorée, adulée, convoitée. Elle devient entre les mains plus que les bras d'une Laurine de trente-deux ans, qui l'entraîne dans « une bassine à lesbiennes », une méduse à « prendre des bains de poudre nocturnes ». L'intérêt du récit est de donner à vivre de l'intérieur, presque de la caboche de l'héroïne, dont les neurones sont parfois déconnectés, tant la transe est intense, cette descente aux enfers, avec un naturel absolu. Qui ne connaît rien à ce phénomène, le livre refermé, semble pouvoir dire : voilà ce que j'ai pu traverser. Autrement dit, le partage est total, la réussite incontestable.
Il n'y a dans ces nuits de perdition « pas grande différence entre la salle de danse et la salle de décomposition pulmonaire ». On perd le goût. On se brouille l'oreille ? Un misogyne revient à demander qui s'est mise au jean. On s'illusionne en tout, pour la durée, même la distinction entre le jour et la nuit. L'amour entre en elle, Hélène qui en oublie jusqu'à son prénom, comme on fait un tonneau de bagnole. Elle devient quelqu'un en n'étant plus personne. « Je suis grise d'artifices et mon teint l'est aussi. Mes yeux se sont éteints. Je ne sais pas qui je suis ». D'un côté, tout est décuplé, centuplé. « Je crois tant à la vie que je pourrais presque marcher sur l'eau ». Et de l'autre, le premier qu'elle croit aimer lui sourit bientôt comme un affreux salaud, entre en elle sans ménagement aucun. Sa mamie lui disait bien que « les garçons n'ont ni queue ni tête ; c'est à moitié vrai ; ces imbéciles n'ont vraiment pas de tête ». D'autres, plus âgés, la prennent en photo « sous les flashs de la répugnance » pour deux cents flèches.
Les changements d'état sont parfaitement décrits, parfois donnés à ressentir. « Je m'effondre. Je vomis. Je saigne. Je vois noir et je broie du noir. Je vais mourir. Je le sais. Je le sens. Je vais mourir ». Et l'analyse est à proximité – la préface ayant prévenu d'un passage par le divan préalablement à cette rédaction – stigmatisant ainsi le mal : « Je crois vivre d'émotions, la vérité est que je n'en ai plus aucune ». Pourtant, certaines nuits « des centaines de piles alcalines sautillent sur le bateau », et « c'est ce que mille gonzesses identiques appellent l'originalité ». L'auteur épingle l'accoutrement à la diable, la fausseté de tous ces contacts, le côté robot des drogués. le symbole est celui d'une « nage dans une piscine sans eau […] un silence égratigné ». La fin est dramatique, comme il se doit. C'est donc un récit sensible, drastiquement nerveux, porté par une écriture d'une totale efficacité, une sorte de grand style fondu dans l'anonymat qu'exige une telle narration. Une réussite totale.


Lien : http://www.lacauselitteraire..
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Un livre court mais intense, qui retrace une période de vie, courte mais intense elle aussi.
On croirait un livre autobiographie tellement les mots frappent forts, leur ivresse nous emporte en même temps qu'Hélène.
Un style d'écriture incisif , très moderne, cela se lit vite, c'est un tourbillon.
Bravo à l'auteure.
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Je n'ai jamais touché la drogue, si bien qu'en lisant ce livre, j'ai ressenti plusieurs fois des frissons dans le dos, tellement la description de ses effets est réaliste. de la jeune fille naïve montée à Paris jusqu'à sa descente aux enfers on vit au quotidien avec Hélène en souhaitant de tout coeur la fin de son calvaire. A lire afin de pas avoir envie de toucher à cette saloperie !
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Hélène, une jeune fille un peu paumée quitte sa campagne natale pour rejoindre Paris. Là-bas, elle découvre le monde de la nuit et commence à consommer de la MDMA.
D'ordinaire, je ne suis pas une grande amatrice de ce genre de lecture. Ce livre m'a été chaudement recommandé par une amie et parce que je ne trouvais pas d'autre livre qui me tentait, j'ai suivi son conseil. Je ne regrette pas mon choix. Je me suis laissée happée par les mots de Louisiane C. Dor. le style de l'auteure est percutant, vif et poétique. le récit est court mais bien ficelé. Les passages descriptifs sont extraordinairement bien écrits si bien qu'il est très facile d'imaginer les effets de la MDMA.

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