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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Oui, comme l'ont dit certains lecteurs, ce livre est un chef d'oeuvre, criant de réalisme et de vérité sur la première guerre mondiale !

Le narrateur parle du départ au front, la fleur au fusil dans la joie, l'alcool, les brailleries et la bonne humeur et l'arrivée où les fusées lui rappelle le 14 juillet... un émerveillement en somme...

... mais il va bien vite déchanter. L'horreur l'attend comme il attend tous les autres soldats. Cadavres, manque d'hygiène, bruit permanent... quatre ans d'enfer qui ont fané pour ne pas dire carbonisé la fleur au fusil...
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Les guerres sont des monstruosités et celle de 14-18 une hécatombe.

A chaque fois que je lis un roman sur la première guerre mondiale, je reste sidérée par ces jeunes hommes, qui le plus souvent sortent pour la première fois de leur village et tombent par milliers dans une terre qui les engloutit .

Les hommes de ce roman sont dans la boue, sous les obus, blessés, disparus, morts ou s'ils sont encore vivants, ils essaient de tenir . Quel sens ont-ils pu donner à ce massacre et comment ont-ils pu continuer à vivre pour ceux qui ont survécu ... L'auteur suggère l'oubli, le tri des souvenirs, certainement mais il y a sans doute eu de nombreuses séquelles psychologiques, ne serait-ce que la dépendance à l'alcool et de violents cauchemars qui ont du agiter de mauvaises nuits.

On perçoit tout au long du récit, le mépris pour ceux de l'arrière, il y aura ceux qui l'ont faite et les autres, les difficultés à supporter la hiérarchie quand elle n'a pas les deux pieds dans la glaise, l'attente longue et pénible entre deux attaques et une forme de solidarité qui noue ces soldats les uns aux autres bien que venant d'horizons divers.

C'est un témoignage puissant, de ceux qui me font regarder les monuments aux morts avec compassion pour tous ces hommes qui ont quitté la vie bien trop tôt.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Jacques Larcher partage la vie des soldats des tranchées, en pleine Première Guerre mondiale. Il raconte les moments de vie des poilus qui tentent à chaque occasion de conserver un peu d'humanité au coeur du massacre...

Les Croix de bois n'est pas vraiment le genre de livre à ouvrir le soir avant de s'endormir. C'est un témoignage poignant et sincère, l'hommage presque coupable d'un vivant aux camarades tombés. Roland Dorgelès rapporte à travers son avatar de narrateur Jacques Larcher le quotidien des copains, les assauts, mais surtout les relations entre poilus. Il fait avec des mots pourtant simples des descriptions émouvantes, cruelles d'atrocité et d'injustice. Il montre le visage d'hommes, et pas seulement de soldats. Roland Dorgelès écrit son récit au sortir de la guerre, il ne fait pas de ses personnages/souvenirs de compagnons des héros surhumains comme le cinéma aime parfois présenter ses soldats d'aujourd'hui. Non. Il leur donne la juste et humble image de l'homme qui se bat pour survivre et tente de rester humain dans l'horreur et le dénuement ; des héros qui ne s'appellent pas "héros" entre eux. le lecteur, grâce à Dorgelès, touche du doigt ce sacrifice si dur à appréhender.
Le patois est beaucoup utilisé et peut souvent gêner. Mais c'est le reflet de la diversité humaine au front.
Je regrette que tous les gros mots soient coupés : est-ce mon édition ? Cette décision date-t-elle de l'époque de la première publication afin de faciliter sa diffusion ? Serait-ce pour ne pas choquer les jeunes lecteurs qui l'auraient au programme d'Histoire ? Ces coupures, c'est pourtant censurer la vérité, la grivoiserie du réel...
A lire, pour ne pas oublier ceux qui ont donné leur vie pour leur patrie, la nôtre aujourd'hui.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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Un ouvrage qui ne nous decrit pas toutes les graves blessures de la guerre mais qui raconte la vie quotidienne des Poilus,depuis leur arrivee jusqu'à ...le retour ou l'au revoir;il nous raconte comment ces hommes tellement différents ,issus d'horizon et de régions lointaines,ont reussi a vivre et cohabiter ensemble.
Cette guerre est l'association de tous les univers avec toutes les difficultés et incompréhensions que suggèrent ces modes de vie.
Bravo a ces hommes d'avoir eu l'intelligence et la bonte de cooperer.
A lire car il date de cette terrible epoque et parce qu'il n'est en rien comparable avec les ouvrages quiracontent cette terrible guerre
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Je découvre cet ouvrage après avoir lu Proust, émeute littéraire de T. Laget dans lequel il explique pourquoi selon tous les contemporains les Croix de bois auraient dû être couronnées par le prix Goncourt au lieu des Jeunes Filles en fleurs de M. Proust. Si en 1919 les Croix de bois étaient considérées comme une oeuvre nécessaire, mémorielle, elle sont aujourd'hui plus à lire comme un témoignage historique que comme un chef-d'oeuvre littéraire - sur le plan purement esthétique et stylistique.
Ce n'est pas un texte purement engagé : pas de dénonciation pacifiste ou internationaliste de la guerre et de ses horreurs, pas d'exaltation patriotique non plus. L'auteur peint des soldats et des hommes ordinaires, au plus près, le trouffion qui peuplait les tranchées, ni un héros, ni un lâche. Ces poilus se battent parce qu'on leur demande, un "on" indéfini, des chefs sans nom. Ce sont donc des hommes de troupes qui obéissent par devoir plutôt que par conviction, auquel l'auteur veut restituer leur humanité, il veut rendre un visage à tous ces combattants anonymes sur des croix de bois, des croix de planches, des croix sans nom - en 1919, les monuments aux morts ne sont pas encore construits.
Chaque combattant de cette Grande Guerre pourrait se reconnaître, c'est un portrait universel, essentialisant ; pas de nom de bataille ou de lieu, mais une description de l'expérience commune, partagée par tous. Une expérience qui est d'abord celle de l'attente : attente nerveuse d'un ordre d'attaque, attente angoissée d'un déluge de fer et d'acier de l'artillerie ennemie, attente fiévreuse de la pluie qui rafraîchit les blessés, attente mortelle des ambulanciers dans le noir, attente affamée d'une soupe chaude et d'un quart de rouge, attente amoureuse d'une lettre de la fiancée, attente d'une reconnaissance qui ne vient pas...
Quelques images sont poignantes et évoquent davantage la littérature sur le plan du style, à l'image de cette colline calcaire aux arbres dénudés par les bombardements comparée à un calvaire avec ses stations de croix, un enfant sur son lit de mort qui fait pleurer tous ces hommes forts, le désespoir d'un père attendant le retour de son fils et adoptant ainsi par procuration tous les soldats en cantonnement, ou la désillusion d'un soldat amputé croyant revenir en héros face aux petites magouilles de l'arrière.
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Oui, ce roman est bien incontournable lorsque l'on cherche à connaître dans quelles conditions vivaient les soldats des premières lignes. Sa grande réussite tient dans son point de vue. Dorgelès a placé son lecteur au coeur des tranchées. L'horizon y est souvent bouché. Ne défilent sous ses yeux que des boyaux remplis de boue, de pisse, de merde et de cadavres. Lorsque par malchance, ils partent à l'assaut, comme eux, le lecteur ne distingue quasiment rien, mais il entend des sifflements terribles, des explosions assourdissantes et il sent la mort, toute proche, prête à lui tendre la main à tout instant.
A noter la remarquable adaptation cinématographique de ce roman par Raymond Bernard en 1932. Une version restaurée est sortie en novembre 2014.
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Les Croix de bois de Dorgelès est un roman dur, triste, sans concession sur la boucherie que fut la Première Guerre Mondiale.
Qu'il m'a été dur de le finir, ce texte. Chaque chapitre en rajoute une couche, dans tous les registres. On découvre les petits arrangements de la guerre, les inévitables passes droit, la solidarité entre les hommes mais aussi les jalousies et les vexations dûent aux différences sociales, aux caractères qui se mêlent plus ou moins bien ; puis on découvre les batailles le terrain, les marches forcées, la nourriture, les logements, les corvées, les lits, les lettres qui n'arrivent pas ; puis la bataille, la guerre, la vrai, l'horrible: les camarades qui meurent, l'artillerie qui rend sourd, qui rate sa cible, qui tire sur son propre camp, les gaz, les mitrailleuses, la boue, la pluie: l'enfer. On se bat même dans les cimetières...
Il y a aussi, heureusement quelques moments de joies, les permissions à l'arrière, les petits bonheurs de la soupe chaude, du sommeil dans une écurie et pas dans la boue, des rires avec les camarades, des photos de fiancées qui tournent, des lettres toutes chaudes et douces qui arrivent de l'arrière, des colis qui améliorent un peu l'ordinaire, du vin chaud qu'on peut faire dans l'âtre avec ses hôtes... Mais cela c'est à chaque fois après et avant le front, avant la tranchée et les pluies d'obus, avant les camarades qui tombent un à un, ceux qui perdent un bras, deux jambes, un oeil, la mâchoire ou deux doigts....
Ce livre c'est la guerre, vue des tranchées. Pas de l'arrière, pas de Paris, pas des campagnes (Le Grand Troupeau de Giono), pas des canons, pas d'un cheval ni d'un avion mais à hauteur d'homme, à hauteur de biffin, juste au ras du sol, en tentant d'éviter les schrapnells. le style est très sobre, proche du langage oral souvent mais aussi poétique parfois, toujours soucieux du réel et du détail important, jamais lyrique ou épique. Où serait le besoin d'en rajouter quand la véritable horreur, la simple description de ce qui s'est passé suffit. Car l'auteur a vécu ce qu'il écrit. Il est dans son récit, il raconte sa guerre. Il était soldat.
Aussi son roman est-il en grande partie autobiographique, ce qui n'enlève rien au talent d'écrivain qu'il lui fallut pour réussir, un an à peine après la fin de la guerre à publier ce récit, déjà distancié, sans haine de l'allemand, sans rancune envers chefs, anglais, politiciens. C'est la force de ce livre que de n'être pas à charge. Un seul message: la guerre est horrible, la vie est belle simple et en paix et à nous de nous en rendre compte sans avoir besoin de planter tant de croix de bois dans les champs et sur les bords des chemins.
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1)J'ai lu ce livre au seuil de l'adolescence. 2)Il faisait partie de la bibliothèque paternelle. 3)C'est un beau livre ,vrai et humaniste.
Trois raisons de le mettre au Panthéon de mes livres qui comptent.
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Très beau témoignage romancé de la 1ère guerre mondiale vue par les Français.

Bien écrit, se lit avec plaisir et aisance.

Il a été comparé à quelques autres de la même veine : ceux de 14 de Maurice Genevois, à l'ouest... d'Erich Remarque (côté allemand). J'ajouterai un dernier qui ne me semble pas avoir été cité dernièrement : La peur, de Gabriel Chevallier.

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Ferveur d'une jeunesse qui se perdra aux croix de bois de ces bosquets de vies dévastées au nom de convictions politique de quelques uns.

Générations d'une société sacrifiée à l'autel de la politique et de la mégalomanie de certains.

Pages d'hommages vibrants à des réalités humaines dépassées par ces forces destructrices voulant bâtir un monde nouveau, une société de progrès et de bonheur pour tous.

Ouvrage à ne pas se laisser perdre dans l'obscurité des rayons de bibliothéques.
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