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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Carina vit seule à Paris, où, entre des boulots alimentaires, elle tente de terminer son premier roman. Elle ne voit plus que très rarement son père, qui l'a élevée seul avec ses frères et dont elle est "la fille préférée".
Un jour, il lui annonce qu'il quitte la France pour le Maroc afin de couler une douce retraite à Marrakech. Peu après son installation, il se convertit à l'Islam et épouse une jeune marocaine, de l'âge de sa fille. "Pour la forme", dit-il, puisque les relations sexuelles hors mariage sont illégales au royaume chérifien. Plus tard, il annoncera qu'il déshérite la fratrie au profit de sa jeune épouse...

"Tempêtes et brouillards". Quand on termine la lecture du roman, on comprend mieux le titre : les tempêtes que soulève la suite d'événements dans le cerveau de Carina ; les brouillards autour de ses sentiments, envers son père et un peu envers Oren, son nouveau compagnon, qu'elle ne parvient pas à dissoudre totalement. Mais le titre aurait tout autant pu être "Amours et colères"...
Les personnages sont très réalistes, à peine caricaturés. Et pour cause ! L'intrigue s'inspire manifestement du vécu de l'autrice... le père violent, et même un peu plus, pour le bien de ses enfants évidemment... La mère qui a fui - on peut deviner pourquoi - mais reste très présente dans l'esprit de sa fille. Carina elle-même, qui sent resurgir un passé qu'elle avait en partie occulté.
L'écriture est directe, crue, parfois violente, à l'image des sentiments de la narratrice. On sent que Caroline Dorka-Fenech s'est efforcée d'adapter le langage, et surtout le rythme, du récit aux émotions qu'elle veut faire passer. C'est ce qui fait la force du roman : l'intrigue réserve peu de surprises, mais le lecteur peut vivre les événements avec Carina, dans la peau de Carina.
Un très bon roman !
Lien : http://michelgiraud.fr/2023/..
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"Mon père, m'aimait-il? Lui qui martelait qu'il m'avait protégée, moi la petite dernière, la chérie, qu'il s'était sacrifié à cause de moi. M'aimait-t'il?
Et moi, aimais-je mon père? " -p 113

Carina ne comprend pas . Son père est rentré au Maroc . Il est à la retraite, est en rémission de son cancer et a décidé de rentrer dans le pays qui l'a vu naitre. Lorsqu'à peine sur place, il lui annonce qu'il va épouser une marocaine du même âge qu'elle , elle s'insurge puis que pour pouvoir se marier avec elle il va sa convertir à l'islam, elle s'offusque. Et puis survient le jour où il leur annonce que tous ses biens ,à présent au Maroc, reviendront à Asma, son épouse, la colère bouillonne et l'étouffe. Elle coupe les ponts ....
Roman? auto-fiction ? seule Caroline Dorka-Fenech détient la réponse.
Un roman pesant, où semble se jouer un ballet morbide au son de je t'aime moi non plus, je te déteste plus que je ne t'aime, je ne peux pas vivre loin de toi mais je ne vis bien qu'en ton absence... Les faits, les non-dits, les bribes de souvenirs, tout resurgit et la douleur est là qui s'étale devant un lecteur impuissant.
L'écriture de ce roman, surement indispensable à la survie de son auteure, fort belle se révèle parfois absconse, sibylline voir même confuse, elle reflète sans nul doute parfaitement l'état d'esprit de Carina.
Tempêtes un jour , brouillards toujours?

Un grand merci aux éditions De La Martinière pour ce partage en attendant de rencontrer l'auteure dans les locaux de Babelio

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Le nouveau roman de Caroline Dorka-Fenech, nous plonge à nouveau dans l'atmosphère particulière des familles écorchées vives dans la relation parent / enfant. Ici, ce n'est plus le point de vue de la mère, mais celui de la fille ; et ce n'est plus l'enfant qui est fautif, mais le père. Au delà de cette matrice commune, ce nouveau roman n'a rien à voir avec le premier. C'est une confession sur la recherche de soi en tant qu'artiste. le propos est plus personnel, plus authentique, et donc, d'une certaine manière, plus touchant. Je l'ai lu comme un texte sur l'écriture et la recherche du sujet, voire du style. La réécriture permanente d'un deuxième roman au sein de ce premier récit est un témoignage du ciselage douloureux que tout écrivain expérimente sur une oeuvre en préparation.
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Second roman pour adulte de Caroline Dorka-Fenech, Tempêtes et brouillards décrit l'amour et la haine d'une fille pour son père. Des sentiments qu'il faudra que la jeune femme écrivaine décortique pour éteindre la colère qui ne cesse de la brûler, la destruction qui la ronge et tenter le pardon.

Carina est la seule fille d'un père qui a choisi de retourner au Maroc pour y vivre une retraite proche de ses origines. Lorsqu'il annonce qu'il vient de se marier avec Asma, une jeune femme plus jeune qu'elle, son équilibre vacille, envahi par le dégoût et le rejet. Jalousie, rivalité ou passé trop lourd à porter…

La description de son ressentiment va s'étoffer avec la narration qu'elle essaye de construire. Sa relation amoureuse avec Oren s'en trouve bouleversée. Son passé, que l'on découvre maltraité, malmené lorsqu'elle le confronte au vécu que son père lui rapporte, ouvre béant des blessures qui ne se sont jamais fermées.

Caroline Dorka-Fenech, avec sa narratrice, se demande comment transcrire des émotions enfouies, destructrices qu'elle a vécues et dont elle ne peut se défaire car elles gâchent sa vie. Pour s'en libérer, elle fait le pari de convoquer la littérature (Le Roi Lear) et l'Art en général (Yves Klein et sa mono couleur pour « sentir l'âme »).

Carina arrivera-t-elle à se libérer de ces forces destructrices qui la dévorent pour trouver la force du pardon. C'est tout l'objet de ce roman sensible comme la tendresse ambivalente de cette femme pour un père qui ne fut pas que défaillant.

Ce long chemin, Caroline Dorka-Fenech l'envisage avec un style haché. La douleur, le dégoût et la rancoeur émergent avec puissance des mots choisis. La colère est omniprésente. Pourtant, la pudeur est une constante !

Un roman intense, sensible sur le parcours d'une femme blessée qui choisit de se reconstruire à l'aide de l'art en général, et plus particulièrement la littérature; Un cri pour trouver un souffle de douceur pour soi ! Un pari très réussi.
Lien : https://vagabondageautourdes..
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Le père de Carina part vivre sa retraite au Maroc. Il épouse une jeune femme de l'âge de sa fille et lui lègue tous ses biens au désavantage de ses propres enfants. Carine, "la fille préférée de son père " va voir ressurgir des souvenirs...

Dans ce roman autobiographique, Caroline Dorka-Fenech met en parallèle son histoire à celle du roi Lear , pièce de William Shakespeare. L'écriture est percutante. L'histoire entremêle les racines du père, des souvenirs d'enfance, des discussions entre un père et sa fille, l'écriture d'un roman . A la fin de la lecture, la question du pardon se pose.

Deuxième roman de Caroline Dorka-Fenech, Tempêtes et brouillards est à la hauteur du premier.
La lecture est addictive et il m'a été difficile de lâcher le livre tant par son histoire que par son écriture. Bravo !

Merci à #NetGalleyFrance et aux éditions De La Martinière pour l'acceptation de ma demande de lecture.
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Un roman sur la filiation, l'amour filial est-il obligatoire ?, sur l'héritage. Faut-il pardonner à tout prix? Tout doucement, dans ce roman, on avance et on apprend sur ce père qui a élevé seul ses 3 enfants. Carina était sa préférée pourtant.
Un roman sombre comme le titre. Comment accepter ce départ au Maroc, ce mariage et surtout le fait de se convertir à l'islam.
Les liens resteront ils présents?
Un roman de colère, de douleur. Heureusement qu'elle a son amoureux Oren:" Oren croyait en moi, même quand je lui avouais que je n'y parvenais pas, que mon écriture n'aboutissait à rien, que j'étais perdue, enterrée sous des ossements de mots "
C'est difficile de se reconstruire quand une maman s'en va:
"Trois enfants blessés par l'abandon d'une mère qui n'avait pas pris la peine de s'expliquer avant de déserter. Parce qu'un enfant, à ce qu'elle croyait, à ce qu'elle avait dit, un enfant ça pardonne, ça guérit, ça oublie."
Un joli roman, une belle écriture, un roman douloureux.
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« Tempêtes et brouillards sur toi!
Que les incurables blessures de la malediction d'un père
Déchirent tout ton être en tous tes sens »
Ces vers du Roi Lear résonnent de funeste façon dans le coeur de Carina, alors que son père , en la déshéritant fait voler en éclat le socle de leur amour.
Dernière née d'une fratrie de trois, Carina a toujours eu un lien privilégié avec son père. Un père qui les a élevés ses frères et elle après le départ de leur mère. Quant arrivant à l'âge de la retraite il lui annonce qu'il veut partir au Maroc c'est la surprise qui prévaut, mais quand peu après il lui annonce son futur mariage avec une fille d'à peine son âge, ainsi que sa conversion à l'Islam, c'est la consternation. Au delà de la crainte que fait naître cette annonce c'est aussi une forme de jalousie qu'elle réveille. L'aimera t'il toujours? Sera t'elle toujours sa préférée? Autant de question qui viennent la tourmenter mais aussi réveiller des souvenirs enfouis sur ce père pas si parfait.

Après avoir évoqué une mère courage dans Rosa Dolorosa, c'est un père abandonnant qu'elle épingle ici. Roman ou récit autobiographique, difficile de trancher, mais on sent en tout cas que Caroline Dorka Fenech a mis énormément d'elle dans ce nouveau titre. « Est ce que mon père m'aimait? Est ce que je l'aimais? » ce sont les questions profondes qui traversent ce récit très personnel. C'est à la fois le récit d'un desamour, et celui d'une grande souffrance, un récit presque cathartique pour dépasser un traumatisme profond. En mêlant souvenirs intimes et réflexions presque philosophiques, elle livre un texte puissant, très personnel et pourtant à la portée universelle sur les liens filiaux et le rôle de l'écriture.
Je ne peux pas parler de coup de coeur, mais j'ai été bousculée par ce texte dont j'ai beaucoup apprécié l'écriture et la force. A l'image de la citation du roi Lear dont il tire son titre, il est fait de tempêtes intérieures et de colères sourdes, superbement décrites et analysées avec beaucoup d'honnêteté. Mais il a peiné à me sortir du brouillard épais qui entoure la personnalité de ce père et ses secrets, brouillard que j'aurais aimé voir un peu dissipé à la fin de ma lecture.

Un texte choc cependant et un talent d'écriture confirmé
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Un texte étrange et le titre résume bien "tempêtes et brouillard" dans la tête de la narratrice-auteure.
Carina est la fille préférée de la famille. Son père décide d'aller s'installer au Maroc et il va se convertir à l'islam et épouser une jeune femme. Il va aussi surtout déshériter ses enfants.
Le titre du roman est tiré du « Roi Lear » de Shakespeare :
« Tempêtes et brouillards sur toi !
Que les incurables blessures de la malédiction d'un père
Déchirent tout ton être en tous les sens. »
La narratrice va se questionner sur sa relation avec son père. « Est ce que mon père m'aimait? Est ce que je l'aimais? » .
Des souvenirs vont jaillir, des doutes aussi, d'où les tempêtes et les brouillards. Beaucoup de questionnements de la part de cette jeune femme, apprentie écrivaine et qui se cherche et recherche les liens qu'elle a eu avec son père.
Dans ce texte, c'est un père qui décide de se convertir, même si c'est plus pour des questions pratiques, car sa fille ne le sent pas si religieux que cela, c'est plus pour pouvoir épouser sa jeune "amoureuse" marocaine.
Un texte qui m'a laissé un sentiment étrange face à ces questionnements, mais une belle écriture qui m'a incité à aller au bout de ce texte.
J'ai aimé quelques références (textes de Hubert Selby junior et son souhait de récupérer des livres de la bibliothèque familiale ( des beaux livres reliés, et des souvenirs de lecture d'enfance). Elle parle aussi très bien de la vie d'enfance avec ce père, violent, intransigeant et sa mère absente et "me revoilà à nouveau, dans l'appartement familial du seizième étage de la tour qui en compte dix huit au coeur d'une banlieue mal réputée.
Un texte sur les relations père/fille, un thème déjà abordé dans des livres récents, comme le beau "vers la violence" de Blandine Rinkel.
Et très envie de lire "le roi Lear" et de découvrir le premier texte de cette autrice.
#Tempêtesetbrouillards #NetGalleyFrance
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Même si elle est sa « fille préférée », Carina a toujours eu des relations difficiles et conflictuelles avec son père. Arrivée dans la trentaine, elle a toujours du mal à se construire et comprendre qui elle est.
Alors quand ce dernier lui annonce partir vivre au Maroc où il épouse une jeune femme, se convertit à l'Islam et déshérite ses 3 enfants, la colère sourde qui sommeillait en Carina se réveille. Mais qui est vraiment ce père qu'elle pensait connaitre ?
Après son magnifique 1er roman « Rosa Dolorosa », Caroline Dorka-Fenech continue de scruter la filiation mais cette fois, en s'inspirant de son vécu, l'auteure essaie de sonder la relation père/fille dans une sorte de catharsis autant libératrice qu'oppressante.
Avec une écriture à fleur de peau, mélangeant souvenirs et discussions, Caroline Dorka-Fenech donne à réfléchir sur l'amour familiale et la construction de soi une fois adulte mais surtout elle questionne la notion de pardon et l'ouragan de sentiments et d'émotions qui en découle.
Comme une version contemporaine du Roi Lear, ce roman touche, révolte, percute car en tant que lecteur nous ne pouvons, une fois la dernière page tournée, que nous interroger sur nos propres relations avec notre famille.
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L'autrice de Rosa dolorosa signe un second roman exceptionnel qui se dévore en une traite. Avec Tempêtes et Brouillards en librairie depuis janvier, Caroline Dorka-Fenech explore les liens père/fille où des blessures profondément ancrées créent une tempête familiale. Carina est la troisième de la fratrie élevée par son père, aujourd'hui à la retraite. Lorsqu'il décide de partir pour le Maroc, les liens entre le père et la fille deviennent plus houleux et les souvenirs de Carina explosent en elle. Intimiste, ce roman, écrit à la première personne nous plonge dans les pensées de la narratrice qui ne supporte pas le départ de son père, son mariage et enfin le fait qu'il déshérite ses enfants. Mais au-delà des grandes lignes, il y a l'énigme sur laquelle le lecteur se fera lui-même sa propre opinion. L'absence d'une mère, la violence, la recherche de soi... Inspirée de son propre vécu, l'autrice pousse les barrières et se questionne.

Avec une écriture franche et parfois crue, on ressent les émotions de Carina face aux événements et nous faisons face avec elle à ce brouillard qui se dissipe petit à petit.
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