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4,41

sur 5447 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Il arrive parfois qu'une rencontre tant attendue ne se déroule pas comme escompté... l'une des deux parties est peut-être dans un mauvais jour, ou bien les deux ne se comprennent pas à ce moment-là, trop de malentendus, d'impatience... et c'est plutôt déprimant quand ça arrive, surtout quand cette rencontre reste exceptionnelle (celle avec un auteur qu'on adore par exemple).
C'est ce qu'on qui m'est arrivé avec ce roman, mais heureusement, j'aurai tout le loisir de le relire un jour!
Je connais en partie les raisons de cette rencontre ratée, trop longues à expliquer et sans intérêt ici. le résultat est que je ne suis pas parvenue à me lier ni à Raskolnikov ni à Sonia ni aux autres personnages, à part peut-être à Razoumikhine et Dounia, sans doute parce qu'ils étaient les seuls à rester calmes au milieu de ce que j'ai vécu comme une averse de gémissements et de cris de désespoir (mais gardez en tête que ma lecture est restée en surface).
Vu tous les commentaires, les critiques, et le résumé du livre, il n'y a aucun doute qu'il aurait dû me plaire voire me captiver, mais voilà... rencontre ratée je vous dis et j'en suis la première frustrée et pourtant, j'aime beaucoup l'auteur, et je garde un souvenir éblouissant des Frères Karamazov.
Tant pis!



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Voilà une lecture dont je ressors mitigée tellement j'ai eu du mal à en venir à bout de ce pavé... Je sens que je vais faire grincer des dents, tant pis, ce ne sont pas mes dents et je suis ici pour donner mon avis, ce qui n'engage que moi.

Ayant fait, dernièrement, une superbe découverte avec les romans noirs et puisque les critiques dithyrambiques de ce livre le cataloguaient dans les noirs de chez noir et autres thrillers psychologiques, j'ai décidé de franchir le pas et de me pencher sur ce pavé littéraire.

"Crime et châtiment", pour ceux qui reviennent de Mars, c'est une "odyssée" sur le thème du salut par la souffrance.

Le roman dépeint l'assassinat d'une vieille prêteuse sur gage et de sa soeur cadette par Raskolnikov, un ancien étudiant de Saint-Pétersbourg, et de ses conséquences émotionnelles, mentales et physiques sur le meurtrier.

Raskolnikov avait une théorie particulière : selon lui, il existe des êtres supérieurs pour lesquels la notion de mal habituelle ne s'applique pas.

Cette élite est au-dessus des gens inférieurs et si pour atteindre un objectif noble, une de ces personnes se voit obligée de commettre un crime, elle peut le faire et a même le droit de passer outre les lois et les scrupules. Est-ce qu'on accuse Napoléon d'être un criminel ? Que nenni ! On lui élève même des statues.

Et puis, la fin ne justifie pas t-elle les moyens lorsqu'il s'agit d'améliorer la justice sociale ?

Tuer cette vieille usurière afin de lui voler son argent pour faire le bien, selon lui, c'est moralement tolérable. Son plan de bataille foirera puisque, surpris par la soeur de sa victime, il lui donnera aussi l'extrême onction par la hache.

Commettre un crime est une chose, l'assumer en est une autre et Raskolnikov n'assume pas. Il est rongé par les remords et la culpabilité, torturé par des dilemmes moraux et sa raison commence à défaillir, le rendant paranoïaque.

Fièvre, délire, visions, sa plongée dans l'enfer va aller crescendo. Notre homme arrivera même à rejeter sa mère et sa soeur.

L'atmosphère du livre est oppressante, étouffante, dérangeante. Tout cela est représentatif de ce que notre criminel ressent lorsqu'il est bouffé par la culpabilité.

Enfermé dans sa petite chambre, la chaleur plombant la ville, tout cela ne l'aide pas, plongé qu'il est dans son huis-clos lugubre. Il en est de même pour la ville de Saint-Pétersbourg : superbe et cruelle, certaines de ses rues suintant de misère qui grouille dans les taudis.

Ici, nous sommes aux côtés du criminel, on s'attache, non pas à la résolution du crime, mais à la manière dont Raskolnikov va pouvoir vivre avec son crime sur la conscience. Croyez-moi, ça le ronge comme de l'acide, surtout que notre homme a échoué dans son projet de vie.

Comment vous faire part de mon ressenti de lecture ? Pas facile... Parce que je ne sais pas trop où ça a coincé chez moi.

Le "message" du livre m'a bien plu, il m'a parlé, je l'ai compris; les personnages étaient tous bien travaillés, torturés; la misère noire dépeinte Dostoïevski était plus que réaliste et on peut dire qu'il a eu un regard acide sur la société russe de son époque.

Son écriture n'est pas plate mais plutôt frénétique, un peu folle, enflammée, les mots sont puissants, tout est décrit avec force et justesse. Bref, un grand auteur, cet homme.

Malgré tout, j'ai failli très souvent piquer du nez sur les pages durant ma lecture... Arrêtez de faire grincer vos dents, ce n'est pas bon pour l'émail ! de plus, cela me fait râler de ne pas avoir su entrer dans le livre pour l'apprécier, parce qu'il avait tout pour me plaire.

Tenez, les personnages, par exemple... Que du bon : ils sont tous taillés sur mesure, profonds, torturés.

Marmeladov, fonctionnaire désespéré et au chômage, un alcoolo qui en a été réduit à accepter que sa fille Sonia se prostitue afin d'aider sa famille. Marmeladov qui, entre autre, mourra en laissant sa famille dans la misère totale.

Sa fille Sonia, justement, qui a dû vendre son corps et ses charmes pour aider sa famille et qui se dévoue ensuite corps et âme pour notre meurtrier. Magnifique.

Le juge d'instruction, qui utilise des méthodes psychologiques et qui joue avec Raskalnikov au jeu du chat et de la souris. Il est aussi terrible et tout aussi patient que le félin lorsqu'il serre une proie dans ses griffes. Un personnage terrible et bien travaillé.

Svidrigaïlov, qui a sombré dans le côté obscur de la force (représentant la part sombre de Raskolonikov) qui ne trouvera pas la voie de la rédemption; Loujine, un être machiavélique, cruel, bref, un personnage horrible mais superbement bien travaillé, comme tous les autres.

Rien à dire de plus sur les autres personnages, ils tous fascinants, excessifs, outranciers, travaillés. "What'else ?" me direz vous.

"Crime et châtiment" est une oeuvre majeure, phénoménale, dans laquelle l'auteur décrit avec force et justesse ce que peut être la nature humaine dans ce quelle a de plus terrible. C'est une peinture au vitriol de la misère et de la lâcheté, sans parler de la condition humaine.

Malheureusement, je suis passée à côté. Dommage... J'aurais peut-être dû fractionner la lecture de cette oeuvre car je manquais de concentration.

En tout cas, je m'en serais voulue de ne pas vous en parler avec emphase parce que ce n'est pas la faute du livre si je suis passée outre. Tout était bien fait, bien écrit, travaillé, et tout s'emboîtait à la perfection. Il avait tout ce qu'il fallait dans le récit, la psychologie, les personnages, la trame de fond. Voilà pourquoi je lui accorde ses 4 étoiles et que je ne le descend pas en flamme.

Ce n'est pas parce que je l'ai loupé mon rencart avec lui que vous devez passer outre. Je compte revenir vers lui, plus tard, en fractionnant ma lecture.

Lien : http://the-cannibal-lecteur...
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Littérairement intéressant.
Intellectuellement satisfaisant.
Émotionnellement néant !

J'ai une histoire particulière avec ce roman. Je l'ai abandonné deux fois, vers 70 et 100 pages. Mais comme je suis du genre opiniâtre, j'ai décidé de reprendre.
De bout en bout, je serai restée spectatrice des états d'âme de ces personnages qui sont pour moi de véritables mystères. Qu'il s'agisse de Raskolnikov, Marmeladov, Catherine Ivanovna, Svidrigailov, Porphyre Petrovitch, à aucun moment je n'ai compris leurs réactions, leurs personnalités, leurs psychés. Loujine est, pour moi, trop peu exploité. Sonia et la mère de Rodion m'ont fait l'effet de coquilles vides, sans substance. Seul Razoumikhine m'a paru vrai, émouvant, intéressant.
Décidément la culture russe me résiste ; j'y suis peu sensible, malgré moi.

J'ai préféré, et de loin, Humiliés et offensés : roman que je sais bien moins ambitieux mais qui m'aura donné des émotions réelles.
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Dans toutes les listes du genre "les 50 livres à lire avant de mourir", "les 20 livres à lire absolument", "les 30 classiques incontournables", etc se trouve CE livre ... "Grand chef d'oeuvre de la littérature russe", "Premier polar et premier roman noir", "la base", ... Avec toutes ces remarques, pourquoi ne pas foncer ? pour sa taille ? 928 pages tout de même ! Mais les pavés ne m'ont jamais fait peur ! Donc, j'ai foncé !! J'étais à deux doigts de me prendre le mur !! Alors oui, j'ai retrouvé tout ce dont on m'a promis en lisant ce livre ... de la noirceur, des personnages torturés, un crime bien atroce et effectivement "la base" du roman noir. Ce n'est pas tant l'enquête ni l'histoire qui est interessante dans ce livre mais ce qui se passe dans la tête de notre assassin après avoir commis son crime ! Son salut, sa rédemption et la recherche d'apaisement de son âme ... L'acceptation ! Accepter qui il est, accepter ce qu'il a fait et pouvoir continuer à vivre ... Dostoïevski l'a parfaitement compris et nous dépeint la noirceur de l'âme humaine à merveilles à travers son personnage ! Les combats intérieurs entre l'être et l'esprit qui l'occupe ... Chaque être humain possède ses propres combats. Il est donc impossible de ne pas s'intéresser à cette bataille frénétique de Raskolnikov avec lui-même !! Toutefois, (je ne sais pas pourquoi) la plume de l'auteur ne m'atteint pas ! je ne ressens aucune émotion ... C'est long, c'est froid ... Un ami me dit : " C'est long ? pourtant dans Notre-Dame de Paris, Victor Hugo te fait une description des toits de Paris pendant au moins 300 pages et ça ne t'a pas dérangé ??? " C'est vrai ! c'est très long mais je ressens de l'émotion dans ces descriptions infernales qui n'en finissent plus ! c'est chaud, ça m'englobe d'un bien-être et puis zut ... c'est Victor Hugo quoi !!! Y a de l'amour, y a énormément de chaleur, y a du respect, y a de la bonté, y a de l'humanité dans sa plume ... Tout ça m'enrobe et me fait me sentir bien !!! Doit-on toujours trouver une explication et les mots qui l'accompagnent pour expliquer pourquoi on ressent de l'émotion ou pas ???
Bref, je vais arrêter de comparer ces deux hommes qui sont incomparables !!! mais ne me demandez pas pourquoi je ne mets pas 5 étoiles à ce roman !! C'est biologique, psychologique, ça se passe dans le ventre et je n'ai pas les mots pour l'expliquer !
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Je n'avais lu que le Joueur de cet auteur, et il y a longtemps. Avec Crime et Châtiment, c'est une véritable découverte, un attachement au personnage principal, un antihéros, Raskolnikov qui s'est mis en tête de tuer une vieille usurière exécrable pour lui prendre son argent. Sera-t-il capable ou non de commettre ce crime ? Si oui, aura-t-il la force de le porter en silence ?

Autour de ce jeune homme attachant quoiqu'antipathique, on trouve Razoumikhine, un garçon dévoué à cet ami pourtant peu aimable, quelqu'un d généreux et de spontané ; sa soeur et sa mère, venues à Pétersbourg pour voir Raskolnikov après cinq ans ; une jeune prostituée, Sonia, qui se vend pour aider son père, sa belle-mère et les enfants de celle-ci.


La folie de Raskolnikov tient à la théorie qu'il a développée et qu'il veut tenter d'appliquer en se donnant le « droit de tuer »

« Je crois seulement que le fond de ma pensée est juste. Elle consiste à affirmer que les hommes peuvent être divisés en général, selon l'ordre de la nature même, en deux catégories : l'une inférieure (individus ordinaires) ou encore le troupeau dont la seule fonction consiste à reproduire des êtres semblables à eux, et les autres, les vrais hommes, qui jouissent du don de faire résonner dans leur milieu des mots nouveaux. » (p. 277)

Il justifie ainsi la possibilité du crime pour certains hommes.


Pris dans la conscience de Raskolnikov, on ne peut pas tenir le livre fermé longtemps. C'est superbement mené, écrit, un chef d'oeuvre, un classique. Raskolnikov est devenu un héros pour moi.
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Monument de la littérature russe écrit par Fiodor Dostoïevski, Crime et châtiment est surtout un roman psychologique où le protagoniste, Raskolnikov, est torturé par ses craintes et ses doutes après avoir commis un double assassinat. Délirant, paranoïaque, il oscille entre la volonté de se livrer et celle de fuir avant d'être démasqué.

Je suppose que si ce livre est devenu un classique, c'est davantage pour la psychologie de ses personnages que pour sa qualité littéraire, parce que je la cherche encore, et pourtant le style n'est pas l'élément sur lequel je m'attarde le plus dans mes lectures.

Là, cependant, je n'ai pas pu faire autrement. Bon sang que c'est bavard ! Les personnages parlent, parlent, parlent, quand ils ne digressent pas. C'est simple, il y a une bonne page en trop par paragraphe. le récit pourrait être dix fois plus court si les discours et les protagonistes ne tournaient pas en rond.

Pire encore, ces interminables logorrhées nuisent à la réelle qualité de l'histoire. Tout dans les dialogues est exagéré, voire caricatural, ce qui offre un contraste malvenu avec le côté dramatique de l'oeuvre. L'emphase avec laquelle les intervenants s'expriment donne davantage envie de rire de leur ridicule que de les prendre au sérieux.

En fait, j'ai eu l'impression de lire une pièce de théâtre bien plus qu'un roman. Les protagonistes entrent les uns chez les autres comme dans un moulin, et on change de décor en l'espace de quelques lignes entre deux conversations. Ajoutons à cela que les noms varient parfois d'une page à l'autre, et il m'arrivait parfois d'oublier qui était qui et où les scènes se déroulaient.

C'est dommage, parce que Raskolnikov est vraiment un personnage intéressant. J'ai mis du temps à le cerner, et il demeure extrêmement antipathique jusqu'au bout, malgré quoi il m'a un peu rappelé Julien Sorel, avec son ambition et ses fréquentes références à Napoléon.

L'assassinat qu'il perpètre n'est pas une fin, c'est un moyen, celui de s'élever, de se prouver qu'il fait partie de ces gens qu'il considère comme extraordinaires, et pour qui donner la mort n'est qu'un pas vers un dessein plus grand. Seulement, Raskolnikov n'est pas Napoléon. C'est un étudiant vaniteux qui, une fois la limite franchie, n'est pas tant écrasé par la culpabilité que par la crainte d'être pris, crainte qui le renvoie à sa condition misérable.

J'ai sincèrement apprécié cet aspect-là du récit, ainsi que les conflits intérieurs de quelques autres personnages, comme Svidrigaïlov, mais cela ne suffit malheureusement pas à me faire oublier le verbiage vraiment rébarbatif à mon goût. Si vous aimez les histoires où tout le monde passe son temps à soliloquer, vous allez apprécier ce livre ; dans le cas contraire, vous risquez fort de grincer des dents.
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« Crime et Châtiment » de Fiodor Dostoïevski est une oeuvre littéraire qui peut laisser les lecteurs profondément insatisfaits en raison de son personnage principal, Rodion Romanovitch Raskolnikov. Dostoïevski nous présente un protagoniste arrogant, détestable et déconnecté de la réalité, ce qui peut rendre la lecture exaspérante dès le début.

Raskolnikov, âgé de 23 ans, est un ancien étudiant, aussi pauvre que paresseux à mon sens. Il a délaissé ses études non par manque d'argent, mais plutôt par une étrange combinaison de paresse et de manque de motivation, si je puis me permettre cette observation. Il réside dans un quartier pittoresque de Saint-Pétersbourg, où la pauvreté est une vieille amie. Cependant, au lieu de chercher à échapper à cette situation, il préfère s'isoler du monde extérieur. Curieusement, malgré son penchant pour la solitude, il compte parmi ses relations quelques âmes charitables, bien que les raisons de leur amitié restent mystérieuses à mon sens.

Alors que ses finances atteignent un niveau critique, Raskolnikov a une révélation aussi radicale qu'illuminante : le meurtre pourrait être la solution à ses problèmes. Il avait depuis un certain temps envisagé d'éliminer « la vieille », une voisine usurière dont la richesse semblait être une insulte à sa propre misère. Malheureusement, l'exécution de son plan est, comment dire, un peu chaotique, et se solde par un double homicide. Les remords et la culpabilité s'ensuivent, naturellement. Il en vient à la conclusion que le pardon est hors de portée, et que son rêve de grandeur restera, hélas, irréalisé. Évidemment, dans son esprit de mégalomane, il est clair que la faute incombe aux autres, pas à lui.

J'ai trouvé ce protagoniste, Raskolnikov, détestable du début à la fin du roman, ce qui m'a rendu la lecture difficile. Cependant, j'ai aussi trouvé que c'est précisément cette complexité et cette ambivalence qui en font un personnage si fascinant. Son meurtre brutal, suivi de remords et de culpabilité, soulève des questions sur la nature de la rédemption et de la moralité.

Les passages consacrés à Dounia, Sonia et Razoumikhine offrent une bouffée d'air frais dans l'histoire. Ces personnages sont bien plus sympathiques et moralement droits que Raskolnikov, créant un contraste frappant.

Le roman présente une galerie de personnages remarquablement bien développés, chacun étant à la fois détestable ou adorable à sa manière. Dostoïevski explore divers thèmes sociaux et moraux, créant ainsi une critique puissante de la Russie des années 1850 et 1860.

Cependant, le roman peut également sembler excessivement complexe, avec des passages philosophiques et moraux qui peuvent être déroutants. le rythme est lent, ce qui n'aide pas à l'appréciation de l'histoire.

En fin de compte, « Crime et Châtiment » est un roman difficile à apprécier en raison de son protagoniste irritant et de sa complexité, et il peut laisser un goût amer à certains lecteurs dont je fais partie. Pourtant, il offre une plongée profonde dans l'âme humaine, un voyage intense qui confronte le lecteur à des questions complexes sur la culpabilité, la rédemption et la moralité. Une lecture inoubliable pour ceux qui cherchent à explorer les coins les plus sombres de l'âme humaine.
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J'ai découvert ce que le mot "Littérature" voulait dire. Dostoïevski manie des mots exigeants avec une habileté et une maîtrise parfaite qui procure une lecture extrêmement plaisante et j'ai senti rapidement que je touchais peut-être à un sommet de l'écriture.
L'histoire nous fait vivre les différentes phases de l'esprit de Raskolnikov après son crime. Il passe par le mal-être, la médiocrité, la fuite puis la colère, l'orgueil presque la rédemption, mais jamais par la culpabilité. Se basant sur sa théorie des êtres exceptionnels, qui par leur destin, sont placés au dessus des lois, il gamberge et modifie son comportement tout au long du chemin qui le mène à son châtiment.
Roman psychologique sur la nature humaine, "Crime et châtiment" se doit d'être lu pour la qualité de sa plume, mais le manque de péripéties et la lenteur des évènements, m'empêche de l'élever au rang de chef d'oeuvre.
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Il fallait bien qu'un jour je m'attaque à ce monument.

C'est un étouffant huis-clos dans les quartiers et immeubles populaires de St Petersbourg.
A l'heure de la psychiatrie naissante, on suit progressivement et intimement la psychologie de Raskolnikov. Un étudiant miséreux, intelligent, vaniteux, fier, à l'amour propre surdimensionné. Un misanthrope ultime.
Un « génie » qui élabore une théorie: l'homme peut et doit s'affranchir des lois pour mieux accomplir de grands desseins.
Raskolnikov voit dans le meurtre d'une affreuse usurière le moyen de mettre en pratique sa théorie.
« c'était là, dans son coin, dans cette armoire terrible que tout ça mûrissait depuis déjà plus d'un mois, et il marcha donc au hasard… ».
Le passage à l'acte n'est pas aisé, et une fois exécuté, Raskolnikov sera-t-il à la hauteur de ses espérances, un grand homme, au-dessus du commun des mortels?
Mais le génie se pose trop de questions; sans se l'admettre, il a des remords persistants qui le rendent fou.
L'humilité est absente chez Raskolnikov. Alors quelle suite donner après son crime: le suicide ou la rédemption par le bagne? le suicide est lâche, la rédemption inutile. le dilemme est permanent et pesant.
“L'homme est une ordure” est le leitmotiv de Raskolnikov.
Il choisit, sans cesse torturé, le bagne et ses souffrances qui lui offrent finalement la résurrection, et Sonia une nouvelle vie.

J'ai aimé la description intemporelle de la société du XIXème siècle, à Saint Petersbourg, où la pauvreté avoisine la misère, où les idées nouvelles fleurissent (individualisme, athéisme, la place de la femme…), où l'argent tient déjà toute sa place dévastatrice (ex: l'enrichissement rapide, telle est la tendance du temps; la théorie du ruissellement énoncée par Louchine).

Pour être honnête cependant, moi aussi j'ai souffert. Cette lecture est éprouvante. A dessein?
Le style est rendu lourd et haché, non par le vocabulaire mais par le rythme et la structure des phrases.
Les dialogues sont confus et pas toujours faciles à interpréter surtout lors des phases - nombreuses - introspectives ou de délires.
L'intrigue en elle-même est somme toute banale. Un meurtre. L'assassin va-t-il se faire prendre, d'une manière ou d'une autre?
Tout est dans les raisonnements et les psychologies des personnages -principalement Raskolnikov et Svidrigaïlov - par trop souvent rendus complexes.
“La vérité vient à force de mentir”, où l'on pousse la règle algébrique moins par moins égale plus, comme une règle de comportement généralisée des protagonistes.
On ne lit plus, on calcule.

C'est avec soulagement que l'on arrive à l'épilogue. J'ai l'habitude de dire qu'une lecture m'a apporté du plaisir. Il n'y en a eu aucun. Je l'ai ressentie tant sur la forme que sur le fond, comme une lourde épreuve.
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Crime et châtiment / Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski.
Rodion Romanovitch Raskolnikov est un ancien étudiant en droit âgé de 23 ans, oppressé par sa pauvreté et endetté. C'est un bel homme que les femmes regardent. Par manque d'argent, il a dû abandonner ses études et vit dans un quartier mal famé de Saint-Pétersbourg. Rongé par la pauvreté, il s'isole du reste du monde. Il souffre de voir sa mère trimer dans un salon de coiffure et ne supporte plus l'injustice de cette vie.
Après avoir vendu son dernier bien, la montre de son père, à une usurière, une idée lui vient à l'esprit : un meurtre est-il moralement tolérable s'il conduit à une amélioration de la condition humaine ? Il a décidé d'assassiner l'usurière depuis quelque temps. le crime qu'il veut commettre n'est que justice envers les hommes en général et les pauvres qui se sont fait abusés en particulier. Il se situe au-delà du bien et du mal. Mais son plan ne se déroule pas comme prévu et il commet un double meurtre.
Pris de remords et de culpabilité, il se rend compte qu'il ne peut être pardonné et qu'il ne sera jamais un grand homme, comme il l'espère tant. Raskolnikov passe du crime au châtiment.
Après être tombé malade et être resté au lit, torturé par son geste criminel, cloué par la fièvre, pendant plusieurs jours, Raskolnikov s'imagine que tous ceux qu'il rencontre le suspectent du meurtre ; la conscience de son crime le rend presque fou. Mais il rencontre Sonia Semionovna, une jeune prostituée dont il tombe amoureux. Dostoïevski utilise cette relation comme une allégorie de l'amour de Dieu pour l'humanité déchue et du pouvoir de rédemption de l'amour. Mais Raskolnikov n'est racheté que par l'aveu du meurtre et la déportation en Sibérie.
Au-delà de l'histoire proprement dite de Raskolnikov, ce roman complexe et riche aborde de nombreux thème tels que la charité, la famille, la religion, l'alcoolisme, le remord et en définitive la recherche identitaire. Raskolnikov pense qu'il peut exécuter un acte ignoble si cela peut paradoxalement l'amener à faire le bien. le véritable châtiment qu'il subit est le tourment, la douleur psychologique qui suit son acte, un tourment qui conduit à une paranoïa, car il est incapable de supporter ce qu'il a fait. L'analyse extrêmement détaillée que fait l'auteur de l'évolution de l'état émotionnel, mental, physique et socio-économique de Raskolnikov est en tout point remarquable.
Crime et Châtiment, pour moi, est un grand roman dont la lecture est rendue difficile d'abord par le nombre important de personnages aux noms prénoms et surnoms difficile à retenir, et puis par l'emploi de diminutifs variables de ces noms. Il est utile de noter tous les noms, prénoms et diminutifs sur une fiche : cela facilite la lecture. Malgré tout, j'ai eu du mal à venir à bout de cette lecture.
Publié en 1867, ce roman est considéré comme l'archétype du roman psychologique et une des grandes oeuvres de la littérature.


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