AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,85

sur 104 notes
5
4 avis
4
10 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  


Le narrateur se souvient de l'été de ses onze ans lorsqu'il fut envoyé chez un parent et comment il devint malgré lui un Petit Héros.

Tout est merveilleusement raconté à hauteur d'enfant. Les jardins et la campagne environnant le château, les fêtes qui se succèdent sans discontinuer, sa relation avec une dame blonde qui aime se jouer de lui, et surtout la découverte de l'amour pour une femme.

Une courte nouvelle magnifique qui analyse parfaitement les sentiments naissant mais surtout les tourments de l'enfance.


Commenter  J’apprécie          413
Nouvelle écrite alors qu'il est arrêté, le Petit Héros de Dostoïevski est l'histoire d'un petit garçon de 12 ans qui s'éprend d'une femme mariée.

A travers le regard de ce petit garçon, le narrateur dresse un portrait sans conscession et impitoyable de la société bourgeoise de la Russie du 19ème. Tous élégants et à la mode, j'en retient surtout le portrait du mari de la belle, d'une précision et d'une vérité chirurgicale sur l'orgueil. Ce mari qui a des idées sur tout mais surtout des idées et qui, à cause de cette très haute opinion qu'il a de lui, décrète qu'il n'y a d'autre opinion que la sienne qui a le droit de cité. Bien entendu ce mari pompeux ne se remet jamais en question, parce que se poser trop de question, ça fait mal à la tête. le génie de Dostoïevski c'est qu'il le dit avec une élégance qui se fait couperet tranchant avec ce qui semble la distance scientifique nécessaire au romancier pour décrire les caractères : et c'est tellement incisif et brillament dit que plus d'un auteur (ou pas) pourrait le jalouser même à plus d'un siècle d'écart.
Au-delà de ces quelques pages, à travers son personnage, l'auteur semble dire les faux semblants, hypocrisies et malheurs bien connus de ces sociétés dont peu osent parler.

En elle-même je ne dirai pas que la nouvelle est un chef-d'oeuvre mais on y voit le sens de l'observation aïgue et le cynisme de Dostoïevski. Une écriture que j'ai eu plaisir à retrouver !


Challenge solidaire 2019
Commenter  J’apprécie          300
Les tout premiers émois amoureux d'un tout jeune homme, servi par une écriture toute en nuance, toute en sensualité, toute en finesse...
Une très jolie lecture, courte, mais où l'on a bien le temps de savourer les descriptions de la campagne, de la haute société Russe, et de la naissance ce sentiment amoureux si tendrement troublant pour ce jeune garçon.
Commenter  J’apprécie          210
Récit d'un passage à l'âge adulte, avec les premiers émois d'un garçon de 11 ans pour une femme mariée. Ce court texte me fait renouer (car cela fait longtemps que je n'avais rien lu de l'auteur) avec un Dostoïevski plus "lumineux", comparé à ses autres oeuvres, Crime et Châtiment, Le joueur ou Souvenirs de la maison des morts en premier lieu. Une belle lecture. Beaucoup aimé le portrait de M. M****.
Commenter  J’apprécie          210
La force de Dostoïevski se donne presque autant à voir dans cette nouvelle que dans ses grands romans. Cette force c'est celle d'un explorateur des sentiments, et peut-être même de l'âme. Que son voyage l'entraîne dans les lointaines et profondes contrées de l'esprit d'un assassin, dans les passionnelles et labyrinthiques relations familiales ou plus simplement à se laisser porter sur les vagues des premiers émois amoureux, c'est toujours un voyage qui promet la découverte d'une merveille.
Commenter  J’apprécie          90
Récit d'un épisode charmant de l'adolescence, découverte de la femme, de ses charmes et de ses complexités, de l'attirance, du premier baiser. le beau monde est vu de ce regard encore innocent. Par ce dispositif, Dostoïevski fait exister tout un hors-texte où ont été déplacés des éléments fondamentaux de l'intrigue, notamment ceux qui concernent la jeune femme mariée. Que ce soit par pudeur ou justement pour donner une plus grande puissance rhétorique à la tragédie que le lecteur va reconstituer de lui-même entre les lignes (dans Les Pauvres Gens, il lisait entre les lettres). Ici, un peu à la manière de la description objective naturaliste, les mouvements et moues des personnages, non expliqués, amènent le lecteur à penser les péripéties qui les ont motivés, les tourments qui bouillonnent sous la coquille. Exposer les chagrins ordinaires, par exemple ceux d'une femme déçue en amour, a quelque chose de banal et de mélodramatique. Les esquisser par petits indices qui débordent çà et là de la bienséance mondaine, que le jeune garçon aperçoit, pressent mais ne peut interpréter, a quelque chose de l'effet impressionniste, et donne beaucoup plus de majesté à cette femme qu'on préserve de l'exposition publique. C'est la mauvaise interprétation qui rend l'adolescent impulsif et romantique. Et en même temps, n'est-ce pas ce petit grain de folle liberté qui a plus d'importance que ces jeux d'adultes aux règles absurdes ? L'adolescent est un révolté dans l'âme. Et le jeune garçon, en montant à cheval, a des airs de prince de conte partant au galop pour changer son monde et en devenir le héros. La voix du conteur est double : voix de l'enfant et voix discrète du recul de l'homme qu'il est devenu, et qui désormais comprend. L'événement dans toute sa gravité d'adolescent est ainsi regardé avec un oeil amusé, attendri et nostalgique.
Lien : https://leluronum.art.blog/2..
Commenter  J’apprécie          82
Les premières amours sont souvent les plus passionnées. La plupart du temps, c'est au début de l'adolescence qu'elles se produisent et avec viennent la découverte. Dans la littérature, nombreuses sont les oeuvres relatant cette étape importante dans nos vies. Dostoyevsky ne fait pas exception.

Il écrivit en 1857 dans « les Annales de la Patrie », sous le nom russe « Маленький герой », la nouvelle « le Petit Héros ». Il semblerait que ce récit fut rédigé lors de son incarcération en prison. Il est disponible chez Gallimard (1969, 38 pages, traduction par Gustave Aucouturier) ou aux éditions Actes Sud (2000, 69 pages, traduction par André Markowicz).

Dans ce récit, la plume de Dostoyevsky se veut très facile à lire. Peut-être son séjour en prison, pour complot politique, lui donne l'envie d'apaiser son écriture avec quelque chose d'un peu plus positif et de léger? C'est frappant, ce changement de ton, comme si nous surprenons l'auteur à rêver de jours heureux à la campagne. le thème de l'amour est sous l'oeil d'un adolescent, ce qui apporte une note un peu naïve à la trame.

Les personnages sont forts et démontrent bien le vécu d'un jeune homme. Il y a cette impression d'être persécuté et de tenter de se démarquer. Les femmes jouent les rôles de bourreaux, mais aussi de tendresse et d'émotivité. Malgré que le narrateur soit de sexe masculin, ce sont les dames qui sont mises à l'honneur. Il décrit merveilleusement bien les sentiments nouveaux au balbutiement de la vie.

Non seulement la plume se veut joyeuse, mais la campagne y est présentée de manière sublime. Les décors et l'ambiance sont assez atypiques chez lui. Contrairement à sa façon obscure et philosophe, il laisse place ici à l'émotion, tout simplement. La chute est, quant à elle, attendrissante.

Décidément, une oeuvre complètement à part dans le registre de Dostoyevsky. Probablement trop, justement. Nous le sentons carrément à l'opposé de ce qu'il nous a habitués de lire. Évidemment, son emprisonnement y est pour quelque chose. Pour ceux qui apprécient sa plume sombre, cette nouvelle n'est peut-être pas pour vous. Si vous ne connaissez pas l'auteur, ne vous fiez pas à l'ambiance de celle-ci pour ses autres récits.

Finalement,

Une nouvelle complètement à part dans le registre de Dostoïeveskï. Un positivisme et une légèreté qui nous surprend venant de lui. 8 sur 10

On aime : le thème de l'amour naissant, le récit, les personnages, la chute

On n'aime pas : La plume atypique de l'auteur
Lien : http://www.sergeleonard.net/..
Commenter  J’apprécie          70
Une nouvelle claire, lumineuse écrite au bagne, un rayon de soleil auto-administré dans un esprit habituellement et habitué aux distorsions sombres...
Si on trouve rarement de la lumière tranchante dans la suite de l'oeuvre de Dostoïevski, on retrouve sa patte dans un certaine description de l'emportement des sentiments du jeune héros et de quelques protagonistes... La folie, les larmes, la rage, la gêne, le mépris, la volonté de prouver sa valeur, se justifier d'être... Oui, on le trouve aussi ici en germe, sur fond aux teintes plus douces que jamais ailleurs dans (ce que je connais) du travail de D.
Commenter  J’apprécie          60
Le petit héros, dont on ne sait pas le nom, a onze ans. Il est envoyé pour le mois de juillet chez un parent, qui reçoit une très nombreuse compagnie d'invités, lesquels vont et viennent, et passent leur temps en fêtes, en promenades, en représentations théâtrales. Timide mais fasciné par les dames, le jeune garçon découvre, sans savoir vraiment ce qui l'agite, ce sentiment contradictoire, exaltant et source de honte, l'amour. Une jolie nouvelle, assez courte, et encore une fois le point de vue d'un enfant, dont les impressions sont troublantes et profondes.
Les portraits et descriptions des personnages font tout le sel de ce texte, avec cette charge féroce contre les hommes "modernes" et oisifs, dont on se demande avec curiosité qui a bien pu en être le modèle original, tant Dostoïevski déploie de verve à leur encontre.
Commenter  J’apprécie          50
Un jeune garçon de 11 ans se retrouve chez des proches pour passer l'été. Il découvre et décrit les personnes qu'il croise, les femmes surtout, en s'interrogeant sur leurs actes et leurs réactions, sans toujours les comprendre. En revanche, il comprend une chose : il tombe amoureux d'une femme mariée.

Cette nouvelle retranscrit les réflexions du jeune homme, les caractères de son entourage et ses atermoiements, avec une grande fluidité (merci à Markowicz pour sa superbe traduction). On s'attache vite à ce "petit héros" qui exprime ses émotions et tente de trouver sa place au milieu de ce monde d'adultes.

Cette nouvelle, publiée pour la première en 1857, a été écrite, nous apprend la quatrième de couverture, en 1849 alors que Dostoievsky était (déjà) emprisonné pour complot (il avait alors 28 ans). Aucun doute, il avait déjà du talent.



Commenter  J’apprécie          20


Lecteurs (318) Voir plus



Quiz Voir plus

Crime et Châtiment

Qui est le meurtrier ?

Raskolnikov
Raspoutine
Raton-Laveur
Razoumikhine

9 questions
195 lecteurs ont répondu
Thème : Crime et Châtiment de Fiodor DostoïevskiCréer un quiz sur ce livre

{* *}