AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Les Frères Karamazov (389)

...il n’y a pas pour l’homme, demeuré libre, de souci plus constant, plus cuisant que de chercher un être devant qui s’incliner. Mais il ne veut s’incliner que devant une force incontestée, que tous les humains respectent par un consentement universel. Ces pauvres créatures se tourmentent à chercher un culte qui réunisse non seulement quelques fidèles, mais dans lequel tous ensemble communient, unis par la même foi. Ce besoin de la communauté dans l’adoration est le principal tourment de chaque individu et de l’humanité tout entière, depuis le commencement des siècles. C’est pour réaliser ce rêve qu’on s’est exterminé par le glaive. Les peuples ont forgé des dieux et se sont défiés les uns les autres : « Quittez vos dieux, adorez les nôtres ; sinon, malheur à vous et à vos dieux ! » Et il en sera ainsi jusqu’à la fin du monde, même lorsque les dieux auront disparu ; on se prosternera devant les idoles. Tu n’ignorais pas, tu ne pouvais pas ignorer ce secret fondamental de la nature humaine, et pourtant tu as repoussé l’unique drapeau infaillible qu’on t’offrait et qui aurait courbé sans conteste tous les hommes devant toi, le drapeau du pain terrestre ; tu l’as repoussé au nom du pain céleste et de la liberté !
Commenter  J’apprécie          120
Il n'y a rien de plus séduisant pour l'homme que le libre arbitre, mais aussi rien de plus douloureux.
Commenter  J’apprécie          120
La vue d'un père indigne, surtout comparé à ceux des autres enfants, ses condisciples, inspire malgré lui à un jeune homme des questions douloureuses. On lui répond banalement : "C'est lui qui t'a engendré, tu es son sang, tu dois donc l'aimer". De plus en plus surpris le jeune homme se demande malgré lui : "Est-ce qu'il m'aimait, lorsqu'il m'a engendré ? Il ne me connaissait pas, il ignorait même mon sexe, à cette minute de passion, où il était peut-être échauffé par le vin, et il ne m'a transmis qu'un penchant pour la boisson ; voilà tout ses bienfaits... Pourquoi dois-je l'aimer ; pour le seul fait de m'avoir engendré, lui qui ne m'a jamais aimé ? "
Commenter  J’apprécie          121
Il n’y a pas de souci plus constant et plus douloureux pour l’homme laissé libre, que de chercher au plus tôt un objet de vénération. Mais l’homme veut s’incliner devant ce qui est incontestable, devant ce qui réunit tous les humains dans un commun respect, car l’effort de ces lamentables créatures consiste à chercher non l’objet d’un culte particulier à moi ou à un autre, mais un être en qui tous croient, devant qui tous s’inclinent également. Ce besoin de l’universalité dans l’adoration est le principal tourment de l’homme individuel aussi bien que de l’humanité tout entière depuis le commencement des siècles. C’est pour réaliser cette adoration universelle qu’ils se sont exterminés par le glaive. Ils ont créé des dieux et ils se sont dit les uns aux autres : « Abandonnez vos dieux et venez adorer les nôtres, sinon mort à vous et à vos dieux ! » Et il en sera ainsi jusqu’à la fin du monde, et lorsque les dieux auront disparu de la terre, ce sera la même chose : l’humanité se prosternera devant des idoles.
Commenter  J’apprécie          110
Messieurs les jurés, nous allons le condamner et il se dira : "ces gens ne se sont pas souciés de mon destin, ils n'ont rien fait pour m'élever, m'instruire, pour faire de moi un homme. Ces gens n'ont pas apaisé ma faim ni étanché ma soif, ils ne m'ont pas visité, nu, dans ma prison, et ce sont eux qui m'envoie au bagne. Nous sommes quittes, je ne leur doit plus rien, ni à personne, aux siècles des siècles. Ils sont méchants et je serai méchant. Ils sont cruels, et je serai cruel". Voilà ce qu'il dira, messieurs les jurés ! Et je vous le jure : en le déclarant coupable, vous ne ferez que le soulager, vous allégerez sa conscience, il maudira le sang qu'il a versé au lieu de le regretter. Du même coup, vous détruirez en lui l'homme qu'il peut encore devenir, car toute sa vie, il demeurera méchant et aveugle. Mais voulez-vous lui infliger un châtiment terrible, redoutable, le plus horrible châtiment qu'on puisse imaginer, cela tout en le sauvant et en faisant renaître à jamais son âme ? S'il en est ainsi, accablez-le de votre clémence ! Vous verrez, vous entendrez son âme tressaillir et être saisie d'horreur : est-ce à moi de bénéficier de cette clémence, est-ce pour moi tant d'amour, en suis-je digne ? Oui, voilà comment il s'exclamera ! Oh ! Je connais ce coeur, je le connais, ce coeur farouche mais noble, messieurs les jurés. Il s'inclinera devant votre geste courageux, il a soif d'un grand acte d'amour, il s'enflammera et ressuscitera pour toujours. Il y a des âmes qui, dans leur étroitesse, accusent le monde entier. Mais accablez cette âme par la clémence, témoignez-lui de l'amour, et elle maudira ses oeuvres car elle contient tant de germes du bien. Son âme s'ouvrira et verra combien Dieu est miséricordieux et les hommes bons et justes. Le repentir et la conscience de la dette incommensurable qui sera désormais la sienne l'horrifieront, l'accableront. Et il ne dira pas alors : "Nous sommes quittes" mais : "Je suis coupable envers tous les hommes sur terre et le plus indigne de tous." Avec des larmes de repentir et d'un attendrissement plein de douleur cuisante, il s'exclamera : "Les hommes sont meilleurs que moi, car ce n'est pas me perdre mais me sauver qu'ils ont voulu !".
Commenter  J’apprécie          110
Il vaut mieux laisser partir dix coupables que châtier un seul innocent.
Commenter  J’apprécie          110
J'ai donné un oignon, aussi suis-je ici. Et beaucoup ici n'ont donné qu'un oignon, rien qu'un petit oignon chacun... Que sont nos œuvres? Toi aussi, mon gentil, toi aussi, mon doux garçon, toi aussi, tu as su aujourd'hui donner un oignon à une affamée. Commence, mon cher, commence ton œuvre, mon doux!
Commenter  J’apprécie          110
Le plus terrible dans la beauté n'est pas d'être effrayante, mais d'être mystérieuse. En elle Dieu lutte avec le diable, et le champ de bataille se trouve dans le coeur de l'homme.
Commenter  J’apprécie          110
Connaissais-tu ce mystère? C'est le duel du Diable et de Dieu, le cœur humain étant le champs de bataille.
Commenter  J’apprécie          110
Décide-toi toujours pour la douceur. Ayant fait ce choix une fois pour toutes, tu pourras conquérir la terre entière. L'humble amour est une puissance redoutable, plus forte que toutes les autres forces et il n'en est point de semblable au monde.
Commenter  J’apprécie          110






    Lecteurs (9005) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Crime et Châtiment

    Qui est le meurtrier ?

    Raskolnikov
    Raspoutine
    Raton-Laveur
    Razoumikhine

    9 questions
    200 lecteurs ont répondu
    Thème : Crime et Châtiment de Fiodor DostoïevskiCréer un quiz sur ce livre

    {* *}