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Citations sur Les frères Karamazov, tome 1 (64)

Celui qui se ment à soi-même et qui écoute son mensonge arrive à ne plus distinguer aucune vérité, ni en lui-même ni autour de lui, et, donc, il entre en irrespect, tant pour soi-même que pour les autres. S'il ne respecte personne, il cesse d'aimer, et, à défaut d'amour, pour s'occuper, ou se distraire, il s'adonne aux passions et aux délices grossières, et en arrive à une bestialité totale dans ses vices, et tout cela ne vient que du mensonge continuel, envers les gens et envers soi. Celui qui se ment à soi-même est le premier à se sentir offensé.
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La beauté est une chose terrible et effrayante. Terrible parce que insaisissable et incompréhensible car Dieu a peuplé ce monde d'énigmes et de mystères. La beauté! Ce sont les visages de l'infini qui se rapprochent et se confondent, ce sont les contraires qui s'unissent dans la paix. Je ne suis guère instruit, frère, mais j'ai médité là-dessus. Que de mystères en ce monde! L'âme humaine est opprimée de vivre parmi tant d'énigmes indéchiffrables! Le plus terrible dans la beauté n'est pas d'être effrayante, mais d'être mystérieuse. En elle Dieu lutte avec le diable, et le champ de bataille se trouve dans le coeur de l'homme.
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[...] la ponctualité est la politesse des rois...
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Plus c'est bête, plus c'est clair.
La bêtise, elle est courte, elle est naïve, alors que la raison fait des méandres et se camoufle. La raison, c'est une crapule alors que la bêtise est franche et honnête.
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Regardez les mondains, et ce monde qui se hausse au-dessus du peuple de Dieu, l’image et la justice de Dieu n’y sont-elles pas déformées ? Ils ont une science, mais, dans la science, il n’y a que ce qui est soumis aux sensations. Le monde spirituel, la moitié supérieure de l’être humain, est rejeté complètement, est chassé avec même une espèce de triomphe, voire avec haine. Le monde a proclamé la liberté, ces derniers temps surtout, et, nous, que voyons-nous dans ce qu’ils appellent la liberté : rien que de l’esclavage et du suicide ! Car le monde dit : "Tu as des besoins, et donc satisfais-les, car tu as les mêmes droits que les hommes les plus riches et les plus notables. N’aie pas peur de les satisfaire, et, même, fais-les croître" – voici la doctrine actuelle du monde. C’est en cela qu’ils voient la liberté. Et quel est le résultat de ce droit à multiplier ses besoins ? Chez les plus riches, l’isolement et le suicide spirituel, et, chez les pauvres, la jalousie et le meurtre, car, les droits, certes, sont donnés, mais les moyens de satisfaire ces besoins, eux, on ne les indique pas encore. Ils assurent que, plus le monde évolue, plus il se réunit, plus il se forme en communauté fraternelle du fait qu’il raccourcit les distances, qu’il transmet les pensées par les airs. Hélas, ne croyez pas en une telle unité des hommes. En comprenant la liberté comme une multiplication et une satisfaction rapide de leurs besoins, ils déforment leur nature, car ils font naître en eux une multitude de désirs absurdes et stupides, d’habitudes et de lubies des plus ineptes. Ils ne vivent que pour s’envier les uns les autres, pour satisfaire leur chair et leur vanité. Avoir des dîners, des sorties, des équipages, des grades et des domestiques esclaves, ils le considèrent comme une nécessité si impérieuse qu’ils seraient prêts à y sacrifier leur vie, leur honneur et leur humanité, rien que pour assouvir cette nécessité, et, même, ils iraient jusqu’à se tuer s’ils n’avaient pas les moyens de l’assouvir. Pour ceux qui ne sont pas riches, nous voyons la même chose, mais, pour l’instant, la satisfaction des besoins et l’envie des pauvres sont étouffées par l’alcoolisme. Pourtant, bientôt, au lieu de vin, ils boiront du sang, c’est à cela qu’on les mène. Je vous le demande : un tel homme est-il libre ? J’ai connu un "combattant pour l’idée”, qui m’a raconté lui-même qu’au moment où, en prison, on lui avait supprimé son tabac il s’était vu si torturé par ce manque qu’il en aurait presque trahi son "idée”, juste pour qu’on lui donne du tabac. Et cet homme dit : "Je vais combattre pour l’humanité." Or, où ira-t-il donc, et de quoi est-il capable ? D’un acte rapide, peut-être, mais jamais de rien qui demande persévérance. Et il n’est pas étonnant qu’au lieu de la liberté on soit tombé dans l’esclavage, et qu’au lieu de servir la fraternité et l’union de l’humanité on tombe, au contraire, dans l’isolement et dans la solitude, comme me l’avait dit dans ma jeunesse mon visiteur mystérieux et mon ami. Voilà pourquoi s’éteignent de plus en plus dans le monde l’idée de servir l’humanité, celle de la fraternité, d’une communauté des hommes et, réellement, cette idée-là est maintenant accueillie par le rire, car, comment abandonner ses habitudes, où donc ira ce prisonnier s’il est si habitué à satisfaire les besoins innombrables qu’il s’est inventés lui-même ? Dans son unicité, qu’ira-t-il faire du tout ? Et, pour finir, plus les objets s’accumulent, plus la joie disparaît.
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- Et pourquoi tu as pris "le début le plus bête possible" ? demanda Aliocha, posant sur lui un regard pensif.
- Eh bien, d'abord, ne serait-ce que pour la russité : les conversations russes sur ce thème, elles sont menées de la façon la plus bête qui soit possible. Et ensuite, là encore, plus c'est bête, plus c'est proche du concret. Plus c'est bête, plus c'est clair. La bêtise, elle est courte, elle est naïve, alors que la raison fait des méandres et se camoufle. La raison, c'est une crapule, alors que la bêtise est franche et honnête. J'ai mené la chose jusqu'à mon désespoir, et plus je l'ai exprimée d'une façon bête, plus ça me donne un avantage.
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Tu n'es pas descendu de la croix quand on Te criait, en se moquant, en Te narguant: " Descends de la croix et nous croirons que tu es Toi." Tu n'es pas descendu car, là encore, Tu t'es refusé à rendre l'homme esclave du miracle, Tu voulais une foi qui soit libre et non pas miraculeuse. Tu voulais un amour qui soit libre, non les exaltations esclaves d'un prisonnier devant un pouvoir qui l'a terrorisé à tout jamais.
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L'échelle du vice est la même pour tous. Je me trouve sur le premier échelon, tu es plus haut, au treizième mettons. J'estime que c'est absolument la même chose : une fois le pied sur le premier échelon, il faut les gravir tous. Le ieux, donc, est de ne pas s'y engager.
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L'homme n'a pas de souci plus lancinant, plus douloureux que, resté libre, celui de se chercher, aussi vite que possible, quelqu'un devant qui se prosterner.
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Un vieux pêcheur au XVIIIè siècle [qui] a dit que si Dieu n’existait pas, il fallait L'inventer. Et, de fait, l'homme a inventé Dieu.
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