Je vais être honnête, la littérature russe me fascine autant qu'elle me fait peur. En fait, elle demande une assez grande concentration car souvent, les personnages ont des noms, des surnoms, des appellations, et des sobriquets différents. Et en plus, souvent, les personnages sont nombreux, ce qui fait qu'il peut être facile de s'embrouiller.
Fort heureusement, ce n'est pas le cas de tous les ouvrages mais quand même, souvent, il faut bien retenir qui est qui, ce qui pour moi est le seul frein de la littérature classique russe.
Bref, toujours était-il que j'avais lu du Tolstoï, mais jamais du
Dostoïevski. Alors cet été, j'avais décidé de faire mes premiers pas avec cet auteur via une nouvelle, avant de me lancer dans
Crime et châtiment qui paraît-il est vraiment un chef-d'oeuvre.
Les nuits blanches est une longue nouvelle, ou un court roman, de 110 pages. On peut dire que c'est une oeuvre qui a marqué certains esprits car elle a été à l'origine de deux oeuvres cinématographiques : Nuits blanches de Visconti et Quatre nuits d'un rêveur de
Robert Bresson. Pour faire simple, elle raconte l'histoire d'une rencontre à Saint-Pétersbourg entre deux personnages : un jeune homme de 26 ans perdu, sans ami, rêvant sa vie à défaut de la vivre, et d'une jeune femme folle amoureuse d'un autre sans nouvelle de lui. Mais ce n'est pas l'histoire qui compte ici, c'est l'écriture et la description des sentiments. Alors bien évidemment, je n'ai pas lu
Dostoïevski dans le texte, mais il faut croire que j'avais une belle traduction car j'ai trouvé ce langage (de 1848) si beau et le choix des mots si parfaits qu'on ne peut pas nier que cela est de la grande littérature.
La justesse d'écriture est excessivement importante quand on y pense, surtout quand il s'agit d'un roman romantique, c'est le cas de le dire, cherchant à tracer la frontière entre sentiments amoureux et sentiments purement amicaux…
C'est aussi un ouvrage intéressant qui raconte une situation que nous avons pour la plupart vécu, quel que soit le côté où l'on se place. En effet, dans une rencontre entre deux personnes, il y a celle qui y croit sincèrement, et celle qui essaye de se convaincre d'y croire… Mais rien à faire, on ne peut pas se proclamer amoureux, on le devient malgré nous ou pas du tout ! Et c'est justement cette expérience décortiquée dans le détail qui en fait une nouvelle de qualité, juste et précise, romantique à mort et sans doute un peu kitsch pour nous aujourd'hui.
Je la recommande donc chaleureusement et sans crainte, c'est très, très abordable et ça fait du bien de lire quelque chose qui ne concerne pas la rentrée littéraire !
Jo la frite
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