AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,98

sur 760 notes
5
27 avis
4
39 avis
3
8 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
"Nuits blanches"est une nouvelle de Fiodor Dostoieveski .
Il s 'agit d 'une histoire d 'amour qui se lit avec beaucoup de
plaisir .Le principal protagoniste est un jeune homme de
vingt-six ans .Il habite Saint-Pétersbourg depuis huit ans .Il
n 'a ni amis ni camarades .Le soir , il aime vadrouiller dans
les rues de la ville .Il aime regarder les maisons et dévisager
les passants .Au cours d 'une de ses promenades , il vient
au secours d 'une jeune femme , Nastenka qui allait être
embêter par un énergumène .Ils font connaissance .Ils se
racontent leurs histoires du coeur. Elle attend depuis une année l 'amant qui lui a promis le mariage .Elle attend ...Le jeune homme qui l 'a sauvé est épris d 'elle lui aussi .Il veut fonder un foyer avec elle .Mais malheureusement tout va se passer autrement .
A la fin , Nastenka retrouvera son amant et va se marier
avec lui .Le principal protagoniste va retourner a sa solitude
Une belle histoire d 'amour mais un peu triste et
mélancolique .
Commenter  J’apprécie          636
C'est l'histoire d'une rencontre improbable qui se déroule sur 3 nuits, et l'auteur décrit la manière dont ils font connaissance : elle est en larmes et il ose l'aborder malgré sa timidité. Chacun va raconter son histoire : en fait, elle pleure car elle est amoureuse d'un homme dont elle n'a pas de nouvelles et en l'écoutant. Il est seul, sa vie n'est pas très gaie.

Au fur et à mesure qu'ils se parlent, se racontent, il tombe amoureux d'elle. Amour ? amitié amoureuse ?

J'aime beaucoup l'incipit : « La nuit était merveilleuse – une de ces nuits comme notre jeunesse en connu, cher lecteur. Un firmament si étoilé, si calme ; qu'en le regardant on se demandait involontairement : peut-il vraiment exister des méchants sous un si beau ciel ? – et cette pensée est encore une pensée de jeunesse. Mais puissiez-vous avoir le coeur bien longtemps jeune. »

Dostoïevski parle aussi de son amour pour la ville de Saint-Pétersbourg, pour les maisons, leur architecture ou leur rénovation pas forcément de bon goût.

On retrouve l'hypersensibilité de l'auteur, toujours torturé, se posant inlassablement des questions sur l'amour, sur sa solitude, sur la vie.

Dostoïevski est toujours fasciné par les rêves et il rêve sa vie à défaut de la vivre, d'où l'exaltation lors de la rencontre : il ne pouvait que tomber amoureux de Nastenka qui lui était inaccessible.

J'ai retrouvé, dans cette nouvelle, écrite en 1848, cette sensibilité et ce sens du détail, ces descriptions des gens, des maisons, et l'atmosphère de la ville qui m'avaient plu dans « L'idiot » publié vingt ans plus tard.

Donc, cette oeuvre de jeunesse propose au lecteur (qu'il interpelle parfois) une belle histoire romantique, parfois même lyrique, entre deux héros exaltés… Et bien-sûr l'envie de continuer l'aventure avec cet auteur que j'apprécie beaucoup et dont j'ai toujours du mal à parler par crainte peut-être d'être en deçà (serais-je encore plus perfectionniste que lui?) …
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
Commenter  J’apprécie          490
Moi aussi j'aime me promener seule, à mon rythme, rêvasser, flâner dans les rues calmes de Paris. Seul moyen pour voir les bâtiments, leurs couleurs, leur architecture et les petits trucs qui font toute la différence. Un rayon de soleil qui luit sur une cheminée argent, une petite tour dont on ne sait pourquoi elle sort du toit à cet endroit sauf peut être pour saluer la girouette sur la crête d'en face ou même sourire à la vieille pendule qui n'a plus d'aiguilles. Ils peuplent ma solitude. Je peux même me parler et partir dans mes rêves avec le décor que j'organise suivant mon humeur, en fonction de ce qui se trouve autour de moi. Je le comprenais d'autant mieux, ce doux rêveur de Saint-Pétersbourg que j'aime également être dans la lune, la voir alors que la nuit n'est pas tombée, même si ces derniers temps les jours sont encore bien courts.
Fatiguée des pieds, je me pose alors sur un banc, entre deux crottes de pigeons -Paris oblige- et je regarde les passants. Quel plaisir de croiser cet homme, voilà plusieurs jours que je le voie attendre dans ce square. Une femme, sans doute. Une rencontre inespérée ? ...il doit maudire le temps qui passe si lentement. Il sort parfois de sa poche une lettre, la parcourt des yeux puis la froisse dans un geste de colère et l'enfouit dans le fond de la poche de sa gabardine et relève son col. Cela fait déjà trois jours que je le voie ici. Oh, il reste encore une quatrième nuit à attendre et je suis certaine que demain elle viendra. Nastenka. Comment je le sais ? Je rêve ne vous l'avais-je pas dit ? Mes nuits blanches me valent quelques merveilleux rêves éveillés. Mais en attendant que son merveilleux advienne, cet homme pourrait changer d'avis ? Qui sait, ne suis-je pas assise, face à lui ? Un éclair et il pourrait m'aimer ? Oublier l'autre ? Tout est possible… Oh il me regarde ! « Mon Dieu ! tout un instant de bonheur ! N'est-ce pas assez pour toute une vie ? » Il m'a aimée ...gui sait...
Commenter  J’apprécie          392
ça y est j'ai fini ! C'est vraiment très court et intense, romantique à souhait : ces grandes envolées lyriques ( un peu mielleuses) , ces grands sentiments, compassion, amitié, amour pur et passionné qui naissent entre ces deux êtres dont la vie n'était que solitude. C'est un conte où les âmes sont torturées c'est la nuit sombre à Pétersbourg qui reçoit les confidences et pourtant il y a cette dernière phrase, le comble ! " Mon Dieu ! Une pleine minute de béatiude ! N'est-ce pas assez pour une vie d'homme ? ..."
Extase ?
Commenter  J’apprécie          320
De Fiodor Dostoïevski, je ne connaissais que "Crime et Châtiment" étudié et aimé, relu et adoré. J'avais projeté (je projette encore) d'un jour lire "Les Frères Karamazov" et "L'Idiot", surtout "L'Idiot". Il me fait tellement envie celui-ci! Quant aux "Nuits Blanches", j'avoue que je serai passée complètement à côté sans le cinéma, sans Luchino Visconti puis James Gray.

J'étais encore étudiante quand j'ai vraiment découvert la filmographie du premier (mon père avait bien tenté de m'amadouer avec "Le Guépard" mais en ce temps-là, j'étais trop petite et je garde de ce premier visionnage le souvenir d'un ennui profond): j'ai commencé avec "Rocco et ses frères" qui reste mon préféré et l'un des films que j'aime le plus au monde. Ensuite ce furent "Les Damnés", "Ludwig", "La Mort à Venise"... Après avoir épuisé les opus les plus connus du maestro me restaient à découvrir les oeuvres "mineures": "Senso", "Les Amants Diaboliques", "La Terre tremble" et... "Les Nuits Blanches" dans lequel Marcello Mastroainni avait le rôle principal, celui de l'amoureux fragile qui tente de faire oublier à une Maria Schell diaphane l'homme qui la fait souffrir et pleurer le long du canal de Livourne. le film, en noir et blanc, est aussi déchirant que délicat et d'une beauté ensorcelante, un peu éthérée... Marcello Mastroainni m'y avait brisé le coeur. A peu près à la même époque, je découvrais le plaisir des cartes d'abonnement au cinéma (il aura fallu attendre trois confinements pour me faire renoncer à mes deux ou trois séances hebdomadaires !) et "Two Lovers" de James Gray sur grand écran (ô temps béni!). L'intrigue y était sensiblement la même que dans "Nuits Blanches" mais le film substituait la violence et la douleur à la grâce. le film de Gray est un monument d'amertume et de désespoir. Il est sublime. En me renseignant au gré d'interviews et d'articles dont les similitudes entre les deux films avaient été remarquées par leurs rédacteurs, j'ai eu le fin mot de l'histoire: le point commun, le trait d'union entre ces deux pépites c'était Fiodor Dostoïevski et l'un de ses textes, roman court ou nouvelle substantielle. Je me suis donc procurée les "Nuits Blanches" de l'auteur... et je ne l'ai pas lu. Je crois que je craignais que sa lecture n'affaiblisse, n'affadisse les deux films que j'adorais.
Jusqu'à ce weekend.

"Nuits Blanches", c'est avant tout une histoire d'amour. Une histoire d'amour triste. C'est l'histoire d'un mirage, d'une illusion. D'une rencontre qui aurait pu être mais qui ne sera pas. C'est un rendez-vous manqué dans les nuits de Saint-Pétersbourg. C'est la capture de ce moment fugitif et éphémère, fulgurant, celui du "juste avant", quand tout est encore possible avant... avant le reste.
C'est une fulgurance, comme une étoile filante.
Le narrateur est un jeune homme timide, solitaire et romantique qu'on devine d'une extrême sensibilité et presque inadapté au monde qui l'entoure. C'est un idéaliste, un rêveur aussi. Vous vous souvenez de Baptiste Debureau dans "Les Enfants du Paradis"? C'est à lui que m'a fait penser le personnage de Dostoïevski. le presque manifeste de ce dernier quand il raconte ses rêves et ses chimères à Nastenka, c'est Baptiste déclarant à Garance: "Quand j'étais malheureux, je rêvais (...) je leur échappai en dormant, en rêvant. Oui, je rêvai. J'espérais, j'attendais. Je vous voyais peut-être déjà dans mes rêves."
Un soir, alors que notre héros déambule dans les rues sombres de Saint-Pétersbourg, il avise une jeune fille en pleurs, à demi-cachée par les ténèbres. Alors qu'il s'apprête à passer son chemin, trop intimidé pour oser lui parler, alors qu'il s'apprête aussi à faire d'elle l'une de ses improbables et belles chimères, un inconnu tente d'agresser l'apparition. le narrateur aussitôt vole à son secours.
Cette nuit-là, le rêveur et la belle éplorée se raconteront leurs histoires. Lui évoquera sa solitude et les rêves qui lui tiennent chaud; elle reviendra sur le chagrin d'amour qui la terrasse. Il n'en faut pas plus au jeune homme pour s'éprendre de Nastenka, sans oser toutefois le lui dire. Les deux jeunes gens se quittent sur la promesse de se retrouver le lendemain, ou peut-être le jour d'après et de demeurer des amis.
Lors des nuits suivantes, les révélations, les projets, les larmes, les rêves. L'espoir surtout, l'espoir fou jusqu'à la dernière nuit. Jusqu'à la chute.

J'avais beau connaître l'histoire, elle m'a saisie à nouveau. Bien sûr, il y a sa tournure sentimentale, un brin mélo, ce romantisme exacerbé qui m'ont plu mais qu'on pourrait trouver mièvre et naïf. Seulement, il n'y a pas que cela dans "Nuits Blanches" qui cache une toute autre dimension: quel noirceur, quel cynisme aussi de la part de Dostoïevski qui s'offre parfois au détour d'une phrase le luxe de l'ironie, comme pour dénoncer les les fantasmes des rêveurs, comme un rêveur repenti et devenu amer.
Rien ne dure et tout n'est qu'illusion, mirage. Tout est vanité, même les sentiments les plus purs... D'ailleurs, au fond, sont-ils vrais ces sentiments-là? Ou ne sont-ils que les égarements les chimères des hommes rendus à demi-fous par l'existence?




Commenter  J’apprécie          284
Aux alentours du solstice d'été, quand les jours s'éternisent dans une pâle clarté au point d'éclipser les nuits, un jeune homme erre sur les quais de la Neva ou de la Fontanka. Il y croise une jeune fille en pleurs qu'il n'ose aborder, paralysé par une affreuse timidité. Mais quand un inconnu commence à la suivre, le jeune homme vient à son secours. C'est le début d'une amitié amoureuse entre ce jeune homme, pauvre et doux rêveur, et Nastenka, 17 ans à peine mais déjà le coeur gros d'un chagrin d'amour.

Le jeune homme est très exalté comme nombre de personnages de Dostoïevski – on pense au Prince Mychkine, à Rogojine, à Raskolnikov – et la jeune fille, aveuglée par ses propres sentiments, fait preuve d'un égoïsme déconcertant qui est l'apanage de la jeunesse et que l'on pardonne volontiers. Surtout quand on sait que, tel un joli papillon, elle est littéralement "épinglée" à la robe de sa grand-mère aveugle qui entend mieux la surveiller ainsi. Quelle jolie parabole ! Mais si jeune, l'on confond souvent amour, amitié, compassion... le jeune homme ne s'y trompe pas lui, et bien qu'il ne sache pas taire l'ardeur de ses sentiments, il perçoit bien vite qu'il va devoir sacrifier son amour...

Sur les thèmes de l'amour amitié qui évolue en amour non partagé et du renoncement à l'amour, Dostoïevski nous livre un texte vibrant d'un romantisme absolu. C'est un feu d'artifice de sentiments passionnés, de pleurs et de rires mêlés, de chagrins et d'espoirs partagés, comme dans un rêve enfiévré, dont on s'éveille avec une fugace impression de regret.

Challenge XIXème siècle 2022
Challenge multi-défis 2022
Commenter  J’apprécie          244
Divaguer dans les nuits blanches de Saint-Pétersbourg à rêver sa vie, l'imagination pour seule amie.
Une solitude rompue par une rencontre inopinée mais tant espérée.
Quatre nuits et un matin pour Aimer dans la réalité, faire battre un coeur jusqu'alors enfermé.
La fugacité face à l'éternité, désenchantement d'un être écorché.
Voici mon résumé de cette nouvelle d'une grande intensité.

Dostoïevski est un magicien, il donne aux mots une grande beauté, il les magnifie avec finesse et délicatesse. A partir d'une histoire simple, il retranscrit avec éloquence des émotions et des sentiments d'une manière unique et poétique.
Commenter  J’apprécie          210
Parmi l'immense oeuvre de Dostoïevski, Les Nuits Blanches, au même titre que le Rêve d'un homme ridicule, apparaît comme un ouvrage déconsidéré. Et pourtant, on y retrouve la quintessence de la littérature dostoïevskienne. On y retrouve la figure du penseur solitaire, enfermé dans l'imagerie de son monde mental qui n'est pas sans rappeler Raskolnikov ou le Prince Mychkine. On y retrouve l'ambiance parfois oppressante, parfois chaleureuse, mais toujours animé de Pétersbourg, éternel décor des récits de Dostoïevski. On y retrouve enfin un énième lien ambiguë, mais surtout étrange et profond entre le personnage principal et la gente féminine. Il me paraît important de le redire à nouveau : on y retrouve la quintessence de l'univers dostoïevskien.

Plus court que les sommes qui ont fait la grandeur de l'auteur (Crimes et Châtiment, l'Idiot, Les frères Karamazov) cet ouvrage est surtout plus intense qu'à l'accoutumé. Ainsi on se confronte à une concentration d'émotions distillée habituellement avec plus de parcimonie au sein des mille pages que contiennent les classiques que je viens de citer. le bouleversement que cela a généré en moi a donc été brut, immédiat, mais surtout constant, sans aucune once de répit. Cette oeuvre est tout simplement un choc émotionnel servi sous la forme d'un livre : il suffit simplement de se reconnaître partiellement dans l'expérience du narrateur, d'avoir soi-même connu sa propre Nastenska, pour revivre avec lui une multitude de souvenirs intenses et douloureux.

Ainsi, par cette oeuvre, Dostoïevski prouve une énième fois, et plus qu'à l'accoutumé, qu'il occupe une place éminente au sein de mon coeur.
Commenter  J’apprécie          90
Le narrateur est un rêveur solitaire, timide et romantique qui s'émerveille de Saint Pétersbourg en déambulant et en observant ses congénères.
Et puis les nuages de ses rêves foisonnants s'écartent, laissant apparaître du bleu et Nastienka, la réalité de l'amour s'ouvre.
Cent pages, des nuits merveilleuses, la verve de Dostoïevski nous emmène auprès de deux personnes simples, modestes, des psychologies fatalistes, délicates qui se laissent conduire par leur destin et qui cherchent l'amour.
Un texte étonnant, avec de longs états d'âme, dense, sans aucune action…, Puissant avec l'ntensité d'« une minute de félicité et de bonheur ».
Commenter  J’apprécie          80
Ce court récit pourrait servir de définition à "la friendzone" ou encore au "seum".
La richesse de ce livre c'est ce petit goût amer qui reste, cet saveur douceâtre qui reste sur le coeur après la dernière page.
"Les Nuits blanches" c'est une rencontre, c'est une anecdote, c'est un souvenir. Un souvenir d'un pas grand-chose dans le fond - habitué à Bukowski on sent bien son inspiration de Dostoïevski.
Tout ces mots, toute cette souffrance et ce mal-être qui noie les pages, les voilà : la solitude, la peine, la désillusion et là avec l'amour jamais on ne se dit qu'il l'aura.
Le fait même que ce soit un Dostoïevski rime avec la défaite, la perte, et ce n'est pas une défaite grandiose ou romanesque, c'est pire.
L'amour est ici une défaite intimiste, douloureuse et complète.
C'est un dégoût de soi qui règne ici mais aussi une acceptation, il dit tout et ne cache rien, le voilà ce rêveur ! Il a beau raconté une histoire personnelle qui, redondance, lui est arrivée, il racontait aussi une histoire plus commune, plus large, celle d'un rêveur, d'un solitaire.
Je ne pense pas être assez malin pour clamer avoir tout compris à ce texte, mais je pense avoir compris ces sentiments, ces émotions qui se dégagent, un idiot les comprendrait, ces désillusions, ces vagabondages, ces tristesses, ces amours perdus, ces amours rêvés, et encore même : cette défaite.
Commenter  J’apprécie          80




Lecteurs (1968) Voir plus



Quiz Voir plus

Crime et Châtiment

Qui est le meurtrier ?

Raskolnikov
Raspoutine
Raton-Laveur
Razoumikhine

9 questions
195 lecteurs ont répondu
Thème : Crime et Châtiment de Fiodor DostoïevskiCréer un quiz sur ce livre

{* *}