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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je m'intéresse beaucoup à l'histoire des sciences et récemment je me suis penchée sur l'histoire des mathématiques. C'est ainsi que BazaR m'a conseillé de lire ce roman graphique sur l'histoire de la philosophie des mathématiques.

Le fil conducteur est la vie de Bertrand Russell (1872-1970) dont je n'avais jamais entendu parler.

C'est un sujet très sérieux et compliqué. Quoi qu'il en soit, les auteurs ont su le traiter avec humour. J'ai beaucoup aimé la façon dont ils se sont mis en scène pour commenter le fil des évènements en arrière plan.

J'ai bien aimé les dessins d'Alecos Papadatos.

Chouette moment de lecture même si je n'ai pas tout compris.


Challenge BD 2019
Challenge livre historique 2019
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Voici un très bon roman graphique ! J'ai beaucoup aimé ce best-seller retraçant la vie de Bertrand Russell et sa quête de la découverte des mathématiques. L'histoire de la logique est particulière et intéressante. Tout est très bien fait dans ce roman graphique : le scénario, le dessin et les couleurs. Lors d'une conférence, Russel expose sa vie devant des étudiants venus manifester leur désaccord sur l'entrée en guerre de l'Angleterre. Nous suivons l'évolution des idées et nous découvrons peu à peu de grands noms comme Hilbert, Henri Poicaré, Wittgenstein et bien d'autres. La lecture est accessible à tous, le format du roman est très agréable. Nous apprenons de nombreuses informations avec plaisir. J'ai beaucoup aimé la référence à la Seconde Guerre Mondiale et les évènements de la vie de grands noms de la science. Cependant, je ne savais pas que le taux de psychose était aussi élevé chez les logiciens. le paradoxe de Russel a mis à mal la théorie des ensembles de Cantor, à savoir : "L'ensemble de tous les ensembles qui ne se contiennent pas eux-même se contient-il lui-même ?"
Russell revient ainsi sur ses travaux et ceux de nombreux logiciens. Kurt Gödel est connu pour son théorème de l'incomplétude mais aussi pour son rappel à l'humilité formulé et démontré : "Il y aura toujours des questions sans réponse". LISEZ LE !
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Bande dessinée, 300 pages, logique mathématique : trois concepts que je n'aurais jamais imaginé un jour réunis ! (Il n'y avait bien que les Grecs pour s'attaquer à un projet pareil) C'est donc en compagnie de Bertrand Russell que l'on part explorer les fondements logiques des mathématiques.

Les mathématiques, à l'inverse des autres sciences, est fondée sur l'exactitude absolue : pas de marges d'erreur, pas de « tout le monde sait que … », pas d'exceptions qui confirment la règle : tout doit être rigoureusement démontré. On part de faits exacts, et à l'aide d'un raisonnement exact, on découvre de nouveaux faits exacts. Cependant, quand on remonte la chaîne à l'envers, se pose rapidement un problème : où peut-on s'arrêter ? Existe-t-il des « vérités élémentaires » indiscutables sur lesquelles peuvent se reposer toutes les mathématiques ?

Tout le monde le pensait depuis deux millénaires, mais en moins d'un siècle, les logiciens vont détruire patiemment leurs propres ambitions : en montrant que ces vérités élémentaires seront toujours arbitraires ; qu'on peut en établir plusieurs, qui ont toutes la même « valeur » ; qu'il est impossible de prouver que ces briques élémentaires sont cohérentes, et qu'on peut donc se retrouver à tout moment avec une démonstration d'une absurdité qui invalide tous les travaux des années précédentes qui se sont basés sur ces briques ; qu'il est toujours possible de poser une infinité de questions dont il sera impossible de prouver qu'elles sont vraies ou fausses ; … Rarement une science se sera tiré une balle dans le pied avec autant de méthode et de rigueur.

Pour l'anecdote, c'est un cours de logique qui m'a décidé à abandonner une maîtrise de mathématiques, après un cinglant 3/20 à l'examen final. La matière était globalement tout ce qui a été abordé dans cette bande dessinée, et je ne peux pas m'empêcher de penser qu'avec un peu plus de contexte historique, je me serais beaucoup plus investi dans cette matière qui m'avait semblé sur le moment aride au possible. Difficile en effet de comprendre l'intérêt de démontrer la fausseté ou l'inconsistance d'une théorie, si on ne sait pas ce qui se jouait derrière.

Que les non-mathématiciens se rassurent toutefois, la bande dessinée vous fait grâce des démonstrations : le contexte historique est bien plus développé, ainsi que les choix politiques des grandes figures de la logique, entre pacifisme, antisémitisme et crises religieuses. J'ai particulièrement apprécié les sauts entre passé et présent, et comment les auteurs illustrent les grandes questions mathématiques par des situations du quotidien faciles à assimiler. Au niveau du dessin, j'ai juste un soucis avec les bouches des personnages, qui me semblent exprimer la consternation la plus totale alors que c'est visiblement leur expression de neutralité. Mais je regrette surtout que cette bande dessinée ne soit pas sortie dix ans plus tôt !
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Un pari osé que ce roman graphique. 350 pages touffues, dédiées aux mathématiques, à la logique, la philosophie et la quête de la vérité ultime. Ces thèmes ne sont pas neufs, mais les auteurs ont choisi d'évoquer la période de la première moitié du XXe siècle, en retraçant la vie de Bertrand Russel. Cette période était foisonnante d'idées et de courants, souvent contradictoires, et ces recherches en ont amené plus l'un vers la folie. C'est incroyablement passionnant et j'ai souvent interrompu ma lecture, frappée par une idée ou une théorie.
Je tiens à préciser qu'il n'y pas besoin d'un master en mathématiques pour se plonger dans ce livre, juste une bonne dose de concentration et on embarque dans le monde des mathématiciens et logiciens de l'époque, on y croise (entre autres) le paradoxe du barbier de Russel, la théorie des ensembles de Cantor, et bien d'autres thèmes, mais, ayant lu le livre en néerlandais, je ne m'aventurerai pas dans des traductions hasardeuses :))

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J'ai abordé cette bande dessinée recommandée suite à une discussion sur les débuts de la programmation en informatique.
J'ai trouvé le propos ardu et je suis sans doute passée à côté d'une partie du contenu de l'ouvrage mais j'ai trouvé la quête de Bertrand Russell d'une vérité rationnelle incontestable très intéressante.
Le livre s'ouvre sur un récit-cadre mettant en scène les auteurs-illustrateurs-concepteurs de ce projet. La question théorique et les enjeux de la quête qu'ils veulent aborder est elle-même enchâssée dans une conférence-débat-récit autobiographique menée par Bertrand Russell "vieux". On découvre les idées, les problèmes et les protagonistes de l'histoire de la logique à travers sa vie depuis son enfance et les rencontres qui l'ont amenées au bout de sa quête.
Complexe mais enrichissant.
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Stimulant ! Je viens de refermer l'album ; soufflé et ravi, je me sens soudain beaucoup moins con. Ce petit pavé vient de me faire explorer des continents spirituels qu'en maître-penseur de bazar pourtant gourmand et hardi, je n'aurais jamais eu l'audace d'approcher. Cela valait bien que je me sorte les doigts ! Choper prestement mon netbook (c'est pas malin, maintenant y'a le clavier qui sent) et restituer mon enthousiasme encore frais pour vous convaincre de risquer le voyage.

Que ce soit clair : cette oeuvre est avant tout une oeuvre cérébrale (mais pas que). Non pas qu'elle déborde d'un intellectualisme abscons ou d'une métaphysique inabordable. Certes, il y a matière à faire phosphorer la cafetière, mais le contenu reste accessible, d'autant que lorsque l'on flirte dangereusement avec le mais-de-quoi-il-cause-?, déboule, ipso facto, une métaphore limpide et salvatrice. Non, c'est surtout sa dimension introspective qui flatte l'esprit. Devant nos yeux captivés, les auteurs deviennent acteurs et s'interrogent sur la légitimité de leur création, débattent des approches à envisager, de voies à emprunter afin que le propos se la joue moins obscur et plus séduisant.

Car, au départ, le pari était ambitieux et osé : initier à la Logique par l'intermédiaire du médium Bande dessinée. Résumer en cases et en bulles la naissance d'un langage figuratif et ses concepts abstraits pour mettre en lumière une discipline cabalistique pondue par les cerveaux de logiciens philosophes qui s'entêtaient à désosser les fondements de la reine des sciences. Ces mathématiques au cul posé sur un socle fragile, façonné de sacro-saintes vérités impalpables, d'axiomes nourris de l'intuition nous affirmant que, infailliblement, un et un feront toujours deux... Sans jamais arriver à le prouver. Intolérable pour les Ayatollahs du cartésianisme !

Mais, vulgariser ne suffirait pas. Au mieux s'augurait un exposé didactique, au pire, une brique de trois cents pages d'un ennui cauchemardesque. Aussi fallait-il entreprendre des chemins supplémentaires. En s'attachant à l'un de ces éminents penseurs en particulier. Ce sera Bertrand Russell. Retracer sa biographie, ou plutôt, en un fil conducteur romanesque, le laisser se raconter, nous dire soixante ans de sa vie. Celle d'un homme comme un autre avec sa moralité et ses angoisses, ses histoires d'enfance, ses histoires de fesses et de coeur compliquées. Par quelques latitudes anachroniques, autoriser des heurts fictionnels entre sommités ; confrontations palpitantes de discours et de personnalités. Enfin, suggérer l'aventure dramatique, invoquer le souffle de la tragédie. En dédiant la majeure partie de son existence à ses idées, la passion confine à l'obsession, à la névrose. L'aspiration à une Logique absolue, forçant le dépassement de soi, accouchant des manières de raisonner totalement vierges et téméraires, mue l'homme en globe-trotter des limbes de l'esprit. Un explorateur qui au terme de sa quête périlleuse et utopique finira héros... Ou fou.

Restait à tirer le feu d'artifice, expérimenter le jeu de la mise en abyme. L'auto mise en scène d'auteurs s'accordant des apparitions rafraichissantes en autant de gloses bienvenues, puis interprétant le spectacle de la genèse de l'oeuvre, de sa déconstruction. Au-delà d'un effet de manche, une vraie réflexion. Puissante, généreuse. Habiller l'ensemble d'un dessin aux accents ligne claire efficace, neutre au commencement, de plus en plus séduisant au long des pages, puis pareil à des jongleurs-architectes de génie, enchâsser les trames, alterner les fils, et par l'ajout subtil de codes graphiques, édifier la narration imparable d'une histoire complexe, fluide et passionnante dont il manquait le titre qui tue : Logicomix ! Maintenant, sa pertinence m'apparaît totalement.

Tout ce que j'aime.
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Petite plongée dans les profondeurs des Mathématiques du début de XXème siècle que cette “quête des fondements ». Bertrand RUSSELL, célèbre logicien, y est notre guide : on le suit sur le chemin de sa vie, de son enfance aux cheveux gris. Cette rétrospection aide à mieux comprendre l'importance d'une logique parfaitement consistance pour des esprits si rigoureux, à la recherche d'une vérité si pure qu'ils en oublient la réalité du monde qui les entoure.

Ce roman graphique fait le pari de mettre en avant comment une certaine folie – plutôt une obsession – est en mesure d'amener des penseurs aux confins de la logique. Il est de notoriété commune, dans le milieu, que la plupart des grands logiciens ont terminé leur vie avec quelques troubles psychologiques ; sans parler des séquelles qu'ils auront potentiellement infligé à leur famille. Mais les auteurs ne voient pas les choses d'un point de vue aussi sombre et tranché. D'ailleurs leur propre mise-en-scène en personnage de BD aide à entre-apercevoir les débats qu'il y a pu avoir sur la manière de traiter ce sujet si complexe qu'est la quête des fondements logiques.
Alternativement, on est donc spectateur : de la rédaction de l'ouvrage, des mémoires de Russell exposé à la première personne ainsi que de commentaires « off » - trois visions d'une même histoire qui permettent pendant la lecture d'amener la remise en question nécessaire sur la place que doit prendre la logique dans la vie réelle.

Outre la trame très intéressante qui ne manquera pas de vous happer, j'ai trouvé très important ce questionnement sur la viabilité d'une pureté logique, d'autant plus lorsqu'on veut s'en servir comme outil dans les rapports sociaux/politiques – non pas qu'il ne faille pas raisonner logiquement dans ces domaines (bien au contraire !!!), mais qu'un niveau trop élevé de pureté logique nous éloigne nécessairement des réalités tangibles du monde, vers une abstraction totale et un repli sur soi néfaste.

Pour qui s'intéresse à la Philosophie et aux Mathématiques, ce livre est un petit plaisir de mise-en-scène, d'autant que les traits et couleurs y sont de très bonne facture. Je pense toutefois que cette BD n'a pas vocation à être tout public par la profondeur de son thème quand bien même il a été particulièrement bien vulgarisé.
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Un album assez remarquable qui raconte l'histoire de la logique en mathématiques à travers le parcours intellectuel du mathématicien Bertrand Russell entre 1900 et 1950. L'intérêt de l'album réside également par la mise en scène de l'équipe de conception de l'album.
Les phases théoriques sur la logique sont assez simples à comprendre.
Le scénario mêle habilement la vie affective de Bertrand Russell et les temps forts de ses recherches.
Enfin le livre raconte les convergences et différences de conception entre Russell et Wittgenstein.
Le livre livre (ha! ha ! ha !) une conclusion puissante sur les limites d'un raisonnement purement logique lorsqu'il s'agit de faits sociaux-politiques.
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Trois histoires se croisent : celle des auteurs de la BD, de nous jours à Athènes ; celle de Bertrand Russell, grand logicien qui à l'occasion d'une conférence donnée en 1939 doit convaincre de jeunes pacifistes américains en racontant l'histoire de sa vie et de celle de quelques-uns de ses collègues (comme Wittgenstein), perdus dans leur quête des fondements de la vérité scientifique.

Un roman graphique grec qui parle de mathématiques ? A priori, cette BD avait tout pour me déplaire. Mais cet ouvrage est bien plus passionnant que ce que son résumé et nos préjugés pourraient nous laisser croire. Il s'appuie sur une histoire très bien menée, à la construction complexe mais facile à lire. L'intrigue joue en effet sur les mises en abîme : les auteurs de ce roman graphique se mettent eux-mêmes en scène en train de créer ce livre, prenant le lecteur par la main pour lui faire rencontrer l'éminent professeur Bertrand Russell. le lecteur est ainsi amené à assister à une conférence où ce célèbre logicien raconte sa vie en insistant sur ses travaux de recherche. Ces procédés permettent d'impliquer la personne en train de lire la BD dans sa lecture, lui donnant l'impression de comprendre enfin logique et mathématiques. En effet, le ton adopté par les auteurs est très didactique, rendant l'histoire accessible à tous, intéressés a priori ou non par les mathématiques.

Un roman graphique intelligent, bien dessiné et à la construction très maîtrisé. Que demander de plus ?
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Logicomix est paru en 2009 en anglais sous le titre Logicomix. An Epic Search for Truth. Il est alors le roman graphique no 1 du New York Times. C'est en effet un roman graphique de grande qualité, mais c'est surtout l'histoire d'une aventure intellectuelle hors du commun, celle d'une quête, la recherche et la crise des fondements logiques des mathématiques. Cela peut paraître un peu obtus comme thématique d'une bande dessinée, mais les auteurs ont fait le pari d'aborder cette lourde question qui prend place au tournant des XIXe et du XXe siècles sous l'angle des hommes et de leurs passions. Les auteurs avertissent les lecteurs en ouverture, il ne s'agit aucunement d'un traité de logique pour les nuls. C'est une histoire, juste une histoire en BD, une histoire qui fait intervenir autour de Bertrand Russel, un ensemble de logiciens, mathématiciens et philosophes (Cantor, Frege, Whitehead, Poincaré, Hilbert, Gödel, Wittgenstein, entre autres). Une histoire où les passions s'entrecroisent et où la logique et la folie se côtoient en tendant entre elles un fil qui n'est pas si ténu.

Comme mathématicien, je retrouvais là des personnages et des événements que j'avais autrefois croisés, des personnages et des événements qui avaient nourri mes propres passions. Il est normal que j'apprécie les revoir ici dans un univers de BD sans qu'ils soient caricaturés, sans qu'ils perdent leurs natures propres. Mais, j'aimerais bien savoir comment des gens qui ne se sont pas frottés à cette aventure philosophico-mathématique vivent la BD de Doxiadis et Papamiditriou. J'ai l'impression que les auteurs ont su comment faire de cette histoire de quelques-uns, l'aventure de la plupart. Chapeau aux concepteurs et aux dessinateurs (Alecos Papadatos et Annie di Donna).

Lien : https://rivesderives.blogspo..
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