J'ai quarante-cinq ans et je ressens cette pénible impression de n'avoir plus aucune prise sur la vie
Acheter une arme, quelle qu'en soit la raison, est toujours un acte compliqué et quelque peu dégradant. Ce Colt n'est pas destiné à me défendre. Au contraire. Disons qu'il représente pour moi une alternative acceptable
Lorsque toutes les tentatives pour me faire desserrer les mâchoires eurent échoué, il se trouva quelqu’un d’assez lucide pour proposer d’interrompre l’émission. C’est ce moment que je choisis pour sortir de mon mutisme. Je me levai comme un homme qui s’apprête à faire une déclaration et poussai un cri interminable, un cri terrifiant qui remonta de mon ventre. Ensuite, je ramassai mes affaires et sortis dans bruit.
J'existe par fragments, par moments.
Dans la situation, je possède un gros avantage sur la plupart de mes interlocuteurs, en ce sens que je ne nourris aucune illusion sur moi-même et n'ai rien à sauvegarder ni à espérer de quiconque.
Si les choses sont ainsi, c'est qu'elle les a laissées devenir telles, qu'elle n'a pas su ou voulu intervenir à temps. Elle en veut à sa nonchalance, à cette aptitude qui est la sienne de remettre les problèmes à plus tard, de s'ingénier à ne pas les voir.
Sarah parle les yeux baissés, d'un ton posé et solennel. Elle semble vouloir exprimer la peine de tout un peuple, le désarroi d'une génération entière. Samuel trouve ridicule l'affectation et les poses de son enfant.
Lui possède l'arrogance, l'assurance, l'aisance que procure l'argent : il n'est pas sur terre pour gagner sa vie, mais bien pour dépenser sa fortune.
L'idée du veuvage ne m'a jamais effrayé. Au contraire. Il m'est même arrivé d'envisager la viduité sous la forme d'une renaissance. D'abord le chagrin purificateur, ensuite le regain des sentiments d'indépendance, et enfin le retrait radical dans une nouvelle existence solitaire et sauvage. Tout cela est assez théorique, j'en conviens.
Comment t'es tu arrangée pour vieillir aussi vite ?