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3,6

sur 299 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est un de livres préférés de Jean-Paul Dubois, avec son titre compliqué dans lequel chacun peut réaliser le rapprochement personnel qu'il désire. Une belle histoire riche et variée, avec une fin dans les majestueux décors du Canada que l'auteur transcende par la poésie de son écriture.

Le héros du roman est écrivain, à la cinquantaine, pris dans ses démons, il part outre-atlantique pour y vivre autre chose. Cette bascule de la vie l'amène vers de multiples rencontres, des partages enrichissants, surprenants quelquefois, toujours décrits avec une plume alerte capable de traduire les sentiments les plus enfouis et de les faire remonter à la surface de l'âme.

Les descriptions de la nature sont tout simplement belles, les arbres, les lacs, les silences de la forêt canadienne incitent à la méditation et peu à peu le lecteur participe à la quête du héros qui veut voir le lac où son père s'est noyé et y trouver peut-être une présence ou, en tout cas, ressentir différemment l'absence.

C'est aussi le roman de l'âge dit mûr, le tournant de la vie, et Jean-Paul Dubois sait parfaitement exprimer ces états d'âmes qui saisissent l'homme tôt ou tard. Il le fait avec un réalisme et un souci de traduire un vécu, le sien en partie sans doute.

Pour ma part, ce livre m'a vraiment rapproché de son auteur.

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« Il est temps que je change ma vie. Cette vie qui n'avance pas et ne mène à rien. Je veux plonger les mains dans l'eau claire comme le faisait mon père. » Raymond Carver.

Si ce livre m'a rapproché de toi c'est d'abord par son style classieux et ses phrases bien écrites. C'est un pur bonheur de lire un roman où les idées énoncées déclenchent des myriades d'images que l'on peut immédiatement pénétrer et classer au rayonnage intime dans les cases « sensibles » ou dans les tiroirs « souvenirs » des fichiers « mémoire » de son disque interne qu'il soit dur ou moelleux.

« Un livre n'a jamais rendu meilleur. Ni celui qui l'écrit, ni celui qui le lit. »

Néanmoins un livre éclaire, un livre enseigne, éduque, soigne, sème, cultive, surtout si il raconte une quête de soi, une quête de toi.

Et si ce livre était destiné à un proche ? Pourquoi pas à son père disparu ? C'est le clapot de l'eau, le bruissement des arbres, le vent qui s'engouffre dans une faille, le bruit du parquet qui craque des lieux qu'il a fréquentés, des maisons qu'il a habitées qui répondraient aux questions que tu te poses et que tu confierais à ton livre qui tente de rapprocher.
As-tu imaginé que ces réponses pourraient convenir à une multitude de gens et contenir les clés des serrures d'affection ou des cadenas de malaise verrouillés depuis des lustres ?

Parler de quelqu'un, c'est l'empêcher de mourir le temps d'un instant. Ecrire sur quelqu'un c'est autoriser à faire renaître sa vie, à dévoiler une part de son intimité pour l'éternité.
C'est aussi, à travers lui, exprimer qui tu es. T'échapper de ton passé. Montrer comment tu as évolué. T'évader de toi-même. Excuser ou brandir ce que tu es devenu. Grâce à lui ou à cause de lui.
Et finalement, accomplir quelque chose dont il aurait été fier comme un trophée. Quelque chose d'entier, toi qui n'en a jamais trop fait.

Ce livre est un peu tout ça, du moins c'est ce que j'y ai lu.
Ce n'était pas ma quête mais ce livre m'a tout de même rapproché de lui.

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« En me lançant dans cet étrange voyage, avec l'impulsivité et la naïveté d'une mouche, j'avais confusément réalisé le rêve de tout homme : traverser la forêt de ses peurs pour accéder à ses émotions secrètes, ces infimes parcelles de bonheur qui sont en nous, tapies dans un endroit que nous ignorons, et que, souvent, nous recherchons pendant toute une vie ».

Ces lignes qui terminent Si ce livre pouvait me rapprocher de toi de Jean-Paul Dubois (sorti en 1999 et joliment réédité dans la Bibliothèque de l'Olivier pour les 30 ans de la maison) fonctionnent tout aussi bien en exergue de chronique, tellement ces mots résument bien la quête de Paul Peremülter, écrivain, la cinquantaine, au creux de tout, au fond de sa vie.

Le succès de treize livres publiés n'a pas empêché sa femme de le quitter, le plongeant dans une solitude semi-dépressive et dans une remise en cause profonde. Si ses gonades asséchées ne lui ont pas permis de procréer, ses questionnements sans réponse sur son propre père à la vie rangée mais à la fin mystérieuse le taraudent et le poussent à partir sur ses traces au Québec…

À l'image d'un Fromm, d'un Tesson voire d'un Vann, Peremülter va aller se ressourcer en se posant dans une maison isolée au bord d'un lac et de la forêt des Bois Sales. Et en cherchant à percer les énigmes de son père, il va trouver son propre chemin de vie.

Si ce livre… fonctionne immédiatement grâce à l'empathie générée par Peremülter, anti-héros banal aux faiblesses et petites lâchetés du quotidien qui pourraient facilement être les nôtres. Dubois s'y livre en partie, comme souvent. Notamment lorsqu'il évoque les livres et l'écriture.

Pour y asséner quelques vérités discutables : « Un livre n'a jamais rendu meilleur. Ni celui qui l'écrit, ni celui qui le lit. » Ou prendre du recul sur les limites de son oeuvre : « Les livres ne sont qu'un tout petit miroir du monde où se mirent les hommes et l'état de leur âme, mais qui jamais n'englobe la stature des arbres, l'infini des marais, l'immensité des mers. »

Vingt ans avant que la gloire ne lui tombe dessus, Dubois écrit avec Si ce livre… un roman émouvant, rédempteur et réfléchi. Mais surtout rempli d'espoir pour tous ceux qui, à un moment ou à un autre, voient leur vie basculer. Morale à l'appui :

« Comme les alliages de métaux qui reprennent leur forme après un choc, la vie possède elle aussi cette mémoire de carrossage qui lui permet, en peu de temps, de débosseler les impacts les plus violents, d'éliminer les traces du chaos pour imposer son ordre immémorial, ses normes et le lissé de ses formes. C'est pour cela que nous survivons à la disparition de ceux que nous aimons. Parce que l'existence est un tôlier d'exception… ».
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Il n'a pas fait le deuil de ce père dentiste qui 2 mois par an,partait pêcher sur le lac Flamand au Canada ;et qui un jour,a disparu sans que l'on retrouve son corps.
Sa vie est un échec:il ne peut avoir d'enfants,sa femme est une enfant gâtée, qu'il a épousée sans amour.
Il ,c'est le personnage de ce très bon roman d'un écrivain méconnu de moi:J.P.Dubois.
Il s'appelle Paul Peremülter et est écrivain,et lorsque son chien meurt, désorienté désenchanté il décide de tout " plaquer" pour un voyage dont il ne connait pas encore la destination mais qui progressivement le conduira sur les traces de son père, cet inconnu.Un voyage semé de découvertes et d'embûches,où il retrouvera le sens du mot :vivre."Mais je voulais me replonger dans le courant de la vie,me battre pour ou contre quelque chose,retrouver l'envie du bonheur et le goût de la peur,lutter contre la force des vents,éprouver la chaleur,le froid,casser des cailloux et,s'il le fallait,creuser les flancs de la terre."
Un très bon roman,plein d'empathie, de poésie, un auteur que je retiens.A conseiller🌟🌟🌟🌟
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N°1723 – Mars 2023

Si ce livre pouvait me rapprocher de toiJean-Paul Dubois – Éditions de l'olivier.

Paul Permüller, 46 ans, est un écrivain plein de doutes et qui exerce sans conviction des petits boulots. Après son divorce et désespéramment seul, il décide de reprendre sa vie en mains et de partir pour le Québec où son père allait deux fois par an pour pêcher le brochet sur un lac où il s'est noyé. Il est accueilli à Montréal par un ami de son père qui lui révèle laborieusement un secret auquel il n'était pas préparé.
J'apprécie les romans de Jean Paul Dubois et le film de Philippe Lioret (2016) qui s'en inspire sans pour autant en être une adaptation m'a paru être parfaitement être dans l'ambiance que tisse à chaque occasion cet auteur.
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Quelle expérience surprenante que cette lecture du roman (autobiographique?) de Jean-Paul Dubois!

Au tout début, je le confesse, j'ai soupiré : «Et voilà, encore un écrivain qui nous livre ses états d'âme, ses doutes. Bon sang! Qu'ils écrivent tout ceci dans leurs journaux intimes et nous offrent de VRAIS romans!». J'étais en colère.

Mais, tout de même, pas tant que ça car le charme de l'écriture de Dubois avait déjà commencé à opérer. Malgré ma déception, je lisais, je continuais de lire. J'ai même souvent souri.

L'évocation, par exemple, des professions paradoxales de ses parents (propriétaire d'un magasin de confiseries et dentiste!) est un passage absolument succulent.

Puis, peu à peu, la séduction s'est faite plus intense jusqu'à ce que je termine finalement ce livre de manière, je l'avoue, passionnée.

Quelle sensation étrange d'avoir été ainsi happée par un livre, envoutée en quelques sortes.

Puis, le temps passe, l'on repense à la lecture. J'ai reconnu que je ne partageais définitivement pas la même philosophie de vie que le personnage de Dubois (Dubois lui-même?).

Mais, pourquoi donc alors ai-je finalement aimé ce livre? Que s'est-il passé?

Après quelques temps additionnels de réflexion, j'ai enfin compris (ou admis) que Jean-Paul Dubois est un écrivain au talent redoutable.

Le portrait de son personnage qui ne s'aime pas, ne s'apprécie pas, se demande quelle est son utilité ici bas et mesure la grandeur de son travail littéraire au nombre de centimètres que représentent ses livres, ce personnage donc apprend à s'aimer. Il se métamorphose littéralement au fil des pages. Son dégoût initial laisse place à une douce sérénité.

A son image, en tant que lectrice, je suis passée d'un avis peu favorable à un véritable coup de coeur. J'ai moi aussi appris à aimer. Non pas ma vie ni moi-même, mais les mots de Dubois.

Cette expérience est la première du genre dans ma vie pourtant bien remplie de lectrice.

Quelle aventure humaine et littéraire ! Je vous la recommande!

Lien : http://austintoutvabien.over..
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Paul Peremülter est écrivain, sa femme le quitte, le manque de sens de sa vie l'envahit puis l'entraine dans la dépression. La mort de son chien le pousse à renaitre. Paul part sur les routes, traverse les Etats Unis, rejoint le Canada puis les bords du lac où son père se serait noyé.
le roman, plein d'auto-dérision est prétexte à évoquer le passé, les choix (ou les non-choix), les manques, les blessures, les amours, les illusions. A travers une galerie de portraits, de situations plus ou moins ordinaires et en intégrant ses objets de prédilections (tondeuse, cabriolet, gros moteurs, mécanique, chien, pêche, sport) l'auteur nous parle de la vie, de l'amour, du couple, des parents, des enfants et du deuil.
le constat est plutôt désabusé, assez noir. Une petite lueur résiste : la possibilité de trouver un chemin existe si on a la force et le courage d'affronter la forêt de ses peurs.
Derrière la rudesse des constats, la complexité des épreuves que la vie réserve, l'auteur met en avant la fragilité des Hommes et la peine pour exprimer leur humanité.
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Je ne suis pas objectif, j'aime TOUT les livres de Jean-Paul Dubois!
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Bien qu’ayant entendu parler de Jean Paul Dubois depuis longtemps, je n’avais encore rien lu de lui. C’est la bande-annonce de l’adaptation de ce roman « Le fils de Jean » qui m’a donné envie de le lire.

Paul Peremülter est écrivain qui connaît un certain succès, il vient de publier son treizième roman. Mais Paul ne va pas bien : son père s’est noyé dans le lac canadien où il allait pêcher une fois par an ; sa femme Anna l’a quitté et leur divorce vient d’être prononcé.

Paul sent qu’il flotte, qu’il se laisse dériver depuis des années, que peut-être il n’a jamais eu assez d’ambition. D’ailleurs son ex-beau-père ne lui disait-il pas qu’écrire des romans est une chose tout à fait inutile et qui ne rapporte pas suffisamment d’argent.

Alors Paul décide de reprendre en mains sa vie, de partir, d’essayer de vivre des choses qui le feront se sentir vivant. Il part pour la Floride où il va vivre de petits boulots jusqu’au jour où il sera confronté à un terrible acte raciste .

Ceci sera le déclic pour se rendre au Québec, là où son père a disparu. C’est Jean, un ami de ce dernier qui l’accueille et lui révèle la vérité : son père menait une double vie et Paul a une demi-soeur.

Cette révélation est un choc pour Paul qui part « le digérer » dans un chalet au bord du lac où son père a trouvé la mort. Le contact avec la nature, sa confrontation avec elle, aideront Paul à se reconstruire et à changer de vie.
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Si ce livre pouvait me rapprocher de toi - Jean Paul Dubois -

Paul Peremülter, 50 ans, sans enfants, vient de divorcer. Il est écrivain et vient d'achever son treizième livre. Désabusé déçu et désorienté, il décide de tout quitter et partir à l'aventure Outre-Atlantique pour (re)vivre intensément, pense-t-il.
Il enchaîne les petits boulots et rencontres improbables aux Etats Unis pour se retrouver au Québec, entre forêts et lacs, sur le lieu même de la disparition de son père. C'est en se perdant au coeur d'une de ces forêts profondes qu'il parviendra à déterrer puis résoudre le secret de ses origines.
Au fil du récit, le héros se défait de ses désillusions. Sa dernière expédition finira par imprimer en lui l'espoir que dans l'affrontement de ses peurs, tout humain, quelles que soit la complexité des épreuves que la vie lui réserve, peut trouver un chemin vers une forme de sérénité. Une lecture captivante et un anti-héros aussi agaçant qu'attachant.

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