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3,6

sur 299 notes
Le narrateur et écrivain Paul Permülter est au bord de la dépression. Fraîchement divorcé et sans enfant, il dresse à cinquante ans le bilan d'une vie creuse et stérile, qu'il résume avec morosité aux quelques décimètres cubes de papier où loge toute son oeuvre. Il décide de secouer ce quotidien qui ne le satisfait plus, en partant à l'aventure outre-Atlantique. Après plusieurs petits boulots aux Etats-Unis, il atterrit au Canada, dans la région des lacs où son père s'est noyé il y a bien longtemps. Son parcours ne tardera pas à l'emporter bien au-delà des traces paternelles, par ailleurs pleines de surprises…


Il aura fallu l'âge mûr, et tout le poids de ses désillusions et de sa solitude, pour que Paul en arrive à affronter ses peurs et ses démons, passage obligé pour enfin devenir lui-même et trouver la sérénité. Loin de son ancienne vie bourgeoise et au gré des imprévus d'une bourlingue sans but précis, son voyage va s'avérer un parcours aussi bien intérieur et personnel qu'intercontinental. Au fil de multiples rebondissements et de rencontres marquantes, Paul nous embarque ainsi dans un récit d'aventures qui, le confrontant d'abord à ses semblables, puis à la nature grandiose du Canada, et enfin à lui-même, monte peu à peu en puissance pour s'achever dans une apothéose haletante.


Captivé à ne plus pouvoir lâcher le livre, le lecteur s'attache à ce personnage en perdition, qui devra d'abord régler ses vieux comptes avec son père pour trouver ensuite le courage de vaincre ses propres ténèbres. le charme du récit doit beaucoup au talent narratif de l'auteur et à son style. L'écriture de Jean-Paul Dubois est toujours un régal de perfection et de dérision, qui vous envoûte et vous fait regretter de déjà tourner la dernière page. du coup de foudre de mon premier titre « duboisien » à mes coups de coeur successifs dans ma découverte de ses autres romans, cet écrivain n'est pas prêt de quitter le panthéon de mes auteurs favoris. Coup de coeur.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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C'est un de livres préférés de Jean-Paul Dubois, avec son titre compliqué dans lequel chacun peut réaliser le rapprochement personnel qu'il désire. Une belle histoire riche et variée, avec une fin dans les majestueux décors du Canada que l'auteur transcende par la poésie de son écriture.

Le héros du roman est écrivain, à la cinquantaine, pris dans ses démons, il part outre-atlantique pour y vivre autre chose. Cette bascule de la vie l'amène vers de multiples rencontres, des partages enrichissants, surprenants quelquefois, toujours décrits avec une plume alerte capable de traduire les sentiments les plus enfouis et de les faire remonter à la surface de l'âme.

Les descriptions de la nature sont tout simplement belles, les arbres, les lacs, les silences de la forêt canadienne incitent à la méditation et peu à peu le lecteur participe à la quête du héros qui veut voir le lac où son père s'est noyé et y trouver peut-être une présence ou, en tout cas, ressentir différemment l'absence.

C'est aussi le roman de l'âge dit mûr, le tournant de la vie, et Jean-Paul Dubois sait parfaitement exprimer ces états d'âmes qui saisissent l'homme tôt ou tard. Il le fait avec un réalisme et un souci de traduire un vécu, le sien en partie sans doute.

Pour ma part, ce livre m'a vraiment rapproché de son auteur.

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« Il est temps que je change ma vie. Cette vie qui n'avance pas et ne mène à rien. Je veux plonger les mains dans l'eau claire comme le faisait mon père. » Raymond Carver.

Si ce livre m'a rapproché de toi c'est d'abord par son style classieux et ses phrases bien écrites. C'est un pur bonheur de lire un roman où les idées énoncées déclenchent des myriades d'images que l'on peut immédiatement pénétrer et classer au rayonnage intime dans les cases « sensibles » ou dans les tiroirs « souvenirs » des fichiers « mémoire » de son disque interne qu'il soit dur ou moelleux.

« Un livre n'a jamais rendu meilleur. Ni celui qui l'écrit, ni celui qui le lit. »

Néanmoins un livre éclaire, un livre enseigne, éduque, soigne, sème, cultive, surtout si il raconte une quête de soi, une quête de toi.

Et si ce livre était destiné à un proche ? Pourquoi pas à son père disparu ? C'est le clapot de l'eau, le bruissement des arbres, le vent qui s'engouffre dans une faille, le bruit du parquet qui craque des lieux qu'il a fréquentés, des maisons qu'il a habitées qui répondraient aux questions que tu te poses et que tu confierais à ton livre qui tente de rapprocher.
As-tu imaginé que ces réponses pourraient convenir à une multitude de gens et contenir les clés des serrures d'affection ou des cadenas de malaise verrouillés depuis des lustres ?

Parler de quelqu'un, c'est l'empêcher de mourir le temps d'un instant. Ecrire sur quelqu'un c'est autoriser à faire renaître sa vie, à dévoiler une part de son intimité pour l'éternité.
C'est aussi, à travers lui, exprimer qui tu es. T'échapper de ton passé. Montrer comment tu as évolué. T'évader de toi-même. Excuser ou brandir ce que tu es devenu. Grâce à lui ou à cause de lui.
Et finalement, accomplir quelque chose dont il aurait été fier comme un trophée. Quelque chose d'entier, toi qui n'en a jamais trop fait.

Ce livre est un peu tout ça, du moins c'est ce que j'y ai lu.
Ce n'était pas ma quête mais ce livre m'a tout de même rapproché de lui.

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Si ce livre pouvait me rapprocher de toi m'a été offert, je ne l'aurais pas acheté moi-même, je craignais qu'il s'agisse d'un roman à l'eau de rose , (autrement dit un peu cul-cul) mais ce n'est pas du tout le cas !!!
Je n'ai toutefois pas été complétement séduite. Oui, c'est bien écrit mais toute la première partie ( tant que Paul n'a pas rejoint Jean) m'a semblé longue, trop longue. Je n'ai pas réussi à suivre avec intérêt les pérégrinations de Paul. J'ai eu beaucoup plus de plaisir avec la 2ème partie. Paul m'est devenu de plus en plus attachant et je l'ai même quitté avec regret.
Comme le début a été plus fastidieux, je ne mets que trois étoiles.
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« En me lançant dans cet étrange voyage, avec l'impulsivité et la naïveté d'une mouche, j'avais confusément réalisé le rêve de tout homme : traverser la forêt de ses peurs pour accéder à ses émotions secrètes, ces infimes parcelles de bonheur qui sont en nous, tapies dans un endroit que nous ignorons, et que, souvent, nous recherchons pendant toute une vie ».

Ces lignes qui terminent Si ce livre pouvait me rapprocher de toi de Jean-Paul Dubois (sorti en 1999 et joliment réédité dans la Bibliothèque de l'Olivier pour les 30 ans de la maison) fonctionnent tout aussi bien en exergue de chronique, tellement ces mots résument bien la quête de Paul Peremülter, écrivain, la cinquantaine, au creux de tout, au fond de sa vie.

Le succès de treize livres publiés n'a pas empêché sa femme de le quitter, le plongeant dans une solitude semi-dépressive et dans une remise en cause profonde. Si ses gonades asséchées ne lui ont pas permis de procréer, ses questionnements sans réponse sur son propre père à la vie rangée mais à la fin mystérieuse le taraudent et le poussent à partir sur ses traces au Québec…

À l'image d'un Fromm, d'un Tesson voire d'un Vann, Peremülter va aller se ressourcer en se posant dans une maison isolée au bord d'un lac et de la forêt des Bois Sales. Et en cherchant à percer les énigmes de son père, il va trouver son propre chemin de vie.

Si ce livre… fonctionne immédiatement grâce à l'empathie générée par Peremülter, anti-héros banal aux faiblesses et petites lâchetés du quotidien qui pourraient facilement être les nôtres. Dubois s'y livre en partie, comme souvent. Notamment lorsqu'il évoque les livres et l'écriture.

Pour y asséner quelques vérités discutables : « Un livre n'a jamais rendu meilleur. Ni celui qui l'écrit, ni celui qui le lit. » Ou prendre du recul sur les limites de son oeuvre : « Les livres ne sont qu'un tout petit miroir du monde où se mirent les hommes et l'état de leur âme, mais qui jamais n'englobe la stature des arbres, l'infini des marais, l'immensité des mers. »

Vingt ans avant que la gloire ne lui tombe dessus, Dubois écrit avec Si ce livre… un roman émouvant, rédempteur et réfléchi. Mais surtout rempli d'espoir pour tous ceux qui, à un moment ou à un autre, voient leur vie basculer. Morale à l'appui :

« Comme les alliages de métaux qui reprennent leur forme après un choc, la vie possède elle aussi cette mémoire de carrossage qui lui permet, en peu de temps, de débosseler les impacts les plus violents, d'éliminer les traces du chaos pour imposer son ordre immémorial, ses normes et le lissé de ses formes. C'est pour cela que nous survivons à la disparition de ceux que nous aimons. Parce que l'existence est un tôlier d'exception… ».
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Paul Peremülter, écrivain, décide après son divorce de tout plaquer pour partir sur les traces de son père, disparu des années auparavant au cours d'une partie de pêche dans un lac Québécois. Une région où il se rendait seul deux fois par an et dont personne ne savait vraiment ce qu'il allait y faire. Avant de rallier le Canada, Paul s'installe quelques temps en Floride pour y exercer des petits boulots « exotiques ». Arrivé à La Tuque, au Nord Est de Montréal, il est accueilli par un ami de son père qui lui révèle un secret aussi inattendu que bouleversant.

Dans (presque) tous les romans de Jean-Paul Dubois, le personnage principal s'appelle Paul. Dans (presque) tous les romans de Jean-Paul Dubois, il y a un problème avec le père. Dans (presque) tous les romans de Jean-Paul Dubois il est question de quête existentielle et de solitude intérieure, d'un fardeau lourd à porter et difficile à évacuer. Dans (presque) tous les romans de Jean-Paul Dubois on croise des types attachants en diable que l'on accompagne pour un bout de chemin et que l'on quitte à regret en sachant qu'on ne les oubliera pas de sitôt.

Dans tous les romans de Jean-Paul Dubois je retrouve une petite musique qui me met du baume au coeur, une écriture simple et précise, une pointe de nostalgie et de mélancolie, un humour qui confine parfois à l'absurde. Et toujours ces questions lancinantes qui empêchent de trouver la paix intérieure : « Je sais qu'elles reviendront tôt ou tard, que jamais elles ne lâchent leur proie. le moment venu, j'espère avoir seulement la force de mutiler mes mains pour m'arracher encore à ces ronciers intimes ».

C'est beau comme un roman de Jean-Paul Dubois. Un auteur qui, décidément, sait me parler et me toucher en plein coeur.

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Dès le début, c'est avec plaisir que je retrouvai Paul et Anna, quittés il y a peu dans "Je pense à autre chose" du même auteur, Jean-Paul Dubois. Ils s'étaient séduits, épris, à la folie puis pas du tout. Les voilà divorcés.

Version tome2, dans "Si ce livre pouvait me rapprocher de toi", Paul déprime. Après avoir perdu sa femme, il perd son boulot et, comble de malheur, il découvre que les couilles héritées de son père sont... vides !

Il se lance alors dans une auto thérapie, une recherche de lui-même qui le/nous conduira de Toulouse à Paris, de Vancouver à Miami, de Naples en Floride à Tampa, et enfin à Montréal et les Laurentides, sur les traces de son père suicidé il y a une dizaine d'années.

Au cours de ce périple initiatique, Paul fait des rencontres plus ou moins intéressantes, avec toujours cette même obsession des femmes, des marques de voitures, des caractéristiques de moteur d'avions, et de tondeuse à gazon, qui finissent vite par être lassantes.
Les découvertes qu'il fait sur son père ne sont pas parvenues à m'émouvoir, et aucune des rencontres, avec lesquelles il partage quelques temps les étapes successives de cet ennuyeux périple, ne m'/lui ont donné l'envie de les prolonger.

Quant à la fin du voyage, il n'en finit pas de finir. Une improbable traversée des "Bois sales", réputés infranchissables, afin d'épater le père disparu, tour à tour adoré et détesté, sans aucune raison valable. Ça ressemble à du Sylvain Tesson "Dans les forêts de Sibérie", sauf que Tesson c'était du vécu, pas du roman...
Je me suis ennuyé pendant 200 pages !
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Il n'a pas fait le deuil de ce père dentiste qui 2 mois par an,partait pêcher sur le lac Flamand au Canada ;et qui un jour,a disparu sans que l'on retrouve son corps.
Sa vie est un échec:il ne peut avoir d'enfants,sa femme est une enfant gâtée, qu'il a épousée sans amour.
Il ,c'est le personnage de ce très bon roman d'un écrivain méconnu de moi:J.P.Dubois.
Il s'appelle Paul Peremülter et est écrivain,et lorsque son chien meurt, désorienté désenchanté il décide de tout " plaquer" pour un voyage dont il ne connait pas encore la destination mais qui progressivement le conduira sur les traces de son père, cet inconnu.Un voyage semé de découvertes et d'embûches,où il retrouvera le sens du mot :vivre."Mais je voulais me replonger dans le courant de la vie,me battre pour ou contre quelque chose,retrouver l'envie du bonheur et le goût de la peur,lutter contre la force des vents,éprouver la chaleur,le froid,casser des cailloux et,s'il le fallait,creuser les flancs de la terre."
Un très bon roman,plein d'empathie, de poésie, un auteur que je retiens.A conseiller🌟🌟🌟🌟
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Mon sixième Dubois , pas celui que je préfère mais j'aime toujours autant l'écriture de cet auteur!

Paul le héros (oui je sais ils s'appellent tous Paul chez Dubois et ont toujours vécu à un moment de leur vie à Toulouse, n'empêche ! ) ,Paul donc, ne sait pas trop où il en est de sa vie , alors il choisit d'aller mal ; physiquement d'abord en faisant monter les angoisses , ça donne tellement de symptômes .. c'est un bon début .

Au cas où ce ne serait pas suffisant il part sur les traces de feu son père, au Canada ou ce dernier partait deux mois chaque année .Paul ne connaissait ni le Canada ni son père finalement , ni lui même (mais çà il s'en doutait déjà )
Vu d'ici , c'est peut être léger comme trame, mais je ne suis pas Dubois, alors forcement écrit par lui c'est autre chose!

Retournements de cerveau, spéléologie dans les tréfonds des êtres , le trait fluide, la plume acerbe , la truffe sèche (ah non çà c'est moi )
En résumé de toutes façons Dubois quel talent !

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Dans ce livre aux chapitres fort explicites (le premier s'intitule le début, le dernier… la fin), l'avant-dernier, les bois sales, est particulièrement intense et hypnotisant. L'histoire débute à Toulouse où vit Paul, 48 ans, écrivain fatigué. Il résume sa vie professionnelle à « une pile… de… 24 cm de haut pour 3,490 kg de papier. » L'inventaire qu'il dresse de son existence est lui aussi plutôt négatif : un divorce et pas d'enfant. Il prend conscience de sa solitude et de « la vacuité de son travail. » « En choisissant le métier de romancier j'avais fait fausse route. » « J'étais désargenté, désenchanté. » L'heure du bilan a donc sonné.

Paul quitte la France et atterrit d'abord en Floride où il vit de petits boulots. Il rencontre des individus qui s'avèrent finalement peu recommandables et il contracte un virus qu'aucun médecin n'est capable de diagnostiquer. Il poursuit son voyage jusqu'à La Tuque, au nord de Montréal. « Je n'eus plus qu'un seul désir, irrépressible : m'asseoir au bord du lac où mon père s'était noyé. » Ce père, prénommé Fulbert – « Enfant, ce prénom me terrifiait » -, disparaissait chaque année deux mois par an pour vivre sa passion de pêcheur dans la région des lacs au Canada. Paul est accueilli par Jean, un ami de son père, Jean qui l'embrasse « à la façon un peu rugueuse d'un vieux père » et qui lui révèle un secret aussi inattendu qu'énorme. Pour digérer cette révélation qui bouleverse le cours de sa vie, Paul s'installe d'abord dans la cabane au bord du lac où a disparu son père.

Et puis arrive ce fameux chapitre les bois sales, passage initiatique où Paul s'enfonce dans « l'impénétrable toison de la forêt » où il n'y a pas d'autre option qu' »Avancer. Me concentrer sur ce verbe. Oublier la peur et ses peurs. » S'ensuit entre le père et le fils un dialogue imaginaire où chacun règle ses comptes. le fils risque sa vie pour trouver enfin son propre chemin et découvrir « la valeur exorbitante de la vie. » La fin du livre, triomphante, est magnifique. Et heureusement pour nous, le narrateur se décide à raconter son histoire incroyable dans un 14e roman.

Dans ce livre où la nature toute puissante est un personnage à part entière – « Les bois avaient refermé leurs portes sur moi » -, l'écriture est simple mais d'une grande qualité. Elle est juste parfaite. Elle délecte, elle régale. Jean-Paul Dubois décoche certes une volée de flèches autant contre les écrivains (auto-dérision ?) que contre les médecins, mais se penche aussi sur nos peurs, nos manques, nos règlements de compte, nos désillusions, nos espoirs.

(Livre sorti en 1999 et réédité en 2021. Courez l'acheter !)
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