Saint Amable, un tableau de Jean-Baptiste Collet - la légende de Saint-Amable, bibliographie

Saint Amable est un saint presque exclusivement auvergnat.
Franchissez, ne serait-ce que de deux ou trois kilomètres, les frontières
de l’arrondissement de Riom et prononcez son nom devant le premier
passant venu : vous pouvez, sans crainte, parier qu’il l’entendra pour la
première fois. Mais s’il est seulement Auvergnat, saint Amable est surtout
la quintessence de l’Auvergnat : la tête près du ciel et les mains sur l’établi
et modeste avec ça. Il nous fait penser au plus grand d’entre tous, Blaise
Pascal, immense mystique et redoutable bricoleur capable d’inventer
pour son percepteur de père rien moins que l’ordinateur ou peu s’en faut.
Amable est de ceux-là. Voici un étonnant miracle dont seul un véritable
Auvergnat pouvait être capable. Jacques Branche [1643] dit le tenir d’un
manuscrit du XIIe siècle. Le texte avait déjà disparu depuis longtemps à
son époque mais nous reviendrons plus sérieusement sur ce point dans la
bibliographie. « Dieu qui connaissait l’ardeur de son zele, luy voulut de
prim-abord faire voir qu’il se plaisoit à son voyage : Car le Sainct estant
une fois contraint de quitter son manteau et ses gans et ne sçachant où les
reposer, le rayon du Soleil qui entroit par la fenestre luy servit de perche
pour les tenir suspendus, luy servant en cette necessité avecque autant de
miracle qu’il avoit obey à Josué, arrestant sa course pour luy donner le
loisir de tailler en pieces les ennemis de Dieu ».