Si je reprochais au premier tome un Edmond Dantès trop naïf et une intrigue trop longue à démarrer, ici, il n'en est rien.
Monte-Cristo est fin et Monte-Cristo joue sur de multiples facettes. Il est intelligent, rusé et le proverbe “la vengeance est un plat qui se mange froid” n'a jamais pris autant de sens qu'avec ce livre. Il est patient et il place ses pions petit à petit.
De notre côté on sonde, on essaye de comprendre et quand l'engrenage est enclenché les dominos tombent un par un et on ne peut qu'être abasourdi et admiratif de ce travail d'orfèvrerie d'
Alexandre Dumas qui rend tous les passages absolument grandioses.
Mais notre Monte-Cristo, aussi lumineux et parfait soit-il, va avoir quelques grains de sable dont il n'avait pas prévu l'arrivée. On frissonne face à des prises de décisions parfois radicales, on est aussi étonné de ce que certains comprennent alors que le flou devrait les entourer… Mais le comte relève toujours admirablement le navire et ce qui partait à la dérive retrouve sa vitesse de croisière.
Si tout ne se passe pas exactement comme son plan initial le prévoyait, les principales personnes à devoir subir son courroux vont se retrouver plus bas que terre et leur vie construite sur des mensonges va s'écrouler comme un château de cartes.
On admirera aussi la profondeur des sentiments et l'extrême soin que Dumas y apporte. Que ce soit la vengeance qui gronde, l'amour qui enflamme ou la peur qui ronge, l'auteur joue à merveille avec nos nerfs et l'on passe d'un état d'angoisse à un soupir de soulagement en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.
Je conclurais en disant que si ce chef-d'oeuvre peut faire peur par sa taille (1400 pages), il est selon moi l'un des classiques français les plus accessibles et réussis (et j'en ai lu une sacrée dose). Je le recommande les yeux fermés !
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