Nous avions laissé Edmond Dantès devenu
le comte de Monte-Cristo (ou Sinbad le marin, ou Lord Wilmore, ou l'abbé Busoni) s'apprêtant à retrouver à Paris ceux dont il désire vivement se venger.
Le tome 1 faisait état d'un saut de dix années dont on ne sait rien, mais il faut deviner (je pense) que durant cette période Monte-Cristo a beaucoup voyagé, racheté Haydée sa fille adoptive, et emmagasiné des connaissances (sur les drogues et poisons en particulier) et des détails compromettants sur la vie de ses ennemis au cours des vingt dernières années, détails qui vont l'aider à mettre en oeuvre son projet.
Il est fort plaisant pour le lecteur d'être tenu suffisamment au courant par Dumas (sans lourdes explications) et d'avoir un bon temps d'avance sur les protagonistes du roman. Petit à petit on comprend pourquoi l'achat de la maison d'Auteuil (à la campagne à l'époque ^_^), les conseils à Madame de Villefort, la visite à l'employé du télégraphe, l'arrivée d'Andrea, et même la présence de Haydée.
Alternent des moments assez drôles, ou plus dramatiques, ou carrément romantiques, avec une écriture dont je ne me souvenais pas qu'elle fût si agréable et ne négligeant pas les jolies formules, sans quasiment aucun temps mort.
Le Monte-Cristo un peu glaçant et maître du destin des autres (particulièrement dans le tome 2) évolue en homme capable de douter, y compris de sa "mission", ce qui donne de superbes passages au moment du duel d'Albert et du danger planant sur Valentine. Il commence aussi à penser qu'il pourrait connaître un avenir ouvert sur l'amour plus que la vengeance...
Je cite des noms sans explications, mais tous les personnages, y compris les plus secondaires, ont leur utilité. J'ai essayé de prendre Dumas en défaut dans les détails, je n'y suis pas arrivée. Peut être Madame Danglars, "dont la beauté pouvait encore être citée, malgré ses trente-six ans" (sic), était-elle bien jeune pour être mariée et mère plus de vingt ans auparavant (quoique, c'est l'époque).
Justement Madame Danglars a fini par vivement m'intéresser au fil du roman, sans doute que j'étais lassée du tout noir ou tout blanc de certains autres. Mention spéciale à sa fille Eugénie, c'est culotté de présenter un tel personnage de femme faisant fi des préjugés.
Bon, sans doute est-ce ma dernière relecture du Comte de Monte-Cristo, "le" roman de mon enfance, "le" roman tout court, à mes yeux, pas parfait, mais qui se doit d'être lu dans une carrière de lecteur!
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