1600 pages en deux bons gros volumes et pourtant trop vite arrivent les derniers mots du Comte de Monte-Cristo. Mots remarquables et qui s'inscrivent en lettres de feu dans la mémoire.
Là où le premier tome nous emportait d'îles en îles autour de la Méditerranée, le second concentre son aire géographique à Paris et ses alentours. Moins de kilomètres sans doute mais pour ce qui est de l'action, on est servi. Et copieusement!
Les fils jetés minutieusement par le Comte de Monte-Cristo se tendent et la vindicte se referme sur les ennemis. Dumas met une flamboyance extraordinaire à dépeindre toutes les intrigues tissées en sourdine par la vengeance d'un homme hors du commun.
Dumas ne tombe ni dans la facilité ni dans des exagérations qui détruiraient son oeuvre. Il approfondit toujours plus la personnalité si fascinante d'Edmond Dantès. Sa psychologie nous apparaît avec ses douleurs et ses doutes qui font de cet homme un être d'exception car profondément humain en dépit des apparences.
Dumas dépeint avec art ses autres protagonistes principaux, toute une galerie de portraits entrés au panthéon de la littérature française. Mais la figure du Comte reste bel et bien la plus marquante, la plus travaillée, la plus envoûtante.
Cet oeuvre offre une passionnante plongée dans la France des Cent-Jours, de la Restauration et de la Monarchie de Juillet. On pénètre au coeur de cette première moitié du XIXème siècle en côtoyant banquiers, militaires, procureurs du roi, secrétaires de ministère, journalistes ... Dumas égratigne avec bonheur les hypocrisies et intrigues de ses contemporains. La question des mariages arrangés d'Eugénie Danglars ou de Valentine de Villefort occasionne quelques savoureux moments.
Cette lecture me laisse essoufflée par le rythme soutenu tout au long du roman. Quelle torture de devoir reposer ce livre pour aller dormir! Je reste également ébahie de l'ampleur et de l'intensité de cette fresque. On trouve peu d'égal à
Alexandre Dumas en la matière.
Vivement la relecture!