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320 pages
Lévy Frères (01/01/1849)
4.33/5   3 notes
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Le style de Dumas Fils s'accorde à merveille avec l'attitude et la démarche insouciante de jeunes rentiers parisiens, flâneurs, insouciants, galants et un brin aventuriers.

« Pourquoi faire ? »
« Allons ! suivons-la, puisque cela t'amuse et que
nous n'avons rien à faire. »
« Es-tu fou ? »

Répond Gustave à son ami d'enfance, Edmond, protestant mollement à son extravagante envie de suivre sans but une jeune fille accompagnée de son père.

Seul un vague regard a été dérobé à cette jeune fille par Edmond, mais il pousse son audace jusqu'à s'introduire dans l'immeuble où réside la charmante créature, et s'informe par la portière, de l'étage où elle demeure tout en apprenant que son père est médecin.

C'en est pas fini des absurdités grossièrement romanesques : Edmond feint d'être malade pour quelques consultations auprès du père.
Cela ne réussit que trop bien puisque Edmond est réellement atteint d'une sérieuse maladie poitrinaire qu'il ne soupçonnait point ; seulement, l'habile médecin dissimule la réalité du diagnostic en lui conseillant des banalités.

On s'efforce d'approcher par des intermédiaires la précieuse « Antonine », le stratagème monté est séduisant tant par l'audace que l'originalité de la démarche.
La révélation par Antonine de l'incurable maladie dont Edmond est atteint alourdit soudainement la flânerie romanesque.
Au désespoir se succède l'espoir de la folle promesse de mariage d'Antonine : touchée par la détermination de son séducteur et prise d'affection et de pitié pour le poitrinaire condamné, une demande en mariage est formulée et aussitôt acceptée par Edmond. Des fiançailles conclues sans qu'un seul mot n'ait été échangé.

Tout est gentiment folâtre avec d'intenses émotions positives en cette première moitié du roman.
La seconde moitié ne détaille que le déclin prévisible et précoce du malade, dont la mort est poétisée :
« C'est un bienfait du ciel de mourir à vingt ans,
Et de ne pas sentir de nos jeunes années
Se flétrir à nos fronts les couronnes fanées »
L'auteur reprenant à son compte les vers d'un poète. 

Tant qu'Edmond ressent que la mort est proche, il est d'une extrême sensibilité à tout, extatique, infiniment reconnaissant du sacrifice d'Antonine, et au moment où il est sauvé de justesse, redevient le jeune flâneur qu'il était, regrettant le mariage, recherchant les distractions, devenant ingrat tandis que la fidélité et le dévouement de son épouse ne fait aucunement défaut.

Gustave sermonne son ami d'enfance, mais se souvient que lui aussi, il a abandonné lâchement une grisette au profit d'une fille plus convenable, plus pure et qu'il a pourtant regretté, puis met fin à toute tentative morale par cette conclusion : « la vie est donc ainsi faite, qu'il faut que l'homme, tout en le regrettant, abandonne ce qu'il a aimé !… A peine si j'ai le droit de faire des reproches à Edmond. J'ai fait souffrir à Nichette (La lorette de Gustave) ce qu'il a souffrir à Antonine. Ai-je bien fait ? »
Et à la vue de son épouse « chaste, belle et souriante », un enfant dans les bras, il en conclut que la réponse est affirmative, qu'il a bien fait.

De tels comportements lâches ne sauraient être si facilement effacés en se réconfortant avec de plates formules : « la vie est donc ainsi faite ». Il y a de la faiblesse et un manque de lucidité de ces deux hommes, et l'auteur semble apprécier cette fatalité de l'homme ingrat comme une explication commode aux mauvaises moeurs de son temps. L'auteur lui-même perd en force à la fin du roman et se complait dans la banalité des moeurs parisiennes de son époque sans prendre de distance avec ses personnages ou en montrant d'une quelconque façon sa désapprobation.

Quelques déceptions donc en seconde partie, tant par la platitude des personnages que l'auteur voulait pourtant vivants et énergiques au début du roman, que par la monotonie des faits. Il reste le style efficace de Dumas Fils, notamment des métaphores simplement formulées et efficaces : « Son bonheur était sans défiance et marchait devant lui pour lui montrer le chemin . Il était le conquérant précédé des flûtes et des hautbois du triomphe. Tout chantait en lui et autour de lui » écrit-il lorsque Edmond est porté par la joie au moment où il est miraculeusement guéri.
« Edmond s'était jeté tête baissée dans cet amour, comme un plongeur qui veut aller cueillir une perle et qui se jette à la mer sans savoir si l'haleine ne lui manquera pas à moitié route, et s'il reviendra à la surface vivant ou mort »
J'apprécie aussi l'état d'esprit frivole de certains propos, qui rappelle un peu son précédent roman, La dame aux Camélias :
« Mon cher Gustave, je suis de ceux qui croient que tout est dans peu. Je suis fataliste, et convaincu que les grands événements de notre vie sortent des plus petits hasards. Rien n'est inutile dans notre destinée. Je suis jeune ; je n'ai rien à faire ; j'ai de la fortune ; je suis guidé par mes sentiments plus que par ma raison »
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