Hommage à une héroïne de guerre centenaire. En effet,
Andrée Dumon, nom de code Nadine, vient de célébrer le 5 septembre dernier ses 100 ans.
Une résistante belge, originaire de Bruxelles/Uccle où elle vit toujours, qui s'est distingué par son engagement et courage à exfiltrer pilotes et soldats alliés vers l'Angleterre par le fameux réseau d'évasion Comète, qui aura permis à 798 aviateurs de rejoindre leur pays et pour beaucoup d'entre eux la poursuite du combat.
Andrée n'avait même pas encore 18 ans lorsque les nazis ont envahi son pays. Très vite, son père Eugène, un volontaire de 14-18, voulant intégrer l'armée mais ayant été refusé à cause de son âge, a rejoint un des tout premiers réseaux de résistance belge, suivi par sa fille, qui l'aidait comme courrier et distributeur de tracts et du journal clandestin "
La Libre Belgique".
Les Dumon formaient une famille de résistants de la première heure, car sa mère Marie Dumon-Plessix soignait les soldats alliés blessés - comme elle avait fait d'ailleurs pendant la première guerre mondiale à l'hôpital de l'Océan à La Panne (où j'habite) - et sa soeur aînée Aline suivra son exemple, sous le nom de code Michou.
Peu après l'appel historique du général de Gaulle du 18 juin 1940, fut créé en Belgique la ligne Comète sous les auspices de Frédéric de Jongh et sa fille Andrée.
Le 20 mai 2020, j'ai fait un billet de sa biographie par
Marie-Pierre d'Udekem d'Acoz : "Andrée de Jongh : Une vie de résistante".
L'historienne d'Udekem d'Acoz a assuré la préface des souvenirs d'
Andrée Dumon qui comptent 235 pages, dont 10 pages de photos exclusives, et qu'elle a remis à son éditeur Mols en juin 2018, faisant ainsi preuve d'une étonnante mémoire.
Le titre de l'ouvrage a été choisi en hommage à toutes celles et ceux dont elle a croisé le chemin dans la Résistance et les camps nazis.
Il est dédié à son fils, ses petits-enfants, arrière-petits-enfants et ses amis. Parmi ses amis figurent sûrement des aviateurs anglais, écossais, irlandais, australiens, polonais... de qui elle a permis un retour chez eux sain et sauf.
Le 11 août 1942, Andrée/Nadine dénoncée aux autorités d'occupation a été arrêtée chez elle par la police allemande, en même temps que ses parents. Elle a passé un an, jusqu'à son transfert en Allemagne le 28 août 1943, à la prison de
Saint-Gilles.
Interrogée pendant de longues séances pénibles, elle n'avouera ce que la Gestapo savait de toute façon déjà sans cependant mentionner le moindre nom.
Elle y a passé son temps à apprendre l'Anglais et à écrire des poèmes.
Comme :
De mon âme, un autre chant
Tantôt naissant
Prend son essor pour s'élever
Disant nos voeux
C'est l'hymne à la liberté.
Pour la jeune femme de 22 ans la liberté n'interviendra, toutefois, que le 28 avril 1945 après un douloureux passage dans les camps de la mort de Ravensbrück et Mauthausen.
Elle est rentrée à Bruxelles sérieusement malade et tellement affaiblie qu'il lui aura fallu quasiment 2 ans pour récupérer physiquement.
Son récit constitue un témoignage particulièrement émouvant, parce que raconté honnêtement dans un style sans fioritures ou effets spéciaux : direct, simple et touchant.
Son style reflète l'
Andrée Dumon charmante et sympathique que l'on voit sur la photo de couverture de son incroyable histoire.