Périple de Beauchesne à la Terre de Feu, 1698-1701 : Une expédition mandatée par Louis XIV

Dans son journal de bord, Duplessis consigne les détails de la vie à bord et ses injustices flagrantes, les punitions, le fléau du scorbut et de la soif, les désertions, les tempêtes, les vents contraires, les errances de la navigation... Mais aussi, et surtout, le détail des côtes, les ports et les mouillages, les rivières où faire de l'eau, les meilleurs endroits où se ravitailler, la faune et la flore, les villes déjà existantes, les contrées sauvages et les moeurs de leurs habitants - portugais, espagnols ou patagons.

C'est le récit d'un esprit scientifique et rigoureux, sans nulle prétention littéraire, soucieux de donner la description la plus exacte de tout ce qu'il découvre. Il manie pour cela une langue simple et élégante, et complète ses descriptions d'une très belle série d'aquarelles : cartes côtières, animaux divers dont il va jusqu'à préciser le comportement et le goût, scènes de la vie des populations rencontrées...

Le Périple de Duplessis est au final un superbe voyage, dans le temps autant que dans l'espace. Certains passages, bien-sûr, sont un peu longs : tous ces jours de navigation où il n'y a guère à consigner que la force et la direction des vents, la route du navire. Mais ces passages, qui se survolent, ces longueurs, donnent aussi la pleine mesure du temps passé en mer, de la patience infinie et du courage immense qu'il fallait à ces hommes pour accomplir semblable aventure.

Aucun détail technique complexe, mais qui ne s'intéresse pas un minimum au monde de la mer a tout de même peu de chances d'accrocher !