Cet ouvrage constitue la référence sur ces fameux manuscrits découverts en 1947 dans des grottes à Qoumrân, près de la mer morte. Sa lecture me semble réservée à des lecteurs très motivés tant l'exposé verse dans l'érudition quelque peu rebutante. L'auteur met en avant les analogies frappantes entre la secte essénienne et l'Église primitive. Très intéressant pour qui s'intéresse à la vie des paléochrétiens
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Leur piété envers la divinité revêt une forme particulière : avant le lever du soleil ils ne prononcent aucune parole profane, mais ils récitent certaines prières ancestrales à l'adresse du soleil comme s'ils le suppliaient de se lever.
Après ces prières, les administrateurs les congédient pour qu'ils vaquent chacun au métier qu'il connaît.
Puis, après avoir travaillé d'un seul tenant jusqu'à la cinquième heure, ils se réunissent à nouveau dans un même lieu, et, s'étant ceints de pagnes de lin, ils se baignent ainsi le corps dans l'eau froide. Puis après cette purification, ils se rassemblent dans un bâtiment spécial où il n'est permis à nul de ceux qui n'ont pas la même foi d'accéder ; eux-mêmes n'entrent dans le réfectoire que comme purs, comme dans une enceinte sacrée. Quand ils se sont assis tranquillement, le boulanger sert les pains dans l'ordre, et le cuisinier sert à chacun une seule écuelle, avec un seul mets. Le prêtre prélude au repas par une prière, et il n'est permis à personne de goûter à la nourriture avant la prière ; au commencement et à la fin ils bénissent Dieu en tant que dispensateurs de la vie.
Ensuite, ils déposent les vêtements qu'ils ont mis pour le repas, vu que ce sont des vêtements sacrés, et ils s'adonnent à nouveau au travail jusqu'au soir.
Alors ils reviennent et prennent leur dîner de la même manière, et les hôtes s'assoient à leur table s'il s'en trouve de passage chez eux. Aucun cri ni aucun tumulte ne souille jamais la maison ; ils se donnent la parole les uns aux autres dans l'ordre : à ceux du dehors, ce silence de ceux du dedans apparaît comme un mystère redoutable. La cause de ce silence, c'est leur sobriété perpétuelle et le fait que nourriture et boisson leur sont mesurées de manière qu'ils soient rassasiés, sans plus.