Dans ma lecture plus ou moins chronologique des oeuvres de
Duras, j'en suis au cycle indien, alors qu'elle épure de plus en plus sa prose, pour n'en garder que la substantielle moelle, et qu'elle se concentre sur les sensations (toujours le désir).
Détruire dit-elle est un tout petit livre, une hybridation entre le roman et le théâtre. « Détruire », une réplique peu compréhensible dans le contexte du récit, semble indiquer une attitude de l'autrice face au concept même d'écriture.
Ça raconte quoi ? La rencontre d'un trio amoureux (une femme, un mari et un amant) et d'une autre femme, dans un hôtel au coeur de la forêt. Cette dernière tente de se remettre d'une crise nerveuse et elle dort beaucoup, sur une chaise longue dans le jardin. Elle suscite la curiosité des premiers. Cet hôtel est-il un lieu de villégiature, une maison de convalescence ou même un asile psychiatrique ? Et le curieux trio, de simples voyageurs croisés par hasard ou des aliénés en résidence ? Toutes les interprétations sont permises.