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3,77

sur 6205 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ecriture atypique s'il en est.
Univers très évocateur dans lequel le lecteur se perd en raison des narrations croisées, des personnages mal identifiés et de l'espace temps fantaisiste.
Ponctuation à l'avenant.

J'ai davantage apprécié "Un barrage contre le Pacifique" que j'ai trouvé plus structuré, faut croire que j'ai besoin de structure.

La volupté qui se dégage de "L'amant" est à la fois brute et distante ; ce n'est pas aisé de retranscrire cette alchimie qui lui vaut peut-être son statut de classique littéraire ?

Les personnages sont peu attachants voire haïssables. La curiosité est davantage éveillée que l'intérêt.

Le récit est court et très personnel ; comme avec "Un barrage contre le Pacifique", on flirte outrageusement avec l'autobiographie sans toutefois pouvoir y ancrer de repères fiables.

Déroutant et pas complètement enchanteur.


Challenge PLUMES FÉMININES 2018
Challenge ATOUT PRIX 2018
Challenge GONCOURT
Challenge Classiques PAYOT
Challenge 1914 - 1989 / Edition 2018
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Sur cette photo du passage d'un bac sur le Mékong à 15 ans, Marguerite Duras se remémore la limousine qui s'y trouvait et à l'intérieur l'homme très élégant qui tombera amoureux d'elle.

"Chinois. Il est de cette minorité financière d'origine chinoise qui tient tout l'immobilier populaire de la colonie. Il est celui qui passait le Mékong ce jour-là en direction de Saigon."

Elle passe ainsi en revue leur histoire, qui durera jusqu'à son départ définitif du Vietnam, mais aussi celle de sa famille : le petit frère mort très jeune d'une broncho-pneumonie, le grand, voleur qui finira de dilapider les ressources financières de la famille, déjà mises à mal par les inondations.

Elle évoque également les relations avec cette mère qui préférait son ainé.

D'autres souvenirs remonteront de cette époque, à la fois dure et pauvre, mais dont cette rencontre marquera l'auteur au fer rouge et pour la vie.

A mon avis :
L'amant est plus que l'évocation d'une l'histoire d'amour entre cet héritier chinois et cette jeune fille de 15 ans qui se rencontrent sur le Mékong.

C'est sans doute avant tout l'histoire d'une famille et plus encore des relations entre la mère et la fille.

Une mère qui pousse sa fille vers les mathématiques alors qu'elle ne s'intéresse qu'à la littérature ; une fille qui veut s'extraire de cette famille et de sa piètre condition et qui trouvera avec l'amant l'occasion d'être à la fois une femme et d'être libre.

Tout ceci est évoqué pêle-mêle, entrecoupé d'autre histoires secondaires, dans un style décousu, parfois difficile à lire.

Outre que je n'ai pas apprécié le style littéraire de Duras (ben oui, ça arrive !), il m'a terriblement manqué cette sensualité qui avait fait du film éponyme de Jean-Jacques Annaud un chef d'oeuvre.

Si une véritable atmosphère émerge du film et fait ressortir la moiteur et la sensualité de leur relation, il n'en est rien dans le livre, qui relate finalement assez platement ces histoires de famille et d'amour.

Livre quasi autobiographique, l'amant n'est finalement que le rappel d'un personnage que Marguerite Duras avait effleuré dans le reste de son oeuvre, évoqué ici sans continuité dans le récit et de façon assez brouillonne.

Par ailleurs, s'il avait été écrit aujourd'hui, il serait intéressant de voir comment ce livre, qui évoque les relations charnelles d'une enfant de 15 ans avec un adulte aurait été accueilli.
En 1984, il a reçu le prix Goncourt...

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Magnifique prose que celle de Marguerite Duras, qui sait mêler la force des sentiments à celle des images. Au-delà des tabous et des préjugés, L'Amant nous transporte dans une Indochine étrange, mytérieuse, ensorceleuse, à l'image de cette union inopinée qui déplace les limites de la décence.
L'écriture de Duras, quoi qu'on en dise, est sauvage et poétique, semblable aux aléas de la pensée, fantômatique et onirique. le verbe, la syntaxe, la ponctuation dérogent sans complexe aux règles figées de la bienséance et c'est avec délice que le lecteur se couche avec voyeurisme aux côtés de ces amants atemporels.
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L'amant. Je le relirai. Promis. Les décennies passent et... qui aurait dit que c'est un confinement qui me fera le ressortir ? Duras a longtemps été une référence pour moi. C'est avec plaisir que j'ai retrouvé sa plume et étonnée à la quatrième page d'y lire : « ... nous avions un boy et nous mangions, parfois, il est vrai, des saloperies, des échassiers, des petits caïmans, mais ces saloperies étaient cuites par un boy et servies par lui et parfois aussi nous les refusions, nous nous permettions ce luxe de ne pas vouloir manger. » Sa mère, ses frères et surtout son amant chinois dans la moiteur de Saïgon des années 30. C'est à 15 ans qu'elle lui offrira sa virginité alors qu'il en a 27. Ressenti comme forme de prostitution ou pédophilie qui fait profiter sa famille des grands restaurants de l'amant riche. Moins emballée de cette seconde lecture. Peut-être plus exigeante avec l'âge ?
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Je suis très mitigée après la lecture de ce roman autobiographique. Certains passages sont bien écrits, d'autres semblent au contraire bâclés. le style est chaotique, des retours en arrière, pas de suivi dans la narration, des paragraphes posés là sans suite, comme ces personnes qui dans une discussion passent du coq à l'âne. Les personnages par ailleurs sont antipathiques, la narratrice elle-même, vénale n'attire pas ma sympathie. L'histoire est glauque, déprimante... Ce livre fût couronné en 1984 par le prix Goncourt... ceci me laisse dubitative.
Je ne crois pas que ce roman me laissera un souvenir durable.
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Roman d'autofiction, qui a reçu le Prix Goncourt 1984 et qui, à ce jour, est aussi le plus vendu. Roman qui se passe à Saigon, au temps des colonies, quand M. Duras nous dévoile une face cachée de sa jeunesse, la divulgation d'une grande intimité dans une famille taiseuse, ou les non-dits font loi. C'est un scandal à taire dans la colonie : cette trop jeune Française entretenue par ce riche Chinois. Une histoire d'amour impossible, tabou, un voyage vers l'étranger, à tout point de vue : voyage vers l'Asie, certes, mais aussi voyage érotique vers le désir, mais aussi découverte d'un autre corps, asiatique de surcroît, mais aussi voyage vers la transgression, et voyage vers les douleurs, la séparation et la mort. Roman qui peut s'analyser comme une suite impudique, ou une mise au point, de "Barrage contre le Pacifique" : M. Duras s'octroyant cette possibilité de dire la vérité des décennies plus tard, sur cette période, parce que sa mère, et son frère aîné surtout, sont décédés. Comme un livre de voyage qu'elle clot, la honte passée.
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Voilà un roman, Prix Goncourt en 1984, que je m'étais promis de relire. C'est fait. Après à peine quelques trente et quelques ans que reste-t-il de ce prodigieux prix ? Que reste-t-il de ce roman Durassien, si ce n'est d'être le témoin d'une époque ?
La brièveté qui en faisait une de ses forces reste un atout majeur pour faire accepter par un public actuel cette histoire de romance née entre l'auteure et un amant chinois, richissime, certes, mais qui ne découvre l'amour qu'au travers d'une parodie d'exploration amoureuse du corps d'une enfant de 15 ans !
Ce livre, écrit aujourd'hui, serait déclaré contraire aux bonnes moeurs et serait exposé aux attaques de tous les défenseurs de la dignité humaine, du respect de la femme, de la jeune fille à peine pubère et des droits de l'enfant. Il n'en a pas moins été couronné d'un Goncourt !

Amour impossible aux yeux des bonnes moeurs, amour bien véridique et praticable aux yeux de l'époque qu'il évoque. Pouvons-nous assurer ce grand écart en tant que lecteur en 2018 ?

Là où on peut retrouver une adolescente de notre temps, c'est dans la soif de découverte de qui est cette Marguerite qui se découvre un corps en transformation et capable d'émouvoir un homme, fut-il plus âgé. Ces jeux de l'amour-découverte, de soi plus que d'autrui, elle se les rejoue à elle-même. Les rêves avec son amant, elle les revit dans son regard et son approche de la femme qu'elle devient, ayant, comme elle, des seins, des formes, des pulsions et envies qui ne demandent qu'à être vécues pour être comprises. A être comprises pour être jugulées. Là, on retrouve l'intemporalité de la découverte de soi, quel que soit le sexe qu'on expose.

Il s'en suivra une recherche éperdue d'elle-même et de la route qu'elle estime pouvoir se tracer comme étant la sienne en taisant les critiques et les reproches venus de l'extérieur. Intemporalité de cette quête de soi !

L'amant est une chronique sociale, un récit de cette Indochine en période de mutation, attachée à sa propre construction mais toujours structurées sur fond d'une colonisation qui se rêve encore de la pétrir.

Bien que le récit, probablement assez largement autobiographique, laisse le lecteur baigné dans une ambiance de compréhension et d'assimilation aux personnages, ce roman, ayant pris pas mal de rides durant ces dernières décennies, se laisse de plus en plus mal aborder par notre culture du 21e siècle.
Reste l'écriture tranchée, claire, puissante de Marguerite Duras pour nous maintenir, sinon en haleine, en tous cas dans le droit fil du roman... Mais pour combien de temps encore ?
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Bis repetita, pourtant Marguerite a écrit d'autres livres ! mais c'est vers celui-là que je suis revenu, avec les images sensuelles du film de Jean-Jacques Annaud en tête.
L'autrice ne cautionne pas ce film et pourtant quand elle écrit : “je porte une robe de soie naturelle, elle est usée, presque transparente”, je vois Jane March, illuminée de soleil, descendre d'une Léon-Bollée…

J'ai retrouvé le style particulier de Duras, cette façon de parler d'elle à la troisième personne, cette dépersonnalisation des propos à les rendre insaisissables.
Un style caricaturé par des humoristes, fait de petites phrases qui crépitent.

Finalement, ces tics de langage ne sont pas passés lors de cette seconde lecture, d'autant que je me souvenais de l'histoire d'amour du film qui se trouve noyée dans les autres thèmes du roman.
Ses deux frères, les relations difficiles avec sa mère, Dô, ont leur histoire au même titre que l'homme de Cholen et elle.
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C'est un livre dont je n'avais pas programmé la lecture. Trouvé dans une boîte à livres, il a tout simplement comblé un vide alors que j'étais en attente de pouvoir me fournir depuis une bibliothèque. Quarante ans après avoir écrit « un barrage contre le pacifique » oeuvre autobiographique mis dans mon pense-bête et qui m'a fréquemment fait de l'oeil, Marguerite Duras de son vrai nom Donnadieu a écrit l'Amant prix Goncourt qui a été une des meilleures ventes de la littérature française. Sept ans plus tard, elle est revenue sur son histoire avec ce Chinois sous le titre : « L'amant de la Chine du Nord ». J'ai été assez fort dérangé par ses allées et venues dans le temps qui alterne avec ses rencontres du Chinois qu'elle nome dans « l'amant » le Chinois de Cholen.

Du bla-bla périphérique passons au roman. Marguerite Duras parle d'elle-même. Elle a quinze ans. Lors d'un passage du Mékong en bac qui lui permet d'aller de son école à l'institution où elle est en pension, un riche Chinois de douze ans son aîné s'éprend d'elle. Elle l'accompagne dans sa garçonnière où ils font l'amour. Sa mère est endettée. Ce riche Chinois est une opportunité pour elle. Elle fait son possible pour cacher cette situation à sa mère mais celle-ci n'est pas dupe. Ils se verront une année durant. Ce sera une relation sans lendemain. Il a fait des études commerciales à Paris mais n'a pu aller jusqu'au bout pour avoir son diplôme. Son père l'a fait revenir et depuis des années lui est désigné sa future femme qui sera une chinoise.

Lorsqu'elle écrit l'amant, une autobiographie fictionnelle, elle n'a plus ses parents et son petit frère. Par des rétros, elle explique à quel point sa famille était désunie et que sa relation avec le richissime Chinois enjolivait sa vie. le chinois lui offrait des cadeaux et lui permis de rentrer en France en lui payant son ticket. le roman a été écrit en 1984 mais la situation rapportée était de 1929. Ce roman était un scandale aux yeux de certains.

L'écriture de Marguerite Duras met bien en situation. On intègre bien ses descriptions ce qui est une qualité en soi.
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Un texte dérangeant qui se mérite.
La construction des phrases est loin d'être simple. Parfois j'ai eu besoin de lire à voix haute pour remettre une ponctuation et ainsi mieux maîtriser le sens. le récit n'est pas linéaire non plus. Ce n'est pas gênant, mais il faut s'en rendre compte et l'intégrer.
Ce qui est dérangeant, avec mon regard d'aujourd'hui, c'est cette relation quasi incestueuse entre la jeune fille de 15 ans et l'homme de 27 ans : "Il la prend comme il prendrait son enfant. Il prendrait son enfant de même. Il joue avec le corps de son enfant, il le retourne, il s'en recouvre le visage, la bouche, les yeux". J'étais mal à l'aise tout du long à cause de l'âge de la gamine, mais ce passage m'a achevé dans ce malaise. C'est la jeune fille qui mène le jeu de la sensualité, c'est elle qui domine malgré son jeune âge. Donc même si l'âge est gênant, il y avait cette maîtrise. Mais après ce passage...j'étais vraiment mal à l'aise.
Un portrait à la fois sensible et distancé d'une jeune fille entre l'apprentissage de sa sensualité, le détachement de la mère, l'affirmation de soi, la mort du jeune frère et un frère aîné plutôt détestable.
Une lecture qui me laisse une drôle de sensation en bien peu de pages.
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