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sur 475 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il y a la maison de Neauphle avec son parc et son étang. Elle est le refuge où Marguerite peut s'extraire du monde. Avoir peur. Boire. Expérimenter la solitude jusqu'à la folie pour être dans l'état d'écrire :

" La solitude est toujours accompagnée de folie. Je le sais. On ne voit pas la folie. Quelquefois seulement on la pressent. Je ne crois pas qu'il puisse en être autrement. Quant on sort tout de soi, tout un livre, on est forcément dans un état particulier d'une certaine solitude qu'on ne peut partager avec personne. "

Et puis il y a Vauville. Un village proche de Deauville avec une chapelle adorable et, en face, la tombe d'un aviateur anglais. Marguerite écrit l'histoire de ce jeune orphelin abattu par une batterie allemande et veillé toute une nuit par le village. Une mort qu'elle rapproche de celle, pendant la guerre du Japon, de Paulo son petit frère, l'amour de sa vie entière.

Ecrire, c'est ça aussi, c'est faire que le jeune Anglais et Paulo continuent d'exister, empêcher que leur histoire ne se termine pour l'éternité. Comme la mouche que Marguerite a regardé mourir et consigné les derniers instants. Des morts - qui l'ont profondément touchée - qui ne sont pas une fin par le seul fait de leur écriture.

Intelligente, émouvante, magistrale, Marguerite Duras nous livre un essai authentique et brillant sur ce que signifie pour elle écrire, dont elle dit : " Ecrire c'était ça la seule chose qui peuplait ma vie et qui l'enchantait. Je l'ai fait. L'écriture ne m'a jamais quittée. "

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J'entre sur la pointe des pieds dans la maison de Neauphle, l'antre, le refuge, la retraite de Marguerite Duras. Je m'arrête à côté du piano qu'elle a acheté en même temps que la maison, et je la regarde écrire.
Marguerite Duras écrit « quand la nuit commence à s'installer. Quand le travail cesse dehors. » Elle a ce luxe de ne pas avoir d'horaires à respecter.
Il lui faut des conditions drastiques pour pouvoir écrire.
Etre seule d'abord. Seule avec son livre non encore écrit. « Seule avec l'écriture encore en friche. » Elle a besoin de cette solitude qui dévore tout, une solitude si envahissante qu'elle se met parfois en danger, risquant de basculer dans la démence.
Il n'y a rien de construit dans son acte d'écriture. Il n'y pas de techniques particulières. Pour Marguerite Duras, l'écrit « c'est comme le vent qui passe. » C'est comme un dédoublement de personnalité. Je devine une intense jouissance quand elle entre dans cette terre inconnue, mais aussi une grande souffrance. L'écriture, à ce point d'exigence et de déraison, n'est-elle pas une maladie ?
En tous les cas, s'il y a bien une chose qu'il ne faut pas faire, c'est de savoir ce qu'on veut écrire, avant d'écrire.
Les mots et les phrases employés dans ce livre sont d'une grande simplicité, mais derrière cette simplicité, se cachent des amours torrides et des haines assassines, des vertiges et des folies si éloignés de moi que je ne pourrai jamais les comprendre.
Je reste tout bonnement saisi par le silence épais qui entoure l'écrivaine, par cet acte quasi religieux d'écrire avec ses rituels tellement compliqués, et je sors de la maison comme j'y étais entré, sur la pointe des pieds, laissant Marguerite Duras assise par terre, en train de contempler, comme fascinée, une mouche en train de mourir.
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Ecrire, à l'infinitif, infinitus, sans bornes, profonde réflexion aux horizons indéfinis sur l'écriture et ses multiples facettes contradictoires surprenantes souvent torturantes, sur le sens et le non sens des mots et du langage, sur l'impossibilité de vivre sans cette torture-nourriture essentielle à sa vie.
La solitude cherchée de la maison et de l'écriture, rime curieusement avec plénitude, un sens que seulement les écrivains peuvent lui donner, certains artistes aussi, ceux qui se nourrissent d'un corps à corps avec la toile ou la terre ou encore la pierre le marbre ou le grès.
Des solitaires qui vivent des rencontres fabuleuses, les premiers à en être surpris.
"Seule, très loin et en même temps très proche de tout", dit Marguerite Duras, "Ecrire, c'était ça la seule chose qui peuplait ma vie et qui l'enchantait. Je l'ai fait. L'écriture ne m'a jamais quittée."
Une vraie profession de foi, "une raison d'être", savoir que "seule l'écriture vous sauvera."
Le livre comprend cinq textes dont Ecrire, profond et éprouvant pour Duras, troublant pour moi lectrice. C'est l'écrivaine-créateur qui essaie de parler de sa création, celle dont elle veut accoucher sans savoir ce qu'elle sera, et celle qui la tourmente encore après sa naissance.
"Dans la vie il arrive un moment, et je pense que c'est fatal, auquel on ne peut pas échapper, où tout est mis en doute... Ce doute... il est celui de la solitude... le doute c'est écrire."
La solitude peuplée de Marguerite Duras, la grande maison de Neauphle où elle est seule avec son écriture et ses personnages, avec elle-même et ses chimères ou ses fantasmes, avec un réel et un imaginaire, ses angoisses ses peurs, la cohue dans la maison, le silence, "perdition de soi", quelques objets rappelant une histoire un passé... et la solitude qui revient, féal compagnon obsession cruelle.
Ecrire, livre testament de confidences et de réflexions espacés de pauses interrogations retours sur quelques affirmations, des points de suspension...
Une douloureuse confession une radiographie de sa profession de foi, de ses idées et de son engagement comme écrivain, comme être social, comme raisonnement où la probité ainsi que le doute font loi. "Ça rend sauvage l'écriture", ça fait peur aussi.
Un texte sur l'écriture, en dehors et dedans, recul et intégration jusqu'à en faire un. Les réflexions jaillissent les mots envahissent troublent grisent éclaircissent . L'écriture, miroir de nous mêmes entre adoration et effroi et les deux à la foi, papier de verre et baume cicatrisant, besoin vital comme l'air et l'eau, peut être plus.
"L'écrit ça arrive comme le vent, c'est nu, c'est de l'encre, c'est l'écrit, et ça passe comme rien d'autre ne passe dans la vie, rien de plus, sauf elle, la vie."
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J'ai hésité à mettre quatre ou trois étoiles. Si j'en ai mis quatre, c'est par générosité spontanée, si si, mais surtout pour le très beau texte Roma. Pour le premier texte aussi, sur la souffrance d'écrire et la nécessité pour Marguerite Duras de vivre et éprouver la solitude comme conditions indispensables de l'acte d'écriture.

Car ce livre n'est pas que le texte intitulé "Ecrire" mais bien un recueil de cinq textes d'inégale valeur, à mon estime. Les trois autres textes peuvent même à mon sens être zappés. Mais pour la toute grande beauté de Roma, où l'on retrouve, où j'ai retrouvé, toute la force et la brutalité de l'écriture de Marguerite Duras.

Ne passez pas à côté de ce livre, ces deux textes en valent véritablement la peine.
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Je n'ai pas le souvenir d'avoir lu Marguerite Duras. Pourtant c'est le cas. Des citations s'éparpillent sur mes cahiers de notes. J'ai lu un livre d'elle et je n'en ai aucun souvenir. Mes orgies livresques sont parfois si nombreuses que je me perds moi-même. Lorsqu'on fait dans le démesuré, nous avons tendance à se perdre, j'imagine.

Ce livre est démesuré. Pour autant, Marguerite Duras ne se perd pas ici. Elle suit un fil conducteur visible d'elle seule et nous amène à elle, car l'écriture c'est toute sa vie. Dans cette sorte d'autobiographie de l'écriture, Marguerite Duras nous raconte dans sa langue singulière comment, où et pourquoi elle a toujours écrit. Ecrire est un texte court d'une cinquantaine de pages, complété dans l'édition folio par quelques exemples de son cru : La mort du jeune aviateur anglais, Roma, le nombre pur et L'exposition de la peinture. L'écriture a toujours été présente pour elle. Tous les prétextes sont bons pour écrire, dit-elle : l'amour d'une mère pour son enfant, l'horreur de la guerre, Rome … Or, lire « c'est écrire » nous dit-elle. Elle commence à écrire sur l'écriture tout aussi naturellement qu'elle l'a fait pour ses romans ou pour des scenarii. Est-on surpris ? Pas le moins du monde. Partout elle a clamé qu'écrire était indissociable de la vie. Pour elle, l'écrivain est une personne totalement engagée dans son existence, puisant indéfiniment dans son expérience des sujets d'écriture. Et elle nous le prouve à travers cette oeuvre qu'elle a écrit à la fin de sa vie. C'est en écrivant qu'elle a appris qui elle était. C'est à travers la solitude vitale que l'écriture s'est faite. L'écriture contient en son essence une solitude nécessaire pour naître, précise-t-elle. Peu importe où nous nous trouvons, l'écriture s'emporte partout. Elle est en nous. La solitude ne se trouve pas. « On la fait (…) Il m'a fallu vingt ans pour écrire ce que je viens de dire là ».


Duras se livre complètement, comme toujours. Les mots ne sont jamais utilisés à moitié avec elle. Ils sont pleinement utilisés, dit, redit, écrabouillés et ressuscités comme par magie. Elle nous confie ses lieux d'écritures puis nous fait l'apologie de sa vie par les mots qui ont bercés son existence et qui l'ont aussi sauvée : « Se trouver dans un trou, au fond d'un trou, dans une solitude quasi-totale et découvrir que seule l'écriture vous sauvera. Etre sans sujet aucun de livre, sans aucune idée de livre c'est se trouver, se retrouver devant un livre ».
Et elle écrit des mots les uns à la suite des autres. Nous suivons médusés, attirés puis parfois, peut être, révulsés ou fatigués. Elle est entière cette femme. Elle ne mâche pas ses mots. Malgré tout, on la suit toujours, happé. Tout devient écrit lorsqu'on écrit, nous dit-elle. Les fumeurs voient bien des cafés partout. Beaucoup de lecteurs et d'écrivains voient, quant à eux, des mots partout : sur leurs corps, sur les visages des gens qu'ils croisent…
Heureusement, tout le monde n'est pas comme ça. Je suis consciente qu'en écrivant que « tout est écrit lorsqu'on écrit » certains peuvent avoir le tournis, si ce n'est pas déjà fait. Ce n'est même pas dans l'air du temps. Ceci parait incroyable parce qu'à mille lieues des pensées véhiculées par les médias. L'écriture rend fou. Ce n'est pas moi qui le dis. C'est Marguerite Duras. Ce pourrait-être juste son écriture qui rend malade. C'est tout à fait possible. Ce n'est pas moi qui le dis et pourtant je comprends tout à fait son propos. Ecrire rend fou. Ecrire nous permet de renaître souvent. Non seulement il est parfois difficile de transmettre les idées que l'on a en soi mais le travail d'écriture est une remise en question. Faut dire que c'est « curieux un écrivain » nous dit Duras. En effet, précise-t-elle, il ose écrire « l'inconnu qu'il porte » en lui. Il ne sait jamais ce qu'il va écrire tant qu'il n'a pas essayé. Et le voilà qui part à l'inconnu, tout seul… L'écrit se fait dans la solitude rappelons-le.

« L'écriture c'est l'inconnu. Avant d'écrire on ne sait rien de ce qu'on va écrire. Et en tout lucidité. C'est l'inconnu de soi, de sa tête, de son corps. Ce n'est même pas une réflexion, écrire, c'est une sorte de faculté qu'on a à côté de sa personne, parallèlement à elle-même, d'une autre personne qui apparaît et qui avance, invisible, douée de pensée, de colère, et qui quelquefois, de son propre fait, est en danger d'en perdre la vie. »

Pourtant, ne lui en voulons pas s'il nous laisse derrière lui car le chemin que l'écrivain s'apprête à suivre n'est pas toujours une sinécure à en croire Duras.

Ecrire, pour Marguerite Duras, c'est aussi dire et répéter une histoire douloureuse et occasionnant de véritables tortures même des décennies plus tard telles que celles de la mort de l'aviateur anglais. Ecrire, pour elle, ce n'est pas facile. « J'ai voulu écrire sur lui l'enfant anglais. Et je ne peux plus écrire sur lui. Et j'écris vous voyez, quand même, j'écris. C'est parce que j'en écris que je ne sais pas que ça peut être écrit. Je sais que ce n'est pas un récit. C'est un fait brutal, isolé, sans écho. » Elle essaie. Elle aligne les mots mais l'acte d'écrire reste une souffrance. Elle écrit alors : « Je ne peux rien écrire. Il y aurait alors du non-écrit. Un jour ça arrivera. Une écriture brève, sans grammaire, une écriture de mots seuls. Des mots sans grammaire de soutien. Egarés. Là, écrits. Et quittés, aussitôt. » Ecrire en transmettant l'émotion du fait…. Pas si facile, n'est-ce pas ?

Pourquoi écrire donc? Et pourquoi pas d'abord !
Pardon, ce n'est pas à moi de répondre….

« J'écris à cause de cette chance que j'ai de me mêler de tout, à tout».


Ce livre de Marguerite Duras est un essai peut-être, une réflexion ou une autobiographie de l'écriture... Difficile de décrire cet ensemble de feuillets. Elle-même ne sait pas :
« Ce livre n'est pas un livre. Ce n'est pas une chanson. Ni un poème. Ni des pensées. » Ce livre ? Il n'est qu'un ramassis d'émotions toutes plus douloureuses les une que les autres. Ce pourrait être intéressant à lire nous dit-elle, certes, mais en rien dissemblable d'une « publicité ». C'est dit !


J'ajouterai juste que ce livre est une bonne entrée en matière pour découvrir l'auteur. Il reflète parfaitement les contradictions, la poésie, la difficulté et le bonheur de la lire… Ce livre est court de mots mais longs en termes de réflexions qu'il suscite. Il est d'ici mais il n'a aucun pays.

« C'est ça l'écriture. C'est le train de l'écrit qui passe par votre corps. le traverse. C'est de là qu'on part pour parler de ces émotions difficiles à dire, si étrangères et qui néanmoins, tout à coup, s'emparent de vous. »
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Un recueil de textes courts sur l'écriture et la posture d'artiste. J'ai trouvé ces récits intimes, très touchants, et intéressants. J'ai particulièrement aimé le passage sur la mort de la mouche …! Ceux qui ont lu me comprennent, j'espère ! J'ai découvert une plume que je ne connaissais pas, et qui m'a donné envie !
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C'est un livre sur écrire à partir du récit de l'écriture. Les lieux, l'heure, l'humeur, l'événement, composent l'acte. Marguerite Duras triture son art jusqu'à l'os. Elle risque de rebuter car apparait peu le plaisir d'écrire. Elle n'en a cure, l'écriture est d'abord survie, évolution dans un monde assez sombre (solitude, mort, exploitation économique) L'agonie d'une mouche, le sacrifice d'un jeune aviateur anglais à Vauville, le dernier jour de la guerre, autant d'occasions d'essayer de dire par l'écrit "ça" difficile à évoquer. Ça revient souvent ; conclut ce qui été décrit mais pas nommé ou précis, quand suivi de : .
Phrases sans verbes, tirades longues, adresses brèves, M. Duras décline la langue à sa mode, nous perd parfois, nous récupère au détour d'une réflexion limpide, condensé de l'amont de l'écriture.
J'entends encore le cri du pro-consul de Lahore (Michael Lonsdale), amoureux de Anne-Marie Stretter (Delphine Seyrig), ambassadrice de France, dans India Song. Un film envoûtant comme les digressions de l'auteur sur l'exigence d'écrire. Quand les mots trébuchent, la caméra les relance. Elle a réalisé une dizaine de films, quelques uns jamais distribués. En 1993, Benoît Jacquot avait tourné Écrire avec Marguerite seule face à l'objectif. Quarante-trois minutes pour se dire, cent vingt-quatre pages pour s'écrire, et toujours, l'énigme : pourquoi écrit-on ?
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Marguerite Duras si livre ici avec une franchise et une facilité presque déconcertante en faisant en quelque sorte le bilan de ses propres oeuvres. Elle nous raconte ce qui a fait d'elle l'auteur qu'elle est devenue et nous prodigue des conseils sur sa manière d'écrire. Loin de dire que ce qu'elle nous apporte est universel et s'applique à chaque auteur, elle est loin d'être aussi fière et imbue d'elle-même pour cela mais ce qu'elle nous offre, ce sont ses ressentis. le lecteur doit donc accepter ce cadeau qu'elle lui fait en étant aussi sincère avec lui. L'écriture est remplie de poésie. Elle se confesse en nous disant qu'elle a tellement donné une part d'elle-même dans ses écrits qu'elle a réussi à vivre la vie, ou du moins une partie, de ses propre personnages. Ce livre est un véritable régal, court et facile à lire. A découvrir !
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"Se trouver dans un trou, au fond d'un trou, dans une solitude quasi totale et découvrir que seule l'écriture vous sauvera"

Ecrire c'est le fil d'Ariane qui permet de sortir de ce trou, de ce labyrinthe qu'est la vie.

"Écrire c'est aussi ne pas parler, c'est se taire, c'est hurler en silence"

Tant de choses à dire, et personne à qui en parler, ou du mal à se faire comprendre, mais toujours ce besoin impétueux de s'exprimer
Ainsi, entre la parole infidèle & le chaos de l'idée, de la façon la plus belle, écrire, c'est juste partir à la quête d'un peu d'ordre dans ses pensées !
Écrire pour se rappeler ces moments qui n'existeront pas, à part en soi.
Écrire pour ne pas oublier ce repli intérieur où l'on se recueille les soirs de grandes solitudes Écrire secrètement dans la chaleur de nos mots, le poids de nos silence & la battement de la nuit !

Mon conseil du jour, c'est de mettre en fond sonore Chet Baker et de lire « Écrire » de Marguerite Duras. Où l'on balance avec langueur et douceur entre l'enfermement de l'écrivain solitaire et la vie qui s'écoule dans le voyage et les mots. Doux mouvement !

"C'est l'inconnu qu'on porte en soi : écrire, c'est ça qui est atteint. C'est ça ou rien"

Certainement le livre qui m'a fait comprendre pourquoi écrire est aussi important à mes yeux.
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Je pensais lire un livre de 124 pages sur l'écriture et l'écrivaine que fut Marguerite Duras. Hors j'ai eu la surprise de découvrir qu'il s'agissait ici d'un recueil de nouvelles.

Ce petit livre regroupe 5 nouvelles de l'autrice.

De Marguerite Duras je n'ai lu que L'Amant qui n'avait pas été ce que j'espérais.

Dans ce recueil, j'ai pu pour mon plus grand plaisir découvrir toute la puissance de l'écriture de l'autrice. Elle écrit sur la solitude, sur l'écriture, sur ses livres, sur sa vie.

Elle n'a jamais menti dans ses livres seulement aux hommes. Elle écrit avec rage et colère sur la seconde guerre mondiale, sur le prolétariat. Elle écrit sur les hommes, l'amour, le monde.

J'ai été subjuguée par son texte Écrire, Je me suis imprégnée des mots, j'ai lu comme on lit un poème. J'ai été loin de la réalité dans le passé. J'ai vu Marguerite dans sa maison en train d'écrire et buvant un whisky, j'ai perçus les sons et les odeurs. J'ai frôlé les meubles de sa maison et les touches du piano. Elle ne m'a pas vu. Elle était loin en écrivant toujours.

J'ai été bouleversée par La mort du jeune aviateur anglais.

J'ai lu avec mélancolie Roma.

J'ai lu avec peine et amertume le nombre pur dans l'ombre du passé.

J'ai assisté à l'exposition de la peinture, le travail d'une vie.

Si vous souhaitez découvrir toute la puissance de l'écriture de Marguerite Duras, je vous conseille ce recueil. Vous y trouverez une écrivaine tellement inspirante.
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