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3,85

sur 475 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce petit livre lu en quelques heures, se décline en cinq parties, chacune consacrée à l'art de l'écriture.Ecrire est un verbe qui en dit long.Pourquoi écrit-on ?L'écriture peut apporter soulagement, divertissement ou bien d'autres choses encore.Comment écrit-on ?Pour Marguerite Duras, l'écriture est l'inconnu. Avant d'écrire, on ne sait rien de ce que l'on va écrire.Où écrit-on ?L'écriture se fait, retiré des autres, dans la solitude. L'endroit de la solitude doit être bien choisi.Sans détours, l'auteure nous livre sa solitude, sa souffrance.L'acte d'écrire est une passion pour cette grande écrivaine.Un recueil qui regorge de citations ouvertes à l'analyse.
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Ecrire : sous ce titre sont regroupés cinq textes de Marguerite Duras. L'écriture telle qu'en soi.
- L'EXPOSITION DE LA PEINTURE :
« L'exposition de la peinture » texte qu'elle destine à Roberto Plate, peintre, plasticien, scénographe, argentin, décrit l'artiste dans l'acte de peindre. Non pas seulement dans l'instant de la mise en peinture mais dans la totalité de cet acte.
Temps – espace se rejoignent. Solitude du peintre. Solitude de l'écrit. Duras rejoint Plate, ils sont faits de la même pâte. Artistes mis en lieu clos : l'atelier de Plate, la maison de Duras.
Le propos qu'elle mène, le portrait qu'elle dresse de l'homme dans l'intégralité de son oeuvre, son questionnement sur la succession de ces toiles, de leur enchevêtrement, de leur chevauchement, de leur nature et de l'intérêt de leur distanciation, voilà les questions qui harcèlent l'artiste dans la construction de son oeuvre.
« Ma motivation est de peindre la peinture même » déclare Roberto Plate.
La motivation de Duras n'était elle pas d'écrire l'écriture même ?
Dyptique durassien – époque blanche.

LE NOMBRE PUR
Du mot au nombre.
Du nombre qui représente la vie. Voilà peut être un des textes les plus précis de Duras.
« Pur », ce mot que l'humanité a perdu. Qu'elle n'utilise que pour qualifier ce qu'elle vend.
Ce mot « pur » que Duras ne veut le rattacher à rien, qu'il ne soit qu'à lui même, ce mot du dépassement, de la voix.
Duras n'était pas croyante mais percevait l'appel de chaque ciel.
Ce mot, lors de la seconde guerre mondiale, par le génocide subi par le peuple de Samarie, le sens de ce mot, nous fut ôté.
En violant ce mot, l'humanité s'en voit tout entière dépossédée.
On ne devrait plus dire ce mot tant ce mot ne veut plus rien dire.
Alors le mot ne pouvant plus être prononcé, c'est le nombre qui en lui même va contenir la pureté. L'exactitude de ce qu'il représente.
Impossible de toucher au nombre.
Le nombre est.
Le mot interdit apparaîtra, renaîtra par le nombre.
Ainsi Duras émet le souhait de voir, sur un mur des anciennes usines Renault de Boulogne-Billancourt inscrits tous les noms des travailleurs qui ont dans cette usine porté leur vie.
Un nombre d'hommes écrits.
Un nombre pour représenter.
Non pas l'horreur, non pas l'épouvantable, mais le nombre que représente touts nos vies et leur ensemble scellé dans ce nombre.
Aussi pur que l'Alliance. La nouvelle Arche pour un autre ciel. le nombre, le fils du nom, juste et donc pur.
«  La vérité ce serait le chiffre encore incomparé, incomparable du nombre , le chiffre pur, sans commentaire aucun, le mot. »

ROMA
Roma, mon amour. Voilà ce qui n'est pas écrit, voilà ce que Duras met en scène sur la piazza Navona, dans ce hall d'hôtel.
Unité de l'auteure : unité de lieu, unité de temps.
L'ouverture de Musica, l'absence d'Hiroshima.
Duras nous parle de Rome et de la Reine de Samarie.
Elle nous parle des hommes du Nord, de ceux de la lande. Elle nous parle d'une terre à jamais perdue, enfouie, saccagée, plongée dans l'oubli par les mains et par l'absence de pensée de Rome.
Rome, l'empire, de la toge à l'uniforme noir et vert de gris. Berlin devient Rome . Rome revient en Berlin. Les légions De César sont les colonnes
Le crime contre l'humanité a fait perdre aux hommes l'Ailleurs, le ciel qu'ils se devaient.
On enseigne Rome à l'école, oui. Mais la mémoire perdue, toutes les mémoires perdues, celle de l'enfance, celle des royaume de paix ne peuvent pas être enseignées, elles ne peuvent être que rappelées.
Dire que cela a existé. Avant, avant ils ont existé. Nous avons existé. Avant que cela ne se produise.
Avant que les hommes du Nord viennent tout effacer.
La femme sait Rome. Elle a peur d'être par elle contaminée, d'avoir sur elle, en elle, ce sang qui dans la terre s'est écoulé.
Alors elle reste sur la terrasse, enfermée sur la terrasse .
Elle se détourne de la pensée de Rome. Elle se distrait. Distraction de l'esprit par l'écrit, par l'image qu'il annonce.
Rome ne pense pas. Pour penser il faut en sortir, la fuir. Pour retrouver la mémoire du royaume que l'on croyait perdu à jamais, il faut se rendre dans la plaine, la plaine qui se termine avec le ciel.
Les hommes de Rome ont de leurs mains enfanté de cris.
Les cris ont dressé le pays du silence. Et « C'est dans cet enfer de silence, que le désir est venu ».
Voilà l'écrit, voilà une des raisons de l 'écrit pour l'auteure.
Trouver l'horizon, se mettre en marche vers cet horizon qui rejoint le ciel, retrouver la mémoire pure, celle de l'enfance, avant le crime, retrouver cette terre ce pays, cet Eden.
Cette plaine qui rejoint le ciel : La Lande qui dans la langue babylonienne n'est que le jardin des délices, l'Eden. le paradis perdu, là où l'homme et la femme, vivaient leur amour avant le péché. Là où la possibilité d'aimer se trouvait.
Après le crime est il encore possible d'aimer ?
Non Duras n'était pas croyante, mais en voyant ce qu'elle n'a pas écrit on ne peut pas douter qu'elle marchait vers le ciel.
En suivant le cours des fleuves, Gange, Seine, Mekong, ou celui des neuf dragons, tous les fleuves partent vers la mer.
En les suivant, le regard finit toujours par rejoindre le ciel.
Un texte qui n'est pas si « incroyable » que cela, lorsque l'on sait par quelle main il fut dit.

LA MORT D'UN JEUNE AVIATEUR ANGLAIS:

il avait vingt ans. Il s'appelait W.J Cliffe.
Il est l'enfant. Il est chaque enfant. L'enfant qui est mort. Mort le dernier jour de la guerre.
Il est tous les enfants. Il est dans cette terre l'enfant de tous, lui qui n'était sur la terre l'enfant de personne .
La tombe de l'enfant. C'est à Vauville qu'elle vient le pleurer. Pleurer son enfant, son frère, pleurer tout ce qu'elle a perdu.
«  La mort de n'importe qui c'est la mort entière. N'importe qui c'est tout le monde. »
Elle ne se rendait pas sur la tombe du soldat inconnu, elle pleurait l'éternel enfant perdu.
«  Vingt ans. Je dis son âge. Je dis : il avait vingt ans. Il aura vingt ans pour l'éternité, devant, l'Eternel. Qu'il existe ou non, l'Eternel ce sera cet enfant-là. » 
« Écrire sur tout, tout à la fois, c'est ne pas écrire ».
Alors elle écrit, elle n'écrit que l'histoire de l'enfant, elle écrit ça, ce sujet là, elle n'écrit pas sur tout, elle écrira uniquement ça.
Un nom sur une tombe, un seul nom pour dire l'écroulement du monde.

ECRIRE:
Comment s'est elle mise en écriture, dans cet état. Dans cet état d'écrire. Pourquoi écrire ? Elle ne le sait pas. Comment, voilà son propos. Comment prépare-t-on ce voyage, quel carte emporte-t-on avec soi, que laissons nous en partant, retrouvera- t- on ceux qui dehors , sur le quai nous ont vu nous éloigner sans comprendre vers quoi nous nous rendions.
La maison des Yvelines sera l'embarcation « dans » laquelle elle suivra le cours de son voyage.
L'unité de lieu de Duras : l'écriture.
La maison c'est l'isolement Elle reconnaît l'inexistence de la solitude mais elle est en dehors en s'obligeant à rester dedans. C'est un voyage inversé. L'introspection la mènera en son dehors.
Elle ne maîtrise rien. Elle le sait. « Rien n'est programmé ». le lieu compte til vraiment ? La maison la possède. Elle s'égare, elle se perd, elle est femme perdue, la possédée «  Tout écrivait quand j'écrivais dans la maison. L'écriture était partout. » Elle ne possédait pas son écrit. En écrivant elle se dépossédait. Peur, alcool, désespoir, combat, au fond du puits, au bord de ce que les tremblants nommerait folie, elle s'est contrainte, imposée sa solitude. Elle l'a entièrement construite seule, comme un rempart, comme une tour de gué. C'est la seule attitude qui convenait à l'état qui la maintenait en vie.
« Il y a ça aussi dans la fonction d'écrire et avant tout peut être se dire qu'il ne faut pas se tuer tous les jours du moment que tous les jours on peut se tuer ».
Écrire était un choix. On peut ne pas écrire .On peut aussi choisir de vivre. Elle a choisit, elle a écrit, elle est restée en vie.
Et elle a vu. Elle a compris, aperçu, non pas la fin de son voyage mais ce qui devant elle se dessinait. « Autour de nous tout écrit, c'est ça qu'il faut arriver à percevoir, tout écrit . ...Un jour, peut être, au cours des siècles à venir, on lirait cette écriture, elle serait déchiffrée elle aussi, et traduite. Et l'immensité d'un poème illisible se déploierait dans le ciel ».
Seule, elle recherchait l'universalité. C'est en employant un autre langage, une autre image, qu'elle a tenté de trouver le passage pour nous le révéler.
Dans le secret silence de ses mots se pourrait il qu'elle nous ait laissé la clé ?

Astrid SHRIQUI GARAIN
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À lire l'autrice, on croirait qu'il est assez simple d'écrire : il suffirait « simplement » de trouver le bon lieu. Pour elle, c'est elle sa grande maison de Neauphle-le-Château, où elle a construit la solitude lui permettant d'écrire. « J'ai compris que j'étais une personne seule avec mon écriture, seule très loin de tout. » (p. 13) Mais en fait, non, pas du tout, écrire n'est pas simple. Écrire, c'est une bataille contre soi, le monde, le papier, le vide. Même écrire la mort d'une mouche, c'est une gageure, un exploit, un miracle. « Ça rend sauvage l'écriture. On rejoint une sauvagerie d'avant la vie. Et on la reconnaît toujours, c'est celle des forêts, celle ancienne comme le temps. Celle de la peur de tout, distincte et inséparable de la vie même. On est acharné. On ne peut pas écrire sans la force du corps. Il faut être plus fort que soi pour aborder l'écriture, il faut être plus fort que ce qu'on écrit. » (p. 24)

En vrac dans le premier texte, il est question de whiskey, d'adaptation de ses textes en films, de son fils, de ses amants, de son ancien mari, de son processus de travail, de sa vie nocturne, etc.

Les textes suivants parlent de la guerre, du deuil, de l'amour, de pureté ou encore de peinture. Cet ouvrage m'a rappelé La douleur, autre recueil de textes et nouvelles qui a bouleversé ma fin de première. J'ai vraiment découvert Duras avec ce livre, et la brièveté cinglante de ses phrases, sa tendance maniaque à la répétition qui est surtout une obsession de la précision et de la profondeur de pensée. « Je ne peux rien dire. Je ne peux rien écrire. Il y aurait une écriture du non-écrit. Un jour ça arrivera. Une écriture brève, sans grammaire, une écriture de mots seuls. Des mots sans grammaire de soutien. Égarés. Là, écrits. Et quittés aussitôt. » (p. 71) Comme à chaque fois que je découvre un texte de Marguerite Duras, je me souviens que je veux tout lire d'elle, et combler mes vides par les cris de ses phrases. Je lorgne donc gentiment vers son oeuvre publiée en 4 volumes de Pléiade...

De nombreux passages m'ont font réfléchir à ma propre pratique d'écriture, à mes aspirations timides et tièdes d'autrice...
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Ma rencontre avec cette auteure.
... Je n'avais jamais lu aucun de ses romans, aussi, mon approche était un peu originale. de ce point de vue c'était intéressant. J'ai vraiment l'impression que c'est une auteure immense !
Et je vais me pencher sincèrement sur l'un de ses livres dans les jours prochains... En tout cas " Ecrire " est un écrit de qualité; A lire !
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J'ai longtemps cherché ce livre. Introuvable dans ma librairie, pas commandable. Et je l'ai finalement déniché au cours d'une balade improvisée dans les rayons de Gibert.
J'ai lu, relu, noté les passages qui me touchaient sur l'écriture et sa place dans la vie de l'écrivain. Ce livre de 1993 est resté moderne et sincère.
« Ecrire », c'est un recueil de cinq textes. Cinq propositions différentes dans leur thème, style et forme.
J'ai eu une préférence pour la première partie dans laquelle Marguerite Duras évoque l'écriture dans sa généralité. Elle confie sa solitude d'écrivain face aux idées qui jaillissent, aux premiers mots posés, aux heures passées, seule, face à son manuscrit. Elle raconte le lien fort qui la lie à l'écriture, à cette nouvelle aventure vécue pour chaque roman. Elle nous décrit ses routines d'auteure.
Des phrases justes et sincères sont posées sur l'écriture, les mots, le besoin d'écrire et le métier d'écrivain. du recueillement, aux doutes puis le succès et le déchirement quand le manuscrit passe au statut de roman et surtout quitte les mains de l'écrivain pour rejoindre celles des lecteurs.
L'écriture et l'intime s'entremêlent. L'écriture occupe une place importante dans la vie de Marguerite Duras et notamment l'équilibre entre le besoin de vie sociale pour se nourrir et le besoin de solitude pour poser les mots et les idées.
Ecrire, c'est aussi raconter la disparition d'un jeune soldat anglais pendant la seconde guerre mondiale et qui a trouvé une famille au sein d'un petit village normand qui lui rend hommage. Ecrire, c'est conter Rome et ses légendes. Ecrire, en partant d'un mot. Ecrire, et mettre son art au service d'un autre : la peinture.
Un essai passionnant sur l'écriture. Des confidences d'écrivain. Des mots partagés. Une solitude comprise et décrite.

Lien : https://www.quandleslivresno..
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Ecrire, de Marguerite Duras, est sans conteste un récit marquant. Nous entrons dans le cadre de création, ou plutôt d'exploration intérieure de l'auteure, dans sa grande maison de Neauphle où règne une solitude qui est dîtes nécessaire à l'acte d'écrire. Et cette solitude, qui transpire entre les lignes anime la beauté d'une écriture nue, où le naturel allie l'harmonie et la discorde, de phrases qui eurent le mérite de m'emmener dans des recoins troublants de la conscience qui font frémir le coeur. Parce-qu'au détour de ces mots en transe qui admirent l'agonie d'une mouche, de ces alinéas souffrants qui relatent une tristesse sans forme pour le jeune aviateur anglais, comme autant de pierre et de larmes qui recouvrent sa tombe, Marguerite Duras semble être hantée d'elle-même, et ce sont ces fantômes qui émanent de l'écriture, menée avec une innocence et une simplicité enfantine si comblée de maturité. Duras, en réfléchissant à l'acte d'écrire, nous livre des mots libres de leur étendue pour exprimer ce qui hante l'être.
Ecrire, c'est une écriture qui se déploie, qui se cherche et qui saisi, par son imprévisibilité.
Le souvenir de cette lecture s'incarne dans une expérimentation de cette activité qui apparaît à juste titre, il me semble, existentielle pour Marguerite Duras.
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Écrire. La force des mots. La puissance du talent. C'est ça Écrire. Marguerite Duras nous entraîne dans son univers fait de mots, jetés sur une page blanche ; ils retrouvent leur chemin pour constituer des phrases qui nous projettent des images dans notre cinéma personnel : l'Eden cinema Dans ce livre dégage une puissance, une force, ou on peu deviné le talent de l'auteure. Et quelle auteure !

On peut dire qu'elle a pris pour l'amant les mots , les impudents de la littérature. Ils ne se laissent pas si facilement apprivoisés. Chaque jour de la vie tranquille, elle a sue les charmer avec les yeux verts, leur donné de l'amour, telle l'amante anglaise. Et au retour ils lui ont été fidèles et lui on criées « Hiroshima mon amour ».

L'été 80, la pluie d'été frappe aux carreaux, il est dix heures et demie du soir en été, elle est dans la grande pièce, dans la vie matérielle, qu'elle s'est construite, elle se rappelle les personnes rencontrées : le marin de Gibraltar, l'amant de la Chine du Nord, le vice consul,  Abahn, Sabana, David, l'après-midi de monsieur Andesmas, Ah! Ernesto, ,Vera Baxter, l'homme assis dans le couloir, l'homme atlantique , Savannah Bay , la pute de la côte Normande, Emily L, Yann André Steiner, Madame Dodin et le ravissement de Lol V. Stein. Les années sont passées et des livres ont été écrits. Elle sait raconter les histoires comme Agatha de véritables Parleuses. le premier livre qui l'a fait connaître est un barrage contre le Pacifique.

Son talent a noircie les pages blanches de sa vie, à moderato cantabile, pour combler l'ennui et construire son style en détruisant (Detruire, dit-elle) les habitudes littéraires. Son écriture ne ressemblait à rien, selon les critiques. le Navire Night l'a accompagné dans ses nuits de travail solitaire. Elle aimait joué du piano, mais jamais seule, ça doit être la douleur de ne pas pouvoir jouer comme on veut. Son amour de la musique lui a fait donner des titres « musical » à ces textes : la musica, india song. Elle habitait une grande maison, à l'extérieur (Outside) il y avait un parc, le square, ou gambadaient les petits chevaux de Tarquinia emmener probablement par le Camion sous les Viaducs de la Seine-et-Oise.

La maladie de la mort l'a emporte le 3 mars 1996 , les yeux bleus cheveux noir, son image restera gravée dans nos mémoires, ainsi que son oeuvre. Écrire est son dernier livre. Son dernier souffle d'écrivain. C'est tout.
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Cinq textes courts, épars, cinq court-métrages. Marguerite Duras en sa maison : la solitude de l'écriture et la folie qu'il y aurait – la folie dans laquelle se reconnaissent ceux qui s'amusent ou s'acharnent à écrire – à observer dans ses moindres détails la mort d'une mouche. Mais venons-en au chef-d'oeuvre : la mort du jeune aviateur anglais. Vingt-cinq pages d'une densité rare. Une tombe. Un gamin de vingt ans mort dans le vide. le souvenir d'un frère. L'impossibilité d'écrire. Qu'y ajouter ? Un autre gamin, de seize ans, sa mort. le souvenir d'une tante. L'impossibilité d'écrire. Et citer : « Et puis un jour, il n'y aura rien à écrire, rien à lire, il n'y aura plus que l'intraduisible de la vie de ce mort si jeune, jeune à hurler. » Peut-être est-ce quand il n'y a rien à écrire qu'écrire est indispensable.
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Ce livre est composé de cinq textes sans rapport apparent sinon des textes qui permettent de connaître mieux l'écrivaine au-delà de l'écriture toujours aussi magnifique. Un voyage dans l'univers de Duras comprenant ses engamants politiques et spirituels. Magnifique texte que « le nombre pur » , texte puissant et politique qui résonne toujours aujourd'hui. À découvrir donc.
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Gros coup de coeur pour ce Livre découvert lors de la très belle exposition " Duras Song " au centre Pompidou fin 2014
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