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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Rencontre improbable, aérienne, impalpable, contemplative entre deux êtres que tout sépare quoique…
A Sokcho, petite ville portuaire de la Corée du Sud, la narratrice, une jeune franco-coréenne qui n'est jamais allée en Europe rencontre Yann Kerrand, un auteur de bande dessinée, venu chercher l'inspiration loin de sa Normandie natale.
L'intrigue est mince, le vocabulaire précis, l'ambiance feutrée, semblable à un huit-clos.
Un récit très mélancolique, poétique, retenu, où les mots sont déposés d'une manière délicate qui nous plonge dans l'hiver sud-coréen, dans une pension de famille sclérosée , un peu délaissée par le froid et les liens fragiles se nouant entre deux êtres .
La narratrice conte et commente l'oeuvre de Yann Kerrand, son héros, dont la propre histoire se fond progressivement pour se clore sur « des traces de pas dans la neige ».

Je n'en dirai pas plus.
Une oeuvre difficile à commenter, d'une grande sensibilité, une rencontre singulière où le froid ralentit tout.
Une confrontation entre deux cultures qui touche le lecteur, une écriture lumineuse, efficace, épurée.
Un premier roman qui peut se relire afin d'en apprécier la subtilité et la délicatesse.
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68premièresfois 2 2016 et challenge France-Corée.A nouveau, une belle lecture dans le cadre du challenge 68premières et aussi dans mon challenge 2016 (France-Corée). Un livre qui se lit tranquillement et qui nous entraîne dans une petite ville balnéaire de Corée du Sud, à la frontière avec la Corée du Nord. Une jeune femme est employée dans une pension, elle fait le ménage des chambres et cuisine. D'ailleurs, il y a de belles pages sur la nourriture et donne envie d'aller manger des plats asiatiques. Un jour, un nouveau client arrive, il est français et dessinateur de bandes dessinées. Elle va s'intéresser à lui avec toute la délicatesse asiatique. de plus, elle est franco-coréenne, car sa mère, vendeuse de poissons au marché, avait eu une relation avec un français. Un texte « tranquille », poétique. Ce livre m'a fait penser à la délicatesse de certains films asiatiques. Et encore merci aux fées du challenge 68premières fois qui me permettent de faire de belles découvertes et de passer de bons moments de lecture.
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Une perfusion de douceur
Une Sud Coréenne enfermée dans son pays, salariée dans une pension rencontre un jeune dessinateur de BD français qui vient chercher l'inspiration pour son prochain tome..
2 inconnus qui ne connaissent rien du pays de l'autre... A travers des chapitres très courts, ciselés, aux termes purs et cristallins, se dessine, comme au fusain, une belle approche entre ces 2 êtres solitaires...
On découvre la vie de cette jeune Coréenne et à travers elle, sa relation avec cet homme...

Une belle découverte, que l'on lit d'une traite avec un thé vert bien chaud et emmitouflée dans un plaid... Un roman tout en rondeurs et douceurs... A découvrir
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Premier roman d'une jeune auteure française, Hiver à Sokcho est un roman mêlant délicatesse, puissance et pureté.
Sokcho est une petit ville portuaire située à quelques kilomètres de la Corée du Nord. Ville plutôt animée en été, elle est presque morte l'hiver. C'est à cette saison qu'un dessinateur de BD français décide de s'y rendre, pour trouver le calme et l'inspiration. Il y rencontre une jeune franco-coréenne, tenancière de la pension dans laquelle il loge. Elle accepte de lui servir de guide pendant son séjour. On assiste alors à la découverte de l'autre et des différences de culture, à l'apprivoisement de deux êtres solitaires qui ont pourtant beaucoup à donner. Il en résulte une histoire poétique, douce comme un flocon, puissante en beauté et en sensibilité.

Bien que l'histoire en elle-même semble simple, elle déborde en fait de trésors. L'écriture donne toute sa force au récit. A l'aide de phrases courtes, elle façonne, aiguise, taille et sculpte la naissance d'une relation, avec d'un côté les rêves d'ailleurs et d'infini, et de l'autre, la recherche de la beauté et la vérité.
Une vraie perle qui émeut et bouleverse ses lecteurs. Mais quel bien cela fait d'être déstabilisé par un roman tel que celui-ci !
A lire et relire.
Lien : http://melolit.blogspot.ch/2..
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Sokcho est un petit port de pêche sud-coréen, très proche de la frontière avec la Corée du Nord. L'activité principale y est la pêche au poulpe. Une petite ville un peu morose où se trouve la pension Park qui voit un jour d'hiver arriver un Français, auteur de bande dessinée en mal d'inspiration. Kerrant demande à la serveuse, une Franco-Coréenne qui a fait des études de littérature française de l'accompagner dans ses promenades et de lui faire découvrir le pays. Peu de jeunes ici : « ils partent tous », dit-elle. L'endroit n'est pas sans risque : on peut se faire tirer dessus par les Nord-Coréens si on nage un peu trop loin.
Avec cette jeune fille, nous touchons du doigt quelques aspects de la culture coréenne, ce sens profond de la famille, ce respect aux anciens, la cuisine aussi :le fugu, délicieux poisson qui devient un poison mortel s'il est mal préparé car foie, intestins et ovaires contiennent de la tétrodotoxine, 1200 fois plus toxique que le cyanure. Une cause de mortalité chez les Japonais qui en raffolent... Et aussi les abris anti-tsunami. Dans une langue délicate et évocatrice, l'auteure – dont c'est le premier roman – dessine à petites touches, à la façon subtile des tableaux chinois, la réalité de son pays, le froid, le gel, l'ennui, les plantes et les poissons, le rêve inaccessible. Une sensualité discrète se dégage des lignes savamment rédigées.

Une étrange relation s'établit entre la jeune femme et le dessinateur, faite de silences, de non-dits, d'approches timides. Elle voudrait bien qu'il goûte sa cuisine. Lui, dessine, inlassablement, délicatement, des visages de femmes, des silhouettes. Elle n'a pas connu son père, un Français, et rêve de l'Europe. Il va partir, laissant derrière lui le parfum d'un autre monde. Et un carnet de croquis.
Beaucoup de légèreté, de délicatesse, d'élégance dans ces rapports subtils, dans l'évocation des personnages et du pays. Un joli moment de lecture.
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Quand une jeune coréenne rencontre un français Normand, le choc des cultures est immédiat. Très rapidement, cette jeune femme va être troublée par la présence de cet inconnu, par ce mystère qui le compose. En couple avec Junh-Oh un mannequin coréen, elle va peu à peu s'éloigner de lui au profit de cet auteur français. Pas après pas, ces deux cultures vont tenter de s'apprivoiser malgré le regard quelque peu réprobateur d'une mère aux coutumes bien ancrées dans le paysage asiatique.

Elisa Shua Dusapin nous livre ici un roman empli de délicatesse et de poésie à travers deux personnages dotés d'une extrême pudeur. Et c'est ce qui est beau dans ce récit : cette pudeur, cette atmosphère intimiste et hivernale qui à mon sens offre toute la beauté de ce roman qui a reçu le très célèbre prix Robert Walser.

Dans ce récit, pas un mot plus haut que l'autre, tout est dans la finesse. On imagine l'auteure posait délicatement chaque mot, chaque virgule, chaque phrase sur le papier. Tout est d'une rondeur incroyable. Elle parle d'amour sans réellement le définir, elle exprime les sentiments de cette jeune coréenne sans vraiment les nommer. Et malgré la retenue, ce roman n'est pas dénué d'un certain érotisme qui est subtilement suggéré.

Lire Hiver à Sokcho c'est ainsi s'envelopper dans un cocon de douceur. C'est aussi observer deux êtres sur deux rives opposés tentant de construire un pont pour se rapprocher l'un de l'autre. C'est également un roman sur l'émancipation d'une jeune femme et la recherche d'une âme pour se réchauffer. Mais c'est aussi se rendre compte qu'il n'y a pas toujours besoin de grand discours pour s'exprimer juste qu'il est parfois dommage de ne pas oser se livrer davantage.

En somme, un roman à lire par petits bouts pour en apprécier toute la force et la beauté. Mention spéciale pour la couverture toute douce à l'image des 144 pages qui suivent.
Lien : http://livresselitteraire.bl..
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Voici un premier roman dépaysant qui nous fait découvrir un port coréen, en plein hiver.
Destination pas très touristique en cette saison, c'est pourtant celle qu'a choisi un auteur de BD français.

La confrontation entre les personnages, les questions d'identité, de culture, apparaissent en filigrane dans ce roman tout en subtilité.
Le corps y est très présent, mal-aimé, sous le regard et les mains des autres, tout comme la nourriture qui tient une très grande place dans cet ouvrage, de quoi découvrir une multitude de préparations locales!
Entre chassé-croisé amoureux, rapport à la mère, et à l'art, un premier roman où l'ambiance prime, le ressenti, comme une belle estampe à découvrir!
Lien : http://lecture-spectacle.blo..
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Il se passe peu de choses dans ce récit, pourtant on en redemande. On se laisse porter par les pérégrinations des personnages.
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Dans la lignée de L'éveil de Line Papin, sur lequel j'ai longuement disserté la semaine passée est sorti lors de cette rentrée littéraire de septembre 2016 un autre roman qui cultive quelques points communs avec L'éeil.

Comme Line Papin, l'auteur Elisa Shua Dusapin est très jeune - 24 ans-, son premier roman a été courronné d'un prix prestigieux (le Prix Robert Walser), son intrigue se déroule en Asie où elle a également passé une partie de sa jeunesse, et il est aussi question d'un triangle amoureux.

le décor de ce roman est très singulier, cette ville de Sokcho située pile poil entre les deux corées, est une sorte de no man's land maritime qui apporte énormément de mystère et de puissance à ce court récit sentimental.

Un récit qui voit se rapprocher une jeune coréenne tenancière d'une pension de famille et un auteur de BD français en cruel manque d'inspiration. Choc des deux cultures, apprentissage réciproque et mutuel, ce récit d'une beauté et d'une sensibilité singulière parait à la fois doux et exalté, pour une trame simple en apparence mais qui revèle des trésors de délicatesse et de justesse.

Comme pour l'Eveil ( décidement), les médias ont fait le rapprochement avec Margerite Duras mais ici la comparaison semble plus adéquate, par cette même façon qu'avait l'auteur de l'Amant de sonder l'intimité et les différences culturelles, tout en éllipses et en non dits. Mais on pense aussi un peu aux romans d'Olivier Adam, par la puissance évocatrice d'une cote asiatique perclus de mystère et de beauté.

La jeune romancière Elisa Shua Dusapin voyage régulièrement , et encore maintenant , en Asie de l'Est , et on voit bien à travers la description des paysages qu'elle connait formidablement cette région et ce continent. Sans verser dans le sentimentalisme et la guimauve, cet "Hiver à Sokcho", ennivrant et fin, est une des belles surprises parmi les primo romans de la rentrée littéraire.


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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En lisant "Hiver à Sokcho" il m'a semblé entrer dans un temps suspendu, dans des paysages en noir et blanc qu'esquissent quelques traits de pinceaux sur une feuille vierge.
L'argument est en est simple, aussi nu que les arbres déshabillés par les vents hivernaux : dans une petite ville de Corée du Sud, à proximité de la frontière avec la Corée du Nord, arrive, de sa Normandie natale, un auteur de bande dessinée en quête de ce qui lui permettra de clore une série d'albums. Une jeune franco-coréenne, la narratrice, l'accueille dans un hôtel décrépi. D'abord curieuse, puis intéressée, puis fascinée et - peut-être amoureuse - la jeune fille épie les gestes, les déplacements, les repentirs du voyageur et les interprète à travers le filtre de sa propre existence. Dans un hiver qui s'appesantit sur cette zone frontalière, le temps semble frémir d'une attente indicible, reflet temporel du no man's land qui sépare deux pays en guerre larvée.
C'est d'ailleurs cette image du no man's land qui me paraît le mieux englober toutes les thématiques présentes dans le premier roman d'Elisa Shua Dusapin. Coincée entre deux cultures dont elle ne connaît que la maternelle, la narratrice ressent l'appel de l'autre qu'elle identifie à cet homme un peu énigmatique, un peu silencieux, qui refuse de goûter aux plats qu'elle confectionne. Les dessins du voyageur constituent un premier pas, un premier lien, puisqu'ils ressemblent "à des idéogrammes". L'espace affectif s'agglomère à cette même image d'un vide habité d'impulsions contradictoires. A la sensualité délicate des frôlements retenus, des caresses en suspens, répond l'apparente banalité des dialogues et des mots échangés. Au froid extérieur s'oppose la chaleur des chambres minuscules que les fines parois ne suffisent pas à séparer et qui créent un autre lien, plus corporel. Des liens, des déchirures, des lieux transitoires, des passages, des barrières... c'est toute une géographie intime que dessine le récit de ce moment étiré dans une temporalité floue.
En lisant "Hiver à Sokcho", il m'a semblé entrer dans une estampe en cours de création, une image où les traits s'estompent à mesure qu'ils sont tracés, où les épousailles du noir et du blanc ne cessent d'être ajournées. Comme l'encre sur le papier, la fluidité de l'écriture alterne avec une certaine sècheresse et je me suis laissée envahir par cette atmosphère étrange, faite de paradoxes irréconciliables que pourtant les phrases parviennent à harmoniser.
C'est bizarrement a-posteriori, une fois la lecture terminée, que le charme a vraiment opéré. En convoquant, au moment où j'écris ceci, les souvenirs qu'il me reste, je m'aperçois que j'ai été complètement happée par cette histoire douce et mélancolique et par la façon dont elle est mise en mots. Un roman qui agit comme les haïkus, furtivement, subtilement mais profondément.
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