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Je ne retiendrai rien de ce livre si ce n'est la lenteur de Sokcho et celle de deux êtres qui se cherchent sans se trouver. le style n'est pas désagréable, l'attente non plus, mais on sait avant les personnages ce qu'ils deviendront dans l'hiver de Sokcho. Bizarre que j'aie continuer à lire. La sonorité des mots peut-être.
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C'est l'hiver à Sokcho. Il n'y a rien à faire. Les touristes ont déserté la station balnéaire, proche de la frontière entre la Corée du Sud et celle du Nord. le vent et le froid engourdissent la ville et les âmes. Aussi, lorsque cet homme, perdu dans son manteau de laine, une valise à la main, demande à la réceptionniste de cette pension s'il peut rester quelques jours, elle est surprise. L'enregistrement fait au nom de Yan Kerrand, originaire de Granville, elle lui présente l'annexe où il dormira et la salle de bain commune. Qu'est donc venu faire ce français, dessinateur de bandes dessinées, dans cet endroit si calme, si vide ? Elle ne le voit pas beaucoup, il vaque dans sa chambre, parle peu tandis qu'elle s'ennuie dans cette pension où elle y prépare les repas et nettoie les chambres...

Un hiver à Sokcho, c'est la rencontre, presque impossible, de deux âmes esseulées, un Français et une Franco-coréenne. Ils se frôlent, se jugent et se jaugent, s'épient, s'approchent pour aussitôt s'éloigner. Leur rencontre se fait silencieuse. Un hiver à Sokcho, c'est ce moment suspendu, cette sorte de flottement, de parenthèse inattendue. Cet homme qui passe son temps à dessiner et elle qui ne semble ne vouloir être que sous sa plume. Moment d'abandon, de quête de soi, où l'on prend conscience que la vie n'est qu'une fuite, que l'autre, à jamais, reste inaccessible et les désirs inassouvis. La plume gracile, aérienne et tout en retenue d'Élisa Shua Dusapin nous plonge dans une ambiance intime, vaporeuse et céleste.
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Quel étrange et troublant récit que cet Hiver à Sokcho. Ville balnéaire envahie par les touristes à la belle saison, la bourgade sombre dans un marasme froid et humide durant l'hiver. Située à une soixantaine de kilomètres seulement de la Corée du Nord, Sokcho porte en elle une histoire singulière où l'Histoire rattrape parfois le présent.

Là vit la narratrice, jeune femme métisse dont le père, français, a abandonné sa mère très vite. Elle travaille dans une pension piteuse où vient s'installer un dessinateur de bd normand, aux allures erratiques et décalées. Fascination pour ce Français, cette nationalité qu'elle porte pour moitié dans ses gènes, pour sa profession originale, pour la Normandie idéalisée par la jeune femme à travers ses lectures De Maupassant et les oeuvres picturales impressionnistes. Fascination pour sa conduite déroutante. Peu d'action mais un texte contemplatif et d'introspection.

Tout le roman tourne autour de ce quotidien hivernal, les précipitations tantôt fine brume, tantôt déluge ou bruine impalpable. Cette esthétique météorologique reflète l'ambiance floutée du récit. Elisa Shua Dusapin, franco-coréenne comme son héroïne, effleure les mots d'un doigté délicat. Elle tisse une arachnéenne dentelle autour de ses quelques personnages.

Bien que court et d'une structure éthérée, le roman possède une force indéniable. Voilà un premier roman qui annonce une auteure à suivre avec intérêt.
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Un livre que je n'aurais pas lu si je n'en avais pas entendu autant de bien. J'ai trouvé la lecture agréable, mais je n'ai pas non plus été transcendée par cette histoire, entre une jeune franco-coréenne et un dessinateur de bande dessinée breton, venu chercher l'inspiration dans la petite ville portuaire. L'écriture est légère, aérienne, toute en finesse. Il ne se passe à priori pas grand chose, et pourtant, il y a indéniablement un lien entre ces deux personnages qui se cherchent. Je dirai que c'est un livre contemplatif, tout en sensibilité, à l'image de son auteur. Très réussi, mais je dois admettre que ce n'est pas forcément ma tasse de thé.
Lien : https://pointplume.blogspot...
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Sokcho est un petit port de pêche à la frontière de la Corée du Sud et de la Corée du Nord. La jeune fille qui est au centre de cette histoire est, elle, Franco-coréenne (comme Elisa Shua Dusapin) mais ne connaît pas l'Europe où elle n'est jamais allée. Tous les personnages de ce roman vivent ainsi dans un monde indécis, imprécis comparable à la brume et à la neige qui engloutit le paysage. Elle a accepté faute de mieux un emploi de domestique dans un hôtel miteux dans l'attente de jours meilleurs. C'est là qu'elle rencontre un auteur de bande dessinée en mal d'inspiration qui a mystérieusement échoué là et erre dans la ville sans but précis. La différence de culture les sépare et pourtant, par d'autres aspects,ils sont très proches. Un lien complexe se noue entre eux malgré les non-dits et les malentendus.
Ce premier roman est subtil et poétique. Elisa Shua Dusapin nous fait vivre dans un univers riche et très personnel qui émeut et séduit.
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Il y a une vrai atmosphère dans ce petit roman intrigant et dépaysant...
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Les émotions à la lecture de ce livre tombent lentement, doucement, légèrement sur moi comme les flocons délicats de la neige à Sokcho.
Le dépaysement est bienfaisant. La romance timide et les aspirations profondes des personnages entrouvrent en moi des flots de tendresse.
Il fait bon vivre à la pension de Monsieur Park.

Elisa Shua Dusapin a transformé ses origines et ses cultures helvetico-franco-coréennes en des mots subtils, précis et poétiques. Son invitation au voyage à la frontière des deux Corées est décapante et fascinante. le chemin intérieur quant à lui bouleversant et généreux.

Une lecture qui transforme, remue, émeut.
Un beau coup de coeur.
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Ce premier roman d'Elisa Shua Dusapin nous plonge dans le village portuaire de Sokcho, village inconnu pour beaucoup. Sokcho n'étant pas la destination rêvée du touriste lambda, et ce encore moins en hiver, son histoire n'en reste pas moins intéressante. Étant anciennement une commune de la Corée du Nord, elle bascule au Sud lors du déplacement officiel de la frontière en 1945. le village se voit malgré tout affublé d'un musée en l'honneur de son ancienne appartenance, et pousse le vice jusqu'à proposer des installations composées de jumelles permettant aux habitants de contempler le no man's land séparant les deux parties.
Dans ce contexte singulier, la narratrice nous livre un quotidien morne et ennuyeux. Franco-coréenne et orpheline de père, elle a étudié la littérature française en mémoire de celui qu'elle n'a pas connu et dont sa mère refuse de parler. Dans l'attente d'une ébauche d'avenir la concernant, elle occupe un poste d'hôtesse d'accueil dans une auberge délabrée. Alors que l'hiver s'installe, elle fait la rencontre d'un nouveau résident, auteur de bande dessinée à succès et d'origine française. Contrairement à ce qu'elle imagine, ce dernier n'a aucune affection ou fascination pour le village. Errant et en manque d'inspiration, une étrange complicité faite de silences et d'incompréhensions s'installe entre eux.
Dans un méli-mélo de sentiments contraires bercés d'effluves de sèche et de Soju, Hiver à Sokcho surprend par sa force et son authenticité. Rien n'est surfait et aucunement enjolivé, les rapports humains sont complexes voire douloureux au même titre que l'histoire de ce pays que l'on découvre en filigrane et ce de manière subtile.
J'ai aimé l'écriture à la fois douce et poétique, toute de douceur comme la neige qui se dépose élégamment sur le paysage.

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L'automne dernier, j'avais repéré, sur différents blogs ou publications, ce petit roman d'une jeune auteure suisse, pour son intrigue qui se déroule en Corée, et par ce qu'on disait de la délicatesse du texte.
L'histoire, toute légère, tient en peu de mots : une jeune femme franco-coréenne, employée dans un hôtel de la ville portuaire de Sokcho fait la connaissance d'un client français, et découvre qu'il est auteur de bandes dessinées. Aucun des deux n'est très bavard, ni très entreprenant, l'hiver dans cette région frontière avec la Corée du Nord ne prête peut-être guère aux rapprochements, seulement aux rencontres qui n'en sont pas vraiment.
La jeune femme, qui est aussi la narratrice, accompagne Yan Kerrand, c'est le nom du dessinateur, jusqu'à un observatoire qui surplombe le no man's land entre les deux Corée, dans un parc naturel, va manger quelquefois avec lui. La narration est très délicate, imagée, par moments pleine de sensibilité, à d'autres un peu plus froide, comme le temps à Sokcho. le lieu est de ceux qui font rêver tout en étant somme toute assez peu prédestinés à plaire, assez peu touristiques.

A la fin du roman, j'ai presque l'impression d'avoir lu une bande dessinée, tant les petites touches qui montrent le paysage de Sokcho, les personnages ou les situations, parlent à l'imagination. J'entrevois fort bien cette histoire transposée dans des cases, à l'encre de Chine noire. Je devine le trait léger pour les détails sur la neige dans les montagnes, lourd pour les vagues qui manquent de geler en s'écrasant sur la côte lors des longues nuits glaciales, suggestif pour les scènes à l'intérieur des chambres de l'hôtel. le sujet de la langue est lui aussi amené de manière intéressante, les deux jeunes gens s'expriment en anglais, alors que la jeune femme a étudié le français, et il en résulte entre eux une certaine distance.
Le rapport à la mère et à l'alimentation de la jeune coréenne, son rapport au corps en général, sont assez particuliers, mettent un peu mal à l'aise, quant aux plats concoctés dans les cuisines, on peut pas dire que la description des préparations mette toujours l'eau à la bouche.
Ces quelques points de détail mis à part, ce roman m'a beaucoup plu, il est à lire en prenant son temps, aucune phrase n'y est inutile, aucun mot mal employé, aucune image superflue. Cette jeune auteure sera sans nul doute à suivre dans les années à venir !
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Un roman sombre, troublant, sensuel, autour d'un couple spécial : une jeune Coréenne, dont le père était français, et un Normand. le tout, à Sokcho, station balnéaire qui hiberne sous un hiver glacial. Deux êtres en souffrance qui peinent à établir le contact, si ce n'est par la cuisine et la BD, mais superficiellement. Une visite dépaysante en Corée, une écriture profonde, une fin bouleversante.
Lien : http://appuyezsurlatouchelec..
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