A lire cette "oeuvrette",on comprend très vite que
Jean Echenoz n'a pas fait la Grande Guerre : son récit est truffé d'invraisemblances,depuis le tocsin des clochers(confondu avec le glas!)jusqu'au combat aérien et à la blessure d'Anthime...On ne saurait adhérer à un tel récit,auquel on ne peut pas croire.Et fallait-il pousser cette invraisemblance jusqu' au ridicule,avec "un boeuf vivant,sur pied,dans lequel on taille quelques côtes,laissant ensuite l'animal se débrouiller seul"! Fallait-il,de plus,que le style "ajoutât" au ridicule,avec ces imparfaits du subjonctif alliés à des tournures relâchées,avec ces "actions antinomiques" comme "se raidir et se détendre en même temps"(bravo,l'artiste!),qui précède de peu un regard "le plus court et le plus long possible"(toujours plus fort!).
Et qu'est-ce qu'un papier peint "légèrement décentré"? Et des meubles"qui ne s'entendent pas bien du tout",qui "ne peuvent pas même s'encaisser"? On craint la bagarre inévitable...Eh bien non,car " ces meubles patientent pour tenir leur rôle",ces sacrés cabotins, sauf le bureau "qui n'aura joué aucun rôle ce matin"(trop piètre acteur sans doute)!
J'ai si peu communié avec ce petit roman que je n'y ai guère perçu que
le côté ridicule et prétentieux. Visiblement à la recherche d'effets de style
aussi étonnants qu'incongrus, M.
Echenoz se regarde écrire: ne ferait-il
pas mieux de cesser?