AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,82

sur 725 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Une première découverte pour moi cet écrivain..mais pas Maurice Ravel que j'adore !

Une plongée dans les dix dernières années de l'un des plus grands compositeurs du XXe siècle : Maurice Ravel. Une personnalité singulière : insomniaque, distrait dandy, peu social, refusant les honneurs,prolifique compositeur qui ne comprend pas lui-même parfois son succès...

L'écriture est habile, les descriptions vestimentaires sont précises, on s'embarque avec Ravel et ses valises dans ses nombreux voyages, Ravel s'embarque pour l'Amérique à bord du paquebot France..puis il ira au Canada..
Ravel fréquente de nombreuses personnalités mais n'a pas de vie sentimentale,.aime se réfugier dans sa petite maison le Belvédère à Montfort l'Amaury. Une vie extraordinaire comme sa fin de vie interrompue brutalement à la suite d'une trépanation où il sombra dans le coma.

Un roman agréable à lire, par la force de la narration, le lecteur se retrouve au plus près de ce compositeur exceptionnel.

N'oubliez pas d'aller l'écouter ! en évitant le sempiternel Boléro, régalez vous avec "Daphnis et Chloé" ou le concerto pour piano de la main gauche, Un vrai bonheur pour le coeur et les oreilles!
Commenter  J’apprécie          4610
Après la lecture de "Courir", sur la vie de l'immense Zatopek, je me suis plongé, avec délectation, dans cet autre court roman biographique de Jean Echenoz : Ravel.

Cette fois encore, il s'agit d'une histoire brève, sur un homme qui a marqué durablement sa discipline (la musique) et son époque (le début du XXe siècle). Tout comme Emil Zatopek, qui était un génie de la course de fond, Maurice Ravel est un génie de la musique. Tous deux sont mondialement célèbres et au faite de leur gloire au moment du récit. Ils cultivent de la même manière une forme de détachement vis-à-vis de leur succès respectif et une part d'ombre. La dernière analogie entre ces deux personnages pourrait être leur destin tragique.

Jean Echenoz, nous décrit dans un récit clair et bref, les manies du maître comme sa rigueur vestimentaire avec force détails, souvent assez drôles (ses souliers vernis fétiches qu'il oublie partout). On découvre un Ravel qui n'aime pas s'entendre jouer du piano, trouvant qu'il est un pianiste médiocre, alors que tout le monde le supplie de jouer. On découvre aussi avec stupéfaction, le grand luxe des voyages d'époque (pour les premières classes s'entend). La première partie du livre détaille le voyage à bord du paquebot France qui le conduira du Havre à New-York pour une tournée américaine luxueuse. le bateau et les cabines sont magnifiques. Plus étonnant encore, sont les compartiments des trains que prendra Ravel pour sillonner les Etats-Unis dans des voitures couvertes de boiserie, certaines équipées pour danser, jouer ou simplement somnoler en contemplant les paysages (voiture panoramique)...

Après l'épisode du Boléro et après avoir décrit les rencontres houleuses avec certains interprètes de l'oeuvre de Ravel, Echenoz achèvera son roman avec le déclin de l'artiste, rongé par une maladie neurologique mystérieuse, qui provoquera la perte de l'usage de l'écriture puis celui de la parole. Maladie fatale qui emmurera le maestro dans un mutisme tragique.

Avril 2014
Commenter  J’apprécie          150
Un peu déçu par la lecture de ce roman. J'ai été intéressé par la description de cet environnement mondain de la fin des années 20, du luxe des paquebots et des hôtels. Mais à part ça je suis resté un peu sur ma faim. Mais ce n'est pas la premiere fois avec Jean Echenoz. L'exercice de la brièveté peu s'avérer virtuose. Pas dans ce cas.
Commenter  J’apprécie          100
J'ai d'abord été très agacée par la préciosité du récit, les détails vestimentaires, le vide aussi. Et puis comme ce livre m'a été offert, j'ai continué ma lecture. Je me suis sentie aussi seule que ce pauvre Ravel. La solitude l'a accompagnée jusqu'à son dernier souffle. Et finalement c'est très touchant.
Lien : http://objectif-livre.over-b..
Commenter  J’apprécie          100
Le grand public ne connait Maurice Ravel que par le (trop) fameux Boléro. Pourtant, par son oeuvre située à mi-chemin entre la musique classique et la musique contemporaine, il s'inscrit parmi les plus grands compositeurs français de tous les temps; il a connu la célébrité de son vivant. Voilà pour le musicien lui-même. Mais qui connait vraiment l'homme qui se cache derrière le compositeur ? Quelques photos nous montrent un homme mince et plutôt élégant; on sait qu'il a eu une vie mondaine liée à sa notoriété et qu'il est resté célibataire.
Jean Echenoz s'est emparé du personnage et s'est documenté très sérieusement sur sa personnalité et sur le cours des dix dernières années de sa vie. Il pousse à fond ses traits de caractère: il en fait un dandy passablement obsessionnel, pas mécontent d'avoir atteint une célébrité universelle. L'écrivain nous présente Ravel comme une personne originale, certes, mais au fond irritant et peu sympathique; le ton employé pour le décrire est très souvent distant et persifleur. Quant à son oeuvre musicale, elle est précisément mentionnée, mais pas analysée en détails, ni valorisée à sa juste valeur. C'est du moins mon avis personnel.
J'avais eu la même sensation au sujet de "Des éclairs", une biographie romancée de l'ingénieur Tesla, qui m'avait semblé encore plus cruelle. Je trouve un peu injuste de traiter des personnages célèbres un peu "par-dessous la jambe", sous couvert d'évocations romanesques qui se veulent impertinentes. Il y aussi le style inimitable d'Echenoz, brillant, avec ses phrases courtes qui sont comme des coups de griffe: on aime ou on n'aime pas.
Commenter  J’apprécie          100
"On s'en veut quelquefois de sortir de son bain".
Je regrette mais, si je ne l'avais pas lu dans les critiques qui m'ont précédée, je serais passée (à ma grande honte!) à côté de cet alexandrin, qui ouvre le livre, sans m'en rendre compte!...

Et j'avoue que, si je suis allée au bout de ma lecture, c'est parce que ces mêmes critiques m'en avaient donné très envie... mais j'ai eu du mal, cela m'a demandé une grande concentration, mon esprit avait du mal à se concentrer sur ce texte qui est une biographie sans en être une, qui parle d'un homme tout en restant assez "extérieur", je trouve.

Je n'ai pas éprouvé d'empathie pour Ravel jusqu'à ce qu'on aborde le passage sur la composition du Boléro, que, pour le coup, j'ai trouvé vraiment intéressant, puis sur sa maladie, pour ne pas dire sa déchéance. Alors, j'étais rentrée dans le texte et je n'aurais plus voulu le lâcher...

Bref, le livre étant assez court, le bilan est finalement relativement positif pour moi car il me fait découvrir un auteur et certains passages me laissent augurer que je pourrais apprécier de le retrouver dans de futures autres lectures...
Commenter  J’apprécie          100
premier contact avec Echenoz. Courte bio, facile à lire. s'apparente au style documentaire au cinéma, tant les descriptions de l'homme et de son environnement sont précises et visuellement parlantes. Un destin singulier après une création exceptionnelle. Egalement une belle évocation d'une époque lorsque Le France emmenait les célébrités en Amérique!
Commenter  J’apprécie          72
Maurice Ravel est universellement connu, au moins pour son boléro, mais sa vie l'est certainement moins. Jean Echenoz choisit la dernière période, dans la France de l'entre deux guerres. On suit le compositeur dans une tournée américaine, puis dans le processus de composition lui même, mais surtout dans sa vie de tous les jours avec sa préciosité maniaque et ses insomnies ...

Echenoz ne nous livre pas Ravel, il le raconte, simplement et même de façon quelque peu distanciée ... ce qui peut agacer, car on aimerait aller plus loin, en savoir plus, mieux connaître l'homme Ravel.
Lien : http://www.canalblog.com/cf/..
Commenter  J’apprécie          71
Après l'amusant et ironique "Vie de Gérard Fulmard", je poursuis ma découverte d'Echenoz avec "Ravel", un opuscule de 124 pages portant sur les dix dernières années de la vie de Maurice Ravel (1875-1937). Changement de registre, on passe à la biographie, sérieuse, sobre, style alerte, beaucoup de scènes de la vie quotidienne, on se perd souvent dans l'anecdotique, on vit des scènes qu'on oubliera sitôt lues, mais la lecture est fluide et on referme vite le livre avec le sentiment d'en savoir un peu plus sur Ravel : insomniaque, solitaire, discret, humble, exigeant, toujours parfaitement habillé : "Il est un homme sec mais chic, tiré à quatre épingles vingt-quatre heures sur vingt-quatre."

J'ai préféré les vingt dernières pages qui abordent au pas de charge la perte progressive de ses facultés ( pertes de mémoire et de la maîtrise de ses gestes), la déchéance, la lente extinction des feux, le drame humain. Une ultime opération chirurgicale avec trépanation dont Ravel ne se remettra pas, et c'est fini.

J'ai préféré Gérard (Fulmard) à Maurice.

Je terminerai par un extrait savoureux que je n'ai pas vu parmi les 31 citations déjà proposées. C'est le premier paragraphe du roman, qui commence réellement ainsi. Ce passage illustre le style Echenoz, la précision du vocabulaire, le sens du détail, l'humour, cette façon décalée ou ironique de voir le monde. Parler de Ravel de cette façon, c'est évidemment d'une grande originalité.

" On s'en veut quelquefois de sortir de son bain. D'abord il est dommage d'abandonner l'eau tiède et savonneuse, où des cheveux perdus enlacent des bulles parmi les cellules de peau frictionnée, pour l'air brutal d'une maison mal chauffée. Ensuite, pour peu qu'on soit de petite taille et que soit élevé le bord de cette baignoire montée sur pieds de griffon, c'est toujours une affaire de l'enjamber pour aller chercher, d'un orteil hésitant, le carreau dérapant de la salle de bains. Il convient de procéder avec prudence pour ne pas se heurter l'entrejambe ni risquer en glissant de faire une mauvaise chute. La solution de cet embarras serait bien sûr de se faire fabriquer une baignoire sur mesure, mais cela représente des frais, peut-être encore plus hauts que le devis d'installation du chauffage central, toujours insuffisant bien que récent. Mieux vaudrait rester jusqu'au cou dans son bain, des heures sinon perpétuellement, actionnant le robinet du pied droit par intermittence pour rajouter un peu d'eau chaude et, réglant ainsi le thermostat, maintenir une bonne atmosphère amniotique.
Mais ça ne peut pas durer, comme toujours le temps presse, dans moins d'une heure Hélène Jourdan-Morhange sera là. Ravel s'extrait donc de sa baignoire après quoi, sec, il enfile un peignoir d'un perle rare dans lequel il se lave les dents avec sa brosse articulée, se rase sans omettre un poil, se peigne sans négliger un sillon, s'épile un sourcil rétif qui a poussé dans la nuit comme une antenne. Puis, saisissant sur la coiffeuse une trousse manucure de luxe en mouton premier choix grain lézard et capitonnée satin, posée parmi les brosses à cheveux, les peignes en ivoire et les flacons de parfum, il profite de ce que l'eau chaude a assoupli ses ongles pour les couper sans douleur à la bonne longueur."
Commenter  J’apprécie          60
D'après ce qu'avait lu Jean Echenoz, Ravel était un homme très fermé, peu démonstratif. Il va en tracer un portrait romanesque d'un personnage réel. Il se concentre sur les dix dernières années de Ravel. Il a donc choisi de présenter à travers de petites anecdotes . Il est donc parti de la tournée américaine pour suivre Ravel jusqu'à la fin, en fait jusqu'à la toute fin. Il souhaite que le lecteur ressente comment était Ravel , ce qu'il a vécu. Tout commence par son départ aux États-Unis, qu'en retiendra Ravel que c'est un pays où l'on mange mal. Mais il y a aussi toutes les rencontres qu'il pourra y faire. Mais Ravel vieillit mal, parfois il ne se souvient plus, il ne sait plus même écrire son propre nom..
Jean Echenoz évoque une oeuvre célèbre, le Boléro, qui n'en a pas entendu parler. il indique de quelle manière il a été crée. Ce Boléro eut un succès immédiat, sans que Ravel ne comprenne réellement pourquoi.
La lecture fut agréable, le livre est plein d'humour et de fantaisie, une bien agréable façon de découvrir la vie de Ravel.
Rien de tel que d'aller écouter ses oeuvres, il n'y a pas que le Boléro. : Musique de chambre, musique orchestrale, oeuvres pour piano :.


Lien : https://livresdunjourblog.wo..
Commenter  J’apprécie          50




Lecteurs (1381) Voir plus



Quiz Voir plus

Douze romans de Jean Échenoz: le bon titre

« C’est un scandale », dit Caine, « c’est la preuve que l’on n’est jamais arrivé à concilier le temps et l’espace.»

L'Américain de Greenwich
L'Amérindien de Greenwich
Le Maire indien de Greenwich
Le Méridien de Greenwich

12 questions
48 lecteurs ont répondu
Thème : Jean EchenozCréer un quiz sur ce livre

{* *}