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EAN : 9782070328444
312 pages
Gallimard (05/04/1994)
3.68/5   11 notes
Résumé :

Yoga est un terme équivoque. Sa signification a changé d'un siècle à l'autre, d'une tradition à l'autre. En effet, s'il y a un Yoga " classique ", systématique, il y a également un Yoga populaire, " baroque " ; s'il y a, ensuite, un Yoga ascétique, un autre, érotique, lui fait pendant. Si, dans certaines traditions ou sectes, le Yoga est en tout premier lieu un système de pratiques " magiques ", dans d'aut... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
L'érudit essai de Mircea Eliade, aussi subtil soit-il dans sa volonté de faire comprendre au lecteur occidental les nuances d'une discipline qui peut souvent nous sembler paradoxale, nous révèle également l'imperfection de notre langue à traduire ses textes fondateurs sans commettre d'inflexions dénaturantes. le Yoga devient ainsi un ensemble de notions agissantes (« le Sâmkhya et le Yoga refusent à l'esprit (purusha) tout attribut et toute relation ») orientées vers une fin (« […] le but de la connaissance n'est pas la vaine recherche de la cause première et des origines historiques de cette condition, mais la délivrance »). le niveau de manifestation des phénomènes n'est que vaguement identifié sous le nom d' « esprit » en tant qu'il désignerait des états plus élevés que les simples « états psycho-mentaux ». Et pourtant, même si Mircea Eliade nous présente une véritable cosmogonie, il en parle parfois d'une manière telle qu'elle nous apparaît plus souvent sous la forme d'une philosophie créée d'esprit d'homme.


Bien que certains paragraphes éveillassent en moi de vagues réminiscences horrifiées d'un Teilhard de Chardin (« On ne peut pas obtenir la libération finale sans connaître une étape préalable de « cosmisation » ; on ne peut pas passer directement du chaos à la Liberté. La phase intermédiaire est le « Cosmos », c'est-à-dire la réalisation du rythme sur tous les plans de la vie bio-mentale »), l'essai de Mircea Eliade réalise un travail impressionnant de défrichage qui essaie toujours de rester, malgré d'incompressibles impossibilités, proche de l'essence du véritable Yoga (cessation des fluctuations des pensées) bien plus que nombre d'autres essais consacrés à ce sujet. Il surmonte également les difficultés qui peuvent s'opposer à notre compréhension en soulignant les différences qui peuvent surgir d'un yoga à l'autre selon s'il se développe dans la sphère de l'hindouisme ou dans celle du bouddhisme. Encore faudrait-il certainement, pour saisir la substantifique moelle de ces nuances, être soi-même hindouiste, ce qui est impossible hors hasard de naissance, ou bouddhiste – ce qui est peut-être encore moins possible puisqu'aucun empêchement n'étant clairement explicité pour les occidentaux pensant vouloir le devenir, la plupart le deviennent n'importe comment.


Il me semble que nous avons beaucoup perdu du caractère antihumaniste des spiritualités (si le mot convient) orientales en les important en Occident. Si le yoga vise réellement à l'arrêt des fluctuations du mental, alors tout ce qui s'écrit à son propos n'est qu'une circonvolution prudente et leurrante.
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LE livre qui m'a fait découvrir le monde du yoga et de l'hindouisme. Un livre infiniment meilleur que son premier qui fut sa thèse de doctorat (livre trop technique, difficile à lire et pas toujours exact selon les dires de pratiquants confirmés).

Il donne ici les clefs pour aller plus loin, si on le souhaite.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Pour la pensée indienne, l’ignorance est « créatrice ». En se servant de la terminologie des deux principales écoles védantines, on pourrait dire que le monde est une création subjective de l’inconscient humain, de la « nescience » (ajnâna) ou bien alors la projection cosmologique de Brahman, la « grande illusion » (mâyâ), à laquelle seule notre ignorance confère de la réalité ontologique et de la validité logique.
[…] c’est l’ignorance ou l’illusion qui sont considérées par la pensée indienne comme étant la source intarissable des formes cosmiques et du devenir universel. Le monde, tel notamment qu’il se présente dans l’expérience humaine, est une multiplicité en devenir incessant ; il est créateur de formes infiniment nombreuses. Mais ce monde-ci, c’est-à-dire le Cosmos tout entier, ne peut être, pour la métaphysique védantine, qu’une « illusion », à moins qu’il ne soit la projection d’une « magie » divine – car la seule réalité qui soit susceptible d’être pensée est l’être (sat) : l’Un, égal à soi-même, immobile, autonome, sans « expérience », sans devenir.
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Aucune philosophie ni aucune gnose indiennes n’échouent dans le désespoir. La révélation de la « douleur » comme loi de l’existence peut, au contraire, être considérée comme la condition sine qua non de l’affranchissement ; cette universelle souffrance a donc, de par elle-même, une valeur positive, stimulante. Elle rappelle sans relâche au sage et à l’ascète que le seul moyen qui leur reste de parvenir à la liberté et à la béatitude, c’est de se retirer du monde, de se détacher des biens et des ambitions, de s’isoler radicalement.
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Pour le Sâmkhya et le Yoga, les innombrables « formes » du Cosmos, ainsi que leur processus de manifestation et de développement, n’existent que dans la mesure où l’esprit, le Soi (purusha) s’ignore et, du fait de cette « ignorance » d’ordre métaphysique, « souffre » et est « asservi ». Au moment précis où tous les « esprits » (purushas) auront retrouvé leur liberté, leur parfaite autonomie, à ce moment-là les formes cosmiques, la création dans son ensemble, se résorberont dans la substance primordiale (prakrti).
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Yoga, dont la racine est yuj (« lier ensemble », « tenir serré », « mettre sous le joug »), est un terme servant, en général, à désigner une technique d’ascèse, une méthode de contemplation. Toute autre définition renverrait à la définition de telle ou telle espèce particulière de Yoga.
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« Lier ensemble », « tenir serré », « mettre sous le joug », tout cela a pour but d’unifier l’esprit, d’abolir la dispersion et les automatismes qui caractérisent la conscience profane.
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